Bishapour
Bishapour (moyen-persan : Bay ShÄpur, « le seigneur Shapur ») est une ancienne citĂ© sassanide, Ă 23 km de Kazerun, dans le Fars, en Iran. La ville se trouvait sur la route reliant les villes dâIstakhr et CtĂ©siphon.
Bishapour | ||
Localisation | ||
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Pays | Iran | |
Province | Fars | |
CoordonnĂ©es | 29° 46âČ 40âł nord, 51° 34âČ 15âł est | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Iran
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Le site de Bishapour se situe dans une plaine cultivée au bord de la riviÚre Shapur, juste devant la gorge de Chowgan. Cette gorge étroite donne accÚs à la vallée de Shapur, de forme ovoïde, fermée par une seconde gorge et offrant ainsi un abri naturel et facilement contrÎlable aux habitants de la ville et des environs, ainsi qu'à leurs troupeaux.
Le site de Bishapour présente trois parties notables :
- la citĂ© elle-mĂȘme ;
- la gorge de Chowgan (Tang-e Chowgan) ;
- la grotte de Shapur.
Histoire
Le site de Bishapour est habitĂ© depuis fort longtemps, vu les traces d'occupation Ă©lamite et parthe dans la plaine. La ville a Ă©tĂ© fondĂ©e par Shapur Ier, en mĂȘme temps que sa voisine Kazerun. Il y avait fait auparavant rĂ©aliser le premier des bas-reliefs de la gorge de Chowgan. Shapur est alors au sommet de sa gloire aprĂšs trois victoires sur l'Empire romain, dont la derniĂšre, et la plus brillante, en 260, voit la capture de l'empereur romain ValĂ©rien.
Dans les années qui suivent, Shapur dispose donc d'un grand nombre de prisonniers romains, mais également d'artisans romains envoyés par Philippe l'Arabe dans le cadre de la paix signée en 244. C'est une des raisons pour que la ville soit bùtie selon le plan romain, tel qu'on le trouve à Timgad, et non selon le plan parthe circulaire, comme à Gur, et que de nombreuses décorations retrouvées montrent une forte influence romaine : mosaïques, stucs, ainsi que les bas-reliefs de Tang-e Chowgan. Par contre, les techniques de construction et les styles architecturaux sont typiquement iraniens, avec une certaine réminiscence des styles achéménides. Des inscriptions parthes et pehlevi sur deux colonnes au centre de la ville indiquent que le roi a visité la ville en 266 : c'est à cette date qu'on fait généralement remonter l'inauguration de Bishapour.
On estime la population à son apogée entre 50 000 et 80 000 habitants. Conquise par les Arabes en 637, Bishapour commence à perdre de son importance : au moins quatre mosquées y sont bùties, principalement sous les Omeyyades, mais n'ont pas laissé de traces. Au Xe siÚcle, le voyageur arabe Maqdesi décrit la ville comme une cité en ruine. En 1108, Soltan Mohammad Saljuqi ordonne l'abandon de Bishapour, qui est presque entiÚrement désertée au profit de Kazerun.
Les premiÚres excavations ont lieu entre 1933 et 1940, par les archéologues Roman Ghirshman et Georges Salles, qui révÚlent les palais, un temple et un monument votif. Puis à partir de 1968, les excavations du Service archéologique iranien sous la direction d'Ali Akbar Sarfaraz, sur le nord du site, dégagent les murailles et des bùtiments islamiques.
La majeure partie de Bishapour reste encore Ă exhumer, principalement les quartiers populaires de la ville.
La cité fait partie du site « Paysage archéologique sassanide de la région du Fars », inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2018[1].
Description
La cité
- Carte montrant la localisation de Bishapour dans l'empire Sassanide.
- le complexe palais/temple de Bishapour
Les principaux Ă©lĂ©ments de la citĂ© de Bishapour sont : le temple, probablement un temple d'Anahita, remarquable par son rĂ©seau hydrique, et lâĂ©tonnant palais de Shapur Ier.
Les murailles
La ville est protégée à l'ouest par la riviÚre Shapur, et au nord par les montagnes entourant la vallée de Shapur. Des murailles ont été élevées pour défendre les cÎtés sud et est. à l'origine, ces murailles comportaient de nombreuses tours rondes, espacées de seulement 40 cm. Les murs étaient enduits de stuc recouvert de plùtre blanc ; l'espace entre les tours était peint en rouge et bleu. Par la suite, on a enlevé une tour sur trois, et les remparts ont été rehaussés, par une façade lisse percée de meurtriÚres.
