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Cyberconsommateur

Le cyberconsommateur est le produit de la dĂ©mocratisation de l’accĂšs au haut dĂ©bit dans les pays dĂ©veloppĂ©s et du dĂ©veloppement des plateformes de commerce Ă©lectronique. Ce nouveau consommateur s'est adaptĂ© aux spĂ©cificitĂ©s des Ă©changes sur internet et a dĂ©veloppĂ© des comportements en amont et en aval de l'acte d'achat qui se distinguent des comportements classiques de consommation. Le cyberconsommateur devient donc un enjeu crucial pour les entreprises et sa protection est dĂ©sormais l'affaire du lĂ©gislateur[1].

DĂ©finition du concept de cyberconsommateur

La notion de « cyber Â» ne fait pas dĂ©bat. Ce concept regroupe les utilisateurs de l’internet et des autres formes de mĂ©dias Ă©lectroniques tels que les tĂ©lĂ©phones mobiles. Le cyberconsommateur est alors avant tout un consommateur de mĂ©dia Ă©lectronique et par extension, un internaute. Du point de vue du lĂ©gislateur, le cyberconsommateur se rĂ©sume Ă  une personne rĂ©alisant des achats sur une plateforme de commerce en ligne. Cette approche correspond alors plus Ă  une dĂ©finition du cyber-acheteur (ou cyberacheteur). En effet, aucun texte de loi n’utilise le terme de cyberconsommateur, mais de simple consommateur dont la particularitĂ© est de contracter par la voie Ă©lectronique. En revanche, dans les multiples rapports publiĂ©s par la Direction gĂ©nĂ©rale de la concurrence, de la consommation et de la rĂ©pression des fraudes (DGCCRF), le mot « cyberconsommateur » est largement utilisĂ© mais toujours pour dĂ©signer un cyberacheteur[2].

Or, le concept de cyberconsommateur dĂ©passe de loin celui de cyberacheteur. En effet, les auteurs de marketing distinguent bien l’acheteur du consommateur en termes de comportements, de besoins et de motivations. Dans les ouvrages sur le comportement du consommateur, l’acheteur est dĂ©fini comme l’individu qui rĂ©alise l’acte d’achat alors que le consommateur est l’utilisateur final de ce produit. Ainsi, acheteur et consommateur renvoient Ă  des rĂŽles diffĂ©rents dans le processus de consommation et parfois Ă  des personnes distinctes.

Si on applique ces nuances Ă  la cyberconsommation, il apparait comme une Ă©vidence que le cyberconsommateur n’est pas seulement l’acheteur en ligne d’un produit ou d’un service. Il se caractĂ©rise par des comportements, rendus possibles par l’internet, basĂ©s sur une pluralitĂ© de formes d’échanges autour de l’acte marchand.

Du point de vue du marketing, le cyberconsommateur peut alors se dĂ©finir comme un acheteur de biens ou de services par la voie de l’internet dont l’interaction avec les marques et les autres consommateurs est accrue et s’effectue aussi en amont et en aval de l’acte d’achat. C’est cette interaction trĂšs forte entre les marques et leurs consommateurs d’une part, et entre les consommateurs d’autre part, qui constituent donc la spĂ©cificitĂ© du cyberconsommateur. L’acte d’achat ne reprĂ©sente alors qu’une Ă©tape secondaire dans le processus d’échanges entre les entitĂ©s vendeuses et leurs consommateurs[3].

Les attributs du cyberconsommateur

En 2011, on compte 28 millions d’acheteurs en ligne selon la FEVAD (FĂ©dĂ©ration des Entreprises de Vente Ă  Distance), soit une progression de 3 % par rapport Ă  2010[4].

Les cyberacheteurs en chiffres

  • La consommation sur internet n'est pas genrĂ©e : Les hommes sont de plus gros consommateurs de produits et services vendus sur internet mais l’écart avec les femmes est bien moindre qu’en 2009 (sur l’ensemble des cyberacheteurs 46,7 % sont des femmes et 53,3 % sont des hommes)[5].
  • La consommation sur internet n'est pas une question d'Ăąge : Toutes les catĂ©gories d’ñge sont concernĂ©es par l’achat en ligne et ce Ă  proportions similaires ou tout au moins sans Ă©cart significatif. Les seniors reprĂ©sentent tout de mĂȘme une part gradissante dans le volume d'achat en ligne[4].
  • Toutefois, les personnes qui achĂštent le plus en ligne sont celles qui ont les revenus les plus Ă©levĂ©s. En effet, les CSP+ sont les plus gros cyberacheteurs devant les CSP-. L’ensemble des inactifs ne reprĂ©sentent qu’un tiers de la population acheteuse. Internet n’est donc pas, comme le sens commun tendrait Ă  l’admettre, le canal de vente privilĂ©giĂ© par les petits revenus[5].

