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Cylindre de Cyrus

Le cylindre de Cyrus (persan : Ù…Ù†ŰŽÙˆŰ± Ú©ÙˆŰ±ÙˆŰŽ, manshour-e Kourosh) est un cylindre d'argile sur lequel est inscrite en akkadien cunĂ©iforme[3] une proclamation du roi de Perse Cyrus II, dit Cyrus le Grand[4]. Ce texte est consĂ©cutif Ă  la prise de Babylone par ce dernier, aprĂšs sa victoire sur le souverain local, Nabonide, en 539 av. J.-C. Les fragments du cylindre ont Ă©tĂ© dĂ©couverts en 1879 dans les ruines de Babylone, en MĂ©sopotamie (aujourd'hui en Irak)[3]. Il appartient au British Museum de Londres, commanditaire de l'expĂ©dition Ă  l'origine de sa dĂ©couverte.

Cylindre de Cyrus
Le cylindre de Cyrus, conservé au British Museum
Le cylindre de Cyrus, conservé au British Museum
Type Cylindre d'argile
Dimensions 22,5 × 10 cm (maximum)[1]
MĂ©thode de fabrication Écriture cunĂ©iforme akkadienne
Fonction Inscription de fondation
PĂ©riode Environ 539–530 av. J.-C.
Culture Empire perse achéménide[1]
Date de découverte Mars 1879[1]
Lieu de découverte Babylone, Mésopotamie par Hormuzd Rassam[1]
Conservation British Museum, Londres[2]
Fiche descriptive Cyrus cylinder

Le texte sur le cylindre fait l'éloge de Cyrus le Grand, présente sa généalogie et le dépeint comme un roi d'une lignée de rois. Le roi babylonien Nabonide vaincu est dénoncé comme un oppresseur du peuple de Babylone et ses origines modestes sont implicitement opposées à l'héritage royal de Cyrus. Victorieux, Cyrus est décrit comme ayant été choisi par le dieu créateur babylonien Marduk pour rétablir la paix et l'ordre à Babylone. Le texte indique que Cyrus a bien été accueilli par le peuple de Babylone comme leur nouveau chef et qu'il est entré dans la ville en paix. Il fait appel à Marduk pour protéger et aider Cyrus et son fils Cambyse II. Il glorifie Cyrus comme un bienfaiteur des citoyens de Babylone qui a amélioré leurs vies, rapatrié les personnes déplacées, restauré les temples et lieux de culte à travers la Mésopotamie et dans la région. Il finit avec une description de la façon dont Cyrus a réparé les murailles de Babylone et trouvé une inscription similaire placée à cet endroit par un ancien roi[4].

Histoire du cylindre

DĂ©couverte

Photographie sĂ©pia d'un homme vĂȘtu d'un habit du Moyen-Orient du XIXe siĂšcle, portant une large moustache, assis sur une chaise avec les mains croisĂ©es sur ses jambes
Hormuzd Rassam à Mossoul, circa, 1854. Le cylindre de Cyrus a été découvert par Hormuzd Rassam lors de ses fouilles à Babylone en février-mars 1879.

L'archĂ©ologue assyro-britannique Hormuzd Rassam dĂ©couvre le cylindre de Cyrus en mars 1879 lors d'un long programme de fouilles en MĂ©sopotamie rĂ©alisĂ© pour le British Museum[5]. Le cylindre avait la fonction d'« inscription de fondation »[6] (foundation deposit (en)) au sein des fondations de l'Esagil, le temple principal de la ville, dĂ©diĂ© au dieu Marduk[4]. L'expĂ©dition de Rassam fait suite Ă  une fouille antĂ©rieure rĂ©alisĂ©e en 1850 par l'archĂ©ologue britannique Austen Henry Layard, qui fouilla trois monticules dans la mĂȘme zone sans y faire de trouvaille importante[7]. En 1877, Layard devient l'ambassadeur britannique de l'Empire ottoman, qui dirigeait la MĂ©sopotamie Ă  cette Ă©poque. Il aide Rassam, qui Ă©tait son assistant lors des fouilles de 1850, Ă  obtenir un firman (dĂ©cret) du sultan ottoman AbdĂŒlhamid II l'autorisant Ă  poursuivre les fouilles prĂ©cĂ©dentes. Le firman n'Ă©tait valide que pour une annĂ©e, mais un second firman, avec des termes bien plus libĂ©raux, est dĂ©livrĂ© en 1878. Il fut accordĂ© pour une durĂ©e de deux ans (jusqu'au 15 octobre 1880), avec la promesse d'une extension Ă  1882 si nĂ©cessaire[8]. Le dĂ©cret du sultan autorisait Rassam Ă  « accumuler et expĂ©dier en Angleterre toutes les antiquitĂ©s trouvĂ©es [...] Ă  condition, cependant, qu'il n'y ait pas d'objets en plusieurs exemplaires ». Un reprĂ©sentant du sultan fut chargĂ© d'assister Ă  la fouille et d'examiner les objets au fur et Ă  mesure de leur dĂ©couverte[9].

