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Coriolis (satellite)

Coriolis est un satellite artificiel développé conjointement par deux laboratoires de recherche militaires américains, le Naval Research Laboratory et l'Air Force Research Laboratory, destiné à valider le fonctionnement de deux instruments expérimentaux. Windsat est un radiomètre permettant de mesurer la vitesse et la direction du vent de surface au-dessus des océans, qui a des applications tactiques pour le déplacement des navires de guerre. SMEI est un ensemble de caméras capables de détecter l'apparition de tempêtes solaires, permettant de prendre des mesures à l'avance pour sécuriser le fonctionnement des satellites, militaires ou civils. Le satellite est lancé le par une fusée Titan II et est toujours opérationnel en . Le budget alloué à la mission est de 224 millions US$.

Coriolis
Description de l'image Windsat.jpg.
Données générales
Organisation NRL, AFRL
Domaine Observation de la Terre, météorologie spatiale
Statut opérationnel (2012)
Lancement 6 janvier 2003
Lanceur Titan II
Identifiant COSPAR 2003-001A
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 827,4 kg
Orbite
Orbite Orbite terrestre
PĂ©riapside 822 km
Apoapside 842 km
Inclinaison 98,7°
Principaux instruments
WindSat Radiomètre
SMI Caméras

Caractéristiques techniques

Coriolis est un satellite de 827,4 kg dont 337 kg pour la plateforme et 82 kg d'ergols. Ses dimensions en position de lancement sont de 4,69 mètres de haut, 1,34 mètre de diamètre. Après dĂ©ploiement des panneaux solaires et des antennes les dimensions hors tout sont de 6,9 mètres de haut pour 3 mètres de diamètre. La plateforme est un modèle de sĂ©rie SA-200HP de la sociĂ©tĂ© Spectrum Astro, utilisĂ© notamment par Deep Space 1, adaptĂ© pour emporter la charge utile. Il est stabilisĂ© 3 axes avec un axe pointĂ© en permanence Ă  la verticale de la surface terrestre. L'Ă©nergie Ă©lectrique est fournie par des panneaux solaires comprenant des cellules photoĂ©lectriques Ă  double jonction de type GaAs fournissant 1 174 watts. L'Ă©nergie est stockĂ©e dans une batterie unique de type Ah NiH2 pour pouvoir ĂŞtre restituĂ©e durant les Ă©clipses. La consommation est de 725 watts dont 271 watts pour la plateforme et 271 watts pour la charge utile. L'orientation du satellite est dĂ©terminĂ©e Ă  l'aide de senseurs solaires et de magnĂ©tomètres et les changements d'orientation sont rĂ©alisĂ©s Ă  l'aide de roues de rĂ©action. Un système de propulsion monoergol brĂ»lant de l'hydrazine est utilisĂ© en dĂ©but de mission pour placer le satellite sur son orbite dĂ©finitive. Le satellite est conçu pour une durĂ©e de vie minimale de trois ans avec un objectif visĂ© de cinq ans. Les donnĂ©es recueillies par les instruments sont stockĂ©es Ă  bord du satellite dans une mĂ©moire de masse Ă  semi-conducteurs d'une capacitĂ© de 30 gigaoctets et sont retransmises vers le sol en bande X avec un dĂ©bit compris entre 25,6 et 51,2 mĂ©gabits par seconde. Par ailleurs les donnĂ©es de Windsat sont Ă©galement distribuĂ©es aux navires de la Marine de guerre amĂ©ricaine en bande S avec dĂ©bit de 256 kilobits[1].

Charge utile

La charge utile de Coriolis est composée de deux instruments expérimentaux : le radiomètre Windsat et l'ensemble de caméras SMEI.

Windsat

WINDSAT est un radiomètre Ă  polarisation fonctionnant dans le domaine des micro-ondes qui permet de mesurer Ă  la fois la vitesse et la direction du vent de surface au-dessus des ocĂ©ans . Les appareils de ce type rĂ©alisĂ©s jusque-lĂ  permettent d'Ă©valuer la vitesse du vent avec une bonne prĂ©cision mais l'estimation de la direction Ă©tait beaucoup moins bonne. Pour la Marine de guerre amĂ©ricaine, une telle mesure a des applications tactiques pour l'organisation du ravitaillement en mer de ses navires ou le choix du cap suivi par une flotte avant le lancement d'une vague d'avions basĂ©s sur porte-avions. WINDSAT doit permettre d'obtenir une bonne prĂ©cision Ă  la fois pour la vitesse (1 m/s avec une prĂ©cision de 2 m/s) et la direction (10° avec une incertitude de plus ou moins 20°). L'instrument qui a une masse de 341 kg et consomme 350 watts comporte une antenne parabolique de 1,83 mètre de diamètre et 11 cornets d'alimentation. Des ondes radioĂ©lectriques polarisĂ©es sont Ă©mises sur 22 canaux selon plusieurs polarisations et dans diffĂ©rentes longueurs d'onde. L'ensemble est mis en rotation[1].

Solar Mass Ejection Imager (SMEI)

Solar Mass Ejection Imager (SMEI) est un ensemble de caméra destinées à capter la lumière produite par les éjections de masse de la couronne solaire provoquées par les tempêtes solaires. Cet instrument permet de déclencher une alerte en cas d'événement solaire violent fournissant un préavis pouvant aller jusqu'à trois jours. Il comprend trois caméras couvrant chacune un angle de 60 par 3 degrés permettant de balayer tout le ciel à chaque orbite[2].

DĂ©roulement de la mission

Coriolis a Ă©tĂ© lancĂ© le 6 janvier 2003 depuis le centre spatial de Vandenberg après plusieurs reports. Le lanceur, une fusĂ©e Titan II, est un des 14 missiles intercontinentaux Titan II reconverti par la sociĂ©tĂ© Lockheed pour servir de lanceur de satellite. Durant sa carrière opĂ©rationnelle entre 1967 et 1982, le missile Ă©tait armĂ© d'une tĂŞte nuclĂ©aire unique de 9,6 mĂ©gatonnes et positionnĂ© dans un silo situĂ© sur la base aĂ©rienne de Davis-Monthan dans l’État de l'Arizona. La mise en orbite par le lanceur s'est effectuĂ©e en deux temps. La fusĂ©e Titan a placĂ© le satellite sur orbite puis le deuxième Ă©tage toujours solidaire du satellite a Ă©tĂ© rĂ©allumĂ© durant deux minutes pour rehausser l'orbite avant d'ĂŞtre larguĂ©. Dans les jours suivants, le satellite a effectuĂ© une dernière manĹ“uvre avec sa propulsion pour se placer sur son orbite dĂ©finitive[3].

Coriolis est placĂ© sur une orbite hĂ©liosynchrone Ă  une altitude de 840 km avec une inclinaison de 98,7°. Il passe au nĹ“ud ascendant Ă  18 h (heure locale) et la longitude de son passage se dĂ©place Ă  chaque orbite de 138 km vers l'ouest. Il repasse au-dessus du mĂŞme point tous les huit jours[1].

Notes et références

  1. (en) « Coriolis », sur EO Portal (consulté le )
  2. (en) B.V. Jackson et al., « The solar mass-ejection imager (SMEI) mission », Solar Physics, Springer, vol. 225,‎ , p. 177-207
  3. (en) « Coriolis launched to track ocean winds, solar storms », sur Spaceflightnow.com, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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