 

Les motivations à l’achat en ligne

On compte six principales motivations Ă  l’achat en ligne. ClassĂ©es par ordre d’importance, on retrouve :

  • Le gain de temps : l’achat sur Internet permet un certain confort engendrĂ© par le fait qu’il ne nĂ©cessite pas de dĂ©placements d’une part et qu’il est plus facile de se renseigner directement en ligne.
  • Les prix bas : les cyberconsommateurs estiment en majoritĂ© que l’achat sur internet permet d’effectuer de bonnes affaires et de se procurer des produits et des services Ă  un coĂ»t moindre que ceux proposĂ©s par les canaux de distribution traditionnels.
  • L’ouverture en continu des plateformes de commerce en ligne : internet revĂȘt un avantage certain aux yeux des consommateurs du fait que les achats sont rendus possibles 24h/24 et 7 jours/7.
  • La comparaison des prix et des produits : les cyberacheteurs apprĂ©cient le fait de pouvoir comparer aisĂ©ment les offres des entreprises et les prix qu’elles proposent en quelques clics[6].
  • L'exclusivitĂ© de l’offre : plus d’un quart des cyberacheteurs français estiment que le principal avantage d’internet rĂ©side dans l’offre exclusive qui est proposĂ©e par ce canal. Il faut noter que ce chiffre peut s’expliquer par le fait qu’internet a permis la commercialisation globale des produits numĂ©riques.
  • Le nombre de rĂ©fĂ©rences disponibles : Enfin, un tiers des Français acheteurs en ligne considĂšrent qu’internet permet d’avoir accĂšs Ă  une offre bien plus large que dans les magasins physiques.

Ainsi, les motivations Ă  l’achat en ligne sont multiples et apparaissent avant tout comme un moyen de simplifier sa vie quotidienne d’une part, et de bĂ©nĂ©ficier de se rassurer par le biais d’un accĂšs accru Ă  l’information d’autre part.

Cette Ă©tude montre que l’essor du commerce en ligne a permis un accĂšs facilitĂ© aux produits et services proposĂ©s par les entreprises, mais le cyberconsommateur passe parfois plus de temps qu’auparavant dans la recherche d’informations (meilleurs prix, produits disponibles, etc.).

Le processus d’achat chez le cyberconsommateur

L’achat en ligne a bouleversĂ© les processus classiques d’achat du fait de l’accĂšs Ă  une multitude d’informations techniques et pratiques Ă©mises par les marques d’une part et Ă  la recrudescence des Ă©changes d’informations expĂ©rientielles entre consommateurs d’autre part. Internet a donc eu un effet d’augmentation du niveau d’implication des acheteurs. De plus, internet a modifiĂ© fortement les modes d’achat puisqu’il intervient Ă  la fois comme canal de vente servant de relai aux canaux traditionnels et comme canal exclusif de vente : la vente en ligne. Enfin, Internet a accru la portĂ©e d’un facteur d’influence Ă  l’achat en permettant aux leaders d’opinion de mieux se faire entendre[7].

L’analyse du comportement du consommateur a montrĂ© que le processus d’achat se dĂ©compose en 6 Ă©tapes consĂ©cutives :

  • Identification d’un problĂšme
  • Recherche d’informations
  • Evaluation des alternatives
  • Intention d’achat
  • Achat
  • Evaluation post-achat.

La recherche d’informations chez le cyberconsommateur

La facilitĂ© d’accĂšs Ă  l’information pousse le consommateur Ă  multiplier et diversifier les renseignements qu’il peut collecter sur un produit ou une marque. Avec ses nombreux comparateurs, internet dispose mĂȘme d’outils propres permettant de trouver de l’information technique et commerciale trĂšs rapidement. Cette recherche avant achat correspond Ă  un mĂ©canisme de persuasion qui influence les intentions et les comportements d’achat[8].