L'autorisation obtenue, Rassam lance des fouilles de grande envergure Ă  Babylone et autres sites au nom des administrateurs du British Museum[7] Il entreprend les fouilles en quatre phases distinctes. Entre chaque campagne, il retourne en Angleterre pour ramener ses trouvailles et lever davantage de fonds pour la poursuite des travaux. Le cylindre de Cyrus est dĂ©couvert au cours de sa deuxiĂšme expĂ©dition en MĂ©sopotamie, qui commence avec son dĂ©part de Londres le 8 octobre 1878. Il arrive dans sa ville natale de Mossoul le 16 novembre et descend le Tigre pour rejoindre Bagdad, oĂč il dĂ©barque le 30 janvier 1879. Au cours des mois de fĂ©vrier et mars, il supervise les fouilles sur un certain nombre de sites de Babylone, parmi lesquels la ville de Babylone elle-mĂȘme[8].

Plan montrant le terrain du site de Babylone tel qu'il était en 1829. Divers monticules, affleurements rocheux et canaux sont montrés, avec le Tigre traversant la carte en son centre. Un monticule identifié de la lettre "E" marque l'endroit de la découverte du cylindre de Cyrus en 1879.
Plan du site de Babylone en 1829. Les fouilleurs d'Hormuzd Rassam trouvÚrent le cylindre de Cyrus dans le monticule Tell Amran-ibn-Ali (marqué de la lettre "E" au centre de la carte), sous lequel se trouvaient les ruines du temple d'Esagil.

Il découvre rapidement plusieurs bùtiments importants, parmi lesquels le temple d'Esagil. Il s'agissait d'un grand temple dédié au dieu créateur babylonien Marduk, dont l'identité fut confirmée en 1900 lors des fouilles de l'archéologue allemand Robert Koldewey[10]. Les fouilleurs trouvent d'abord un grand nombre de documents d'affaires écrits sur des tablettes d'argiles, puis, enterré dans les fondations du temple, le cylindre de Cyrus[7].

Rassam a donnĂ© des versions contradictoires de l'endroit oĂč les dĂ©couvertes ont Ă©tĂ© faites. Il Ă©crit dans ses mĂ©moires, Assur et la terre de Nimrod, que le cylindre avait Ă©tĂ© trouvĂ© dans un monticule Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud de Babylone, prĂšs du village de Jumjuma ou Jimjima[11] - [12]. Cependant, dans une lettre envoyĂ©e le 20 novembre 1879 Ă  Samuel Birch, conservateur des AntiquitĂ©s orientales au British Museum, il Ă©crit : « le cylindre a Ă©tĂ© trouvĂ© Ă  Omran [Tell Amran-ibn-Ali] avec environ six cents piĂšces de terre cuite gravĂ©es avant mon dĂ©part de Bagdad »[13]. Il quitta Bagdad le 2 avril, et parti de Mossoul le 2 mai pour un voyage en direction de Londres qui dura jusqu'au 19 juin[8].

