Conférence Olivaint de Belgique
L'association royale Conférence Olivaint de Belgique a.s.b.l.[2] (COB) est une association d'étudiants de débat et de réflexion apolitique, laïc, pluraliste, indépendante à but non lucratif, fondée en 1954. Elle a pour but de familiariser ses membres à la chose publique et à la prise de responsabilités dans un esprit de bilinguisme, de pluralité d'idées et de pluridisciplinarité[3].
Fondation | 1954 |
---|---|
Origine | Conférence Olivaint (de France) |
SiĂšge | Fondation universitaire (Bruxelles) |
---|---|
Président | Bernard van Maele (conseil d'administration) |
Affiliation | Politeia Community[1] |
Membres | 50 maximum |
Slogan | « Comprendre la gouvernance pour apprendre à gouverner » |
Site web | olivaint.be |
La ConfĂ©rence est placĂ©e sous la direction d'un conseil d'administration qui supervise les rĂ©alisations et le travail des Ă©tudiants. Les Ă©tudiants Ă©lisent eux-mĂȘmes chaque annĂ©e leur prĂ©sident ainsi que le Bureau des Ătudiants.
La ConfĂ©rence Olivaint de Belgique est ouverte Ă tout Ă©tudiant nĂ©erlandophone ou francophone[4] ayant rĂ©ussi deux annĂ©es dâĂ©tudes supĂ©rieures, disposant dâune bonne connaissance du français et du nĂ©erlandais, et adhĂ©rant aux valeurs de pluralisme et dâexcellence vĂ©hiculĂ©es par la ConfĂ©rence. Les rĂšgles de la ConfĂ©rence limitent le nombre de membres Ă 50 par annĂ©e scolaire. Les candidats doivent soumettre une demande Ă©crite et subir une entrevue par le conseil d'administration de la ConfĂ©rence.
Histoire
La ConfĂ©rence Olivaint de Belgique a Ă©tĂ© fondĂ©e sur le modĂšle de la ConfĂ©rence Olivaint (de France). La ConfĂ©rence Olivaint en France est la plus ancienne association Ă©tudiante de France[5], fondĂ©e Ă l'automne 1874 par Pierre Olivaint[6]. En , quelques Ă©tudiants belges font la connaissance de la ConfĂ©rence Olivaint de Paris. C'est rempli d'enthousiasme que les Ă©tudiants rentrent en Belgique, oĂč ils se rendent bien vite compte du caractĂšre unique de l'expĂ©rience qu'ils viennent de vivre et discutent de la possibilitĂ© de crĂ©er un mouvement similaire en Belgique. Cet appel Ă l'action est reçu de maniĂšre positive et mĂšne Ă la crĂ©ation de la ConfĂ©rence Olivaint de Belgique le [7].
En , une poignĂ©e de rhĂ©toriciens[8] belges sĂ©journent briĂšvement Ă Paris pour participer aux travaux de la « ConfĂ©rence Olivaint de Paris ». Cette premiĂšre prise de contact est suivie dâun sĂ©minaire de quinze jours Ă Port-Cros oĂč, sous lâĂ©gide de hauts fonctionnaires du Quai dâOrsay, les jeunes des deux pays sâadonnent ensemble Ă des travaux Ă©crits, des joutes oratoires, ou autres tables de discussion.
Lâessor de la ConfĂ©rence Olivaint de Belgique
Le dĂ©part nâest pas fulgurant. Des dĂ©fections se produisent mĂȘme trĂšs rapidement. Certains, en effet, nâavaient adhĂ©rĂ© que du bout des lĂšvres et ils sâaperçoivent trĂšs tĂŽt que la vie politique, une fois dĂ©pouillĂ©e des charmes de lâĂźle de Port-Cros, nâexerce sur eux plus aucun attrait⊠Reste un noyau de « mordus », Ă©paulĂ©s vigoureusement par les « conseillers techniques » de la premiĂšre heure (E.Debra â juriste; F.Behets-Wydemans â Ă©conomiste), qui entament avec assiduitĂ© lâĂ©tude de problĂšmes dâactualitĂ© : la planification, les questions sociales, le marxismeâŠ
Au dĂ©but, la jeune institution rassemble essentiellement des Bruxellois qui dĂ©cidĂšrent cependant de dĂ©signer le groupe du nom de ConfĂ©rence Olivaint de Belgique, leurs visĂ©es Ă©tant alors ambitieuses. Une organisation interne dĂ©mocratique est mise en place : un Bureau Ă©lu par les membres eux-mĂȘmes, soutenu par les conseillers techniques.
En , un premier Ă©largissement a lieu : deux Ă©tudiants venus des FacultĂ©s de Namur reviennent dâune session franco-israĂ©lienne tenue Ă Port-Cros. Ils sâintĂšgrent au groupe et y entraĂźnent des amis : un sang nouveau est ainsi apportĂ©. Un troisiĂšme conseiller technique, P. van Ypersele de Strihou, juriste et Ă©conomiste, prend Ă©galement fonction au sein de la ConfĂ©rence.