L’évaluation des alternatives chez le cyberconsommateur

Le dĂ©veloppement des comparateurs en ligne influencent trĂšs largement le cyberconsommateur qui juge un produit selon une multitude de critĂšres dont le prix reste le plus dĂ©terminant. NĂ©anmoins, la profusion d’informations peut engendrer des doutes dans l’esprit du consommateur sur la pertinence de ses critĂšres de dĂ©cision. L’approche de l’évaluation des produits est aussi modifiĂ©e par le fait que la perception de ses attributs est indirecte. Aucune influence sensorielle n’est donc exercĂ©e sur le cyberconsommateur, ce qui explique son implication accrue dans la recherche d’informations[9].

L’évaluation des alternatives d’achat a Ă©galement Ă©tĂ© profondĂ©ment modifiĂ©e par la recherche en ligne grĂące Ă  de nouvelles formes d’échange entre consommateurs (C to C). Les avis qui sont donnĂ©s par les acheteurs ayant fait l’expĂ©rience d’achat d’un produit ou d’une marque sont souvent consultĂ©s avant un achat. Les commentaires postĂ©s sur les plateformes de commerce en ligne et sur les blogues animĂ©s par de vĂ©ritables opinions apportent une nouvelle approche de l’évaluation des alternatives grĂące au porte-voix donnĂ© Ă  de nouveaux leaders d’opinion. La thĂ©orie marketing dĂ©finit les leaders d’opinion comme des personnes qui influencent de maniĂšre informelle le comportement d’autres individus[10].

La nouveautĂ© issue de l’utilisation d’internet rĂ©side donc dans l’impact des Ă©changes d’informations entre les consommateurs avant tout achat. Ce nouveau mode d’évaluation s’explique aussi par le fait que la relation physique avec la marque Ă©tant rompue, la mĂ©fiance envers la communication de l’entreprise s’installe chez un consommateur qui a l’impression d’ĂȘtre manipulĂ©. La prise en compte des avis de leurs pairs permet une prise de recul par rapport aux marchands qui rassure les consommateurs[11].

L’acte d’achat chez le cyberconsommateur

Le passage Ă  l’achat en ligne ne peut avoir lieu que si deux conditions sont rĂ©unies : tout d’abord, le cyberconsommateur doit considĂ©rer ĂȘtre assez informĂ© et avoir la conviction de faire le bon choix. Puis, l’achat en ligne ne peut se rĂ©aliser que si le risque perçu Ă  l’égard du produit, de la marque et du mode de transaction propre Ă  internet est considĂ©rĂ© comme acceptable. En revanche, le fait d’effectuer un achat sur internet sans avoir prĂ©alablement fait de recherche d’information en ligne reste un comportement marginal[12].

L’évaluation post-achat chez le cyberconsommateur

L’évaluation post-achat correspond Ă  juger l’adĂ©quation entre bĂ©nĂ©fice attendu et bĂ©nĂ©fice effectif du produit achetĂ©. Cette Ă©valuation est donc liĂ©e au niveau de satisfaction du cyberconsommateur. Avec internet, cette Ă©valuation prend une nouvelle ampleur du fait que les consommateurs communiquent entre eux sur leur degrĂ© de satisfaction. De plus, internet reprĂ©sente un risque pour les entreprises qui doivent assurer un acheminement du produit sans encombre pour que le client s’estime satisfait de la transaction[13].


Le cyberconsommateur, un nouvel enjeu pour les entreprises

Dans un contexte Ă©conomique oĂč l’on retrouve une offre gĂ©nĂ©rale supĂ©rieure Ă  la demande, l’entreprise est confrontĂ©e quotidiennement Ă  une concurrence acharnĂ©e. Le consommateur a le choix entre une multitude de biens pour un mĂȘme usage. Avec internet, il peut y avoir accĂšs rapidement, on observe une nette augmentation de la volatilitĂ© des consommateurs, l’entreprise se doit de rĂ©agir rapidement en fonction des comportements et des envies de ce dernier. « Le client devient donc le centre de l’entreprise Ă  travers la fonction marketing, la seule apte Ă  faire l’interface entre le marchĂ© et les autres fonctions de l’entreprise Â»[14]. Avec la dĂ©mocratisation de l’usage d’internet les entreprises se doivent d’adapter leurs actions marketing Ă  l’outil internet afin de survivre dans cet environnement hostile.

