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Constance Mayer

Marie Françoise Constance Mayer La Martinière née le [1] à Chauny et morte le à Paris est une artiste peintre française.

Constance Mayer
Constance Mayer, Autoportrait (vers 1801),
Boulogne-Billancourt, bibliothèque Marmottan.
Naissance
Décès
(Ă  47 ans)
Paris
SĂ©pulture
Période d'activité
Nom de naissance
Marie-Françoise Constance La Martinière
Nationalité
Activités
Maîtres
Lieu de travail
Mouvement
Distinction
MĂ©daille d'or du Salon (d) ()
Ĺ’uvres principales
Vue de la sépulture.

Élève et collaboratrice de Pierre-Paul Prud’hon, auquel certaines de ses œuvres furent attribuées, elle exposa depuis la Révolution jusqu'à la Restauration.

Biographie

Le cas Mayer

Alors qu’elle a quinze ans d’atelier, formée par Joseph-Benoît Suvée et Jean-Baptiste Greuze, ayant régulièrement figuré dans les Salons parisiens depuis 1791, Constance Mayer paraît publiquement au Salon de peinture de 1808 au titre d’« élève » de Pierre-Paul Prud’hon comme indiqué dans le catalogue et continue d'être considérée comme telle par la critique et l'historiographie jusqu'à sa mort en 1821. Les convenances l'empêchent de se dégager de ce statut qui la maintient dans l'ombre de Prud'hon aux yeux de l'opinion. Plus que l’élève appliquée de Pierre-Paul Prud’hon, elle est sa maîtresse, travaillant régulièrement à ses côtés et pour elle-même, depuis 1803 et cherchant à sauvegarder les apparences sur la nature de leurs relations en l’appelant publiquement « Monsieur » et lui, « Mademoiselle », car il est marié et père de famille nombreuse, et l'adultère est très mal jugé sous l'Empire[2].

Après la mort de son père, Constance Mayer qui ne peut se résoudre à vivre plus longtemps séparée de Prud’hon, vient habiter, d’abord officieusement en 1808, puis officiellement en 1816, dans le même bâtiment que son amant, l'ancien collège de la Sorbonne transformé en logements et ateliers d'artistes et rebaptisé « Musée des Artistes » depuis le Consulat[3]. Cette situation qui peut donner prise à la médisance, est donc masquée par ce titre envahissant d’« élève » qui, par la suite, a lourdement pesé dans l’évaluation juste de l’œuvre dessinée et peinte de Constance Mayer. On a ainsi accrédité l’idée selon laquelle elle fut moins une artiste douée et travailleuse qu’une dilettante, une inspiratrice, une amoureuse ayant abdiqué tout talent personnel pour se dévouer et se subordonner au maître, qui l’aimait en effet :

« Toi seule comble tous mes désirs, lui écrivait-il, s’agit-il de talent, de gloire et de bonheur, je ne vois que toi, je ne sens que toi. Tu es également le but où s’élèvent les rêves brillants de mon imagination, et la source délicieuse et pure où s’étanche la soif toujours renaissante de ma tendresse. »

Cette grande proximité affective avec Prud'hon amène certains critiques, fidèles à une tradition qui remonte loin dans le temps et se perpétue aujourd'hui, à feindre de voir la main de Prud’hon dans chacune des productions réussies de Constance Mayer. Ainsi Vivant Denon dit déjà d’elle : « Cet artiste féminin, quoiqu’elle ait déjà fait un charmant tableau, tient encore trop de son maître pour qu’on puisse savoir si elle a un talent à elle. » Et dans les décennies qui suivront sa mort, elle est citée avec condescendance par une historiographie empreinte de misogynie, celle en particulier des Goncourt et de leurs suiveurs. Le meilleur de son œuvre a, par eux, été inexorablement partagé, voire donné à Prud’hon, ainsi que le souligne avec justesse Charles Gueullette, qui remarquait en 1879 qu’« on lui a laissé ce qui, dans leur atelier commun, pouvait passer pour facile ou médiocre. » Ce révisionnisme artistique a été et demeure systématique, et on attribue sans hésitation à Prud’hon celles de ses œuvres peintes ou dessinées qu’elle n'a pas signées. Les attributions intempestives des experts marchands et des collectionneurs privés, comme l'ont été les ineffables frères Goncourt, portant sur les dessins et esquisses des œuvres peintes de Constance Mayer ont pratiquement toujours été entérinées par le suivisme intéressé de certains conservateurs de musée, trop heureux de compter dans leurs collections quelques œuvres supplémentaires dites de Prud'hon. On remarque en passant que, concernant les œuvres de ce dernier, on ne pense jamais un instant pouvoir y déceler l’influence de sa collaboratrice, car au fond, qui peut dire dans quelle mesure celle-ci n’est pas intervenue dans le cours de la réalisation de quelques-uns des chefs-d’œuvre incontestés du « maître »[4] ? Quoi qu’il en soit, plusieurs des tableaux allégoriques, des esquisses et surtout des dessins préparatoires dont quelques portraits au pastel de Mayer ont été attribués à Prud’hon ou généreusement partagés avec lui — le contraire n’arrivant jamais ! —, et il est même arrivé que, sur une de ses toiles peintes, la signature autographe de Mayer fût effacée et remplacée par celle de Prud’hon.

Le nombre des œuvres de l’élève, prêtés au maître depuis sa mort, est, selon Gueullette, « incalculable » : « Par contre, ajoute-t-il, on attribua à Mademoiselle Mayer toutes les imitations défectueuses, tous les mauvais pastiches de Prud'hon. C’était le moyen d’en trouver le débit, et l’on ne se fit pas faute d’en user, témoin ce marchand auquel je me plaignais dernièrement de ne jamais rencontrer d'œuvres authentiques de cette artiste : “C’est que, me répondit-il ingénument, nous les vendons pour des Prud'hon !” Le flou planant sur quelques-unes des productions de Prud’hon, particulièrement ses dessins, tient au fait qu’il ne les signait pas. Prud’hon le révèle lui-même un jour au fils d’un ami : “Ton père signait pour moi les dessins de moi qui lui tombaient dans la main car je n’en ai jamais signé aucun”[5]. »

Ces petites opérations étaient lucratives car, peu de temps après sa mort en 1823, la cote de Prud’hon s’est envolée donnant lieu à une spéculation effrénée sur ses moindres dessins. C’est ainsi que tous les dessins, toutes les esquisses de Constance Mayer qui étaient restés entre les mains des héritiers et amis de Prud’hon ou qui resurgirent des collections privées sont devenues, comme par enchantement, des œuvres de Prud’hon. Il reste que ces signatures apocryphes multipliées, apposées du vivant et après la mort de Prud’hon, sont graves et ont entraîné certains historiens à des affirmations outrées : « Toutes les esquisses et tous les dessins préparatoires que l’on connaît pour ces œuvres (de Constance Mayer) sont de la main de Prud’hon. La jeune femme exécute ensuite la version finale. Cependant, cas singulier, le nom de Prud’hon n’apparaît jamais [sic] : c’est toujours elle qui signe les tableaux. Elle acquiert ainsi une place enviée au Salon, avec des œuvres qui doivent presque tout au maître[6]. » Cette systématisation niaise, peut-être teintée de mauvaise foi et de calcul, veut faire croire que Constance Mayer aurait cessé de dessiner du jour où elle aurait rencontré Prud’hon. Et le maître, non content de se consacrer à son œuvre propre, considérable et prenante, aurait en supplément, trouvé du temps pour dessiner tous les croquis des tableaux de Constance Mayer, ses esquisses à l’huile et compositions au pastel, tout en intervenant sur pratiquement toutes ses œuvres peintes. Est-ce imaginable ?

La jeunesse d’une artiste

Marchande de linge fin de la paroisse de Saint-Germain l’Auxerrois, Marie-Françoise Lenoir (demi-sœur d'Alexandre Lenoir), issue d'une famille de la bonne bourgeoisie parisienne, entretenait, au début du règne de Louis XVI, une liaison avec Pierre Mayer, un aristocrate d’origine saxonne naturalisé français, qualifié « résident à Paris de Louis Léopold, prince régnant de Hohenloë de Waldimbourg, Trésorier honoraire de l’illustre ordre Ancienne Noblesse, et intéressé dans les affaires du roi ». Il était une sorte de chargé d’affaires du prince Louis Léopold à Paris comme l’était à même époque, Croisilles de Saint-Huberty, passablement escroc[7], auprès de Frédéric II de Prusse[8]. La famille Mayer appartenait donc à la bourgeoisie aisée, et Pierre Mayer, déjà marié depuis quelques années avec Marie-Henriette Guénon, en avait eu une fille, Charlotte-Adélaïde-Josèphe future Madame Mangon-Laforest. Mais le divorce n’existait pas encore, et Pierre Mayer dut attendre la mort de cette épouse légitime, dont il s’était apparemment lassé, pour épouser la jolie Mademoiselle Lenoir qu’il chérissait tant. De cette liaison adultérine de plus de quinze ans, qui se régularisa seulement en 1789, était née une fille, déclarée le 9 mars 1774 au registre paroissial de Saint-Martin de Chauny, diocèse de Noyon, sous le nom « Marie-Françoise Constance, fille de Pierre La Martinière, bourgeois de Paris, rue Saint-Sulpice, et de dame Marie-Françoise Lenoir[9]. » Le jour de leur mariage ils reconnurent devant notaire « cette énonciation fausse et que l’enfant baptisée ledit jour de la manière susnommée est fille du sieur Mayer et de la demoiselle Lenoir qui font cette déclaration pour rendre justice à la vérité et afin d’opérer la légitimation de ladite demoiselle leur fille dont les véritables noms seront par la suite « Marie-Françoise-Constance Mayer La Martinière ». »

La jeune Constance a vécu sa prime enfance dans la boutique de sa mère, louée rue de l’Arbre-sec, où, vers 1777, habitait d'ailleurs Madame Saint-Huberty, brillante cantatrice découverte par Gluck et qui commençait sa fulgurante carrière. Pierre Mayer, attendri et attentionné, pourvut largement à l’éducation de sa fille et il la fit admettre dans un couvent parisien où elle demeura probablement jusqu’en 1789. Elle y reçut une éducation distinguée, celle d’une jeune fille de bonne condition. « Mademoiselle Mayer, écrivait un contemporain qui l’avait croisée, avait été élevée avec beaucoup de distinction. On s’en apercevait aisément à ses façons élégantes, à ses tournures de phrases et à certains détails de prononciation qui n’avaient rien de commun. Elle avait la répartie fine et sa conversation était assez spirituelle pour qu’un célèbre diplomate (Talleyrand) y trouvât beaucoup de charme. Lorsqu’il venait poser chez Prud’hon, qui a fait plusieurs portraits de lui, il priait instamment l’artiste de retenir Mademoiselle Mayer, se plaignant de la discrétion qui la faisait s’éloigner et qu’il traitait de sauvagerie. » Elle rédigeait ses lettres avec une grande correction de forme, elle savait l’anglais (elle conserva toujours sa grammaire anglaise) et apprit la musique, si l’on en juge par un portrait d’elle la représentant face à son piano. Mais c’est le dessin qui devait lui plaire par-dessus tout, et elle s’y exerça à la pierre noire et au pastel avant de se mettre à la peinture. Cet art était sa passion et il fut encouragé par sa famille maternelle, les Lenoir, qui comptaient quelques portraitistes distingués. Tout d’abord la cousine par alliance de Constance, Madame Alexandre Lenoir, née Adélaïde Binart, représentée la palette à la main par son amie Geneviève Bouliard qui a également laissé un portrait d’Alexandre Lenoir, le célèbre créateur du Musée des monuments français qui était donc l'oncle de Constance Mayer[10].

