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Couvent des Cordeliers (Mont-de-Marsan)

Le couvent des Cordeliers était un établissement religieux catholique de l'Ancien Régime situé à Mont-de-Marsan. Il en reste de nos jours quelques vestiges.

Couvent des Cordeliers
Vestiges de l'ancien couvent des Cordeliers (rue Saint-François), ouverture de style gothique
Présentation
Type
Destination initiale
Couvent franciscain
Destination actuelle
Logements et commerces
Construction
v.1260
Propriétaire
propriétaires privés
Coordonnées
43° 53′ 24″ N, 0° 30′ 05″ O
Carte

Présentation

Le couvent se situait entre les actuelles rues des Cordeliers, Léon Gambetta, Frédéric Bastiat et Thérèse Clavé[1]. Quelques éléments architecturaux témoignent de son existence passée, notamment un pan de muraille, des ouvertures ogivales et une rosace de pierre intégrés aux maisons du quartier[2].

  • Plan du centre de Mont-de-Marsan, situant les rues des Cordeliers, LĂ©on Gambetta, FrĂ©dĂ©ric Bastiat dĂ©limitant l'ancien couvent
    Plan du centre de Mont-de-Marsan, situant les rues des Cordeliers, Léon Gambetta, Frédéric Bastiat délimitant l'ancien couvent

Historique

Les Franciscains établis en France prennent le nom de Cordeliers, en référence à leur vêtement, fait de gros drap gris et d’une ceinture de corde[3]. Un couvent, fondé dans le bourg de la Grande Fontaine (Borg de la Font Grana en gascon)[n 1] de Mont-de-Marsan au sud de la Midouze vers 1260 par Gaston VII de Béarn, vicomte de Marsan[1], leur est dédié. Les moines, appartenant à un ordre mendiant, vivent de la générosité des habitants de la vicomté de Marsan[4]. Le couvent se compose alors d'un cloître, de la chapelle Notre-Dame-des-Anges et de diverses annexes, dont un cimetière[2], qui devient le lieu d'inhumation de nombreux habitants de la ville jusqu'à la fin du XVIIIe siècle[4].

Le couvent est implanté à l'extérieur des premiers remparts de Mont-de-Marsan, comme c'est la tradition des ordres mendiants. L'entrée de son église est orientée vers le nord et fait ainsi face à la première porte de Saint-Sever, située au carrefour des Quatre-Cantons, formé par les actuelles rue Frédéric Bastiat et Gambetta. Cette disposition, inhabituelle au Moyen Âge (à cette époque, les églises sont orientées dans le sens Est-Ouest, l'entrée se faisant par le côté Ouest), est choisie afin de faciliter l'accueil des habitants sortant de la ville. Avec le temps, les fortifications sont agrandies et le couvent se retrouve intégré à l'intérieur des deuxièmes remparts au XIVe siècle[5].

Le couvent devient peu à peu propriétaire d'importants fiefs, ce qui en fait la cible de jalousies et d'hostilités. Accusés de cupidité et de se livrer à diverses infamies, les moines en sont chassés à la fin du Moyen Âge et le monastère est momentanément laissé à l'abandon. Les moines ne sont autorisés à réintégrer les lieux qu'après avoir fait amende honorable et s'être mis en conformité avec la règle de leur ordre, qui leur interdit toute possession, individuelle ou collective, et les contraint à la mendicité[1]. Il est à nouveau délaissé après le massacre de moines lors des troubles liés aux guerres de religion entre 1561 et 1569[n 2]. Les bâtiments délabrés par les pillages et destructions ne sont remis en état qu'en 1604[1].

Refusant de jurer serment sur la Constitution civile du clergé lors de la Révolution française, les moines sont forcés à se disperser[2]. Le couvent est pillé en 1791[6]. La bibliothèque, que les frères avaient constituée au cours des siècles, disparaît dans la tourmente. Les cloches sont fondues pour faire des canons. Les bâtiments restants servent d'entrepôts, de granges, de magasins[2] ou à différents usages, notamment la fabrication de salpêtre pour soutenir l'effort de guerre. Déclaré bien national, il est vendu en vingt-cinq de lots en 1797. Dans son enclos sont percées les actuelles rues Saint-François et Thérèse-Clavé en 1799[6].