L’évolution d’internet a amenĂ© depuis quelques annĂ©es le « web 2.0 Â» [15], communĂ©ment appelĂ© le « web social Â», qui est caractĂ©risĂ© par la crĂ©ation, le partage et l’échange de beaucoup d’informations par les internautes. La vitesse de diffusion de l’information est phĂ©nomĂ©nale d’autant plus lorsqu’elle est relayĂ©e sur les mĂ©dias sociaux, autre caractĂ©ristique du Web 2.0.

Du consommateur au consommateur acteur

Ce web 2.0 et sa dĂ©mocratisation au sein des foyers des pays dĂ©veloppĂ©s a eu pour consĂ©quence directe, un transfert de pouvoir et de rĂŽle des agents Ă©conomiques. En effet, les entreprises ont perdu du pouvoir au profit des consommateurs qui sont devenus acteurs. Le consommateur noyĂ© sous l’abondance de l’information distillĂ©e par les entreprises, se tourne de plus en plus vers son rĂ©seau pour obtenir des conseils[16]. Cette attitude dĂ©coule directement de la perte de confiance des consommateurs dans la publicitĂ© traditionnelle. D’aprĂšs MAYOL, une Ă©tude montre que 76 % des consommateurs pensent que les entreprises mentent dans leurs publicitĂ©s.

Avec les opportunitĂ©s offertes par le Web 2.0, le consommateur ne se rĂ©sume plus Ă  une simple cible pour les entreprises mais plutĂŽt Ă  un relai de communication non nĂ©gligeable compte tenu de la vitesse de propagation de l’information que propose le Web 2.0. La communication unilatĂ©rale des sociĂ©tĂ©s a disparu au profit de la communication bilatĂ©rale. Les consommateurs peuvent crĂ©er de l’information, articles, photographies, vidĂ©os. Ces informations peuvent ĂȘtre relayĂ©es sur des mĂ©dias sociaux (blogs, wikis, rĂ©seaux sociaux) et consultĂ©es, commentĂ©es, partagĂ©es par un trĂšs grand nombre de potentiels consommateurs. Le potentiel de communication autour d’un produit et ou une marque est trĂšs grand, seulement il peut aussi bien ĂȘtre positif comme nĂ©gatif.

En plus d’ĂȘtre un relai de la communication des entreprises, le consommateur peut aussi contribuer au dĂ©veloppement d’un produit. En effet l’émulsion autour d’un produit via les articles, les commentaires des internautes permettent aux entreprises de faire Ă©voluer leurs produits, en Ă©tant Ă  l’écoute de ce qui se dit sur la toile.

La stratégie des entreprises pour faire face aux comportements des cyberconsommateurs

Pour les entreprises ce changement de statut du consommateur et l’évolution du web constituent autant d’opportunitĂ©s que de risques. L’environnement de l’entreprise a Ă©tĂ© bouleversĂ©, la menace de nouveaux concurrents potentiels s’est accrue autant que celle liĂ©e aux produits de substitutions, mais c’est surtout le pouvoir de nĂ©gociations des clients qui a Ă©voluĂ©. Pour survivre, l’entreprise doit donc adopter une nouvelle stratĂ©gie fondĂ©e en premier lieu sur l’adaptation et la maĂźtrise de son environnement puis sur l’anticipation[17]. Pour une partie des entreprises, le premier problĂšme va ĂȘtre de s’adapter Ă  un nouveau modĂšle Ă©conomique oĂč elle va devoir faire face Ă  un consommateur beaucoup plus exigeant. En effet pour ce dernier, la gratuitĂ©, l’accĂšs rapide et la qualitĂ© des services sont primordiaux[18].