à la fin des années 1970, 250 m de murailles avaient été dégagés lors des fouilles et on a procédé à une anastylose sur une partie des remparts.
Le grand palais
Ce palais est appelé « bùtiment B » dans les rapports d'excavation, mais est couramment surnommé « palais de Shapur Ier ».
Le palais prĂ©sente en son centre la salle du trĂŽne, sur un plan carrĂ© Ă quatre iwans, de 22 m de cĂŽtĂ© ; les iwans font 7 m de profondeur. Son plan cruciforme est typiquement sassanide, comparable Ă celui d'un chahar taq. Certains archĂ©ologues pensent quâelle Ă©tait recouverte dâun imposant dĂŽme unique de 20 m de diamĂštre. Toutefois, en lâabsence de murs en mesure de soutenir une telle charge, dâautres pensent que le toit se composait de quatre hĂ©mivoĂ»tes et dâune place carrĂ©e ouverte.
Les murs intĂ©rieurs du palais comportent 64 niches ayant abritĂ© des statues. Certaines dâentre elles portent encore les traces de leur dĂ©corations en stuc, laissant parfois deviner quelques-unes des couleurs originales : rouge, jaune et noir. Le style des stucs laisse penser qu'ils datent du dĂ©but de l'Ă©poque islamique ; ils prĂ©figurent les dĂ©corations de Samarra. Le sol est pavĂ©, avec des dĂ©corations de briques dans le style de ce qui se faisait Ă Antioche au IIIe siĂšcle.
Un triple iwan, ajoutĂ© Ă la fin de l'Ă©poque sassanide, donne accĂšs sur l'est Ă une cour pavĂ©e, dont le sol Ă©tait recouvert de mosaĂŻques. Elles ont probablement Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par des artisans dâAntioche Ă©galement capturĂ©s par Shapur ; si la technique, les styles et symboles (tĂȘte couronnĂ©e de lauriers) sont romains, la composition reste iranienne. Certaines de ces mosaĂŻques sont exposĂ©es au MusĂ©e national ArchĂ©ologique de TĂ©hĂ©ran, ou encore au Louvre Ă Paris. Une des mosaĂŻques reprĂ©sentant un cavalier chargeant, provenant de la salle du palais Est, est exposĂ©e au musĂ©e de Bishapour, oĂč lâon peut Ă©galement voir dâautres objets exhumĂ©s (outils, couverts, poteries, jarres) datant des diffĂ©rentes Ă©poques traversĂ©es par la ville. L'ensemble du triple iwan, de la cour et des piĂšces adjacentes est nommĂ© « bĂątiment D » par les archĂ©ologues.
- Autre vue du palais de Shapur Ier
- Quelques-unes des jarres exposées au musée de Bishapour
- Une mosaïque de Bishapour conservée au Louvre.
Le second palais
Un autre palais plus petit, le « bĂątiment C », donne sur la cour est du palais principal. Deux niches prĂ©sentent des Ă©lĂ©ments d'architecture semblables Ă ceux des palais de Darius et XerxĂšs Ă PersĂ©polis. La façade Ă©tait dĂ©corĂ©e de bas-reliefs montrant des charges de cavaliers. Ghirshman pense qu'ils reprĂ©sentaient la victoire de Shapur sur les Romains, et que le palais a pu ĂȘtre construit pour la captivitĂ© de ValĂ©rien.
Le temple
à l'ouest du grand palais s'élÚve un temple, ou « bùtiment A », dont un des murs est conservé sur toute sa hauteur de 15 m.
Le temple est sur un niveau plus bas que le palais ; on y accÚde par un escalier couvert d'une voûte en berceau trÚs bien conservée. Il est bùti selon le plan iranien typique : une piÚce carrée avec quatre portes ouvrant sur un corridor. Les murs sont remplis de gravats, couverts de larges pierres finement polies maintenues par des crampons d'acier.
- Protomes de la façade principale
Le toit n'était pas une coupole (ce n'est donc pas un chahar taq) ; il était plat, maintenu par des poutres reposant sur quatre protomes de taureaux, autre rappel de Persépolis, disposés par paires se faisant face. Les protomes sont sur la façade principale, tournés vers l'extérieur ; deux d'entre eux sont encore en place, un autre, mieux conservé, est visible à quelques mÚtres du temple.