La découverte est annoncée au public par Henry Rawlinson, président de la Royal Asiatic Society, lors d'une réunion de la société savante le 17 novembre 1879[14]. Il décrit le cylindre de Cyrus comme « l'un des documents historiques en écriture cunéiforme les plus intéressants qui aient été mis au jour jusqu'à présent », tout en affirmant à tort qu'il venait de la ville antique de Borsippa plutÎt que de Babylone[15]. Les Notes de Rawlinson sur la découverte récente du cylindre d'argile de Cyrus le Grand furent publiées dans le journal de la société savante l'année suivante, et comprenaient la premiÚre traduction partielle du texte[16].

PrĂȘt du cylindre aux autoritĂ©s iraniennes

Le British Museum avait prĂ©vu de prĂȘter ce trĂ©sor archĂ©ologique Ă  l'Iran en 2010, mais le refroidissement des relations entre l'Iran et la Grande-Bretagne, Ă  la suite de la rĂ©Ă©lection contestĂ©e du prĂ©sident iranien Mahmoud Ahmadinejad, a poussĂ© l'Iran, par la voie d'une annonce faite le 7 fĂ©vrier 2010[17], Ă  rompre toute relation avec le prestigieux musĂ©e britannique, annulant ainsi le prĂȘt du cylindre. Finalement, il est prĂȘtĂ© Ă  l'Iran le 10 septembre 2010 pour une durĂ©e de quatre mois, afin d'ĂȘtre exposĂ© au public aprĂšs quarante ans d'absence du pays[18]. Le succĂšs de ce prĂȘt sera tel que les autoritĂ©s iraniennes, en accord avec le British Museum, prolongeront l'exposition du cylindre jusqu'en avril 2011[19].

Description

Le cylindre de Cyrus est un cylindre d'argile en forme de tonneau mesurant 22,5 par 10 centimĂštres Ă  son diamĂštre maximal[1]. Il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en plusieurs Ă©tapes autour d'un noyau d'argile en forme de cĂŽne, dans lequel sont incluses de grandes pierres grises. Des couches supplĂ©mentaires d'argile lui ont donnĂ© une forme cylindrique, avant d'ĂȘtre recouvertes d'une fine surface d'argile, couche externe lisse sur laquelle le texte est inscrit. Le cylindre a Ă©tĂ© exhumĂ© en plusieurs fragments, s'Ă©tant apparemment brisĂ©s dans l'AntiquitĂ©[1]. Il existe aujourd'hui deux fragments, appelĂ©s « A » et « B », qui furent rĂ©unis en 1972[1].

Le corps principal du cylindre, dĂ©couvert par Rassam en 1879, est le fragment A. RestaurĂ© en 1961, il a Ă©tĂ© recuit et remplit de plĂątre[1]. Le fragment B, plus petit, mesure 8,6 par 5,6 centimĂštres. Il a Ă©tĂ© acquis d'un antiquaire par JB Nies[13] de l'universitĂ© Yale[20]. Nies publia le texte en 1920[21]. Le fragment semble s'ĂȘtre rompu du cylindre lors des fouilles de 1879, puis fut soit retirĂ© des fouilles, soit rĂ©cupĂ©rĂ© dans les dĂ©chets du chantier de Rassam. Son lien avec le cylindre ne fut confirmĂ© que lors de son identification dĂ©finitive par Paul-Richard Berger de l'universitĂ© de MĂŒnster en 1970[22]. L'universitĂ© Yale prĂȘta le fragment au British Museum temporairement (mais, dans la pratique, indĂ©finiment) en Ă©change d'une « tablette cunĂ©iforme convenable » de la collection du British Museum[1].

Contenu du texte du cylindre

Présentation générale

Ce texte est avant tout un acte de propagande royale, montrant la façon avec laquelle le nouveau maĂźtre de Babylone s'attache ses nouveaux sujets, en mettant en avant sa valeur, en s'inscrivant dans la tradition babylonienne, montrant qu'il ne cherche pas Ă  la bousculer, et en s'appuyant sur les groupes de personnes hostiles Ă  Nabonide, issues de l'Ă©lite religieuse babylonienne, dont Cyrus cherche Ă  gagner les faveurs afin de stabiliser sa conquĂȘte[23].