La RĂ©volution et le Directoire

D’un talent prometteur, Constance Mayer qui avait été admise dans l'atelier de Joseph-Benoît Suvée, le célèbre antagoniste de Jacques Louis David, fut invitée à présenter plusieurs de ses œuvres à l’Exposition de la Jeunesse qui ouvrit ses portes du 30 juin au 15 juillet 1791 à l'hôtel Lubert rue de Cléry, dans la vaste salle d’exposition Jean-Baptiste Le Brun, marchand de tableaux, dont l’épouse célèbre, Élisabeth Vigée Le Brun, avait émigré. À cette occasion, les visiteurs admirèrent plusieurs portraits à l’huile proposés par la jeune fille, réalisés en divers formats, certains en miniature. Elle-même rencontra des personnes qu’elle devait retrouver plus tard dans les salons et les ateliers, entretenant avec certains d’entre eux des relations suivies : Martin Drolling, Jean-Baptiste Mallet, Isabey, Jeanne Doucet de Surigny, Louis Boilly, tous promis à un brillant avenir. Elle rencontra peut être aussi Marie-Guillemine Leroux de La Ville, alors fiancée avec le diplomate Pierre-Vincent Benoist qui, comme un oncle de Constance, frère de son père, fut chargé de missions diplomatiques secrètes en Allemagne en mars 1792[11].

Après trois ans années de bonheur conjugal et familial, la mère de Constance mourut soudain le [12]. Pierre Mayer, devenu veuf, ne se remaria pas, demeurant sous le Directoire avec sa fille dans un petit hôtel particulier de la rue Mélée, au no 65. Il se fit discret sous la Terreur, époque pendant laquelle Joseph-Benoît Suvée, dans l'atelier duquel sa fille Constance avait travaillé, fut arrêté et en grand danger de suivre sur l’échafaud le poète André Chénier, son compagnon de prison et son plus célèbre modèle. En sortant des prisons de la Terreur, Suvée partit en Italie où il avait été missionné à la direction de l’Académie de France à Rome (qu'il installa à la villa Médicis), tandis que l’émouvant portrait d’André Chénier à la veille de son exécution, était exposé au Salon de 1795. Des relations de Suvée avec son élève, de 1789 à 1792, on sait peu de choses sinon que celle-ci paraît avoir été peu influencée par lui, s’essayant à la manière de David qui s’imposait auprès des jeunes artistes, tant pour le fonds que pour la rapidité des touches dans le traitement de la chevelure de son grand autoportrait de 1796 qui reste pourtant essentiellement greuzien.

Joseph-Benoît Suvée parti en Italie, Constance Mayer était retournée, au début du Directoire, dans l’atelier de Jean-Baptiste Greuze, rue de Orties, où les jeunes filles y étaient nombreuses, contrairement à celui de Louis David qui était entouré de garçons. On y voyait Anna Greuze, la fille du maître, et sa filleule, Caroline Tochon, la future Madame Henri de Valory, et d’autres élèves appliquées comme Philiberte Ledoux, la fille de l’architecte célèbre, et également l’épouse talentueuse du sculpteur Chaudet qui s’amusaient à pasticher les œuvres du maître. Toutes ces jeunes femmes se firent une spécialité des demi-teintes rosées et des glacis subtils qui donnaient à leurs peintures un aspect un peu porcelainé. Il y avait aussi Mademoiselle Jubot qui se flatta, à la mort de Greuze en 1806, d’avoir attaché à son cercueil une couronne d’immortelles avec ces mots : « Ces fleurs, offertes par la plus reconnaissante de ses élèves, sont l’emblème de sa gloire ».

Les relations de Constance Mayer avec Jean-Baptiste Greuze remontaient peut-être avant la Révolution car, lors de la dispersion du fonds d’atelier de Prud’hon de 1823, figurait un portrait de Pierre Mayer par Greuze avec l’indication que les deux hommes avaient été amis [13]. La chose n’a rien d’invraisemblable, pas plus que l’existence d’un portrait de fillette exécuté vers 1784 par Greuze, et qui a été garanti par les experts Defer et Laneuville comme étant celui de Constance Mayer âgée de dix ans. On cite également un petit tableau du cabinet de Joseph Mayer, L’innocence, par Greuze, qui fut gravé par Walstaff[14]. Quel qu’ait été le modèle de cette Jeune fille aux colombes, et bien que rien ne le prouve, rien ne s’oppose non plus à l’hypothèse selon laquelle Constance Mayer enfant posât pour Greuze.

Elle demeura fidèle à Greuze alors même qu'elle avait commencé à travailler avec Pierre-Paul Prud'hon qui était lui-même ami et compatriote bourguignon de Greuze. Le couple attendri et reconnaissant se fit représenter à la mort du peintre en 1805, pieusement recueilli sur la tombe du grand peintre[15].

Un portrait de Constance Mayer vers 1789, conservĂ© Ă  la Snyte Collection Ă  Notre-Dame aux États-Unis, prĂ©sente une certaine ressemblance, avec la Constance Mayer d'un autoportrait Ă  l’huile (103 Ă— 90 cm) prĂ©sentĂ© par elle avec plusieurs autres peintures et miniatures, au Grand salon du MusĂ©e central des arts, en vendĂ©miaire an IV, sous le titre de La citoyenne Mayer peinte par elle-mĂŞme, montrant une esquisse du portrait de sa mère. Dans cet autoportrait, elle s’est reprĂ©sentĂ©e de face, le visage traitĂ© Ă  la manière greuzienne, le teint porcelainĂ©, les yeux très grands couleur bleu acier, les cheveux libres ornĂ©s d’un nĹ“ud bleu et plat, la bouche vermeille, assise de trois quarts en tenue de travail, dĂ©couvrant sur son chevalet la feuille oĂą elle vient d’esquisser le visage de Madame Mayer nĂ©e Lenoir. Comme dans presque tous les portraits rĂ©alisĂ©s par Constance Mayer, le modèle est reprĂ©sentĂ© avec un bras soulevĂ© et l’autre posĂ©, comme une signature qui lui Ă©tait propre. Sous le cache que soulève la jeune fille, on distingue les traits d’une femme Ă  l’air tourmentĂ© (par la maladie ?) âgĂ©e d'une quarantaine d’annĂ©es, vĂŞtue d’une chemise au col large, et les cheveux sĂ©parĂ©s par une raie mĂ©diane. Pour rĂ©aliser l'esquisse de cette tĂŞte expressive, Constance Mayer s’est sans doute inspirĂ© du portrait de Madame Greuze endormie – vue chez Greuze oĂą elle travaillait[16]. D’abord conservĂ© rue MĂ©lĂ©e, le portrait de Constance Mayer suivit celle-ci lorsqu'elle emmĂ©nagea maison et quartier Sorbonne, no 1, dans un appartement jouxtant celui de Prud'hon[17]. Encore partagĂ©e entre le classicisme reprĂ©sentĂ© par ses maĂ®tres Greuze et SuvĂ©e, et la modernitĂ© incarnĂ©e par David qu'elle admirait, Constance Mayer cherchait encore Ă  dĂ©finir son talent propre et Ă  se dĂ©gager d’influences contradictoires. C'est Prud'hon qui lui montra le chemin Ă  suivre. Il est peu douteux qu'elle l'avait rencontrĂ© pour la première fois Ă  l'occasion de l'exposition de leurs Ĺ“uvres respectives lors du Salon de l'an IV (1796) et probablement revu dans l'atelier de Greuze qu'il voyait rĂ©gulièrement.

En 1798, Constance Mayer, qui Ă©tait maintenant âgĂ©e de 24 ans, ne dĂ©sira plus loger avec son père et elle prit un logement autonome au Palais-Royal, rue de la Loi (de Richelieu) no 104, oĂą elle demeura jusqu’en 1801. Libre d’y recevoir qui bon lui semblait elle y revit probablement Prud'hon qui n'Ă©tait pas encore sĂ©parĂ© d'une Ă©pouse dĂ©pressive et alcoolique. Elle connut alors un ami de Prud’hon, Jean-Baptiste Mallet (Grasse 1759-Paris 1835) qui s’était fait une spĂ©cialitĂ© des scènes de boudoir peintes Ă  la gouache, dont quelques-unes ont Ă©tĂ© gravĂ©es. Fort lancĂ©, Mallet avait dĂ©jĂ  exposĂ© en 1792, en 1793 puis en 1798 oĂą il prĂ©senta un tableau reprĂ©sentant un concert hollandais. Cette mĂŞme annĂ©e, il rĂ©alisait un portrait au pastel de Constance, d’un format de 34 Ă— 26 cm, non localisĂ© aujourd’hui. Comme dans les prĂ©cĂ©dents portraits, en particulier ses autoportraits, la jeune femme a bien les yeux bleus — et non noirs comme cela a Ă©tĂ© dit — et ses cheveux forment des boucles. Il y a ainsi une cohĂ©rence de physionomie qui tranche avec l’image de la brune de « type » mĂ©diterranĂ©en que ses biographes se sont reprĂ©sentĂ©e : Constance est une jeune femme aux cheveux châtains, certes, mais avec des reflets dorĂ©s, elle a des yeux gris-bleu prenant une teinte acier selon la lumière, un visage large et rond, et non pas Ă©troit, la bouche petite et le teint clair et rosĂ©. Introduite, depuis son adolescence, dans les milieux de la peinture elle connaissait aussi Jean-Baptiste Huet et Martin Drolling qui l’a lui aussi prise pour modèle d’après le catalogue d’une vente Defer-Dumesnil du 10-.

Un père et sa fille

Autoportrait de Constance Mayer avec son père ; il lui indique le buste de Raphaël, en l'invitant à prendre pour modèle ce peintre célèbre, Salon de 1801, Hartford, Wadsworth Atheneum.

En 1803, Constance Mayer loge, depuis un an, au 20, rue de la Jussienne et y demeure jusqu’en 1804. Elle voit régulièrement son père qui prend un grand intérêt à sa carrière si l’on en juge par la composition d’un autoportrait en pied où elle s’est représentée grandeur nature, tournée vers son père, lui-même assis et lui désignant de la main droite le buste de Raphaël qu'elle doit prendre pour modèle. Fille aimante et reconnaissante, elle a représenté l'esquisse du visage de sa mère au Salon de 1796, et cinq ans plus tard, celui de ce père qu'elle chérit. Elle a en fait réalisé plusieurs portraits de son père dont une miniature exposée au Salon de 1796, et un autre portrait en buste, celui-ci à l’huile, qui est exposé au Salon de 1798. Ce dernier portrait doit figurer au titre des « portraits de famille » dans l’inventaire après décès de Constance Mayer, et il semble avoir réapparu provisoirement en 1889 dans la collection de M. Moreau-Chaslon qui l'a prêté à l’occasion de l’Exposition historique de la Révolution française.

Très absorbée par son travail, Constance Mayer a eu maintes fois l'occasion d'admirer de près des œuvres de Prud'hon qui l'a sûrement conviée à venir le rejoindre à son atelier. Elle apprend beaucoup à son contact. Au Salon de 1802, elle expose un très beau tableau titré Une mère et ses enfants au tombeau de leur père et lui rendant hommage. Le fait qu'elle connait Prud'hon a autorisé Edmond de Goncourt a hasarder, sans autres preuves que sa propre conviction, que celui-ci y a mis la main [18]. Lorsqu'on l'examine attentivement et si on le compare avec le reste de la production de Constance Mayer, qui est de grande qualité comme ce portrait de chasseur de la collection Aron, on doit admettre que ce tableau, qui figure comme le sien dans son inventaire après décès, lui appartient entièrement. Plus que d'autres, les frères Goncourt dont la misogynie dépasse l'imaginable[19]. De tous, ils ont été les plus acharnés à réviser à la baisse le grand talent de Constance Mayer et à la dépouiller de son art. Il est affligeant de constater avec quelle légèreté les historiographes ou supposés spécialistes de Prud'hon ont validé sans discernement et non sans calculs les errements et interprétations hasardées des frères Goncourt.

Deux ans plus tard, en 1804, Constance Mayer, présente un nouveau tableau en grand format, justement remarqué en son temps, et qui a encore une fois, était attribué, contre toute évidence, au talent de Prud'hon. Il apparaît au catalogue sous le titre le Mépris des Richesses, ou L’innocence entre l’Amour et la Fortune ou l’Innocence préfère l’Amour à la Richesse (no 319).