Adaptation

Si cela n’est pas dĂ©jĂ  fait, il va falloir absolument intĂ©grer internet aux diffĂ©rentes stratĂ©gies des entreprises, revoir les attributions des budgets et bien Ă©videmment ceux allouĂ©s Ă  l'outil Internet. La majoritĂ© des entreprises utilisent dĂ©jĂ  ces techniques, mais les sociĂ©tĂ©s en retard, doivent Ă©videmment profiter des fonctionnalitĂ©s classiques d’internet (courriel, sites, lettres d'information et autres banniĂšres pop-up). Mais aussi le SEM (Search Engine Marketing), que l’on peut traduire par « moteur de recherche optimisĂ© » qui rĂ©alise un rĂ©fĂ©rencement naturel en fonction des mots recherchĂ©s. Mais aussi les liens sponsorisĂ©s Ă  mi-chemin entre la banniĂšre publicitaire et le rĂ©sultat naturel d’une recherche classique. Ces premiers types d’outils constituent la base de l’utilisation d’internet.

Il faut ensuite s’adapter aux possibilitĂ©s offertes par ce Web 2.0, phĂ©nomĂšne nouveau pour les entreprises. Les entreprises doivent utiliser internet « non plus comme un simple mĂ©dia complĂ©mentaire sur lequel les consommateurs viennent rechercher de l’information pour la traiter individuellement, mais comme un lieu d’échange, de partage et de rencontre »[19]. De ce fait, une nouvelle notion d’échange apparaĂźt entre les consommateurs eux-mĂȘmes et non plus seulement entre la marque et les consommateurs. La consĂ©quence pour les entreprises, c’est qu’elles vont devoir prendre en compte et s’adapter au consommateur acteur et aux flux d’informations gĂ©nĂ©rĂ©s, partagĂ©s, diffusĂ©s par ce dernier. ConcrĂštement au niveau opĂ©rationnel, les entreprises doivent comprendre le fonctionnement, se familiariser et intĂ©grer les diffĂ©rents types de plates-formes qui font office de lieu de crĂ©ation, d’échange, de partage d’informations pour les internautes. Il s’agit donc de s’adapter aux mĂ©dias sociaux afin d’ĂȘtre en mesure de faire du marketing plus ciblĂ©.

Stratégie générale des entreprises sur internet

Pour connaßtre le succÚs auprÚs de ce nouveau type de consommateur, les sociétés doivent absolument utiliser un marketing adapté au Web 2.0 comme une stratégie offensive. Cela passe par plusieurs étapes afin de créer une relation commerciale virtuelle fructueuse.

Il faut commencer par une phase d’observation, d’étude en se concentrant sur les messages entrants, regarder ce qu’il se dit Ă  propos de l’entreprise. Il faut apprendre Ă  connaitre les utilisateurs, il faut bien entendu savoir accepter les critiques et rĂ©pondre aux clients toujours dans l’optique d’apprendre sur eux, sur leurs freins et leur motivations.

Il faut ensuite mettre en place des outils collaboratifs pour pouvoir par la suite construire une relation humaine et durable avec le client. Il s’agit ici de blogs, forums, et mĂ©dias sociaux.

La troisiĂšme Ă©tape consiste Ă  se connecter avec les clients. Il faut donc optimiser sa prĂ©sence sur les diffĂ©rents mĂ©dias sociaux mis en place auparavant, crĂ©er des profils de marque. Il faut aussi crĂ©er du contenu sur les profils, ĂȘtre actif, ajouter de la valeur, participer. Ces mĂȘmes pages doivent servir pour relayer les campagnes hors ligne sur internet en les partageant et en communiquant sur les prochains Ă©vĂ©nements.

Il faut tout faire pour impliquer le client et l’encourager Ă  tester le produit, les nouveautĂ©s. L’activitĂ© du client autour de la marque ou d’un produit doit servir de support de rĂ©flexion Ă  l’entreprise pour son dĂ©veloppement et sa crĂ©ation produit. Il faut bien entendu par la suite mettre en valeur la contribution du client au dĂ©veloppement du produit.

Enfin pour garantir une propagation importante et une communication positive, il faut encourager les « buzz des influenceurs ». Pour cela, il faut d’abord les connaĂźtre, coopĂ©rer avec eux afin d'espĂ©rer une diffusion virale. Il existe plusieurs types d’influenceurs (les crĂ©ateurs de tendance, les guetteurs, les leaders d’opinion, les experts, les cĂ©lĂ©britĂ©s et les initiateurs de la boucle sociale).

