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Consentement royal

Dans les royaumes du Commonwealth, le consentement de la reine (ou le consentement du roi lorsque le monarque est un homme, ou le consentement royal au Canada) est requis pour que le lĂ©gislateur puisse dĂ©battre d'un projet de loi affectant les prĂ©rogatives ou les intĂ©rĂȘts (revenus hĂ©rĂ©ditaires, biens personnels, ou d'autres intĂ©rĂȘts) de la Couronne concernĂ©e. Au Royaume-Uni, cela s'Ă©tend aux questions concernant le duchĂ© de Lancastre et le duchĂ© de Cornouailles ; pour ce dernier, le consentement du prince doit Ă©galement ĂȘtre obtenu [1]. Le Parlement Ă©cossais est soumis Ă  la mĂȘme exigence de consentement [2].

Lois concernées

Les projets de loi touchant la prĂ©rogative royale et les biens personnels et les «intĂ©rĂȘts personnels» du monarque nĂ©cessitent le consentement de la reine [1].

Au Canada, aucune loi du Parlement ne lie le monarque ou ses droits à moins que la loi ne le dispose . Le consentement de la reine (ou consentement royal) est généralement accordé par le gouverneur général au nom du souverain et spécialement communiqué au parlement. En rÚgle générale, cependant, il est exprimé par un ministre de la Couronne canadienne.

Au Royaume-Uni, outre les projets de loi qui affectent la prĂ©rogative, les projets de loi affectant les revenus hĂ©rĂ©ditaires du duchĂ© de Lancastre ou du duchĂ© de Cornouailles nĂ©cessitent le consentement de la reine [1]. Les projets de loi affectant ce dernier nĂ©cessitent Ă©galement le consentement du Prince de Galles en sa qualitĂ© de duc de Cornouailles. Dans certaines circonstances, comme pour la House of Lords Act 1999, le consentement du prince de Galles, en sa qualitĂ© de comte de Chester ou de prince et grand intendant d'Écosse, doit Ă©galement ĂȘtre obtenu lorsqu'un projet de loi affecte ses intĂ©rĂȘts [3] - [4]. En 1993, le consentement de la reine et le consentement du prince Ă©taient requis Ă  l'Ă©gard de la mesure de 1993 relative aux prĂȘtres (ordination des femmes) qui permettait l' ordination des femmes dans l'Église d'Angleterre [5].

Le Bureau du conseiller parlementaire produit des directives sur la nécessité du consentement de la reine ou du prince et sur les procédures qui y sont associées [1].

Effet sur les travaux parlementaires

Le consentement est gĂ©nĂ©ralement signifiĂ© dans l'une (dans les assemblĂ©es lĂ©gislatives monocamĂ©rales) ou dans les deux chambres (dans les assemblĂ©es lĂ©gislatives bicamĂ©rales) du parlement, en deuxiĂšme ou en troisiĂšme lecture, par un conseiller privĂ© et est consignĂ© dans le hansard. Lorsqu'un projet de loi susceptible d'affecter la prĂ©rogative royale ou les intĂ©rĂȘts privĂ©s de la couronne est parrainĂ© par le cabinet (comme c'est le cas pour la plupart des projets de loi examinĂ©s par le Parlement), le dĂ©partement parrainant le projet de loi doit Ă©crire au palais en donnant le plus de temps possible, mais jamais moins de 14 jours avant que le projet de loi ne soit prĂ©sentĂ© au Parlement [1]. Au parlement Ă©cossais, le consentement est signifiĂ© par un membre du gouvernement Ă©cossais [2]. Au Parlement canadien, le consentement royal ne peut ĂȘtre signifiĂ© que dans une seule chambre lĂ©gislative.

Si le consentement est requis mais non signifiĂ©, un projet de loi ne peut plus avancer devant le Parlement. Si un projet de loi est autorisĂ© par erreur Ă  progresser mĂȘme si le consentement requis n'a pas Ă©tĂ© signifiĂ© et que l'erreur est dĂ©couverte avant que la Sanction royale n'ait Ă©tĂ© donnĂ©e, la procĂ©dure peut par la suite ĂȘtre dĂ©clarĂ©e nulle [6]. Lorsqu'un projet de loi nĂ©cessite le consentement du prince et de l'intendant d'Écosse ou du duc de Rothesay, le parlement Ă©cossais ne peut dĂ©battre de la question de savoir si le projet de loi est adoptĂ© ou approuvĂ© Ă  moins qu'un tel consentement Ă  ces dispositions n'ait Ă©tĂ© signifiĂ© par un membre de l'exĂ©cutif Ă©cossais [2]. Une fois qu'un projet de loi est adoptĂ© par le Parlement et reçoit la sanction royale, il est considĂ©rĂ© comme juridiquement valide par les tribunaux, indĂ©pendamment de toute lacune de la procĂ©dure parlementaire, conformĂ©ment aux principes habituels du privilĂšge parlementaire [1].

Consentement accordé ou refusé sur avis du cabinet

Si le consentement de la reine est refusé, il l'est, selon les principes de la monarchie constitutionnelle et du gouvernement responsable, sur l'avis des ministres de la Couronne [7]. Un porte-parole de la reine a déclaré en 2021, à la suite de critiques concernant la décision de la reine Elisabeth II, en 1973 discutant d'un projet de loi avec le gouvernement aprÚs notification selon la procédure de consentement, «le consentement de la reine est un processus parlementaire, avec le rÎle de souverain purement formel. Le consentement est toujours accordé par le monarque à la demande du gouvernement. Toute affirmation selon laquelle le souverain a bloqué la législation est tout simplement incorrecte. " [8].