Les années 1805-1807 sont une époque faste pour Constance Mayer, comblée par son amour pour Prud’hon devenu son amant passionné, comblée aussi par le succès de ses premiers tableaux d’histoire. On commence à parler d'elle comme peintre d'histoire et non plus seulement de portraits, ce qui est rare à l'époque pour les femmes. Sa parenté avec Alexandre Lenoir lui ouvre grand les portes des salons mondains de la capitale où, paraît-il, elle se sentait mal à l’aise[20]. Elle pourrait ainsi avoir été reçue dans les réceptions données par Charles-Maurice de Talleyrand, le ministre des Relations extérieures, qu'elle connaît, par Madame Grant ou la comtesse Laure Regnaud de Saint-Jean d'Angély, passionnée d'art[21], qui avait fait appel à Alexandre Lenoir, oncle de Constance Mayer, pour la conseiller dans l’ameublement gothique de son château aménagé dans l’ancienne abbaye du Val à l'Isle-Adam.

Constance Mayer, Autoportrait, vers 1793, miniature rehaussée de dessins en grisaille par Pierre-Paul Prud'hon, Melbourne, National Gallery of Victoria.

Durant ces deux annĂ©es, la jeune artiste a rĂ©sidĂ© au 24, rue de la Verrerie dans le quartier de l’hĂ´tel de ville. C’est de cette Ă©poque que l’on peut dater un ravissant autoportrait en miniature de 5,7 Ă— 4,3 cm, un genre qu’elle pratiquait non sans habiletĂ© depuis ses dĂ©buts, en 1791, et qu’elle n’a pas totalement abandonnĂ©. Elle a exĂ©cutĂ© cette Ĺ“uvre Ă  l’attention de son père qui la fait monter sur sa tabatière, conservant prĂ©cieusement cet objet jusqu’à son dĂ©cès accidentel en 1808. Constance devait ensuite l'offrir Ă  Prud’hon qui y fait clairement allusion dans une lettre oĂą il parle tristement de cette image chère Ă  son cĹ“ur. Il Ă©crit en effet Ă  son gendre le , n’avoir conservĂ© de son amie morte « qu’un petit portrait en miniature […] cette image prĂ©cieuse est de sa main. Elle l’avait fait pour son père et, par suite, elle me l’a donnĂ©. Vous devez croire, et Émilie doit bien penser que, tant que je vivrai, le gage de son affection ne peut me quitter ». Si on doit l’en croire, et personne n’est autorisĂ© Ă  en douter, Prud’hon, de 1821 Ă  1823, ne possède donc pas d’autre image de Constance Mayer que cette touchante miniature, les autres reprĂ©sentations de son amie ayant Ă©tĂ© dĂ©volues Ă  Madame Mangon-Laforest et aux amis ou Ă©lèves de Constance Mayer. Sur cette miniature, on reconnaĂ®t le visage rond et avenant de l'artiste qui arbore un vĂŞtement de velours noir bordĂ© d’une fourrure de petit gris, tandis que ses cheveux sont ornĂ©s d’un ruban cerise ou ponceau. « DĂ©montĂ©e et placĂ©e dans un cadre rond » avec, selon Edmond de Goncourt, « les figures allĂ©goriques de la FidĂ©litĂ© et de l’Innocence peintes par Prud’hon » la miniature revient par la suite Ă  un fils de Prud’hon qui la vendra comme Ĺ“uvre de son père[22].

Au Salon de 1806, Constance Mayer présente à nouveau un grand format Vénus et l’Amour endormis caressés et réveillés par les Zéphirs, ou Le sommeil de Vénus. Cette huile sur toile peinte pendant l'année 1805 est présentée à nouveau au Salon de 1808, et vaut une médaille d’encouragement à son auteur[23]. Et cette médaille, quoi qu'en pensent les historiographes de Prud'hon, a été décernée en connaissance de cause à Constance Mayer et non à Prud’hon. Cela n'a pas empêché plus tard sir Richard Wallace, propriétaire du tableau, de faire supprimer la signature de Mayer pour la remplacer par celle de Prud'hon. À l'époque un critique a boudé le plaisir qu'il peut y avoir à contempler une nudité aimable, au prétexte que c'était une création féminine : « Il ne faut pas qu’un sujet érotique soit traité par une demoiselle », écrivait un chroniqueur du Journal de Paris du au sujet du Flambeau de Vénus, « il nous semble que cela pèche au moins contre les convenances et contre les mœurs ».

À la demande de Joséphine de Beauharnais, nouvelle impératrice des Français, à qui l'œuvre a plu, le tableau est acquis par la couronne en 1808. C'est en quelque sorte la consécration.

Le regard de Prud’hon

En 1808 et 1809, Constance Mayer s'installe au 25, rue Saint-Hyacinthe (peut-être l’actuel no 10). La mort brutale de son père, renversé par une charrette dans une rue étroite, la bouleverse et la déstabilise. L’événement renforce encore sa passion pour Prud'hon qui devient son unique raison de vivre. Maintenant à la tête d’une fortune coquette dont elle peut disposer à sa guise, elle décide de la consacrer à son ami très cher et à ses enfants qui font face, depuis des années, à de gros soucis financiers[24]. Dès 1808, certainement en 1810 d’après le catalogue du Salon de cette année, elle les rejoint donc à la Sorbonne pour être mieux à même de s’occuper de cette famille qui devint un peu la sienne, malgré l'animosité des enfants de Prud’hon qui voient en elle une intruse. Ils se montreront d’ailleurs injustes et ingrats tant de son vivant qu’après sa mort. L’historien Charles Gueullette, qui a recueilli une foule de témoignages directs — dont celui de la fille de Prud'hon elle-même —, a montré combien les griefs des rejetons de Prud’hon étaient infondés, et d'ailleurs Prud'hon avait lui-même été contraint, un beau jour, de chasser de l'appartement son fils Jean qui avait gravement manqué de respect à Constance Mayer. Dans tous les témoignages on voit combien celle-ci était demeurée douce patiente et compréhensive pour ces enfants dont elle s'occupe avec le plus grand soin. Elle fait obtenir une place à l'aîné, veille à doter l'autre, finance les études de tous, assure le couvert et l'habillement. Elle fut irréprochable.

Pierre-Paul Prud'hon, Portrait de Constance Mayer, vers 1804, Paris, musée du Louvre.

L’amour de Prud’hon pour Constance Mayer, est souvent Ă©voquĂ© Ă  travers un touchant portrait qu’il a fait d’elle, dessin du Louvre frĂ©quemment reproduit et admirĂ©, portant une signature apocryphe. Ce dessin aux crayons noir et blanc sur fond ocre (48 Ă— 36,5 cm), est certainement idĂ©alisĂ© car la ressemblance avec les autres portraits de Constance Mayer ne saute pas aux yeux. Mais Ă  quelle Ă©poque fut donc exĂ©cutĂ© ce dessin ? D’après Sylvain Laveissière, il date de l’Empire et aurait servi Ă  de modèle Ă  Constance Mayer pour la rĂ©alisation de sa miniature, ce qui est tout Ă  fait improbable. La miniature est bien certainement antĂ©rieure au dessin qui semble au contraire avoir Ă©tĂ© inspirĂ© par la miniature et rĂ©alisĂ© tardivement, sous la Restauration, comme l’ont avancĂ© certains historiens dont Charles Gueullette, le meilleur biographe de Constance Mayer. Quoi qu’il en soit, l’œuvre sera, paraĂ®t-il, abandonnĂ©e par Prud’hon après la mort de Constance Mayer (sans doute peu de temps après le drame du ) Ă  son Ă©lève Auguste-Joseph Carrier, peintre en miniature. Vendu puis rachetĂ© Ă  nouveau par Carrier, le dessin est exposĂ© avec une signature apocryphe Ă  l’Exposition des tableaux de l’École française (1860), puis acquis au prix de 200 francs par M. Bellanger qui le cĂ©da au musĂ©e du Louvre en 1887. C’est de ce portrait aux tonalitĂ©s brunes et noires, frĂ©quemment reproduit, qu’est nĂ©e la lĂ©gende d’une Constance Mayer crĂ©ole, « noiraude malicieuse », tradition transmise et amplifiĂ©e par MM. ClĂ©ment, Goncourt, Pilon et autres. M. Guiffrey a lui-mĂŞme imaginĂ© que le portrait d’une « jeune fille Portugaise », assurĂ©ment très typĂ©e, Ă©tait un nouveau portrait de Constance Mayer, malgrĂ© les dĂ©nĂ©gations de l’ancien propriĂ©taire du portrait, le colonel Delaborde. De la miniature dĂ©pend apparemment aussi une peinture sur bois formant reliquaire dit Constance Mayer au châle, Ĺ“uvre de petite dimension (21 Ă— 15 mm), que les collectionneurs du XIXe siècle ont attribuĂ© Ă  Pierre-Paul Prud’hon mais qui paraĂ®t peu dans sa manière. Elle semble mĂŞme ĂŞtre un pastiche inspirĂ© par le dessin de Mademoiselle Mayer au spencer, et exĂ©cutĂ© postĂ©rieurement. Quoique non datĂ©e ni signĂ©e, elle a, de façon pĂ©remptoire, Ă©tĂ© donnĂ©e Ă  Prud’hon par les Goncourt au prĂ©texte que cette Ĺ“uvre provenait de la collection Boisfremont — chez qui mourut Prud’hon. Pour consolider leur thèse, ils l’ont fait graver comme Ĺ“uvre de Prud’hon en 1860[25].

La notoriété

En 1810, le Salon compte une nouvelle œuvre de Constance Mayer, un tableau de grand format portant le titre de L’Amour séduit l’Innocence le Plaisir l’entraîne le Repentir suit, qui montre qu'elle a intégré les leçons de Prud'hon au point qu'on a voulu croire que Prud'hon était l'auteur de cette œuvre. Cette idée saugrenue, pour ce tableau en particulier, a eu la vie dure puisque, intégré à la vente Prud'hon dans l'atelier où il était resté, il a été inventorié comme une de ses œuvres, le [26]. Encore plus extraordinaire, une note du graveur Roger, en 1840, (annexée au revers du dessin du Fogg) indique que Constance Mayer a « largement participé (sic) » à ce tableau : « le tableau sur toile, fini [?] par Prud’hon, fut commencé par Mademoiselle Mayer[27] ». Il serait fastidieux d'exposer les innombrables raisons pour lesquelles le tableau présenté comme le sien au Salon de 1810 est bien son œuvre et non celle de Prud'hon. En revanche, on devine les profits générés par la vente d'œuvres de Constance Mayer comme des Prud'hon, surtout les œuvres peintes à l'huile en grand format. Quant aux esquisses et aux dessins, il est vain de vouloir systématiquement y voir la main de Prud'hon. Aussi vain que de voir l'intervention de Constance Mayer dans les œuvres non signées de Prud'hon[28].

