Fédération des entreprises de Belgique
La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) (en néerlandais : Verbond van Belgische Ondernemingen, VBO) est une organisation interprofessionnelle d'employeurs représentant plus de 50 000 entreprises des trois Régions du pays.
Verbond van Belgische Ondernemingen
Forme juridique | Asbl |
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But | Association patronale |
Zone d’influence | Belgique |
Fondation | 1973 |
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Siège |
Rue Ravenstein n°4 1000 Bruxelles |
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Président | René Branders |
Administrateur délégué | Pieter Timmermans |
Affiliation européenne | BusinessEurope |
Membres | 50.000 entreprises |
Représentativité | 75 % de l'emploi dans le secteur privé |
Site web | http://www.feb.be/ |
Cette représentativité peut être évaluée à quelque 75 % de l’emploi dans le secteur privé. La FEB défend les intérêts de ces entreprises dans près de 150 organes fédéraux, européens et internationaux avec pour but premier d'œuvrer à la création d'un environnement entrepreneurial et d'investissement optimal.
Depuis avril 2023, c’est René Branders, président d’Agoria, qui assure la présidence de la FEB. Pieter Timmermans est administrateur délégué de la FEB depuis juillet 2012.
Histoire
La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) est née en 1973 d'une fusion de la Fédération des industries belges (FIB) et la Fédération des entreprises non industrielles de Belgique (FENIB). Elle est née d'une nécessité d'une conscience patronale collective et donc par un rapprochement négocié depuis plusieurs années ainsi qu'une identification aux problèmes économiques et sociaux auxquelles les entreprises étaient confrontées. La FEB est ainsi le fruit de la volonté de « rallier toutes les forces qui s'emploient à maintenir en Belgique une économie de marché à une époque où le poids des entreprises de services ne cesse d'augmenter[1].
Cependant, la FEB ne trouve pas son origine dans sa fusion en 1973, mais bien dans la première organisation centrale du patronat industriel de Belgique[2] qui est le Comité Central du Travail Industriel en 1895 et il se présente comme un organisme de défense de l'industrie[3]. En effet le XVIIIe siècle laisse place aux transformations économiques profondes que l'on désigne communément Révolution industrielle (cela est la transformation de la petite production à la main en grande production mécanique[4]). Pour la Belgique celle ci commence en 1830 avec son indépendance. La Belgique était considérée à cette époque comme la région la plus industrialisée du continent européen, même si l'activité majeure de la population était l'agriculture. Ces industries étaient concentrées dans les secteurs de l'industrie lourde, tels que le charbonnage, l'industrie métallurgique et verreries. On compte entre 1873 et 1892, 1610 sociétés anonymes créées. Par la suite, entre 1894 et 1913, celles-ci se multiplient et on compte dès lors, 6097 sociétés créées[5]. Le clivage politique se cristallise autour de la question sociale au XIXe siècle. En 1885, le parti ouvrier belge se crée (POB) et ils ont l'objectif d'obtenir le suffrage universel. À cette époque, une grosse partie de la population active est occupée dans l’industrie. En mars 1886, des troubles sociaux éclatent comme la Fusillade à Roux où des grévistes furent abattus, ces émeutes sanglantes témoignent de l’atmosphère des contestations qui plongent la Belgique. Ces troubles ont permis à la classe politique et l’opinion publique de prendre conscience de l’existence d’une question sociale. Plusieurs lois en découleront par la suite et constitueront les premières marques de la législation belge en matière sociale[6]. Les socialistes auront un succès qui sera perçu par les milieux patronaux comme un danger, ils entreront au parlement et les premières élections sous le régime du vote plural auront lieu en octobre 1894. La Belgique est le pays où la proportion des socialistes est la plus élevée au monde et pour les industriels, il devient compliqué de faire entendre leurs voix au parlement. L’État créé en 1894, des interventions en matière ouvrière tel que l’Office du Travail c’est-à-dire le futur ministère du travail. C’est alors qu’en 1895, le Comité Central du Travail Industriel est créé avec une mission implicite de combattre le ministère du Travail. En effet, le CCTI accuse celui-ci de susciter la guerre sociale et de prendre parti en faveur des ouvriers. Il est fondé par 183 entreprises qui sont eux-mêmes affiliées à 8 syndicats industriels. Le CCTI est l'organisation intersectorielle et nationale du patronat industriel belge[7]. Les groupements des fédérations ont la nette volonté d'orienter l'action de l'organisation patronale vers l'étranger, ceci en vue d'influencer l'élaboration de la législation sociale et industrielle[8]. Pour le CCTI, l'industrie était menacée non seulement par les exactions fiscales d'un gouvernement qui était selon eux radical en 1896, mais aussi menacé quotidiennement de manière présente par le parti socialiste[9].