La proclamation des dĂ©cisions justes prise par Cyrus II n'est qu'une partie du texte. Le dĂ©but retrace les Ă©vĂ©nements ayant amenĂ© Ă  la prise de Babylone par Cyrus : il y est dĂ©crit comment Nabonide Ă©tait un mauvais roi qui a attirĂ© sur lui la colĂšre du grand dieu national Marduk, qui a alors cherchĂ© un nouvel Ă©lu pour sa ville et choisi Cyrus. Il a permis Ă  ce dernier de remporter une grande victoire contre les MĂšdes, et, devant l'attitude juste de celui-ci, il l'a chargĂ© de prendre Babylone pour devenir le « roi du Monde ». Le texte dĂ©crit comment cet avĂšnement fut reçu avec une grande satisfaction par les Babyloniens, contents d'ĂȘtre dĂ©barrassĂ©s de Nabonide. Cette partie du texte est trĂšs proche dans l'esprit de la Chronique de Nabonide, relatant les mĂȘmes Ă©vĂ©nements avec la mĂȘme partialitĂ©. Elle retranscrit l'Ă©tat de pensĂ©e des anciens opposants de Nabonide, dont devaient faire partie les puissants membres du clergĂ© de Marduk Ă  Babylone que celui-ci avait beaucoup lĂ©sĂ©.

Viennent ensuite les mesures prises par Cyrus pour les Babyloniens : il rÚgne pacifiquement, délivre certaines personnes de corvées injustes, octroie aux gens des pays déportés le droit de retour dans leur pays d'origine, laisse les statues de divinités autrefois emmenées à Babylone revenir dans leurs sanctuaires d'origine et, pour conclure, proclame la liberté totale de culte dans son empire.

La fin du texte, lacunaire, commémore la reconstruction de Dur-Imgur-Enlil, une muraille de Babylone.

Extrait de l'inscription

Extrait du texte du cylindre.

« Je suis Cyrus, roi du monde, grand roi, puissant roi, roi de Babylone, roi de Sumer et d'Akkad, roi des quatre quarts, le fils de Cambyse, grand roi, roi d'AnĆĄan, petit-fils de Cyrus, grand roi, roi d'AnĆĄan, descendant de TeispĂšs, grand roi, roi d'AnĆĄan, d'une lignĂ©e royale Ă©ternelle, dont Bēl et NabĂ» aiment la royautĂ©, dont ils dĂ©sirent le gouvernement pour le plaisir de leur cƓur. Quand je suis entrĂ© Ă  Babylone d'une maniĂšre pacifique, j'Ă©tablis ma demeure seigneuriale dans le palais royal au sein des rĂ©jouissances et du bonheur. Marduk, le grand seigneur, fixa comme son destin pour moi un cƓur magnanime d'un ĂȘtre aimant Babylone, et je m'emploie Ă  sa dĂ©votion au quotidien. Ma vaste armĂ©e marcha sur Babylone en paix ; je ne permis Ă  personne d'effrayer les peuples de Sumer et d'Akkad. J'ai recherchĂ© le bien-ĂȘtre de la ville de Babylone et de tous ses centres sacrĂ©s. Pour ce qui est des citoyens de Babylone, auxquels Nabonide avait imposĂ© une corvĂ©e n'Ă©tant pas le souhait des dieux et ne [...] convenant guĂšre [aux citoyens], je soulageai leur lassitude et les libĂ©rai de leur service. Marduk, le grand seigneur, se rĂ©jouit de mes bonnes actions. Il donna sa gracieuse bĂ©nĂ©diction Ă  moi, Cyrus, le roi qui le vĂ©nĂšre, et Ă  Cambyse, le fils qui est ma progĂ©niture, et Ă  toute mon armĂ©e, et en paix, devant lui, nous nous dĂ©plaçùmes en amitiĂ©. Par sa parole exaltĂ©e, tous les rois qui siĂšgent sur des trĂŽnes Ă  travers le monde, de la mer SupĂ©rieure Ă  la mer InfĂ©rieure, qui vivent en des districts fort Ă©loignĂ©s, les rois de l'Ouest, qui rĂ©sident en des tentes, tous, apportĂšrent leur lourd tribut devant moi et Ă  Babylone embrassĂšrent mes pieds. De Babylone Ă  Assur et de Suse, Akkad, Eshnunna, Zamban, Me-Turnu, Der, d'aussi loin que la rĂ©gion de Gutium, les centres sacrĂ©s de l'autre cĂŽtĂ© du Tigre, dont les sanctuaires avaient Ă©tĂ© abandonnĂ©s pendant longtemps, je retournai les images des dieux, qui avaient rĂ©sidĂ© [Ă  Babylone], Ă  leur place et je les laissai rĂ©sider en leurs demeures Ă©ternelles. Je rassemblai tous leurs habitants et leur redonnai leurs rĂ©sidences. En plus, sur commande de Marduk, le grand seigneur, j'installai en leurs habitats, en d'agrĂ©ables demeures, les dieux de Sumer et Akkad, que Nabonide, provoquant la colĂšre du seigneur des dieux, avait apportĂ©s Ă  Babylone. Puissent tous les dieux que j'installai dans leurs centres sacrĂ©s demander quotidiennement Ă  Bel et NabĂ» que mes jours soient longs, et puissent-ils intercĂ©der pour mon bien-ĂȘtre. [...] Le peuple de Babylone bĂ©nit mon rĂšgne, et j'Ă©tablis toutes les terres en de pacifiques demeures[24]. »