En 1812, Constance Mayer prĂ©sente un de ses chefs-d'Ĺ“uvre, Une jeune NaĂŻade voulant Ă©loigner d’elle une troupe d’Amours qui cherchent Ă  la troubler dans sa retraite. Le tableau est un des plus remarquĂ©s du Salon par son originalitĂ©, sa qualitĂ© d'exĂ©cution et par le fait que son auteur est une femme. Et puis surtout, il donne lieu Ă  une controverse extrĂŞmement rĂ©vĂ©latrice du poids des mentalitĂ©s sur la crĂ©ation artistique des femmes : rendant compte de cette Ĺ“uvre, Le Franc, critique d'art, exprime un courant de rĂ©probation et juge qu’il s’agit lĂ  d’une « vĂ©ritable calamitĂ© ». Dans ses lettres Ă  M. S. Delpech parues dans le Mercure de France du , il Ă©crit :

« Je ne voudrais pas qu’on prît tant de soin pour apprendre à une jeune fille en quoi consistent les belles proportions du corps humain, pour l’instruire de la forme et des fonctions de chacun des muscles qui le composent, pour lui faire connaître enfin et le fémur et le sacrum, et tant d’autres belles choses dont l’étude ne me semble rien moins qu’édifiante… Une femme doit borner ses prétentions à peindre quelques bouquets de fleurs ou à tracer sur la toile les traits de parents qui lui sont chers. Aller plus loin, n’est ce pas se montrer rebelle à la nature ? N’est ce pas violer toutes les lois de la pudeur[29] . »

Le pudibond visiteur de 1812, se sentant conforté par une hypocrisie sociale de circonstance — la respectabilité d’anciens révolutionnaires étant à ce prix —, poursuit :

« De toutes les femmes qui cultivent la peinture, les plus célèbres sont celles qui nous retracent le plus fidèlement la manière des peintres dont elles reçoivent les leçons. Cette imitation est quelquefois si exacte qu’il est facile de s’y tromper… Je ne vous citerai pas pour exemple le tableau de Mademoiselle Mayer représentant une Jeune Naïade qui veut éloigner d’elle une troupe d’Amours. J’y ai bien retrouvé ce dessin vague, cette grâce affectée, cette mollesse de pinceau, ce ton rose et égal partout…, si justement critiqué dans le tableau des amours de Vénus et d’Adonis de M. Prud’hon. Mais sa manière est trop facile à copier pour pouvoir tirer de cette ressemblance aucune preuve à l’appui de mon opinion. »

Un autre critique, toujours à propos de cette Naïade entourés de petits amours tout roses et membrés, Boutard reproche à celle-ci d’avoir trop bien assimilé les règles de l’École prud’honienne. Ce faisant, il lui adresse un beau compliment :

« L’idée est gracieuse ; mais quelles formes ! quels mouvements ! pour une Naïade, pour des Amours ! et le dessin composé d’angles et de facettes au lieu des méplats, et la couleur du gazon sur lequel ces amours sont culbutés comme des quilles, et le rosé des chairs ! L’aimable auteur, je le sais, est de ceux qui ont un droit sacré à nos égards, à nos hommages ; aussi n’est ce pas de lui que je parle : il s’agit de l’école dont les principes ont égaré son talent, c’est à cette école seule, ce n’est pas à Mademoiselle Mayer que mes critiques s’adressent[30]. »

Le RĂŞve du bonheur

Au Salon de 1819, Constance Mayer présente Le Rêve du bonheur, une de ses œuvres les plus remarquables, qu'acquiert le roi Louis XVIII. Cette composition résume ses aspirations immenses au bonheur qui, croit-elle, veut la fuir. Elle vit dans l’inquiétude du lendemain, habitée par l’anxiété au point de devenir incapable d'apprécier le moment présent. Sa liaison avec Prud'hon qui lui est plus précieuse que tout lui semble aussi fragile qu'une barque dérivant sur le grand fleuve de la vie, sujet du tableau, ainsi résumé dans le livret du Salon « deux jeunes époux dans une barque avec leur enfant sont conduits sur le fleuve de la Vie par l’Amour et la Fortune ». Cette œuvre révèle, par ses qualités d'exécution, le moelleux de la forme, les tons argentés frais et laiteux, le talent de Constance Mayer qui, dégagé de l'influence de son compagnon, explore des zones poétiques voire fantastiques qui annoncent la peinture symboliste.

Minée par la dépression, Constance Mayer continue à faire bonne figure auprès des siens et de ses élèves, mais elle peine à masquer ses angoisses. Elle redoute qu'un déménagement prévisible de Prud'hon de la Sorbonne — où leurs appartements communiquent par un escalier — ne l'éloigne définitivement d'elle. Son amant n'étant ni veuf ni divorcé, la légitimation de leur liaison reste impossible. En outre, les enfants du peintre se comportent de plus en plus mal envers Constance, Émilie Prud'hon en particulier qui attend qu'on la dote richement. Constance redoute alors de se trouver en difficulté après avoir consacré toutes ses économies à la carrière de Prud'hon et à l'entretien de la famille de celui-ci, le capital légué par son père est largement entamé et les soucis s'accumulent, augmentant ses tourments intérieurs.

Tombe de Constance Mayer et Pierre-Paul Prud'hon, Paris, cimetière du Père-Lachaise (division 29)

Le , Constance Mayer, épuisée par les nuits sans sommeil et par l'angoisse, se tranche la gorge avec le rasoir de son amant dans sa chambre au « musée des Artistes », à la Sorbonne. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (29e division)[31].

Ce drame émeut beaucoup à l’époque et quelques années après la mort de Prud’hon, Eugène Devéria propose une version de la scène du suicide, publiée en 1831 dans la revue l’Artiste (Lemercier imprimeur, 1831). Cette œuvre a été analysée par Suzanne Hood qui en tire certaines conclusions étranges sur le caractère de Constance Mayer[32].

Encore aujourd’hui, Constance Mayer passe moins pour le peintre qu’elle est en réalité que pour la première héroïne romantique du XIXe siècle. Or, pour reprendre l’expression de Simone de Beauvoir, cette femme a bien été flouée. Pour des raisons tenant à la spéculation sur les œuvres de Prud’hon, mais aussi par les effets ravageurs d’une historiographie à dominante masculine — et misogyne eu égard aux critères et mentalités d’aujourd’hui —, elle a été maintenue à un statut d’« élève » du maître, masquant abusivement l’originalité de son œuvre et son propre génie créateur. Brillante collaboratrice de Pierre-Paul Prud’hon certes, elle est surtout peintre à part entière, même si son œuvre a été longtemps dévaluée pour de mauvaises raisons, comme celles de nombreuses créatrices que l'on a tardé à découvrir.