Cette organisation n’est pas très représentative des secteurs se trouvant en Belgique, certains secteurs comme celui du papier ou du textile sont très peu représentés. C’est l’industrie lourde qui est au fondement et à la base du CCTI. De ces entreprises, très peu sont implantées en Flandre, alors qu’une grande quantité le sont dans le Hainaut. Le programme de la CCTI est premièrement d’établir des rapports avec les départements ministériels ainsi que la direction de l’office du travail pour être à jour dans l’actualité politique. En second, le but est d’établir des relations nationales et étrangères avec les groupes qui s’occupent des intérêts du CCTI[10].
Pendant la vingtaine d'années qui précède la Première Guerre mondiale, en Belgique on assiste à une expansion et à des énormes progrès de l’économie, la Belgique devient de plus en plus industrialisée et en 1910, 48 pour cent de la population active se trouve dans l'industrie, contre 16 pour cent se retrouvant dans l'agriculture[11]. En 1913, le CCTI change de nom et devient Comité Central Industriel (CCI). Il regroupe des délégués de 14 associations patronales qui représentent 301 entreprises[12].
Syndicat de la Bourse des Métaux et Charbons | 4 |
Union des Charbonnages, Mines et Usines Métallurgiques de la Province de Liège | 47 |
Association des Maîtres de Forges de Charleroi | 18 |
Association charbonnière des Bassins de Charleroi et de la Basse-Sambre | 28 |
Association charbonnière du Centre | 7 |
Association houillère du Couchant de Mons | 19 |
Association Charbonnière de la Campine | 7 |
Association des Fabricants de Glaces de Belgique | 7 |
Association des Maîtres de Verreries Belges | 11 |
Fédération des Constructeurs | 34 |
Association Belge de Tissage | 19 |
Association Cotonnière de Belgique | 32 |
Fédération de l'Industrie Textile de Verviers | 27 |
Union Belge des Filateurs de Lin, d'Étoupes, Chanvre et Jute | 41 |
Le CCI continue comme le CCTI avant lui, avec objectif « d’assurer la défense autorisée des intérêts généraux de l’industrie et des ouvriers qu’elle emploie, en dehors de tout esprit de parti dont ils influent sur la production nationale soit par les charges soit par les restrictions qu’ils apportent à la liberté du travail et des contrats »[12] sachant qu'en cas de conflits sociaux ce sont les employeurs qui l'emportaient généralement[13]. Après la Première Guerre mondiale, le Comité essaie, dès 1917, de regrouper tous les producteurs afin de faciliter le redressement économique du pays au lendemain de la guerre[14]. Ces groupements sont organisés de façon rationnelle afin de mener à bien la reconstruction économique du pays à la fin de la Première Guerre mondiale car l’industrie belge a été touché et cette solidarité est nécessaire et importante pour sortir de la crise[15]. En 1935, le CCI réunissait un ensemble de groupements qui employaient plus ou moins 100 000 ouvriers[8]. Avant la Seconde Guerre mondiale, en mai 1937, la CCI compte 179 groupements d’affiliés dont 160 groupements professionnels et 19 associations interprofessionnelles régionales. Le 9 mai 1940, il compte 330 groupements d’affiliés dont 308 fédérations et associations professionnelles et les 22 restantes associations interprofessionnelles à caractère locale. C’est une multiplication d’affiliés qui est liée directement à celle des commissions paritaires des années 1935 et 1939. Il faut aussi indiquer à la veille de la guerre que la population ouvrière s’élève à 1 100 000 personnes. Il faut savoir que certains groupements sectoriels n’étaient encore affiliés comme le secteur de l’industrie céramique et de la transformation du bois[16]. Pendant l’occupation, la réglementation de est une étape essentielle dans l’histoire de l’organisation professionnelle nationale belge, elle s’inspire des structures existantes dans l’Allemagne nazi. En vertu de cette réglementation toute l’activité commerciale, industrielle, artisanale est l’objet d’une organisation systématique et structurée en groupements principaux, professionnels, et