Interprétations politiques et religieuses modernes

Un témoignage du retour de l'Exil babylonien ?

Ce texte a Ă©tĂ© vu par les Ă©rudits bibliques comme preuve que Cyrus prĂ©voyait un « retour Ă  Sion » pour le peuple juif, aprĂšs leur captivitĂ© Ă  Babylone[25] (un acte que le Livre d'Esdras attribue Ă  Cyrus[26]), comme le texte fait rĂ©fĂ©rence Ă  la restauration de lieux de culte et au rapatriement de peuples dĂ©portĂ©s[27]. Cette interprĂ©tation a Ă©tĂ© contestĂ©e, dans la mesure oĂč le texte n'identifie que des sanctuaires mĂ©sopotamiens, sans faire aucune mention des Juifs, de JĂ©rusalem ni de JudĂ©e[28]. Cela reflĂšte en tout cas le fait que l'autorisation de reconstruire un temple et d'y reprendre un culte interrompu prĂ©cĂ©demment Ă  la suite de conquĂȘtes est un phĂ©nomĂšne courant dans le Proche-Orient ancien, et enlĂšve donc tout caractĂšre exceptionnel Ă  la reconstruction du temple de JĂ©rusalem[29].

Une charte des droits de l'homme ?

Il a Ă©tĂ© Ă©galement Ă©tĂ© attribuĂ© au cylindre, notamment par le shah Mohammad Reza Pahlavi[30], d'ĂȘtre la « premiĂšre charte des droits de l'homme », bien que le British Museum et les spĂ©cialistes de l'histoire du Proche-Orient ancien rejettent ce point de vue comme anachronique[31] et un malentendu sur la nature du cylindre[32], qui est une inscription royale ancrĂ©e dans la tradition babylonienne[33] - [34] - [35] - [36].

Un symbole politique en Iran et ailleurs

Le cylindre a Ă©tĂ© adoptĂ© comme symbole par le gouvernement du Shah d'Iran d'avant 1979, qui l'a exposĂ© Ă  TĂ©hĂ©ran en 1971 pour cĂ©lĂ©brer le 2 500e anniversaire de la monarchie iranienne[37]. La mĂȘme annĂ©e l'ONU l'a traduit dans toutes ses langues officielles et en a fait un prĂ©curseur de la dĂ©claration des droits de l'homme. Son nouveau prĂȘt Ă  l'Iran en 2010 a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un grand Ă©vĂ©nement commĂ©morĂ© dans la rĂ©publique islamique d'Iran, dont le prĂ©sident d'alors, Mahmoud Ahmadinedjad, en fait une source d'inspiration guidant le combat pour les opprimĂ©s. Trois ans plus tard, c'est cette fois-ci aux États-Unis que le cylindre est prĂ©sentĂ© et vantĂ© comme un symbole de libertĂ©[38].