Catalogue des tableaux présentés dans les Salons

  • Exposition, rue de ClĂ©ry du , jour de la FĂŞte-Dieu, jusqu’au (1791) […] Mlle Mayer
  • Salon de 1796 (…) La citoyenne Mayer Ă©lève de SuvĂ©e, demeure chez son père rue MĂ©lĂ©e, n° 65
    • no 319. Portrait de la citoyenne Mayer prĂ©sentant une esquisse du portrait de sa mère (collection Mangon-Laforest, collection parisienne)
    • no 320. Un (ou une ?) jeune Ă©lève portant un carton sous le bras
    • no 321. Un enfant
    • no 322. Miniatures sous le mĂŞme numĂ©ro dont le père de l’artiste, mĂ©daillon et dessus de boĂ®te
  • Salon de 1798 (…) Mlle Mayer... rue MĂ©lĂ©e n° 65
    • no 294. Portrait d’un enfant
    • no 295. Portrait d’un enfant tenant un pigeon (peut-ĂŞtre L’oiseau mort, peint sur carton 20 Ă— 18,5 cm, Paris, Drouot, 29 janvier 1942)
    • no 296. Portrait du père de l’auteur. Il s’agit probablement du tableau vendu sous le nom de Greuze dans la vente Prud’hon.
  • Salon de 1799 (…) Mlle Mayer... rue de la Loi n° 104
    • no 220. Une petite fille en prière
    • no 221. Une jeune personne surprise par un coup de vent
    • no 222. Portrait d’enfant
    • no 223. Une petite fille tenant une colombe, miniature peinte Ă  l’huile
  • Salon de 1800 (…) Mlle Mayer (Ĺ’uvres greuziennes)
    • no 261. Un portrait en pied d’un homme Ă  son bureau, dessin Ă  la manière noire
    • no 262. Une jeune femme assise sur un banc, sur fond de paysage, dessin Ă  la pierre noire
    • no 263. Un jeune homme reprĂ©sentĂ© en chasseur, mine de plomb et fusain rehaussĂ© de blanc, dessin Ă  la pierre noire (dimensions : 45,1 Ă— 43,9 cm), signĂ© et datĂ© Ă  gauche « Constance Mayer 1800 ». Salon de 1800, no 263. Actuelle collection Aron
  • Salon de 1801 (…) Mlle Mayer, Ă©lève des citoyens SuvĂ©e et Greuze, rue de la Loi vis-Ă -vis du passage Duchesne
    • no 237. Portrait en pied d’un homme appuyĂ© Ă  son bureau. Ce grand tableau (278 Ă— 217 cm) peut ĂŞtre confondu avec le suivant.
    • no 238. Portrait en pied d’un père et de sa fille. Il lui indique le buste de RaphaĂ«l en l’invitant Ă  prendre pour modèle ce peintre cĂ©lèbre. Huile sur toile, inventaire Mayer
    • no 239. Portrait en pied dessinĂ© au pastel d’un homme d’affaires amateur de musique (70 Ă— 50 cm)
    • no 240. Portrait d’une femme assise dans son appartement, dessin au crayon noir, (60 Ă— 58 cm)
  • Salon de 1802 (…) Mlle Mayer, rue de la Jussienne n° 20
    • no … Une mère et ses enfants au tombeau de leur père et lui rendant hommage. M. de Goncourt hasarde que Prud’hon y a participĂ© et il donne une date fausse : 1804. Or cette Ĺ“uvre de 1802, comprise dans l’inventaire après dĂ©cès de Constance Mayer, lui appartenait entièrement.
Le Mépris des Richesses ou L’innocence entre l’amour et la fortune ou l’Innocence préfère l’Amour à la Richesse, 1804
  • Salon de 1804 (…) Mlle Mayer, rue de la Jussienne, n° 20
    • no 319. Le MĂ©pris des Richesses ou L’innocence entre l’amour et la fortune ou l’Innocence prĂ©fère l’Amour Ă  la Richesse Toile de grande dimension (243 Ă— 194 cm) signĂ©e et datĂ©e en bas Ă  gauche « Constance Mayer pinxit 1804 », achetĂ©e par le prince Youssoupov en 1810 et dĂ©sormais au MusĂ©e de Saint-PĂ©tersbourg. L’esquisse du MĂ©pris des richesses, La tĂŞte de l’Amour, et autres Ă©tudes ont Ă©tĂ© attribuĂ©es Ă  Prud’hon. Également une tĂŞte d’étude de La Richesse, rĂ©alisĂ©e au pastel (55 Ă— 40 cm), qui est une Ă©tude prĂ©paratoire pour le tableau, exposĂ©e au salon de 1804. Collection Bruzard. Cette composition fut gravĂ©e par Roger, qui en pendant grava L’Amour sĂ©duit l’Innocence, le Plaisir l’entraĂ®ne, le Repentir suit de 1810.
Constance Mayer, Vénus et l’amour endormis caressés et réveillés par les Zéphirs, ou le sommeil de Vénus, 1806, Londres, Wallace Collection.
  • Salon de 1806 (…) Mlle Mayer Constance, Ă©lève de M. Prud’hon, rue de la Verrerie, no 24
    • no 375. VĂ©nus et l’amour endormis caressĂ©s et rĂ©veillĂ©s par les ZĂ©phirs, ou le sommeil de VĂ©nus. Cette huile sur toile a Ă©tĂ© peinte en 1805 et valut une mĂ©daille d’encouragement Ă  l’auteur, c’est-Ă -dire Constance Mayer et non Prud’hon. Elle fut acquise par la Couronne en 1808. Vendue en 1886 sous le titre PsychĂ© enlevĂ©e par les ZĂ©phyrs. Vente Laurent Richard ; Londres, Wallace Collection.
    • no 376. Portrait en pied de Madame B… mettant ses boucles d’oreille. Ce tableau reprĂ©sentant peut-ĂŞtre Madame de Beaulieu, une amie de l’artiste. Ce tableau de dimension moyenne (42 Ă— 33,5 cm) est jugĂ© d’une « facture un peu sèche » par Sylvain Lavaissière, « comme le sont les Ĺ“uvres de l’ancienne Ă©lève de SuvĂ©e, antĂ©rieures Ă  sa rencontre avec Prud'hon ». (Cela vaut-il alors pour le prĂ©cĂ©dent tableau auquel Prud'hon aurait mis la main ?). Ce tableau a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© comme un autoportrait dans la vente de la collection de Madame C. Lelong en 1903. Un dessin dans la collection Herropt, un pastel au MusĂ©e du Louvre rĂ©pètent le sujet du tableau appartenant Ă  AndrĂ© Lazard. Un autre dessin de la collection LĂ©on FertĂ© se rapporte au mĂŞme motif et Constance Mayer tournant le dos Ă  un grand rideau a la tĂŞte penchĂ©e dirigĂ©e vers la psychĂ© et ajuste de ses deux mains Ă  l’oreille gauche une boucle d’oreille. Ĺ’uvre en rapport : Constance Mayer, Étude pour le tableau de Madame B… mettant ses boucles d’oreille, pastel (42 Ă— 33,5 cm), attribuĂ© Ă  Prud’hon. Très greuzien (voir le portrait de Madame Baptiste, par Greuze). Analogie avec la toilette lithographiĂ©e par Lemercier.
    • no 377. Portrait de Mme de V… (Voairt ?)
Le Flambeau de Vénus, 1808, musée Napoléon d'Arenenberg (Suisse)
  • Salon de 1808 (…) Mlle Mayer rue Sainte-Hyacinthe n° 25
    • no 417 ou 147. Le Flambeau de VĂ©nus. Cette dĂ©esse Ă  son rĂ©veil invite toute sa cour Ă  venir puiser des flammes Ă  son flambeau. Cette huile sur toile (148 Ă— 99,5 cm), signĂ©e « C. Mayer, 1808 » est ainsi dĂ©crite : « Cette dĂ©esse (VĂ©nus) Ă  son rĂ©veil invite toute sa cour Ă  venir puiser des flammes Ă  son flambeau : les amours accourent en foule autour d’elle ; leurs expressions et leurs attitudes annoncent les diffĂ©rents caractères de la passion qu’ils inspirent ». L’œuvre a Ă©tĂ© analysĂ©e par MM. Charles Blanc et Charles ClĂ©ment. Les titres d’origine ont Ă©tĂ© changĂ©s contre la volontĂ© de leur auteur (PsychĂ© au lieu de VĂ©nus, etc.). Acquis par JosĂ©phine en 1808, collections de la reine Hortense. Salenstein (Suisse) MusĂ©e NapolĂ©on d’Arenenberg. Il existe une lettre de Prud’hon dans laquelle il affirme que ce tableau est de Mayer et qu’elle seule y travailla.
  • Salon de 1810 (…) Mlle Mayer, Ă  la Sorbonne
    • no 554. La Mère heureuse (194,5 Ă— 147 cm, huile sur toile). Deux Ă©tudes par Constance Mayer sont signalĂ©es en 1879 par Gueullette, l’une chez Arsène Houssaye, l’autre chez un marchand de la rue Saint-Lazare (p. 529). Vente Coutant Hauguet, 1889. Des dessins prĂ©paratoires se trouvent au Louvre, des esquisses attribuĂ©es Ă  Prud'hon au musĂ©e Jacquemart-AndrĂ© et dans la Collection Wallace Ă  Londres[33]. LavallĂ© cite une esquisse de son tableau connu sous le nom de La mère heureuse (Dictionnaire des ventes d’art). GravĂ© par F. GĂ©rard.
    • no 555. La Mère infortunĂ©e (193 Ă— 144,5 cm, huile sur toile). D'après des dessins et une esquisse de Prud'hon[34]. GravĂ© par F. GĂ©rard en 1810. Un exemplaire de la lithographie se trouve Ă  l’École des Beaux-arts.
    • no … L’amour sĂ©duit l’innocence, le plaisir l’entraĂ®ne, le repentir suit (97,5 Ă— 81,5 cm). Une note du graveur Roger, en 1840 (annexĂ©e au revers du dessin du Fogg) indique que Constance Mayer a largement participĂ© Ă  ce tableau : Â« le tableau sur toile, fini par Prud’hon, fut commencĂ© par Mlle Mayer » (note originale du graveur Roger citĂ©e par Gueullette p. 531). Ancienne collection de la duchesse de Bisaccia. Tableau inventoriĂ© le 4 avril 1823, fol. 13 r°v°, puis vente Prud’hon du 13-14 mai 1823. Acquis par Paillet. Puis vente Odiot le 20 fĂ©vrier 1847. Voir les ventes Paillet de septembre 1821 et 1823. Sylvain Laveissière suppose que Constance aurait calquĂ© la gravure en vue d’un tableau plus petit qu’elle aurait vendu Ă  Saint, le miniaturiste.
  • Salon de 1812 (…) « Mlle Mayer, Ă  la Sorbonne »
    • no 631. Une jeune NaĂŻade voulant Ă©loigner d’elle une troupe d’Amours qui cherchent Ă  la troubler dans sa retraite (181 Ă— 141 cm). Inventaire Mayer–Mangon-Laforest (Une jeune NaĂŻade lutinĂ©e par des amours). Localisation actuelle : Cluny, MusĂ©e d’art et d’archĂ©ologie.
Constance Mayer, Portrait de madame Élise Voïart, 1811, musée des Beaux-Arts de Nancy.
  • Salon de 1814 (…) Mlle Mayer, Ă  la Sorbonne
    • no 681. L’heureuse mère (2e prĂ©sentation, après le Salon de 1810). Le tableau est achetĂ© en 1815 par l'État français; il est dĂ©sormais au Louvre.
    • no 682. La mère infortunĂ©e (2e prĂ©sentation, après le Salon de 1810). Comme le prĂ©cĂ©dent, le tableau est achetĂ© en 1815 par l'État français; il est dĂ©sormais au Louvre.
    • no 683. Portrait de madame Élise VoĂŻart (114 Ă— 92 cm). Ce portrait rĂ©alisĂ© en 1811, prĂ©cĂ©dĂ© d'une belle version au pastel, de petite dimension (58 Ă— 48 cm), a Ă©tĂ© lĂ©guĂ© par les descendants du modèle au MusĂ©e de Nancy. L’œuvre a depuis Ă©tĂ© gravĂ©e par Marie EdmĂ©e et par Louis Benoit (1869). L’état de conservation moyen de cette peinture tient au bitume dont Constance Mayer faisait un ample usage, Ă  l’exemple de Prud’hon. De plus, les pommades particulières qu’elle employait ont parfois accĂ©lĂ©rĂ© la dĂ©gradation des toiles, rendant leur restauration presqu'impossible.
    • no 684. Portrait d’Émilie Prud’hon en Ă©lève de la maison royale de Saint-Denis. Chez Madame Quoyeser nĂ©e É. Prud’hon, morte Ă  Amiens Ă  94 ans. Vente X…, le 1er juin 1928. Dessin pour un portrait en buste de Mademoiselle Émilie Prud’hon, 35 Ă— 27 cm, vente Boisfremont no 63, 9 avril 1870
Constance Mayer, Portrait d'Amable Tastu, 1817, Metz, musée de la Cour d'Or.
  • Salon de 1817 (…) Mlle Mayer, Ă  la Sorbonne
    • no 565. Madame Dufresne, femme du restaurateur de tableaux. L’étude prĂ©alable pour la tĂŞte, au pastel, a Ă©tĂ© donnĂ©e Ă  Prud’hon ce qui n’est en rien justifiĂ© – ni par le style de cette Ĺ“uvre ni par les documents â€“, si ce n’est qu’il a Ă©tĂ© mis dans le commerce sous le nom de Prud’hon et que cette attribution a Ă©tĂ© entĂ©rinĂ©e. L’étude pour la tĂŞte de Madame Dufresne est Ă©galement donnĂ© Ă  Prud’hon par S. Laveissière (no 202) alors que, Ă  l’évidence cette Ĺ“uvre de facture greuzienne est incontestablement de la main de Constance Mayer qui signe le tableau correspondant. Il en est de mĂŞme pour l’étude de visage du portrait de Madame B… accrochant ses boucles d’oreille, attribuĂ© par le Louvre Ă  Prud’hon mais qui est tout Ă  fait dans la manière de Constance Mayer qui signe la version Ă  l’huile de ce portrait. On note d’ailleurs Ă  ce sujet une contradiction de Sylvain Laveissière qui Ă©crit de ce tableau (salon 1806) qu’il est de « facture sèche comme le sont les Ĺ“uvres de l’ancienne Ă©lève de SuvĂ©e antĂ©rieures Ă  sa rencontre avec Prud’hon » (p. 182). On ne peut dans ce cas soutenir que Prud’hon a mis la main au Sommeil de VĂ©nus prĂ©sentĂ© la mĂŞme annĂ©e.
    • no 566. Portrait de Mme Amable Tastu. Il existe une version au pastel (ancienne collection de Madame Vavin, descendante du modèle) Ă  Metz au musĂ©e de la Cour d'Or.
  • Salon de 1819 (…) Mlle Mayer, Ă  la Sorbonne
    • no 809. Le RĂŞve du bonheur : deux jeunes Ă©poux dans une barque avec leur enfant sont conduits sur le fleuve de la Vie par l’Amour et la Fortune[35] - [36]. Huile sur toile (132 Ă— 184 cm), signĂ©e « Constance Mayer », datĂ©e de 1819. Acquis par Louis XVIII en 1819. Gravure in GBA, 2e pĂ©riode, t. XX, p. 342. Tableau au Louvre et au palais de Compiègne. Esquisse au MusĂ©e de Lille par Prud’hon. Dessin de la femme endormie attribuĂ© Ă  Prud’hon Ă  l’École des Beaux-arts
Constance Mayer, Portrait de Sophie Fanny Lordon, 1820, localisation inconnue.
