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Darab

Darab est une ville de la province de Fars, au Sud-Ouest de l’Iran, chef-lieu du dĂ©partement Ă©ponyme. Elle Ă©tait anciennement nommĂ©e Darabgerd[1] sous le califat Abbasside.

Darab
(fa) ۯۧ۱ۧۚ
Administration
Pays Drapeau de l'Iran Iran
Province Fars
Indicatif téléphonique international +(98)
DĂ©mographie
Population 56 735 hab. (2009)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 28° 45â€Č 07″ nord, 54° 32â€Č 40″ est
Altitude 1 131 m
Localisation
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Darab
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Darab

    Le département

    Le dĂ©partement de Darab est situĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© Sud de la chaine montagneuse des Zagros. On y trouve des dĂŽmes salins, ayant pu donner lien Ă  l’exploitation de mines de sel, et responsables de zones de reliefs karstiques. Son climat est, chaud et sec en Ă©tĂ© et froid en hiver. L’économie locale est essentiellement agricole, rendue possible par de nombreuses riviĂšres alimentĂ©es par la fonte des neiges montagneuses. Les cultures produisent principalement des fruits, cĂ©rĂ©ales, coton, et tabac, tandis que l’élevage ovin est surtout le fait des tribus Baharlues, d’origine Qizilbash.

    La ville

    Darab est situĂ©e dans la vallĂ©e fertile de la Rudbar, du nom de la riviĂšre qui y coule, Ă  l’altitude de 1131 mĂštres. Sa population Ă©tait de 60 718 habitants en 2000. Elle se distingue Ă©galement par une Ă©conomie principalement agricole, dominĂ©e par la production d’agrumes et de dattes, et artisanale par la production de tapis. Parmi les monuments notables de Darab, on note la mosquĂ©e du vendredi, datant du XVIIe siĂšcle, dont l’architecture est inhabituelle en Iran : elle comporte en effet 4 tours angulaires, et une salle de priĂšre bordĂ©e par 4 portiques ouverts.

    Les monuments de la ville

    Les ruines de la citĂ© ancienne de Darabgerd[2] se trouvent Ă  8km au Sud-Ouest de la ville. La fondation de la citĂ© remonte Ă  l’époque achĂ©mĂ©nide. Darab revĂȘt une importance certaine sous les Sassanides, puisqu’elle est le site de la premiĂšre victoire d’ArdachĂźr contre ses suzerains Parthes, marquant le dĂ©but d’une campagne militaire qui aboutit Ă  la fondation du 2eempire perse. Bien que le plan originel de la ville Ă©tait triangulaire, Darabgerd Ă©tait ceinte de dĂ©fenses consistant en un large et Ă©pais mur de fortification circulaire de 1,9 km de diamĂštre, suivant un plan inspirĂ© par les Parthes. Ce type d’organisation urbaine Ă©tait commun Ă  l’époque sassanide comme en tĂ©moignent Ă©galement les ruines de la ville de Gur, Ă  Firuzabad. Darabgerd en diffĂšre nĂ©anmoins par l’absence d’axes radiants et perpendiculaires. 4 portes permettaient l’accĂšs Ă  la citadelle au centre. Les ruines d’arches de pierres sont observĂ©es Ă  la porte Nord, ainsi que les restes d’un aqueduc alimentant la ville. La ville reste habitĂ©e occupĂ©e jusqu’à l’ùre islamique, puis est finalement dĂ©sertĂ©e au XIIe siĂšcle.

    Les monuments des environs sont nombreux :

    • Plusieurs ruines tĂ©moignent des forteresses qui dĂ©fendaient les accĂšs Ă  la plaine
    • On note Ă©galement les restes de temples du feu de type Chahar taq tel que le Gulabi.
    • La Masjed-e Sangi (ou mosquĂ©e de pierre, aussi appelĂ©e Qasr-e Dokhtar) est une ancienne mosquĂ©e rupestre, taillĂ©e Ă  mĂȘme le roc. Elle suit un plan cruciforme, ce qui Ă©voque une origine premiĂšre chrĂ©tienne, possiblement un type d’église nestorienne.
    • Des habitations datant du NĂ©olithique.

    Les reliefs rupestres

    Les environs de Darab abritent Ă©galement 3 reliefs rupestres sassanides, dont le premier est dĂ©couvert en 1811 par William Ouseley. Un autre relief est dĂ©couvert plus rĂ©cemment par Louis Vanden Berghe, puis un troisiĂšme, apparu Ă  l’occasion de l’assĂšchement par pompage d’un plan d’eau sous les prĂ©cĂ©dents.