Des canalisations et un profond bassin semblent indiquer qu'un culte de l'eau avait lieu dans ce temple. Dans un bùtiment islamique voisin, on a retrouvé un autel du feu dont on suppose qu'il provient du temple ; il est composé d'un socle, d'une colonne basse et d'une table carrée.
Ce temple est généralement admis comme étant dédié à Anahita ; d'autres hypothÚses ont été émises, comme un temple de Mithra, symbolisé par les taureaux, voire un temple du feu, ce qui est peu probable en raison de l'architecture.
Le monument votif
Un peu plus loin se trouve une petite place avec les bases de deux colonnes écroulées, et deux bases plus petites devant elles. On suppose que les colonnes étaient surmontées d'un linteau, et que les petites bases étaient celles d'autels du feu.
Une des deux colonnes porte une inscription du gouverneur Apasai indiquant qu'il a fait réaliser ce monument en 266, comprenant une statue de Shapur (aujourd'hui disparue), et qu'en retour il a reçu de l'or, de l'argent, un jardin et une robe d'honneur. La statue est probablement celle décrite par Maqdesi au Xe siÚcle ; elle aurait alors été sculptée dans une pierre noire.
à l'extérieur des murs
Ă la mĂȘme Ă©poque que la rĂ©novation des remparts, un bĂątiment typiquement sassanide a Ă©tĂ© construit au bord de la riviĂšre, composĂ© d'un iwan central, de deux ailes et d'un corridor.
Dans cette mĂȘme zone, aux rues pavĂ©es, on trouve des bĂątiments islamiques du XIIIe siĂšcle, un rĂ©servoir d'eau souterrain (Äb anbar) et un pressoir.
La forteresse de la Vierge
La gorge de Chowgan Ă©tait fermĂ©e par plusieurs lignes de fortifications, et contrĂŽlĂ©e par une forteresse au sommet de la falaise est, dont le nom moderne est Qaleh-ye Dokhtar, « la forteresse de la Vierge ». Les ruines de la forteresse construite au sommet dâune importante masse rocheuse dominant la citĂ© laissent encore discerner les fondations des tours. Les murailles pour la plupart effondrĂ©es mesuraient 10 m de haut
On trouve de nombreuses ruines de petits bùtiments typiquement sassanides tout autour de la forteresse, ainsi qu'un autel taillé dans la roche. Un peu plus loin, toujours taillé dans la falaise, trois plateformes servaient probablement à l'exposition des morts selon le culte zoroastrien.
- Le fort de la vierge
- vue d'ensemble du fort
Les bas-reliefs
Ils sont au nombre de six, sculptĂ©s sur les parois de la gorge que traverse la riviĂšre Shapur, au nord de la ville. Ils datent des IIIe et IVe siĂšcles. Les deux premiers sont sur la falaise est, les quatre suivants sur la falaise ouest. Certains d'entre eux ont Ă©tĂ© sĂ©vĂšrement endommagĂ©s par la circulation de l'eau empruntant un aqueduc taillĂ© Ă mĂȘme la paroi rocheuse.
Le premier bas-relief est endommagĂ©. Il montre lâinvestiture de Shapur Ier, copie dâun des bas reliefs de Naqsh-e Rostam consacrĂ© Ă ArdachĂźr Ier, pĂšre de Shapur Ier. Il montre deux cavaliers face Ă face : le dieu zoroastrien Ahura Mazda dĂ©livrant Ă Shapur lâanneau du pouvoir (farshang ou cydaris). Le cheval dâAhura Mazda piĂ©tine Ahriman, dieu du mal, tandis que les sabots du cheval de Shapur piĂ©tinent le corps de lâempereur romain Gordien III mortellement blessĂ© lors de sa campagne contre la ville de CtĂ©siphon en 244. Son successeur, Philippe l'Arabe, est reprĂ©sentĂ© agenouillĂ© en signe de soumission. Il avait dĂ» nĂ©gocier la paix, et paya une rançon pour ĂȘtre autorisĂ© Ă repartir avec les restes de lâarmĂ©e romaine. L'absence de l'empereur ValĂ©rien semble indiquer que le bas-relief a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© avant 260. Ce panneau mesure 10 m de long.