Au cours des annĂ©es ultĂ©rieures, les travaux de la C.O.B. sâorganisent de plus en plus rigoureusement: aux exercices de parole publique, dĂ©sormais critiquĂ©s par un spĂ©cialiste, sâajoutent des essais de journalisme Ă©crit, corrigĂ©s par un quatriĂšme conseiller (J.Naveau, docteur en droit et journaliste). Plusieurs « ateliers » ou Ă©quipes de travail sont constituĂ©s par les membres venant dâune mĂȘme universitĂ©. Les travaux rĂ©alisĂ©s dans ce cadre sont soumis en rĂ©union plĂ©niĂšre Ă lâapprĂ©ciation dâexperts, et donnent ensuite lieu Ă un dĂ©bat.
En 1957, les dĂ©jeuners-causeries sont introduits, au cours desquels des questions dâactualitĂ© sont abordĂ©es par des personnalitĂ©s du monde Ă©conomique, politique, social⊠Sâensuit un vivant dialogue entre lâorateur invitĂ© et son auditoire.
Autre nouveautĂ© apparue en : la revue Contact, destinĂ©e Ă tenir tous les membres au courant des activitĂ©sde la ConfĂ©rence et Ă proposer Ă tous le contenu des essais de journalisme Ă©crit. Divers colloques sont Ă©galement organisĂ©s au cours desquels des personnalitĂ©s de tendances diverses proposent aux membres des opinions divergentes sur des problĂšmes dâactualitĂ©s.
Câest aussi en 1957 que la C.O.B. pĂ©nĂštre en Flandre: dĂšs le dĂ©but de lâannĂ©e acadĂ©mique 1957-58, un atelier est mis sur pied par des Ă©tudiants de lâUniversitĂ© de Gand.
En 1958 a lieu le premier « tournoi dâĂ©loquence » ; les thĂšmes, dâabord relatifs au pays oĂč devait se tenir la session dâĂ©tude annuelle, furent ensuite choisis parmi des problĂšmes de politique intĂ©rieure.
Câest aussi quâen 1958 que les sessions dâĂ©tude propres Ă la C.O.B. commencent, selon une formule dâorganisation toujours dâactualitĂ©. La C.O.B. visite IsraĂ«l en 1958, aprĂšs avoir participĂ© aux sessions 1956 et 1957 organisĂ©es par la ConfĂ©rence Olivaint de Paris.
En 1971, la C.O.B. se structure et dĂ©cide de revĂȘtir la forme dâune A.S.B.L.
La Conférence sans son fondateur
Lorsque le pĂšre Haumont, le fondateur de la ConfĂ©rence, dĂ©cĂšde en 1981, la C.O.B. se retrouve confrontĂ©e Ă plusieurs difficultĂ©s : la perte dâune personnalitĂ© centrale, lâabsence dâun secrĂ©tariat efficace, le maintien dâun rĂ©seau dâanciens de plus en plus complexe, la continuitĂ© des activitĂ©sâŠ
Un conseil dâadministration composĂ© dâanciens membres est alors mis sur pied pour relever ces dĂ©fis. GrĂące principalement Ă lâengagement Ă©nergique de son prĂ©sident, Jean-Jacques Masquelin, la C.O.B. se stabilise et poursuivra ses activitĂ©s jusquâaujourdâhui.
Le , le titre dâAssociation Royale est confĂ©rĂ© Ă la C.O.B.
Depuis 2005, la C.O.B. entreprend de moderniser ses structures et son projet afin de continuer Ă rĂ©pondre Ă sa vocation premiĂšre : former des Ă©tudiants Ă lâexercice de responsabilitĂ©s professionnelles futures tĂ©moignant dâun engagement au service public. Dans le contexte politique belge actuel, la C.O.B. apparaĂźt Ă©galement comme un lieu de rencontre unique entre jeunes des diffĂ©rentes communautĂ©s du pays.
