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Coup d'État de 1996 au Burundi

Le coup d'État de 1996 au Burundi est un coup d'Ă©tat militaire, qui a lieu au Burundi le . Au milieu de la Guerre civile burundaise, l'ancien prĂ©sident Pierre Buyoya (un tutsi) dĂ©pose le prĂ©sident hutu Sylvestre Ntibantunganya. Selon Amnesty International, dans les semaines qui suivent le coup d’État, plus de 6 000 personnes sont tuĂ©es dans le pays. C'est le deuxième coup d’État menĂ© avec succès par Pierre Buyoya, après celui ayant renversĂ© Jean-Baptiste Bagaza en 1987.

Contexte

Le tutsi Pierre Buyoya est arrivé au pouvoir au Burundi après un coup d'État militaire en , renversant Jean-Baptiste Bagaza[1]. Pierre Buyoya est resté président jusqu'à la première élection présidentielle démocratique, dans le pays, du , qui a été remporté par le hutu Melchior Ndadaye. Le de la même année, Melchior Ndadaye est assassiné, ce qui est le point de départ de la Guerre civile burundaise entre les communautés Hutu et Tutsi. Cyprien Ntaryamira, modéré hutu, devient président en , mais lui et le président rwandais Juvénal Habyarimana sont à leur tour assassinés le mois d'avril suivant, ce qui déclenche le génocide rwandais. Cyprien Ntaryamira est remplacé par un autre dirigeant hutu, Sylvestre Ntibantunganya.

Les événements de juillet 1996

Le , les rebelles hutus attaquent un camp de rĂ©fugiĂ©s dans le pays et tuent plus de 300 personnes[2]. Le , le prĂ©sident Ntibantunganya se rĂ©fugie Ă  la rĂ©sidence de l'ambassadeur amĂ©ricain[3]. Le , l'armĂ©e prend le pouvoir, un mouvement annoncĂ© Ă  la radio par le ministre de la DĂ©fense Firmin Sinzoyiheba, justifiant ce passage en force par « la dĂ©mission de fait du prĂ©sident de la RĂ©publique, les dĂ©sordres et l'impuissance des institutions »[4]. Pierre Buyoya est nommĂ© prĂ©sident par intĂ©rim[3]. Les partis politiques et l'AssemblĂ©e nationale sont suspendus « jusqu'Ă  nouvel ordre », les manifestations et les grèves sont interdites[4].

Le coup d'État militaire est condamné par les dirigeants internationaux, y compris le président américain Bill Clinton, le secrétaire général des Nations unies Boutros Boutros-Ghali et le chef de l'organisation de l'unité africaine, Salim Ahmed Salim[3]. C'est le quatrième renversement par la force du gouvernement burundais depuis l'indépendance du pays en 1962, et le second mené par Pierre Buyoya[3].

Les suites du coup d’État

Les massacres entre communautĂ©s continuent. Selon Amnesty International, dans les semaines qui suivent immĂ©diatement le coup d’État, plus de 6 000 personnes sont tuĂ©es dans le pays[5]. Les dirigeants de huit pays africains voisins, la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, le Kenya, le Rwanda, l'Ouganda, la Tanzanie, l’Éthiopie, l’ÉrythrĂ©e et la Zambie dĂ©cident de mettre en place un embargo Ă©conomique contre le Burundi pour obliger Pierre Buyoya Ă  nĂ©gocier avec les rebelles hutus[6]. Cet embargo entraĂ®ne une rĂ©gression sanitaire, scolaire, agricole, l’extension du chĂ´mage en ville, et une hausse des prix[7]. En dĂ©but d'annĂ©e 1998, Pierre Boyoya accepte une mĂ©diation internationale[6]. Un mĂ©diateur a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©signĂ© dès 1996 dans des confĂ©rences des États rĂ©gionaux, tenues Ă  l'initiative de la fondation Carter. Il s'agit de Julius Nyerere. Ă€ la mort de celui-ci, en , il est fait appel Ă  Nelson Mandela[7]. Celui-ci relance le processus de paix[8].

À Pierre Buyoya succède en 2003 Domitien Ndayizeye, à la suite d'une médiation internationale et d'un accord signé sous l'égide de Nelson Mandela. La guerre civile continue jusqu'en 2005, où les négociations menées par Nelsoin Mandela aboutissent[8] - [9] - [10].

Références

  1. Europa World Year, Book 1.
  2. Reuters 1996, The New York Times.
  3. Buckley 1996, The Washington Post.
  4. Hélène 1996, Le Monde.
  5. NYT 1996, The New York Times.
  6. RĂ©daction LM 1998, Le Monde.
  7. Chrétien 2000, Politique africaine.
  8. Ourdan 2000, Le Monde.
  9. RĂ©my 2003, Le Monde.
  10. RĂ©my 2005, Le Monde.

Voir aussi

Bibliographie

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