    Un premier relief est attribuĂ© Ă  Shapur Ier et consiste en une scĂšne commĂ©morant les victoires du roi contre les Romains. Elle suit une iconographie et une organisation commune aux autres scĂšnes de triomphe de Shapur, sculptĂ©es Ă  Naqsh-e Rostam VI, et Bishapour I, II, et III. Ce type de reprĂ©sentation ne revĂȘt pas de caractĂšre proprement historique, s’affranchissant de la rĂ©alitĂ© temporelle des trois victoires acquises en plusieurs annĂ©es. Les empereurs vaincus Ă  diffĂ©rentes batailles y sont ainsi tous reprĂ©sentĂ©s en mĂȘme temps. Shapur est suivant les canons du genre, reprĂ©sentĂ© Ă  cheval, dans une position majestueuse et dominante propre Ă  souligner sa royautĂ©. Il est coiffĂ© du Korymbos traditionnelle mais ne porte pas sa couronne typique, mais une coiffe rappelant celle d’Ardashir, son pĂšre. Certains y voient une marque d’hommage au fondateur de l’empire Ă©voquant sa victoire Ă  Darabgerd, et posant Shapur en successeur lĂ©gitime. Le roi pose la main gauche sur le front de Philippe l’Arabe qui lui fait face tĂȘte baissĂ©e et main levĂ©e dans un signe d’allĂ©geance, tandis qu’au premier plan, ValĂ©rien est reprĂ©sentĂ© implorant. Le corps de Gordien III, tuĂ© au cours d’une bataille, est foulĂ© par les sabots du cheval royal. À l’arriĂšre du roi, sur la gauche du panneau, 18 soldats perses assistent Ă  la scĂšne, reprĂ©sentĂ©s sur 4 plans en perspective. Chacun est armĂ© de poignard ou d’épĂ©e. L’épĂ©e du roi n’est pas visible, car portĂ©e Ă  gauche, le monarque Ă©tant reprĂ©sentĂ© sur son cĂŽtĂ© droit. À la droite de la scĂšne, faisant le pendant des soldats perses, 30 lĂ©gionnaires romains assistent Ă  la soumission de leurs chefs, accompagnĂ©s d’un dignitaire perse amĂšne un butin sous la forme de 2 chevaux et un chariot. L’attitude des personnages, leur disposition, et leur expression contribuent Ă  lui donner un rendu dramatique, et en limitent le cĂŽtĂ© martial. A l’instar d’autres reliefs sassanides de Fars, le panneau est entourĂ© d’un cadre dont les proportions sont proches d’un rectangle idĂ©al. Le roi est au centre exact du relief, la prĂ©sence de 2 groupes opposĂ©s de personnages perse et romain lui confĂšre une organisation symĂ©trique, accentuĂ©e par une composition suivant des lignes et angles symĂ©triques.

    Un deuxiĂšme relief reprĂ©sentant un buste fĂ©minin est Ă©galement visible sous le relief de Shapur. Il est admis qu’il s’agisse d’une reprĂ©sentation de la dĂ©esse Anahita, mais certains y voient une image de l’épouse de Narseh.

    Un troisiĂšme relief fortement dĂ©gradĂ© montre un combat royal contre un lion bondissant, tuĂ© d’un coup de poignard au ventre par le souverain. Aucune marque spĂ©cifique ni inscription ne permettent de dater d’un rĂšgne prĂ©cis ces reliefs.

    La proximitĂ© avec le relief de Shapur pourrait lui attribuer ces deux autres images, mais les reprĂ©sentations d’Anahita sont peu frĂ©quentes Ă  son Ă©poque, le culte de la dĂ©esse ayant connu une extension postĂ©rieure. La dĂ©esse est ainsi reprĂ©sentĂ©e sur un relief de Narseh Ă  Naqsh-e Rostam. Une scĂšne de combat royal contre un lion est Ă©galement visible Ă  Sar Mashhad, attribuĂ©e Ă  Bahram II.

    Sources

    • (en) Werner Felix Dutz & Sylvia S. Matheson, From Pasargadae to Darab (Archeological sites in Fars II). Farhangsara (Yassavoli publications), TĂ©hĂ©ran, 1997.101pp (ISBN 964-306-050-0)
    • (en) Massoud Kheirabadi, Dietrich Huff, Georgina Herrmann, « Dārāb », dans EncyclopĂŠdia Iranica (lire en ligne)
    • (en) Emma Thompson, Composition and Continuity in Sasanian Rock Reliefs, Iranica Antiqua 2008 ; XLIII : 299-358.
    • (en) Index mundi

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes

    1. Dùrùbgerd en persan : dārābgerd, ۯۧ۱ۧۚگ۱ۯ, la ville de Dùrùb.
    2. DĂąrĂąbgerd au plan circulaire bien identifiable sur les photos satellite (malgrĂ© leur mĂ©diocre qualitĂ©) (28° 41â€Č 25″ N, 54° 28â€Č 44″ E) que l'on peut comparer avec le site de Firuzabad / Gur (28° 51â€Č 07″ N, 52° 32â€Č 02″ E).
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