Activités
Tous les quinze jours pendant l'annĂ©e acadĂ©mique, les Ă©tudiants se rĂ©unissent Ă la Fondation Universitaire (Bruxelles). Ces rĂ©unions bimensuelles, centrĂ©es sur des exercises de parole publique, permettent aux Ă©tudiants de se familiariser avec les techniques d'Ă©loquence [9]. Ces exercices oratoires se font en prĂ©sence d'un correcteur, afin d'amĂ©liorer les aptitudes des Ă©tudiants. Ă la fin de chaque rĂ©union une personnalitĂ© du monde politique, Ă©conomique, social ou culturel rencontre les Ă©tudiants. Ceux-ci ont la possibilitĂ© de dĂ©battre d'un sujet particulier avec un interventant de premier ordre. Outre les rĂ©unions thĂ©matiques, les membres Ă©crivent aussi des articles de presse sur des sujets de sociĂ©tĂ© pour le journal de la confĂ©rence Contact[10]. Une fois par an, la confĂ©rence organise un concours d'Ă©loquence[11]. Cette confĂ©rence est parrainĂ© par le Fonds InBev-Baillet Latour[12]. Celui-ci se fait en prĂ©sence des anciens membres dans un cadre de qualitĂ© ouvert au public. Un jury indĂ©pendant Ă©value les performances des Ă©tudiants. Le concours est dotĂ© d'un prix. La C.O.B. se rend aussi rĂ©guliĂšrement Ă l'instar de sa consĆur française Ă des compĂ©titions internationales d'Ă©loquence notamment au Liban[13] ou au Canada. Enfin, la session dâĂ©tude annuelle de la ConfĂ©rence Olivaint est le point dâorgue de chaque annĂ©e acadĂ©mique. Le but de cette session est de permettre aux membres-Ă©tudiants dâanalyser en dĂ©tail un pays ou une problĂ©matique particuliĂšre (ex. « la Russie » en 2007 et la « gouvernance mondiale » en 2008) par le biais de rencontres et de visites Ă lâĂ©tranger. La session a traditionnellement lieu sous le haut patronage des Affaires Ă©trangĂšres de Belgique[14].
Anciens membres notables
- Monsieur Jacques van Ypersele de Strihou[15], Chef de cabinet du roi des Belges (1983 â 2013), Ministre d'Ătat
- Chevalier François-Xavier de Donnea, ancien bourgmestre de Bruxelles,Ministre d'Ătat
- Madame HĂ©lĂšne De Beir, collaboratrice de MĂ©decins Sans FrontiĂšres
- Baron Francis DelpĂ©rĂ©e, sĂ©nateur et professeur Ă©mĂ©rite Ă lâUniversitĂ© catholique de Louvain
- Chevalier Raynier van Outryve d'Ydewalle[15], dirigeant et administrateur de sociétés
- Monsieur Philippe Haspeslagh, doyen Vlerick Business School
- Madame Alexia Bertrand, administrateur Ackermans & van Haaren et politicien pour MR
- Monsieur Jean-Luc Dehaene[16], ancien Premier ministre de Belgique, membre du parlement européen
- Monsieur Henri Tulkens[15], professeur Université catholique de Louvain
- Monsieur Jean-Pierre de Buck van Overstraeten, administrateur Banque Degroof
- Baron Marc Bossuyt, président émérite de la Cour constitutionnelle
- Monsieur Jean Blavier, journaliste Ă L'Ăcho
- Baron Philippe de Buck, directeur BusinessEurope
- Monsieur Bernard Lietaer[17], un Ă©conomiste et universitaire belge.
- Monsieur David Manuel Méndez Yépez, ancien président de la FEF.
- Monsieur Jean-Jacques Masquelin[18], avocat.
- Christian Laporte, journaliste
- Philippe Lambrecht, administrateur-secrétaire général FEB
Liens externes
Références
- toenissteiner-studentenforum, Politeia Community, consulté le 6 mai 2014
- Moniteur belge, statuts, Moniteur belge, consulté le 30 décembre 2013
- Olivaint fĂȘte ses cinquante ans, , La Libre Belgique, consultĂ© le 29 mai 2014
- Un lieu de contact pour futures élites... belges, , La Libre Belgique, consulté le 27 mai 2014
- Conférence Olivaint (en France), Conférence Olivaint (en France) website consulté le 29 mai 2014
- Catholic_Encyclopedia , website consulté le 6 mai 2014
- Conférence Olivaint histoire, Conférence Olivaint de Belgique website consulté le 27 mai 2014
- En Belgique un « rhétoricien » est un élÚve qui fait sa derniÚre année d'humanités secondaire, appelée « rhétorique ».
- Et si on sâinspirait dâOlivaint ?, , La Libre Belgique, consultĂ© le 27 mai 2014
- s' investir dans "Olivaint...", , Le Soir, consulté le 27 mai 2014
- Les intĂ©rĂȘts notionnels interpellent les jeunes, , La Libre Belgique, consultĂ© le 27 mai 2014
- « Education | Fonds Baillet Latour », sur www.fondsbailletlatour.com (consulté le )
- Julia EL-KALLASSI, « Le tour du monde en 75 dĂ©batteurs - Julia EL-KALLASSI », L'Orient-Le Jour,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- une ouverture sur le monde grùce à la Conférence Olivaint, Le Soir, consulté le 27 mai 2014
- LES AMIS DE NAGUĂRE, Trends/Tendances. consultĂ© le 29 mai 2014
- Jean-Luc Dehaene obituary: Politician who fought hard to keep Belgium together and went on to lead Uefaâs Financial Fair Play initiative, The Independent, consultĂ© le 27 mai 2014
- (de) Mein Weg ist Karma-Yoga, , KursKontakte. consulté le 29 mai 2014
- Stephan Crucifix, « Jean-Jacques Masquelin », sur www.olivaint.be (consulté le )