  • Salon de 1822 (…) Mlle Mayer
    • no 917. Portrait de Élisa Coudray, future Madame Brouardel âgĂ©e de 8 ans, dit d’une jeune fille jouant avec un chat. Vente, 27 mars 1996 (46 Ă— 44 cm)
    • no 918. Portrait de Mme B…
    • no 919. Portrait de Mlle Laure, devenue en 1823 Madame Milne-Edwards
    • no 920. Portrait de Mlle Sophie Lordon (1820). Collection de Madame Ducroquet, sa fille, puis collection de Madame Levasseur. GravĂ© GBA, 2e pĂ©riode, t. XIX, p. 478. GravĂ© par Auguste Mongin.
  • Ĺ’uvres non prĂ©sentĂ©es aux Salons, classĂ©es par ordre alphabĂ©tique
    • L’Amour choisissant des petits cĹ“urs, huile sur toile (40 Ă— 30 cm). Vente Sotheby's Ă  Amsterdam le 3 dĂ©cembre 1989, donnĂ©e au « Cercle de Constance Mayer ».
    • L’Amour sĂ©duit l’Innocence, le Plaisir l’entraĂ®ne, le Repentir suit, esquisse Ă  l’huile datĂ©e de 1810, traditionnellement donnĂ©e Ă  Prud’hon. Les Ă©tudes prĂ©paratoires de La tĂŞte de l’Amour, et de La tĂŞte de la Richesse, au pastel (55 Ă— 40 cm), provenant de la collection Bruzard, ont Ă©tĂ© attribuĂ©es Ă  Prud’hon. Voir Salon 1804. L'Ĺ“uvre a Ă©tĂ© gravĂ©e par Roger qui prĂ©tend Ă  tort que le tableau a figurĂ© au Salon de 1810 et il l’attribue (Ă  tort) Ă  Prud’hon en prĂ©tendant que « le tableau sur toile fut peint par Prud’hon et seulement « commencĂ© » (sic) par Mlle Mayer ». Prompts Ă  diminuer le talent de Constance Mayer, les Goncourt ont aussitĂ´t retirĂ© ce tableau de Constance de leur catalogue.
    • L’Amour sĂ©duit l’Innocence, huile sur toile (46,5 Ă— 36 cm), rĂ©plique du prĂ©cĂ©dent, Ĺ“uvre issue de l’ancienne collection TrĂ©goin et acquise en 1906 par le musĂ©e des Beaux-Arts de Rennes.
    • Ange et amours, huile sur panneau de 20 Ă— 17 passĂ©e Ă  la vente Tajan le .
    • Ange, Ă©tude Ă  la craie blanche sur papier de 29 Ă— 22 cm passĂ©e Ă  la vente du (ein fliegender nackter Engel).
    • L’Ange Gabriel de l’annonciation, crayon noir et blanc sur papier bleu, 27 Ă— 18 cm (ou 24,2 Ă— 17,7 cm), vers 1810, conservĂ© au musĂ©e des Beaux-arts de Dijon (ou au musĂ©e Magnin).
    • L’Annonciation Ă  Zacharie, huile sur panneau de 38 Ă— 26,5 cm.
    • L’Archange Gabriel de l’Annonciation, huile sur toile, de 1810, Moscou, musĂ©e Pouchkine.
    • TĂŞte de l’archange Gabriel toile de 53 Ă— 45 cm portant au revers Â« Mlle Mayer, annĂ©e 1810 », pendant de la vierge de l’Annonciation de Prud’hon, conservĂ©e au musĂ©e des Beaux-arts de Moscou.
    • La Barque, Ĺ“uvre non identifiĂ©e passĂ©e Ă  la vente Rouart, les 9 et .
    • L’ÉlĂ©gante, huile sur toile de 130 Ă— 100 cm, non localisĂ©e.
    • L’Enfant malade, « par Constance Mayer, Ă©lève de Greuze » selon une inscription sur parchemin logĂ© dans le cadre, non localisĂ©.
    • L’Enlèvement de PsychĂ©, rĂ©plique du tableau de Prud’hon par Constance Mayer. La version originale de Prud’hon appartenait Ă  la fin du XIXe siècle Ă  la comtesse de Sommariva (issu de la vente Laurent-Richard en ). GravĂ© Ă  l’eau-forte par Lemaire (Gueullette, p.|531).
    • L’Épave…
    • Étude de nu, crayon (30 Ă— 20 cm), vente du .
    • La Famille malheureuse, ou L’Ouvrier mourant, huile sur toile (115 Ă— 85 cm), figurant dans la succession de Constance Mayer, puis dans la collection de Madame Mangon-Laforest, sĹ“ur de l'artiste, puis dans la collection Jacobi. Ce tableau a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© Ă  l’Exposition des arts au dĂ©but du siècle (Catalogue, Paris, 1891, p. 65, no 491). Cette Ĺ“uvre est ensuite passĂ©e Ă  la vente Gentili di Guiseppe le 23- (no 64) oĂą il fut bien entendu annoncĂ© comme Ă©tant une Ĺ“uvre de Prud’hon, puis Ă  nouveau en vente Ă  Paris Drouot sous le titre Une famille dans la dĂ©solation, le . RepassĂ© en vente sous le nom de Constance Mayer le chez Tajan. Dans son catalogue sur le peintre Prud’hon (Prud’hon ou le RĂŞve du bonheur, Paris, RMN, 1997), Sylvain Laveissière rappelle que Prud’hon, apprenant la publication d’une lithographie qui lui attribuait Une famille dans la dĂ©solation, Ă©crivit le Ă  François Grille, directeur du journal L’Album, qu’il destinait le prix de ce tableau Ă  Ă©lever un monument funĂ©raire sur la tombe de Constance Mayer : « Le sujet qui se prĂ©sente, affirme-t-il, est de l’invention de Mlle Mayer, mon amie ; il avait Ă©tĂ© commencĂ© par elle et je l’ai terminĂ© par suite de sa mort funeste et trop imprĂ©vue. C’est une fleur Ă  jeter sur sa tombe et Ă  joindre Ă  celles qui composent la couronne de gloire que son pinceau gracieux et distinguĂ© lui a mĂ©ritĂ© ».
    • Famille partant en exil, dessin Ă  la craie passĂ© en vente Ă  Chelsea, en Grande-Bretagne, le .
    • Une femme et une jeune fille versant des larmes sur une urne funĂ©raire, huile sur toile citĂ©e dans l’inventaire de la succession Constance Mayer, prisĂ© pour la somme de 40 francs.
    • Le Flambeau de VĂ©nus, esquisse peinte Ă  l’huile sur bois de 30 Ă— 21 cm, Ă©tude prĂ©paratoire au tableau de Constance Mayer prĂ©sentĂ© au salon de 1808. Cette esquisse est passĂ©e comme une Ĺ“uvre de Prud’hon chez le marquis de Maison puis revenue au duc d’Aumale. Chantilly, musĂ©e CondĂ©.
    • L’heureuse famille, 97 Ă— 72 cm, passĂ©e Ă  la vente Beaussant Lelièvre le .
    • Jeune femme au ruban bleu, attribuĂ©e, huile sur panneau de 49 Ă— 36 cm, vente Paris Drouot (Tajan) le .
    • Jeune femme, attribuĂ©e, 38 Ă— 31 cm, passĂ©e en vente Ă  Goteborg en Suède le .
    • Jeune fille nue près d’un ruisseau, 28,5 Ă— 20,5 cm, prĂ©sentĂ©e Ă  l’Exposition des femmes peintres du XVIIIe siècle en n 192… ?
    • La jeune fille peintre, esquisse Ă  l’huile sur panneau, vendue Ă  Paris le , Ă©tait peut ĂŞtre une prĂ©paration de l’autoportrait de 1796.
    • Jeune fille au chapeau de paille, dessin Ă  la sanguine passĂ© en vente Ă  Paris le .
    • Le MĂ©pris des richesses ou l’Innocence prĂ©fère l’amour Ă  la Richesse, dessin, Chantilly, musĂ©e CondĂ©.
    • La Mère abandonnĂ©e ou la mère infortunĂ©e, cette esquisse datable de 1811 est en rapport avec le tableau correspondant exposĂ© deux fois et acquis par l’État avec son pendant. Voir Le Moniteur universel, 1811, p. 26. Vendu chez Christie Londres le .
    • La mère heureuse, 1810. Huile sur toile, cm. 35 x 30. Museo Mario Praz (ou Casa Museo Mario Praz) Rome (accès difficile).
    • La Mère heureuse, esquisse, pendant de la prĂ©cĂ©dente, passĂ©e Ă  la vente Laville en 1818. Paris, musĂ©e Jacquemart-AndrĂ©.
    • La Mère heureuse, dessin, vente hĂ´tel Drouot du (passĂ© au carreau 6 Ă— 8).
    • La Mort de Virginie, attribuĂ© Ă  Prud’hon dans le Catalogue des arts au dĂ©but du siècle, 1891, p. 65 (no 490) : peut-ĂŞtre Ă  rapprocher du Naufrage de Virginie, attribuĂ© Ă  Prud’hon (musĂ©e du Louvre). Voir aussi plus bas Scène de naufrage.
    • NaĂŻade, huile sur toile, esquisse, 46,5 Ă— 38 cm, vente du .
    • NaĂŻade lutinĂ©e par les Amours, aussi attribuĂ©e Ă  Prud'hon, esquisse Ă  l’huile, 27 Ă— 22 cm, Ă©tude prĂ©paratoire au tableau de Constance Mayer exposĂ© en 1812. Ancienne collection de Boisfremont en 1870. Acquis en 1903 (par le Louvre ?)
    • Nature morte with two steins on a draped table, huile sur toile, 68,5 Ă— 56 cm, cette Ĺ“uvre est passĂ©e en vente le chez Sotheby New York.
    • Nymphe et Amours, cette Ĺ“uvre est passĂ©e Ă  la vente Paul Gravier les 3 et , puis Ă  la vente du baron E. Leonino le .
    • L’Oiseau mort, huile sur carton, 20 Ă— 18,5 cm, passĂ© en vente Ă  Paris Drouot, le .
    • Ă” les jolis petits chiens, dessin collection de M. Bellanger — qui cĂ©da le portrait dessinĂ© de Constance Mayer au Louvre — et citĂ© par Gueullette p. 531.
    • Phrosine et MĂ©lidor, huile sur toile, 28,5 Ă— 20,5 cm, rĂ©plique de la composition cĂ©lèbre de Pierre-Paul Prud’hon. Exposition des femmes peintres du XVIIIe siècle en 1926, collection Maurice Magnin. Dijon, musĂ©e Magnin, catal. Magnin b 465. Version par Prud’hon Ă  Bordeaux.
    • Portrait de femme assise, pierre noire, 47 Ă— 37 cm, vente du .
    • Portrait d’Ange Lucie Scholastique Anceaume, huile sur toile, 1820, 74 Ă— 60 cm, ventes du puis vente Piasa, le .
    • Portrait de femme, pastel, 42 Ă— 24 cm, acquis autrefois par le musĂ©e du Louvre Ă  la vente Bruzard comme portrait de Constance mayer « les cheveux retombant sur le front, la tĂŞte penchĂ©e de trois quarts tournĂ©e Ă  droite » (Pilon le rapproche du dessin aux crayons noir et blanc avec rehauts de pastel de la collection Gabriel Hanotaux, d’attribution incertaine selon Guiffrey). Ce pastel passe aujourd’hui pour ĂŞtre une Ă©tude prĂ©paratoire Ă  la Dame aux boucles d’oreille, Mme de B., Paris, musĂ©e du Louvre. Ce pastel, attribuĂ© Ă  Prud’hon, est longtemps passĂ© pour le portrait de Constance Mayer, de 42 Ă— 34 cm, reproduit dans le Dictionnaire des pastellistes de Paul Ratouis de Limay. Il provient de l’ancienne collection Bruzard acquis par le Louvre le 23-. « Mlle Mayer les cheveux retombants sur le front, la tĂŞte de trois quarts, tournĂ©e Ă  droite ». En fait, il s’agit selon toute vraisemblance d’une Ă©tude pour le portrait, par Constance Mayer, de Mme B… mettant ses boucles d’oreille, tableau du salon de 1806 qui, comme d’autres Ă©tudes prĂ©paratoires au pastel, est de la main de Constance Mayer elle-mĂŞme. Voir plus bas, Salon de 1806.
    • Portrait de femme assise, datĂ© 1800 au revers, 47 Ă— 37 cm, pierre noire rehaussĂ© de gouache blanche, vente du Ă  Paris (Drouot)
      Constance Mayer, Portrait de Mlle Clothilde Augustine Mafleurai, localisation inconnue.
    • Portrait de Clotide-Augustine Mafleurai (1776-1826) de l'OpĂ©ra, vers 1800, huile sur toile, vente Eugène Kremer, Ă  Paris le , puis vente Christie's Ă  Londres du .
    • Portrait de Mlle Sophie Lordon, gravĂ© par Antoine Mongin, 11 Ă— 9 cm, Gray, musĂ©e Baron-Martin.
    • Portrait de J. Elleviou jouant de la guitare, vente Ă  Londres, le .
    • Portrait de M. Mayer, 1798 ?, appartint Ă  M. Moreau-Chaslon, exposĂ© Ă  l’Exposition historique de la RĂ©volution française (Louvre, 1889, p. 208, no 1709), citĂ© par E. Pilon.
    • Portrait de jeune femme, vente Madame Rainneville les 15 et .
    • Portrait de jeune femme, huile sur toile, 56 Ă— 46 cm, porte une Ă©tiquette au dos selon laquelle une Ă©tude du portrait a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par Prud’hon en 1807. Collection Victor Loutrel, entre par donation au musĂ©e des Beaux-Arts de Rouen en 1891[37].
    • Portrait de femme, attribuĂ©, 32 Ă— 24 cm, vente Cornette de Saint-Cyr Ă  Paris le .
    • Portrait (TĂŞte) de femme, attribuĂ©, huile sur toile, 32,5 Ă— 30 cm, acquise en 1919 par le musĂ©e Grobet-Labadie de Marseille.
    • Rameau et Lully en admiration devant Gluck, 17 Ă— 12 cm, plume et encre de Chine, vente Chapin-Lombrail Ă  Enghien le .
    • Le RĂŞve du bonheur, vers 1819, huile sur toile, palais des Beaux-Arts de Lille.
    • RĂŞverie, passĂ© en vente le .
    • Scène de naufrage : un enfant Ă©tendu sur le corps de sa mère rejetĂ© par les flots, 19 Ă— 16 cm, esquisse (?) provenant de la collection Maurice Magnin d’après la Virginie de Bernardin de Saint-Pierre. Cet auteur habitait Ă  la Sorbonne et connaissait Constance Mayer. Sa fille fut envoyĂ©e Ă  Ecouen avec Mademoiselle Prud’hon.
    • TĂŞte de jeune fille, signalĂ© Ă  une vente de 1890.
    • TĂŞte de jeune femme, pierre noire, passĂ© Ă  la vente du .
    • Le Tombeau de Laure dans le parc d’Ermenonville, 19 Ă— 14 cm, encre de Chine et gouache blanche, vente Champin-Lombrail Ă  Enghien le .
    • VĂ©nus et Adonis, huile sur panneau, 49 Ă— 36 cm, vente Fisher Ă  Lucerne le .
    • VĂ©nus et l’Amour endormis caressĂ©s et rĂ©veillĂ©s par les ZĂ©phyrs, 21,1 Ă— 32,5 cm, huile sur bois, esquisse prĂ©paratoire du tableau de Constance Mayer prĂ©sentĂ© au Salon de 1806 et conservĂ© Ă  Londres Ă  la Wallace Collection. Vente GĂ©rard (1842), puis Bertrand (1853), puis marquis de Maisons (1863) puis duc d’Aumale 1886. MusĂ©e condĂ© Ă  Chantilly.
    • Vieille femme in lace cap, 74 Ă— 60 cm, vente du en Allemagne.
    • Villageoise, lavis Ă  l'encre de Chine, vente de Mademoiselle J. le .