Cette obligation de présence en continu sur Internet a fait naßtre de nouveaux métiers. Par exemple, les community managers sont devenus indispensables pour gérer de grandes communautés ou pour assurer un lien privilégié entre le client et le consommateur.

Techniques d’entreprise sur les mĂ©dias sociaux

Les entreprises distinguent deux types de techniques de communication sur les mĂ©dias sociaux. On retrouve tout d’abord des techniques antĂ©rieures et adaptĂ©es Ă  internet qui constituent le marketing d’influence. Le but est de gĂ©nĂ©rer du bouche-Ă -oreille en impliquant les leaders d’opinion online et offline, en les motivant Ă  relayer le message auprĂšs de leur rĂ©seau.

On retrouve ensuite des techniques créées avec internet :


  • Le marketing social, oĂč l’on diffuse de l’information sur une marque ou un produit Ă  un consommateur qui est dĂ©jĂ  “fan”, libre Ă  lui ensuite de relayer ou non l’information.
  • Le marketing engagement, oĂč le consommateur, ses remarques, critiques et propositions sont placĂ©s au centre du processus de crĂ©ation produit de l’entreprise.
  • Le marketing personnalisĂ©, ici il s’agit de techniques qui permettent d’adapter le message publicitaire en fonction des caractĂ©ristiques de l’internaute, renseignĂ©es sur son profil.
  • Le marketing d’attention, lui contrairement au marketing personnalisĂ© se fonde sur les observations faites sur le client, pour individualiser le message publicitaire.

Anticipation

La difficultĂ© c’est que l’évolution continue du web va aussi engendrer une Ă©volution certaine de ce nouveau consommateur. Dans ce contexte, il va falloir anticiper ce qui risque de changer dans cet univers mouvant auquel nous avons dĂ©jĂ  du mal Ă  nous faire[20].

Les entreprises vont devoir revoir et rĂ©orienter leurs stratĂ©gies sur internet en prenant en compte les nouvelles tendances de connexion. À savoir l’internet “everywhere”, accessible partout, Ă  tout moment et sur n’importe quel support (PC, tablettes, Smartphones), via des applications. La stratĂ©gie utilisation d’internet devra ĂȘtre dĂ©clinĂ©e en fonction de ces nouvelles tendances de connexion.

Limites de l’utilisation d’internet pour atteindre le cyberconsommateur

Les caractĂ©ristiques de ce web 2.0 offrent autant d’opportunitĂ©s pour les entreprises que de risques. C’est l’exemple de NestlĂ© mise Ă  mal par une campagne de Greenpeace et largement relayĂ©e par les communautĂ©s de cyberconsommateurs sur les mĂ©diaux sociaux[21].

Avec internet, on voit aussi se développer un comportement de résistance de la part des consommateurs. Sollicitations trop fortes, lutte contre le stockage de données personnelles, résistance vis-à-vis de la géolocalisation, droits au respect de la vie privée sur les réseaux sociaux sont autant de raisons pour les cyberconsommateurs de s'organiser afin de faire entendre leurs voix auprÚs des annonceurs et du législateur.

La protection du cyberconsommateur

Le dĂ©veloppement du commerce Ă©lectronique, la libre circulation des biens et services ainsi que l’obligation d’uniformiser les droits et protections des cyberconsommateurs europĂ©ens ont expliquĂ© les diffĂ©rentes formes de protection du consommateur qui ont Ă©voluĂ© au fil des annĂ©es. Le commerce Ă©lectronique est soumis au Code de la Consommation oĂč l’on retrouve les droits du consommateur de la vente par correspondance et Ă©galement de la vente Ă  distance.

Présentation de la législation

  • Le , le parlement a Ă©mis une directive qui fut la premiĂšre Ă  dĂ©finir un droit spĂ©cifique au cyberconsommateur au cours d’un achat sur internet.
  • Le , la loi n° 2004-575 pour la confiance dans l'Ă©conomie numĂ©rique augmente la protection du cyberconsommateur. Cette loi Ă©nonce notamment que les dĂ©lais de livraison ainsi que les modalitĂ©s doivent ĂȘtre claires et non ambiguĂ«s[23].
  • Le , la loi pour le dĂ©veloppement de la concurrence au service des consommateurs (dite "Loi Chatel") a pour objectif de favoriser la libre concurrence, de faire baisser les prix et de donner de nouveaux droits aux cyberconsommateurs. La loi renforce ainsi les droits sur les abonnements tĂ©lĂ©phoniques et les dĂ©lais de rĂ©tractations[24]. Cette loi a Ă©tĂ© motivĂ© par le nombre de plainte reçue, 109.532, en 2007 par la DGCCRF qui concernaient Ă  prĂšs de 30 % des rĂ©clamations sur le secteur de la tĂ©lĂ©phonie et d’internet[25].