Vestiges

Le tracé de la rue Saint-François traverse le couvent, nécessitant de couper l'église en deux, de passer au travers du cimetière et de démolir la chapelle et des bâtiments annexes. Des éléments architecturaux témoignent toujours de l'existence de l'ancien couvent en ces lieux[7] :

  • le chĹ“ur et la nef de l'ancienne Ă©glise coupĂ©e en deux occupent respectivement le n°1 et n°2 de la rue Saint-François. Une ouverture ogivale murĂ©e est visible en façade du n°1, une autre sur la façade ouest du n°2. A l'intĂ©rieur du n°2 se trouvent une rosace de 4,50 mètres de diamètre du XIVe siècle rĂ©alisĂ©e en pierre coquillère et des blasons sculptĂ©s de Gaston VII, le fondateur du couvent[7] ;
  • Ă  l'intĂ©rieur du n°7, deux petites rosaces ornent la façade sud[7] ;
  • une centaine de tombes, dont des sarcophages de pierre, ont Ă©tĂ© localisĂ©es sous la rĂ©sidence Saint-François, tĂ©moignant de la prĂ©sence en ces lieux de l'ancien cimetière[7]. La municipalitĂ© achète en 1791 un terrain Ă  Saint-Jean-d'AoĂ»t, ayant alors le statut de commune, pour y amĂ©nager un nouveau cimetière (qui prendra le nom de cimetière du Centre), dont les travaux ne commenceront qu'en 1794, faute de moyen suffisants.
  • Restes des bâtiments conventuels Ă  l'angle de la rue Gambetta et de la rue Saint-François
    Restes des bâtiments conventuels à l'angle de la rue Gambetta et de la rue Saint-François
  • Maison dĂ©pendant du couvent des Cordeliers, achetĂ©e en 1784 par Louis Longa. Cette demeure, situĂ©e rue Gambetta et adossĂ©e au chĹ“ur de l'ancienne Ă©glise conventuelle, voit la naissance et le dĂ©cès de son petit-fils, le peintre Louis Anselme Longa.
    Maison dépendant du couvent des Cordeliers, achetée en 1784 par Louis Longa. Cette demeure, située rue Gambetta et adossée au chœur de l'ancienne église conventuelle, voit la naissance et le décès de son petit-fils, le peintre Louis Anselme Longa[4].
  • Ouverture ogivale sur la façade ouest de l'ancienne nef de l'Ă©glise du couvent, coupĂ©e en deux pour permettre le percement de la rue Saint-François
    Ouverture ogivale sur la façade ouest de l'ancienne nef de l'église du couvent, coupée en deux pour permettre le percement de la rue Saint-François[1]

Notes et références

Notes

Références

  1. Alain Lafourcade, Mont-de-Marsan de A Ă  Z, Alan Sutton, , 144 p. (ISBN 9782813802057), p. 79-80
  2. Serge Pacaud, Mont-de-Marsan médiéval , collection de poche Poutchic, , 93 p. (ISBN 9782824003726), p. 70
  3. Léon Guibourgé: Les Cordeliers à Etampes (1957)
  4. Louis-Anselme Longa et le convent des Cordeliers, panneau de présentation réalisé par la Ville de Mont-de-Marsan, consulté sur site le 23 décembre 2021
  5. « Leur histoire, c'est aussi notre histoire, épisode n°11| Le développement de la ville et de ses institutions », sur émission diffusée sur Radio MDM (consulté le )
  6. Nicolas Nauze, Mont-de-Marsan, Atlas historique des villes de France : Naissance d'un chef-lieu, Ausonius Ă©ditions, , 304 p. (ISBN 9782356132222), p228
  7. Alain Lafourcade et Isabelle Laffourcade, Les secrets de Mont-de-Marsan, Ă©ditions Gascogne, , 57 p. (ISBN 9782366661156)

Voir aussi

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