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Convention éducation prioritaire

Les conventions d'éducation prioritaire sont des contrats passés entre l'IEP et 105 établissements relevant de l'éducation prioritaire, correspondant à un ensemble de critères établis par l'Institut en lien avec le Ministère de l'Éducation Nationale, pour permettre aux élèves les plus talentueux de ces lycées d'intégrer l'IEP. Les élèves des lycées passent un examen d'entrée spécifique, composé de la présentation d'une revue de presse préparée pendant l'année et d'un entretien de motivation. Cet examen est en deux temps. Il comprend une phase d'admissibilité dans les lycées et une phase d'admission à Sciences Po.l En 2015, le nombre d'admis depuis 2001 s'est élevé à plus de 1 450.

Histoire

Le programme des Conventions Éducation Prioritaire (CEP) est né en 2001 de la volonté du directeur de l'Institut d'études politiques de Paris (« Sciences Po »), Richard Descoings, de diversifier le recrutement social des étudiants de cet IEP. La part des élèves boursiers recrutés à Sciences Po par l'examen d'entrée était alors de 3 %. 1 enfant d'ouvrier sur 36 réussissait cet examen tandis que 17 % des enfants de profession libérale ou dite "intellectuelle supérieure" y parvenaient (données tirées de l'étude de Vincent Tiberj et Madani Cheurfa sur l'examen d'entrée à Sciences Po de 1998). L'idée des Conventions est née d'un échange entre Richard Descoings et un de ses anciens élèves à Sciences Po, Cyril Delhay en mars 2000. Cyril Delhay est alors enseignant à La Courneuve au pied de la cité des 4000, et il est rejoint en juin 2000 par Madani Cheurfa, ancien élève du lycée Jules Uhry de Creil, alors étudiant à Sciences Po. Cyril Delhay a pris la responsabilité du dispositif pilote à Sciences Po dès sa naissance et jusqu'en 2009. Il a raconté les premières années du programme né dans un contexte extrêmement polémique dans "Promotion Zep, les nouveaux élèves de Sciences Po", (Hachette Littératures, 2006). Eleonore Leiva (2003) puis Hâkim Hallouch (2006) ont ensuite rejoint l'équipe du dispositif.

Le dispositif fait l'objet de critiques. Jacques Attali s'est opposé à la mise en place des Conventions éducation prioritaire de l'Institut d'études politiques de Paris, considérant qu'il « fait des élèves des ZEP des étrangers sur le sol français »[1]. Alain Finkielkraut s'est également montré très critique[1]. En revanche, Ségolène Royal et Jack Lang se sont montrés très favorables au projet, la première considérant que « toutes les grandes écoles devraient imiter Sciences Po »[1].

Condition pour les lycées d'être admis dans ce projet

Tous les lycées de France sont éligibles à ce projet. Néanmoins ils doivent remplir l'un des trois critères essentiels :

  • L'établissement doit être classé en ZEP, en Réseau d'Éducation Prioritaire (REP), en zone sensible ou en zone de prévention de la violence.
  • Le lycée doit comprendre une part d'élèves de professions catégories socio-professionnelles « défavorisées » supérieure de 70 % au moins à la moyenne nationale (soit environ 43 % des élèves scolarisés au sein de l'établissement). Selon les données établies par le Ministère de l'éducation, sont compris dans cette catégorie les enfants d'ouvriers qualifiés ou non, ouvriers agricoles, retraités employés ou ouvriers, chômeurs, sans emploi.
  • Le lycée doit compter une part d'élèves issus de collèges classés ZEP, REP, en zone sensible ou zone de prévention de la violence supérieure à 60 %.

Projet en Aquitaine

En Aquitaine le projet intitulé Je le veux parce que je le peux (JPPJV) est directement inspiré du projet CEP. Il a été mis en place dans la région en 2004. Entre 2006 et 2013, 103 bacheliers ont été admis à l'Institut d'études politiques de Bordeaux grâce à ce projet. Voici la liste des lycées qui ont participé à l'opération Je le veux parce que je le peux :

Nom du lycée Ville Région
Alcide Dusolier Nontron Dordogne
Laure Gatet Périgueux Dordogne
Pré de Cordy Sarlat Dordogne
Élie Faure Lormont Gironde
Jaufré Rudel Blaye Gironde
Jean Condorcet Bordeaux Gironde
François Mauriac Bordeaux Gironde
Élisée Reclus Sainte-Foy-la-Grande Gironde
Jean Moulin Langon Gironde
Odilon Redon Pauillac Gironde
Philippe Cousteau Saint André de Cubzac Gironde
Jean Renou La Réole Gironde
Fernand Daguin Mérignac Gironde
Charles Despiau Mont-de-Marsan Landes
Sud des Landes Saint-Vincent-de-Tyrosse Landes
de Borda Dax Landes
Gaston Crampe Aire-sur-l'Adour Landes
Marguerite Filhol Fumel Lot-et-Garonne
Val de Garonne Marmande Lot-et-Garonne
Stendhal Aiguillon Lot-et-Garonne
Gaston Fébus Orthez Pyrénées-Atlantiques
Jules Supervielle Oloron-Sainte-Marie Pyrénées-Atlantiques
Pays de Soule Chéraute Pyrénées-Atlantiques
de Navarre Saint-Jean-Pied-de-Port Pyrénées-Atlantiques
Jacques Monod Lescar Pyrénées-Atlantiques

Depuis le lancement du dispositif, 965 lycéens aquitains ayant bénéficié du programme JPPJV se sont effectivement présentés aux épreuves d'entrée à Bac 0. Avec ce programme, initié en partenariat avec le Conseil Régional d'Aquitaine, le Rectorat de l'Académie de Bordeaux et l'ACSE, Sciences Po Bordeaux compte 30 % d'étudiants boursiers dans son effectif total et est le premier Institut d'Études Politiques en France pour la proportion d'enfants d'ouvriers et d'employés.

Notes et références

  1. Raphaëlle Bacqué, Richie, Bernard Grasset, (ISBN 978-2-246-78913-0)

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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