Le deuxiĂšme bas-relief est bien conservĂ©. Il reprĂ©sente Shapur Ier en cavalier triomphant de Gordien III, rĂ©vĂ©rĂ© par ses sujets. Un putto, directement issu de l'iconographie occidentale, lui apporte le diadĂšme et lâanneau du pouvoir. Le corps de Gordien est lĂ aussi foulĂ© par le cheval de Shapur, auquel fait face Philippe lâarabe agenouillĂ© sabre au fourreau. Shapur tient par la main un personnage romain que l'on identifie soit comme lâempereur ValĂ©rien, qui fut dĂ©fait et capturĂ© en 260, soit comme Cyriades, le successeur de ValĂ©rien choisi par Shapur. Deux personnages se tiennent derriĂšre Philippe, pouvant ĂȘtre le prĂȘtre Kartir, et Surena, dignitaire militaire descendant de la famille parthe du mĂȘme nom dont un des membres avait dĂ©fait et tuĂ© Crassus trois siĂšcles plus tĂŽt. Ă droite, cinq panneaux reprĂ©sentent chacun trois soldats portant lances, Ă©pĂ©es, masses, boucliers, chaĂźnes ; Ă gauche, deux panneaux contiennent chacun cinq officiers Ă cheval. Les soldats et les officiers ont l'attitude typique de l'hommage au roi : tournĂ©s vers lui, ils ont l'index de la main droite recourbĂ© en signe de respect. Ce panneau fait 13,5 m de long et 5 m de haut.
Le troisiĂšme bas-relief a Ă©tĂ© endommagĂ© par lâaqueduc. Ăgalement rĂ©alisĂ© pour Shapur Ier, il prĂ©sente cinq bandes horizontales. Au centre est reprĂ©sentĂ©e la triple victoire de Shapur, comme Ă Naqsh-e Rajab et Naqsh-e Rostam. On y retrouve le corps de Gordien III, Philippe lâArabe, et ValĂ©rien ou Cyriades. De nombreux cavaliers sont reprĂ©sentĂ©s, ainsi que lâinfanterie et des notables. Lâinfanterie apporte le tribut offert par les Romains.
- Le triomphe de Shapur Ier sur les empereurs romains (Bas-relief 2)
- Bas-relief 3 sur le triomphe de Shapur Ier
- Vahram II (276-293) recevant une délégation arabe
- L'investiture de Vahram Ier
- Shapur II - ou Vahram II? - triomphant d'une révolte
Le quatriĂšme bas-relief, Ă©galement endommagĂ© du fait de lâĂ©rosion par lâeau de lâaqueduc, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© sous Bahram II (276-293), quâil reprĂ©sente recevant une dĂ©lĂ©gation arabe accompagnĂ©e dâun dromadaire et d'un cheval. Câest une rare reprĂ©sentation sassanide dâune ambassade. On peut voir dans cette scĂšne, les signes avant-coureurs de la montĂ©e en puissance des arabes, futurs conquĂ©rants de l'Iran.
Le cinquiĂšme bas-relief est une reprĂ©sentation classique de lâinvestiture de Bahram Ier (273-276), Ă©vocation du relief dâinvestiture dâArdachĂźr Ier Ă Nashq e Rostam. On y observe encore les dommages liĂ©s Ă lâeau. Ahura Mazda donne au roi lâanneau de pouvoir et le diadĂšme. Bahram ayant perdu la MĂ©sopotamie et CtĂ©siphon aux Romains, il est surprenant de le voir reprĂ©sentĂ© en roi victorieux foulant avec son cheval un ennemi mort. Il semble que le personnage ait en fait Ă©tĂ© ajoutĂ© a posteriori, possiblement par Narseh (293-302), aprĂšs une victoire ; dans ce cas il s'agirait soit de Bahram III, que Narseh avait renversĂ©, ou du ministre de Bahram III, WahnÄm. Dans l'inscription l'accompagnant, Narseh a Ă©galement fait graver son nom Ă la place de celui de Bahram.
Le dernier bas-relief reprĂ©sente Shapur II (309-379), et est soit un triomphe sur les Indiens ou les Koushans, soit la reprĂ©sentation de la rĂ©pression d'une rĂ©volte. Des prisonniers sont amenĂ©s au roi assis sur son trĂŽne, main gauche sur son sabre, mais droite sur un sceptre ou une masse. Deux rangĂ©es de personnages sont de chaque cĂŽtĂ© du roi ; Ă gauche derriĂšre le roi, les notables, les officiers, et le cheval de Shapur ; Ă droite, des prisonniers, un bourreau tenant deux tĂȘtes coupĂ©es dans ses mains, des nobles, des guerriers tenant le cheval du roi, et un Ă©lĂ©phant, qui est la raison pour laquelle on identifie gĂ©nĂ©ralement le peuple vaincu comme oriental. Le modelĂ© du relief est plutĂŽt brut, car il Ă©tait en fait destinĂ© Ă recevoir une finition Ă©laborĂ©e en plĂątre selon une technique en usage chez les Koushans, ce qui en fait un bas-relief unique en Iran.