Principales protections des consommateurs pour les contrats de commerce Ă©lectronique

Il y a obligation pour le cybermarchand d’indiquer les dĂ©lais de livraison et la date limite Ă  laquelle il s’engage Ă  livrer le bien avant la conclusion de l’acte d’achat. À dĂ©faut, le consommateur pourra demander une rĂ©siliation du contrat[26].

Le cybermarchand doit clairement mentionner l’existence d’un droit de rĂ©tractation, dans le cas oĂč ce droit ne s’applique pas, l’absence d’un droit Ă  rĂ©tractation doitapparaitre (article L 121-18 Code de la Consommation). En cas de remboursement, le cybermarchand est dans l’obligation de restituer la totalitĂ© des sommes versĂ©es ainsi que les frais de livraison. Ce remboursement doit ĂȘtre effectuĂ© sous 30 jours maximum Ă  la date de rĂ©tractation (article L 121-20-1 Code de la Consommation).

Enfin, la loi impose au cybermarchand de fournir un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone non surtaxĂ© permettant au consommateur d’entrer en contact avec l'entreprise (article L 121-18 Code de la Consommation).


Notes et références

  1. Samuel Mayol, « Introduction Â», Le marketing 3.0, Dunod, 2011,
  2. Bulletin officiel de la Concurrence et de la Consommation n°425
  3. Dossier sur l'émergence des nouveaux comportements liés à l'achat en ligne, octobre 2009
  4. Rapport sur les chiffres clés 2011 de la vente à distance et du e-commerce, FEVAD, juin 2011
  5. M. Tissier & al., Internet Marketing 2011, la rupture de génération, EBG, 2011
  6. Dossier « motivations Ă  l’e-achat » rĂ©alisĂ© par La rĂ©daction du Journal du Net, PubliĂ© le 21/02/2011
  7. Catherine Viot, Le e-marketing, Gualino Ă©diteur, 2006, 55
  8. Brown & al, Behaviour & Information Technology, volume 23, 237-245
  9. Catherine Viot, Le e-marketing, Gualino Ă©diteur, 2006, 57
  10. E. Vernette, Le rĂŽle et le profil des leaders d’opinion pour la diffusion d’internet, DĂ©cisions Marketing, janvier-mars 2002
  11. Samuel Mayol, Le marketing 3.0, Dunod, 2011
  12. Bertrand Belvaux, Du commerce en ligne au multi-canal, Les différents rÎles de l'Internet dans l'acte d'achat, 2003
  13. Catherine Viot, Le e-marketing, Gualino Ă©diteur, 2006, 59
  14. Samuel Mayol, le marketing 3.0, DUNOD, 2011,52
  15. Tim O’Reilly, design patterns and business models for the next generation of software, octobre 2005
  16. Tissier M., Internet et Marketing, EBG, 2009
  17. Samuel Mayol, le marketing 3.0, DUNOD, 2011
  18. ZIE FOMEKONG, les apports du web sur les futurs sites web, les enjeux dans la relation client et les impacts sur les modÚles économiques, Mémoire de Master SIIN, Université de Picardie Jules Verne,2010
  19. Samuel Mayol, le marketing 3.0, DUNOD, 2011,61
  20. PISANI F. et PIOTET D., comment le web change le monde : l’alchimie des multitudes, Village mondial Ă©ditions, 2008
  21. Fabrice Epelboin, « Greenpeace et NestlĂ© sur Facebook : l’Art de la Guerre », mars 2010
  22. Ordonnance 2001-741 du Code de la Consommation
  23. Loi pour la confiance sur l'économie numérique
  24. Loi sur les délais de rétractation
  25. Article présentant les contestations des factures des abonnés de télécommunication
  26. Article L 121-20-3 du Code de la Consommation
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