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Criminalité en Corée du Nord

La criminalité est présente sous diverses formes en Corée du Nord, officiellement connue sous le nom de république populaire démocratique de Corée (RPDC).

Un policier nord-coréen supervisant le trafic routier à Kaesong, en Corée du Nord, en 2008.

Type de criminalité

Meurtres

De nombreuses personnes en Corée du Nord sont frappées par la pauvreté et, par conséquent, ont souvent recours à des mesures extrêmes pour survivre. Plusieurs lanceurs d'alertes ont rapporté avoir entendu des rumeurs selon lesquelles le meurtre et le cannibalisme sévissent dans le pays. Ces rumeurs sont apparues pour la première fois pendant la Grande Famine de 1994 à 1998[1].

Le Livre blanc de 2014 de l'institut coréen pour l'unification nationale sur les droits de l'homme en Corée du Nord énumère douze exécutions publiques entre 2004 et 2010 pour meurtre. Parmi les victimes, on retrouve des amants, un conjoint, un créancier et un administrateur d'hôpital[2].

Crime politique

En Corée du Nord, toute critique perçue des dirigeants politiques du pays est considérée comme une grave offense. La trahison est également prise très au sérieux. Un comportement traître peut être, par exemple, une tentative de fuite du pays ou simplement l'éloge de n'importe quel aspect de la culture étrangère. Traverser la frontière nord vers la Chine ou la Russie est illégal, mais cette loi est moins strictement appliquée, en raison du grand nombre de Nord-Coréens franchissant la frontière à la recherche d'un emploi[3].

La critique ou le rejet du socialisme, ou bien la mollesse dans la défense de ce principe, est un crime politique grave. Cette catégorie d'infractions comprend tout ce qui menace le système socialiste, par exemple diriger une entreprise privée ou voler des produits agricoles tels que du maïs, du riz ou des pommes de terre[3].

Étrangers accusés de crimes contre le pays

Un certain nombre de citoyens américains ont été inculpés en Corée du Nord pour des crimes présumés contre la nation. Ces inculpations englobent l'intrusion illégale dans le pays ou l'affichage de signes d'hostilité envers le pays. Deux journalistes américains ont été condamnés aux travaux forcés après avoir été reconnus coupables de crimes contre la nation. Ils ont été libérés au cours de la même année, lors de la visite de Bill Clinton au dirigeant nord-coréen Kim Jong-il pour négocier leur libération.

En avril 2013, le voyageur américain Kenneth Bae, également connu sous le nom de Pae Jun Ho, a été accusé d'avoir comploté pour renverser le gouvernement nord-coréen. Les médias d'État affirment que des preuves peuvent étayer l'allégation. Il a depuis été libéré et autorisé à retourner aux États-Unis. Selon la loi nord-coréenne, un tel acte est passible soit d'une peine de prison à perpétuité, soit de la peine de mort[4]. En 2016, Otto Warmbier, un étudiant américain, est arrêté par les autorités nord-coréennes à l'aéroport international de Pyongyang, alors qu'il s'apprête à quitter le pays. Warmbier faisait partie d'un groupe de touristes organisés qui avait parcouru le pays. Les autorités nord-coréennes ont accusé Warmbier d'avoir volé une affiche de propagande dans son hôtel. Warmbier a été condamné à 15 ans d'emprisonnement[5]. Pendant sa détention, Warmbier tombe dans le coma et est libéré après 17 mois de détention, mais ne reprendra jamais connaissance. Il décède en 2017[6].

Prostitution et mariages d'enfants

La prostitution en Corée du Nord est illégale et, selon le gouvernement nord-coréen, n'existe pas[7]. Cependant, le gouvernement emploierait environ 2 000 femmes, connues sous le nom de Kippumjo, pour fournir des services sexuels aux hauts fonctionnaires[8]. Il existe également un trafic d'êtres humains répandu dans le pays. Les femmes et les filles sont souvent vendues à l'étranger, principalement en Chine, où elles sont soumises à la prostitution forcée ou au mariage forcé. D'autres personnes, essentiellement des femmes, après avoir émigré en Chine, finissent par être kidnappées par des trafiquants à leur arrivée[9].

Corruption

La corruption est très répandue en Corée du Nord. Elle est classée 174e sur 176 pays selon l'indice de perception de la corruption en 2012 établi par Transparency International, à égalité avec la Somalie et l'Afghanistan[10], faisant du pays l'une des nations les plus corrompues sur Terre. Les sanctions imposées par le régime contre, par exemple, l'accès aux médias étrangers, conduisent de nombreux habitants à corrompre certains membres de la police afin d'obtenir des avantages. Selon certaines sources, la délation est moins importante depuis quelques années[11].

Références

  1. (en) Stephanie Hegarty, « North Korea: Defectors adjust to life abroad », BBC News, (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Dong-ho Han, Su-am Kim, Kyu-ch'ang Yi et Keum-Soon Lee, White paper on human rights in North Korea 2014, (ISBN 978-89-8479-766-6 et 89-8479-766-9, OCLC 893116943, lire en ligne).
  3. Graeme R. Newman, Mahesh Nalla, Janet P. Stamatel et Hung-En Sung, Crime and punishment around the world., ABC-CLIO, (ISBN 978-0-313-35134-1, 0-313-35134-1 et 978-0-313-35136-5, OCLC 694737307, lire en ligne).
  4. « Kenneth Bae, American Detained In North Korea, Charged With Plot To Overthrow Regime », Huffington Post, (lire en ligne).
  5. (en) Krishnadev Calamur, « The Cost of Stealing a Sign: 15 Years of Hard Labor », sur The Atlantic, (consulté le ).
  6. (en) « Otto Warmbier: US student sent home from North Korea dies », BBC News, (lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) « The DPRK FAQ », sur web.archive.org, (consulté le ).
  8. (en) Jasper Becker, « North Korea: At home with the Kims », sur web.archive.org, (consulté le ).
  9. (en) Clinton, Hillary Rodham (ed.), Trafficking in Persons Report, DIANE Publishing, , 198–9 p. (ISBN 9781437937169, lire en ligne).
  10. (en) « 2012 Corruption Perceptions Index » [archive du ], Transparency International (consulté le ).
  11. (en) Kretchun, Nat; Kim, Jane, « A Quiet Opening: North Koreans in a Changing Media Environment » [archive du ], InterMedia, .
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