De mĂȘme, le prince de Galles accorde et retient le consentement du prince sur l'avis des ministres britanniques du souverain, le duchĂ© de Cornouailles Ă©tant sous juridiction britannique [9]. Aucun projet de loi affectant le duchĂ© de Cornouailles n'a Ă©tĂ© refusĂ© par le souverain ou le duc de Cornouailles. Chaque octroi de consentement par le prince de Galles est une "question de notoriĂ©tĂ© publique" [10].

En 1999, la reine Elisabeth II, agissant sur les conseils de son cabinet britannique, refuse de signifier son consentement au Parlement du Royaume-Uni pour dĂ©battre du projet de loi sur l'action militaire contre l'Irak (approbation parlementaire), qui vise Ă  transfĂ©rer du souverain au parlement le pouvoir d'autoriser des frappes militaires contre l'Irak [11]. Cela a empĂȘchĂ© le dĂ©bat sur le projet de loi. En 1988, le projet de loi sur le palais de Westminster (suppression de l'immunitĂ© de la Couronne) n'a pas pu ĂȘtre dĂ©battu au parlement britannique parce que le consentement de la reine a Ă©tĂ© refusĂ© comme avec le projet de loi sur la rĂ©forme de la Chambre des lords en 1990.

Vérification des lois selon la procédure de consentement

Alors que le site Web de la famille royale dĂ©crit le consentement comme "une convention Ă©tablie de longue date" et qu'il est considĂ©rĂ© comme un apparat inoffensif, le journal The Guardian trouve en 2021 des notes de service aux Archives nationales rĂ©vĂ©lant que la notification prĂ©alable des projets de loi permet Ă  la monarchie de faire pression pour des changements lĂ©gislatifs sans que le consentement rĂ©el ne soit invoquĂ©. Les documents ont Ă©tĂ© examinĂ©s par Thomas Adams, spĂ©cialiste en droit constitutionnel Ă  l'UniversitĂ© d'Oxford, qui dĂ©clare avoir rĂ©vĂ©lĂ© "le type d'influence sur la lĂ©gislation dont les lobbyistes ne feraient que rĂȘver", ajoutant que l'existence de la procĂ©dure de consentement semble avoir donnĂ© au monarque une «influence substantielle» sur les projets de loi qui pourraient l’affecter. En 2021, plus de 1000 projets de loi avaient Ă©tĂ© examinĂ©s en secret par Élisabeth II ou le prince Charles avant d'ĂȘtre soumis au Parlement [12].

Le palais est connu pour avoir demandĂ© des modifications aux projets de loi dans certains cas; on ne sait pas combien. À titre d'exemple, en 1973, lorsqu'un projet de loi sur les entreprises incorporant des mesures de transparence devait ĂȘtre prĂ©sentĂ©, aprĂšs avoir reçu un prĂ©avis comme l'exige la procĂ©dure de consentement, l'avocat de la reine et le dĂ©partement du commerce ont convenu d'une exception pour les chefs d'État. Cela a permis Ă  la reine d'Ă©viter d'avoir Ă  divulguer son patrimoine [13]. Le consentement n'Ă©tait pas nĂ©cessaire pour le projet de loi tel qu'il a finalement Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© [8].

Le palais de Buckingham a répondu à l'article du Guardian en déclarant que le consentement était toujours accordé sur demande et que la législation n'était jamais bloquée, sans commenter la vérification [8].

Lien avec la sanction royale

Le consentement de la reine et le consentement du prince sont distincts de la sanction royale [1]. La sanction royale est accordĂ©e aprĂšs qu'un projet de loi ait Ă©tĂ© adoptĂ© par le Parlement, tandis que le consentement de la reine et le consentement du prince, le cas Ă©chĂ©ant, sont accordĂ©s avant que le Parlement ait dĂ©battu ou votĂ© pour adopter un projet de loi. La sanction royale est Ă©galement requise pour toutes les lois, tandis que le consentement de la reine et le consentement du prince ne sont requis que pour les lois touchant des sujets spĂ©cifiques. La sanction royale fait partie de la constitution (non Ă©crite) et relĂšve de la prĂ©rogative royale, tandis que le consentement de la reine et le consentement du prince sont des rĂšgles de procĂ©dure parlementaires internes qui pourraient, en principe, ĂȘtre supprimĂ©es par le Parlement.

Références

  1. Rule 9.11 of the Standing Orders of the Scottish Parliament
  2. House of Commons Hansard Written Answers for 30 Apr 1996 (pt 1)
  3. Prince's Consent asked on 12 bills, Oxford Times
  4. I hope that I need detain the House...: 29 Oct 1993: House of Commons debates - TheyWorkForYou
  5. e.g. Hansard HC Deb 20 July 1949 vol 467 cc1385-6
  6. « Archived copy » [archive du ] (consulté le )
  7. « Queen did not block legislation, Buckingham Palace says », BBC News,‎ (lire en ligne)
  8. (en) Robert Booth, « Secret papers show extent of senior royals' veto over bills », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. http://www.princeofwales.gov.uk/faqs/why-the-prince-of-wales-asked-his-approval-various-government-bills
  10. "Iraq attack bill fails". BBC News, 16 April 1999. Retrieved on 12 April 2007.
  11. Evans, « Royals vetted more than 1,000 laws via Queen’s consent », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  12. Evans, « Revealed: Queen lobbied for change in law to hide her private wealth », The Guardian,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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