Notes et références

  1. « The Cyrus Cylinder (British Museum database) » (consulté le )
  2. https://www.britishmuseum.org/explore/highlights/highlight_objects/me/c/cyrus_cylinder.aspx
  3. Dandamayev, (2010-01-26)
  4. Kuhrt (2007), p. 70, 72
  5. Finkel (2009), p. 172
  6. Kuhrt (1983), pp. 83–97
  7. Vos (1995), p. 267
  8. Hilprecht (1903), pp. 204–05
  9. Rassam (1897), p. 223
  10. Koldewey, p. vi
  11. Rassam, p. 267
  12. Hilprecht (1903), p. 264
  13. Walker, pp. 158–159
  14. The Times (18 novembre 1879)
  15. The Oriental Journal (janvier 1880)
  16. Rawlinson (1880), pp. 70–97
  17. Article du 7 février 2010 intitulé « Le Cylindre de Cyrus, enjeu diplomatique » tiré du site LeMonde.fr.
  18. DĂ©pĂȘche du 10 septembre 2010 de l'AFP intitulĂ©e « Le cylindre Cyrus renvoyĂ© Ă  l'Iran par le British Museum pour 4 mois » tirĂ©e du site LeMonde.fr.
  19. « Le cylindre de Cyrus prolonge son séjour à Téhéran », (consulté le )
  20. Curtis, Tallis & André-Salvini, p. 59
  21. Nies & Keiser (1920)
  22. Berger, pp. 155–159
  23. Briant 1996, p. 53-55.
  24. Cet extrait est une retraduction littérale de la traduction anglaise se trouvant sur une page de l'article de Livius.org consacré au cylindre de Cyrus. (Voir Discussion)
  25. British Museum : The Cyrus Cylinder
  26. Free & Vos (1992), p. 204
  27. Becking, p. 8
  28. Janzen, p. 157
  29. Briant 1996, p. 56-58.
  30. Ali Ansari, Modern Iran: The Pahlavis and After, Harlow, Longman, (ISBN 978-1405840842)
  31. Daniel, p. 39
  32. Arnold, pp. 426–430
  33. (en) P.-A. Beaulieu, A History of Babylon, 2200 BC - AD 75, Hoboken et Oxford, Wiley-Blackwell, , p. 241-242
  34. Briant 1996, p. 53-55.
  35. (en) John E. Curtis et Nigel Tallis (dir.), Forgotten Empire: the World of Ancient Persia, Londres, , p. 59
  36. Pierre Briant, « Cyrus l'Iranien », L'Histoire, no 460,‎ , p. 60-61.
  37. Ansari, pp. 218–19.
  38. Yves Bomati et Houchang Nahavandi, Les grandes figures de l'Iran, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-04732-0), p. 61-62 - Pierre Briant, « Cyrus l'Iranien », L'Histoire, no 460,‎ , p. 60-61.

Bibliographie

Ouvrages et publications

  • (fr) Yves Bomati, Houchang Nahavandi, Les grandes figures de l'Iran, Ă©d. Perrin, Paris, 2015 (ISBN 978-2-262-04732-0)
  • (en) Ali Ansari, Modern Iran : The Pahlavis and After, Harlow, Longman, , 377 p. (ISBN 978-1-4058-4084-2 et 1-4058-4084-6, lire en ligne)
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  • H. C. Rawlinson, « Notes on a newly-discovered clay Cylinder of Cyrus the Great », Journal of the Royal Asiatic Society of Great Britain and Ireland, vol. 12,‎
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  • C.B.F. Walker, « A recently identified fragment of the Cyrus Cylinder », Iran: journal of the British Institute of Persian Studies, no 10,‎ (ISSN 0578-6967)

Articles de presse

  • « Royal Asiatic Society », The Times,‎
  • « A Monument of Cyrus the Great », The Oriental Journal, Londres,‎

Autres sources

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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