La grotte de Shapur
Elle est situĂ©e Ă 5 km Ă lâest de la citĂ© de Bishapour, sur les hauteurs surplombant la vallĂ©e de Shapur au-delĂ de la gorge de Chowgan. La grotte de Shapur, connue sous le nom de Mudan-e Shapur ou Shekaft-e Shapur, est Ă 400 m Ă lâaplomb du village de Sasan.
- La grotte est difficile à voir depuis la vallée (en haut à gauche)
La grotte s'ouvre sur une premiÚre salle de 13 m de haut. Sur les parois ont été gravées des tablettes, portant des inscriptions aujourd'hui disparues. Au fond de la salle plusieurs couloirs s'enfoncent dans la montagne. La grotte, trÚs profonde, a été aménagée : on y trouve des réservoirs, des salles et des corridors. L'usage de cette grotte n'est pas connu, mais on suppose généralement qu'elle était destinée à servir de sépulture à Shapur Ier ; on n'a cependant retrouvé aucune preuve que le souverain y ait été inhumé.
La statue de Shapur Ier est un des rares exemples de sculpture sassanide en ronde-bosse, la technique généralement utilisée étant le haut-relief. Elle a été sculptée dans un pilier naturel de la grotte ; elle mesure plus de 7 m de haut et la largeur des épaules est de 2 m.
La statue a Ă©tĂ© gravement endommagĂ©e, mais il est difficile de dĂ©terminer Ă quelle occasion. Certaines sources Ă©voquent un tremblement de terre au XXe siĂšcle, qui aurait fait sauter la statue, une partie des jambes et des bras ayant Ă©tĂ© dĂ©sintĂ©grĂ©e dans sa chute. D'autre estiment qu'elle fut endommagĂ©e dĂšs le VIIe siĂšcle lors de la conquĂȘte arabe : la statue aurait alors Ă©tĂ© jetĂ©e Ă bas, restant prĂšs de treize siĂšcles Ă terre. Un assaut il y a 70 ans de villageois superstitieux l'ayant rendu responsable de la mort d'un jeune homme est Ă©galement Ă©voquĂ©.
Elle a été restaurée en 1957, sous la direction des autorités militaires de Shiraz, les parties manquantes étant remplacées par du béton. Elle n'a cependant pas été remise en place à sa position originale au fond de la premiÚre salle de la grotte : elle se tient désormais à l'avant de la grotte. Pour réaliser cette opération, l'entrée de la grotte a été élargie pour atteindre 20 m de large sur 5 m de haut ; elle faisait à l'origine 16 m de large. L'armée a également aménagé un chemin vers la grotte, qui était auparavant difficilement accessible.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (en) "Bishapur general" (livius.org).
- (en) Edward J. Keall, « Biƥapur », dans EncyclopÊdia Iranica (lire en ligne)
- (en) « The Ensemble of Historical Sassanian Cities in Fars Province (Bishabpur, Firouzabad, Sarvestan) »
Bibliographie
- (en) Werner Felix Dutz, Persepolis and Archaeological Sites in Fars, Library of Introduction to Persian Arts, , 143 p.
- Sylvia A. Matheson, Persia : An Archaeological Guide, [dĂ©tail de lâĂ©dition]
- (en) Sayyed Mohammad Taqi Mostafavi, The Land of PĂąrs (The Historical Monuments and the Archaeological Sites of the Province of FĂąrs, Chippenham, Picton Publishing, , 385 p.
- (en) V. Sarkhosh Curtis, R. Hillenbrand, J. M. Rogers, The Art and Archaeology of Ancient Persia : New Light on the Parthian and Sasanian Empires, I B Tauris & Co Ltd, , 191 p. (ISBN 1-86064-045-1)
- Guy Rachet, Dictionnaire de l'archéologie, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1060 p. (ISBN 978-2-221-07904-1), « Bishùpur », p. 159-160