Iconographie

  • Portrait par Greuze. Cette Ĺ“uvre connue sous le titre de La jeune fille aux colombes, est passĂ©e Ă  la vente Prousteau de Montlouis le et fut vendue au prix de 39 francs. Elle est peut-ĂŞtre en rapport avec un pastel (39 Ă— 27 cm) reprĂ©sentant Mlle Mayer Ă  l’âge de dix ans qui fut vendu en , sous le no 142 du catalogue de la collection du comte de La BĂ©raudière, et qui n’est pas localisĂ©.
  • Portrait de Mlle Mayer, vers 1789, huile sur toile, Snyte Collection.
  • Autoportrait, 1796, huile sur toile du Salon de l'An IV, prĂ©sentĂ©e sous le titre La Citoyenne Mayer dĂ©couvrant l'esquisse du portrait de sa mère. Dans son encadrement d’origine en bois dorĂ©, cet autoportrait de Constance Mayer a conservĂ© plusieurs Ă©tiquettes dont deux numĂ©ros d’inventaire qu'il n’a pas Ă©tĂ© possible de faire correspondre Ă  des ventes, ce qui laisse penser que l’identification et l’attribution anciennes ont Ă©tĂ© perdues. Il a pourtant conservĂ© deux minuscules Ă©tiquettes anciennes, lisibles Ă  la loupe, intĂ©ressantes en ce qu’elles relient ce portrait Ă  l’entourage de Prud’hon et Ă  la Sorbonne. La première porte Prud’hon, Ă  la Sorbonne, la seconde Portrait d’une jeune artiste. Ă€ la veille de l’inventaire, le , des objets divers laissĂ©s par Constance Mayer, on intĂ©gra son grand autoportrait Ă  la succession. En toute logique, il devait figurer dans la sĂ©rie des quatre tableaux de famille, dont deux encadrĂ©s en bois dorĂ©, que Madame Mangon-Laforest, sĹ“ur de la dĂ©funte, rĂ©cupĂ©ra le . L’inventaire portait en effet : « Les tableaux Ă©tant dans une pièce au second Ă©tage de l’escalier no 5 oĂą se sont rendus le notaire Schneider et le commissaire-priseur, avec l’expertise du sieur Charles Paillet. » L’ensemble, estimĂ© 1 468,50 francs, est revenu par acceptation de la succession (dĂ©claration du ) Ă  la sĹ“ur germaine de la dĂ©funte, Charlotte-AdĂ©laĂŻde-Josèphe Mayer, veuve de Charles-Jacques-François Mangon-Laforest, ancien nĂ©gociant Ă  Nantes, demeurant en son château d’Alleret, arrondissement de Brioude en Haute-Loire, suivant la procuration devant Vigier, notaire Ă  Saint-Didier sur Doulon le . « un autre grands tableau peint sur toile Ă©galement reprĂ©sentant la dĂ©funte et son père, prisĂ© 20 francs. […] quatre autres tableaux Ă©galement peints sur toile dont deux entourĂ©s de cadres de bois dorĂ© dont il ne sera fait aucun inventaire comme Ă©tant tableaux de famille ». L’autoportrait dans son actuel grand cadre en bois dorĂ© d’origine pourrait donc devrait donc ĂŞtre un des deux tableaux de famille figurant dans l’inventaire. Il est par ailleurs difficile de savoir si Madame Mangon-Laforest l’a conservĂ© jusqu’à son dĂ©cès dont nous ignorons la date. Des numĂ©ros d’inventaire laisseraient penser que ces tableaux de la succession de Constance Mayer sont passĂ©s en vente assez tĂ´t, comme ce fut le cas de sa Nymphe arrosant (ou lutinĂ©e par) les Amours, premier d’entre eux, Ă  notre connaissance, Ă  rĂ©apparaĂ®tre en vente publique (vente Odiot en 1846)[38].
  • Autoportrait de Constance Mayer avec son père, 1801, huile sur toile, 226 Ă— 179 cm, exposĂ© au Salon de 1801, il figura dans l’inventaire après dĂ©cès de l’artiste. PassĂ© dans la collection Mangon-Laforest, il est rĂ©apparu dans la collection Seligman, en 1927, puis il a Ă©tĂ© vendu chez Sotheby's Ă  Monte-Carlo le . Il est repassĂ© chez Sotheby's Ă  New York, le , entrant dans les collections du Wadworth Atheneum Museum Ă  Hartford.
  • Autoportrait, miniature, vers 1806. Exposition de la BnF, 1906.
  • Portrait par Jean-Baptiste Mallet, huile sur toile. Ce portrait de 34 Ă— 26 cm figura Ă  la vente des 11- de la collection Moreau-Nelaton. Le catalogue de vente (lot no 118) nous permet d’en savoir un peu plus sur cette Ĺ“uvre inĂ©dite oĂą Constance Mayer est reprĂ©sentĂ©e vue jusqu’aux Ă©paules, de trois quarts Ă  gauche, la tĂŞte lĂ©gèrement penchĂ©e vers l’épaule gauche. Une bouclette de cheveux descend de la joue gauche. La bouche est souriante, les yeux sont bleus. Portrait par Martin Drolling, huile sur toile. Vente Defer-Dumesnil des 10-. Le tableau entrĂ© dans la collection de sir Berkeley-Sheffield passa Ă  nouveau aux enchères le avec cette description : « Portrait of Mademoiselle Mayer in white dress with mauve cloak, seated by a table leaning her head on her left hand, niches 19,5 Ă— 23,5 ». D’après cette description, ce tableau est distinct de deux Ĺ“uvres connues du mĂŞme thème — La jeune artiste —, par Drolling père.
  • Portrait par Prud’hon, dessin Ă  la pierre noire et rehauts de craie[39]. L’iconographie de Constance Mayer, du moins ses portraits d’après nature ont les uns et les autres, une relative cohĂ©rence qui tranche quelque peu avec le cĂ©lèbre dessin du Louvre sur fond sĂ©pia. Or cette dernière Ĺ“uvre est celle d’un amoureux qui idĂ©alise l’objet de son amour. Cette jeune fille au visage faunesque a finalement peu Ă  voir avec la jeune femme potelĂ©e au visage en rondeurs qu’était Constance Mayer. On est d’autre part frappĂ© que Prud’hon ait si peu dessinĂ© ou peint son amie. Ă€ moins que l’on soit passĂ© Ă  cĂ´tĂ© des nombreux et magnifiques dessins de nu qui ne seraient pas tous la fameuse « Marguerite » qui, selon la tradition, Ă©tait le modèle favori du peintre.
  • Portrait en pied, par Le Boulanger de Boisfremont. Le couple Prud’hon-Mayer avait un ami d’ancienne noblesse, autrefois page Ă  Versailles, Charles Boulanger de BoisfrĂ©mont, qui fit une carrière de peintre et de dessinateur. C’est lui qui accueillit Prud’hon chez lui, rue du Rocher, après le dĂ©cès de Constance Mayer. Quelques annĂ©es plus tĂ´t, vers 1817 sans doute, il avait rĂ©alisĂ© un portrait en pied sous le titre Constance Mayer Ă  sa toilette ou Constance Mayer Ă´tant son soulier, dans lequel la jeune femme Ă©tait reprĂ©sentĂ©e dans l’intimitĂ© de sa chambre, en robe dĂ©colletĂ©e, Ă  proximitĂ© d’une psychĂ©. Son visage agrĂ©able et souriant paraĂ®t très proche, par la ressemblance, de ses autoportraits de jeunesse. Cette huile sur toile de 101 Ă— 84 cm fut acquise par M. des Courtils Ă  l’époque de la Restauration, puis passa avec sa première et magnifique version gravĂ©e par Marcou Ă  la vente Rouart, le (no 12), et rĂ©apparut en 1897 dans la collection de Madame Camille Lelong qui la proposa Ă  l’Exposition des portraits de femmes et d’enfants en 1897 (no 166). Le tableau est aujourd’hui dans une collection privĂ©e. D’après les Goncourt, un tableau du mĂŞme sujet, de 33 Ă— 33 cm, avait appartenu Ă  M. Grille puis, en 1830, Ă  M. Guibert, banquier Ă  Caen. Des Ă©tudes en rapport avec cette composition ont, bien entendu, Ă©tĂ© attribuĂ©es Ă  Prud’hon — mĂŞme si Boisfremont, excellent dessinateur, en est l’auteur —, et on en connaĂ®t plusieurs gravures dont celle, dĂ©jĂ  citĂ©e, par Marcou, qui permet l’attribution certaine de l’huile originale Ă  Boisfremont. Par la suite, une lithographie fut rĂ©alisĂ©e par LanglumĂ©, sous le titre Le DĂ©shabillĂ©. Une autre lithographie par Maurin sortit peu après avec une Constance Mayer mĂ©connaissable, coiffĂ©e Ă  la mode de 1835. On connaĂ®t enfin d’autres versions gravĂ©es par Lemercier d’après Maurin, et par Villain. Pierre FĂ©lix Trezel, lui aussi un ami du couple Prud’hon-Mayer a composĂ© sous le titre Prud’hon et Mlle Mayer, ou l’Atelier de Prud’hon, grand tableau « fait d’après nature » (sic), Ă  tout le moins terminĂ© en 1824, prĂ©sentĂ© au Salon de 1824, et qui fut gravĂ© par Delvaux. ConservĂ© dans la collection TrĂ©zel, il fut ensuite vendu le (no 30), et se trouve lui aussi dans une collection particulière. Cette Ĺ“uvre est un hommage rendu Ă  l’amitiĂ©, et dans cette composition, Constance Mayer, bien Ă  son avantage, prĂ©sente un visage rond et plein, des cheveux bouclĂ©s, en analogie avec ce qu’on connaĂ®t d’elle grâce Ă  ses principaux portraits.

Sa naissance longtemps mystérieuse, son teint prétendument hâlé, alors qu'elle avait la peau claire et les yeux bleus, sa liaison prétendument « criminelle » avec Prud’hon, son audace supposée à représenter la nudité : tout semblait se tenir, Constance Mayer ne pouvait exister que par ou à travers Prud’hon, jouant auprès de lui le rôle d’égérie ou de peintre de seconde zone. Son talent propre escamoté a été si complaisamment dévalué — en lui enlevant ses plus belles compositions peintes et dessinées —, qu’il est apparu flou, à l’image de son visage, comme le remarque Suzanne Hood : « as un seul de ses portraits ne ressemble à l’autre ».

Notes et références

  1. Archives nationales ; Minutier central, ET. XXIV, 973.
  2. L’abbé Feller traite leur liaison de « criminelle », dans son Dictionnaire biographique, vol. VII, article « Prud’hon ». Selon d’autres contemporains, ils auraient eu une liaison seulement « platonique » et par conséquent, Prud’hon n’aurait pas eu « à rougir du “péché d’adultère“ ».
  3. Christian Hottin, « Naissance d’une architecture spécifique », dans Christian Hottin (dir.), Universités et grandes écoles à Paris : les palais de la science, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1999 (ISBN 978-2-91324-603-4) (OCLC 1333233251), p. 37-44, 222 p., 29 cm.
  4. Dans une des rares lettres de Prud'hon à Mayer, sans doute la seule ayant survécu à la destruction de leur correspondance, Prud'hon révèle qu'il a pris en compte les remarques de sa compagne et vient de modifier en conséquence le dessin de La Justice et la Vengeance divine poursuivant le crime (1805-1806)
  5. Cité par Alfred Forrest, P.- P. Prud’hon, Paris, Leroux, 1913, p. 134. Tous les dessins des tableaux de Constance Mayer sont, par système, donnés à Prud’hon, depuis le Mépris des Richesses ou l’Amour séduit l’Innocence (1804) jusqu’à Une famille dans la désolation (1821-1822).
  6. Constance Rubini, « Deux artistes en symbiose », Dossier de l’Art, octobre 1997, pp. 44-53.
  7. Jean Jacques Olivier, Les comédiens français dans les cours d'Allemagne au XVIIIe siècle, Paris : Société Française d'Imprimerie et de Librairie, (lire en ligne)
  8. Son frère, Charles-Louis Mayer, était aussi un personnage important portant d’ailleurs le titre de conseiller de la régence du prince de Hohenloë.
  9. Archives départementales de l'Aisne, acte de baptême, registre paroissial de Saint-Martin, 5Mi0201, vue 123/270
  10. Albert Lenoir (1801-1891), auteur de La Statistique monumentale, a racontĂ© Ă  Charles Gueulette : « Nous avions le mĂŞme aĂŻeul (Lenoir) et je la voyais souvent chez mon père (Alexandre) au MusĂ©e des monuments français… » La mère de Constance Ă©tait la fille d’Alexandre Lenoir, marchand bonnetier du roi, et de Françoise-Charlotte Bouton dĂ©cĂ©dĂ©e lorsque le père fit Ă©manciper ses trois filles aĂ®nĂ©es en dĂ©cembre 1774 (AN, DC6…) Quant Ă  Alexandre Lenoir, plus jeune – nĂ© en 1761 â€“, il a fait quelques Ă©tudes sous la direction de l’abbĂ© Lenoir, s’est intĂ©ressĂ© en amateur au théâtre avant de s’essayer Ă  la peinture en intĂ©grant l’atelier de Doyen. En 1791, il Ă©tait conservateur des biens et objets d’art saisis rĂ©volutionnairement et par la suite, il a contribuĂ© Ă  sauver un grand nombre de monuments et d’objets d’art menacĂ©s de destruction. D’AdĂ©laĂŻde Binart, il eut deux fils, Clodomir (peintre d’histoire) et Albert Alexandre (architecte), et une fille, ZĂ©lia. Un petit-fils, Alfred Charles (1850-1920), est l’auteur de l’ensemble appelĂ© Prud’hon et Constance Mayer, autrefois visible dans le Jardin de l’Infante aux Tuileries. Plus problĂ©matique mais vraisemblable, la parentĂ© avec Simon Bernard Lenoir qui avait Ă©pousĂ© Mademoiselle Herveland et qui fut un de ses plus grands pastellistes du XVIIIe siècle sans avoir jamais intĂ©grĂ© l’AcadĂ©mie royale
  11. Celui-ci fut d’ailleurs récompensé, à l’époque de la Restauration, pour le rôle politique utile qu’il joua à la veille de la déclaration de guerre entre la France la Prusse et l’Autriche.
  12. AN, MC XXIV/982, acte du , original d’une rente viagère sur deux têtes constituée le , auquel a été collationné un acte du 2 nivôse an II référant au décès de Marie-Françoise Lenoir le .
  13. On note par ailleurs que Greuze était un peintre apprécié par les Mayer, oncles et cousins, car, à la vente Mayer du , il se trouvait un certain nombre de tableaux de Greuze.
  14. Le tableau est ensuite passé à la vente Forbin de Janson en 1842 (M. de Forbin était en relation de société avec Constance Mayer et Prud'hon), puis à une vente du . Il fut gravé par Henri Legrand sous le titre La réflexion agréable.
  15. Lavis de l’ancienne collection Oulmont
  16. Cette tête d’étude grandeur nature dont une version à la sanguine est conservée au musée Greuze de Tournus avait été gravée par Demeuse.
  17. Il fut déposé avec ses autres esquisses et tableaux, pastels et portefeuilles de dessins, dans l’atelier qu’elle devait dorénavant partager avec Prud’hon.
  18. Il donne d'ailleurs de cette œuvre une date fausse : « 1804 », croyant que c'est cette année-là que Prud'hon et Mayer se sont rencontrés.
  19. On peut d'en convaincre avec leur Journal, ou avec ce qu'ils ont écrit sur Madame de Barry et d'autres femmes de la fin du XVIIIe siècle.
  20. C’est du moins ce qu’a raconté la fille de Pierre-Paul Prud'hon, personnage particulièrement antipathique, qui s’est efforcée de noircir sa mémoire après sa mort.
  21. Laure Regnaud de Saint-Jean d'Angély se flattait d’avoir lancé des peintres aussi considérables que François Gérard, et, plus tard, Théodore Géricault.
  22. On la retrouve dans la collection d’Eudoxe Marcille et de sa fille Madame Henri Jahan qui la prĂŞta pour l’Exposition d’œuvres d’art du XVIIIe siècle, qui s'est tenue en 1906 Ă  la Bibliothèque nationale (no 398). Elle entra ensuite dans la collection de M. ChĂ©vrier puis dans celle de M. Pierpont-Morgan dispersĂ©e par la suite. ExceptĂ© la taille (11,1 Ă— 8,6 cm), une miniature en tout point similaire aux descriptions est entrĂ©e dans la collection de la National Gallery of Victoria de Melbourne en 1936.
  23. Elle reçoit une médaille d’or et 250 francs (lettre de Vivant Denon à Napoléon, le , AN, 02/840).
  24. AN, MC, Et. XX, le . Elle touche jusqu’alors la portion d’une inscription sur le Grand Livre de la dette publique correspondant aux rentes viagères de 4 000 et 4 140 livres constituĂ©es au nom de sa mère dĂ©cĂ©dĂ©e et du sien depuis les et ). La fortune de M. Mayer est partagĂ©e avec sa demi-sĹ“ur, Madame Mangon nĂ©e Mayer.
  25. Ils ont rapporté qu’elle venait de « l’alcôve » de l’amant inconsolable qui ne pouvait plus en supporter la vue, confondant en cela avec le dessin au spencer ou avec la miniature au ruban ponceau réalisée par Constance elle-même. Après avoir transité entre les mains de MM. Laperlier puis Carrier — qui l’exposa, avec le dessin, à l’Exposition des tableaux de l’École française (1860) — l’œuvre entra, comme une œuvre de Prud’hon, dans les collections du Marquis de Maison et de sa fille. Charles Gueulette l’acquit à son tour, puis M. Lehmann (selon Guiffrey), et enfin M. et Mme Groult. Sylvain Laveissière qui cite cette œuvre dans son catalogue sur Prud’hon ne doute pas de son attribution à Prud’hon.
  26. Ancienne collection de la duchesse de Bisaccia acquis par Paillet et 1823. Puis vente Odiot le .
  27. Note originale du graveur Roger citée par Gueulette, p. 531.
  28. Sylvain Laveissière reprend à son compte tous les préjugés du XIXe siècle sur le faible talent de l'élève de Prud’hon, et suppose que Constance aurait calqué la gravure en vue d’un tableau plus petit qu’elle aurait vendu à Saint, le miniaturiste.
  29. En rupture avec l’esprit du XVIIIe siècle, son commentaire se fait l’écho d’archaïsme réapparus en masse avec les parvenus de la Révolution et fixés sous l’Empire. Marqués par leurs traditions familiales roturières, beaucoup des notables et membres de la nouvelle cour avaient en effet, sur les femmes, le regard des Sans culottes de 1793, ceux-là mêmes qui applaudirent à l'exécution d'Olympe de Gouges coupable à leurs yeux d'avoir failli à ses obligations prétendues naturelles. La pudibonderie était devenue la règle en 1810 et par exemple, l’on cria à l’outrage devant les callipyges grecques de Robert Lefèvre. Il était loin le temps de Louis XVI où les courtisanes et les actrices comme Mesdemoiselles Allard ou Duthé, posaient nues pour les plus grands artistes sans que personne ne songeât à s’en offusquer, quand Madame Vigée-Le Brun découvrait le sein de ses déesses ou que la gravure donnait une visibilité aimable aux liaisons hors mariage et à l’adultère
  30. Journal de l’Empire, 1812.
  31. « Visionneuse - Archives de Paris (page 3) », sur archives.paris.fr (consulté le )
  32. Suzanne Hood, « Constance Mayer », Pierre-Paul Prud’hon. Actes du Colloque organisé le , Paris, La documentation française, 2001, p. 131.
  33. « L'heureuse mère », sur Base de données Joconde
  34. « La mère infortunée », sur Base de données Joconde
  35. Notice no 19087, base Atlas, musée du Louvre
  36. « Le Rêve du bonheur », sur Base de données Joconde
  37. « Portrait de jeune femme », sur Base de données Joconde.
  38. En rapport avec l’autoportrait de 1796, on connaĂ®t une huile sur panneau de 41 Ă— 24 cm attribuĂ©e Ă  Constance Mayer et vendue Ă  Paris le , sous le titre La jeune fille peintre. Il serait intĂ©ressant de savoir s'il s’agit d’une esquisse prĂ©paratoire de son autoportrait de 1796. La composition de Constance Mayer pour son autoportrait a aussi peut-ĂŞtre inspirĂ© son amie Henriette Lorimier pour son Portrait d’une jeune artiste prĂ©sentĂ© au Salon de 1801 et que l’on connaĂ®t grâce au dessin de Monsaldi reproduit par M. Wildenstein dans son rĂ©pertoire des portraits de l’Empire.
  39. « Portrait de Marie-Francoise-Constance Mayer-Lamartiniere 1774-1821 », sur Inventaire du Département des arts graphiques, Musée du Louvre

Bibliographie

  • Olivier Blanc, Portraits de femmes, artistes et modèles Ă  l'Ă©poque de Marie-Antoinette, Paris, Didier Carpentier, , 348 p. (ISBN 2-84167-438-X)
  • Charles Gueullette, Mademoiselle Constance Mayer et Prud'hon, Paris, A. DetaillĂ©, , 49 p. Compilation de trois articles parus dans la Gazette des Beaux-Arts, en mai, octobre et dĂ©cembre 1879
  • (en) Elizabeth E. Guffey, Drawing an Elusive Line: The Art of Pierre-Paul Prud'hon, University of Delaware Press, (ISBN 0-87413-734-9 et 978-0-87413-734-7, OCLC 46462851).
  • Suzanne Hood, « Constance Mayer », dans Pierre-Paul Prud’hon. Actes du colloque organisĂ© le 17 novembre 1997, Paris, La documentation française,
  • Edmond Pilon, Constance Mayer (1775-1821), Paris, Delpeuch, , 134 p.
  • (en) Helen Weston, « The Case for Constance Mayer », Oxford Art Journal, vol. 3, no 1,‎ , p. 14-21 (DOI 10.1093/oxartj/3.1.14)

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