sous-professionnels[17]. Ces groupements reçoivent le caractère d’établissement public et assume la représentation exclusive de leur ressort économique ce qui implique l’assujettissement obligatoire des personnes exerçant l’activité qu’ils représentent. Dès la libération, l’arrêté royale du 16 novembre 1944 sur l’organisation provisoire de l’économie, décide de remplacer ces groupements fonctionnant sous l’occupation par des conseils professionnels chargés de la représentation officielle de leur branche d’activité[18]. Le , il y a dissolution du CCI et la création de la Fédération des Industries Belges (FIB), elle regroupe exclusivement des fédérations sectorielles de toutes les branches d'activité industrielle tant les grandes et les petites entreprises. Elle accélère l'homogénéisation structurelle du monde patronale en plus d'accroître sa représentativité[19]. Cette fédération permettra de répondre à une série de préoccupations car la FIB sera liée à la mise en œuvre du pacte de sécurité sociale élaborée par une commission mixte patronale ouvrière pendant la guerre. C’est donc dans une optique nouvelle que la FIB reprendra les objectifs poursuivis et les fonctions assumées par le CCI jusque-là. Ces nouvelles optiques concernent une reconnaissance du fait syndicale et le désir d’entretenir avec les groupements ouvriers des relations loyales et constructives. En effet l’objectif social de la FIB est la recherche de toute solution permettant le maintien et le développement de la paix sociale et de la prospérité économique du pays. Cela ne sera plus uniquement un rôle de défendre les intérêts professionnels de ces membres, mais de chercher à les réunir avec les exigences de l’intérêt général[20].
En 1953, sept associations professionnelles nationales se confédèrent en fédération des Employeurs du Commerce, des Banques et des Assurances (CBA). Elle regroupe les banques, les assurances, les sociétés hypothécaires, les grossistes en alimentation, les entreprises de distribution, les bureaux commerciaux et maritimes ainsi que les chambres de commerces. Cette fédération occupe les questions sociales de l’époque car ses entreprises emploient environ 150 000 employés[21]. Au début de l’année 1957, la fédération CBA change de nom et devient la fédération des entreprises non industrielles de Belgique (FENIB). En juin de la même année, un comité de liaison est créé par la FIB et la FENIB avec comme objectif de coordonner les positions et initiatives à prendre dans le domaine social vis-à-vis tant des pouvoirs publics que les organisations syndicales interprofessionnelles[22].
Ainsi la fusion de la FIB et la FENIB créa la FEB d'aujourd'hui pour ainsi regrouper les associations qui représentent les différents secteurs tant industriels que non industriels[23] et donc marquer une "nouvelle étape du mouvement d'unification du patronat belge"[19] Elle s'est fait naturellement après que des années, lorsque l'idée d'une globalité de l'économie, d'une représentation de la globalité des entreprises belges ait fini par s'imposer dans l'esprit de tous[24].
Composition
Président | René Branders |
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Administrateur délégué - CEO | Pieter Timmermans |
Chief Operating Officer | Vanessa Biebel |
Directeur général | Monica De Jonghe |
Le conseil d'administration est composé de représentants des différentes fédérations sectorielles membres de la FEB.
Le comité stratégique assiste quant à lui le président et l'administrateur délégué dans l'exercice de leur mandat. Il est composé de chefs d'entreprise de divers secteurs de l'économie.
Le Bulletin
La fédération a utilisé différents moyens pour éclairer ses opinions et depuis sa création elle publie un Bulletin[14].
La première année, la revue atteint les 2000 exemplaires et au début de l'année 1938, la CCT a décidé de faire paraître une édition flamande de son Bulletin afin d’atteindre certains milieux restés jusque là insuffisamment accessible à son action[25].
Après le Bulletin, la FEB a publié pendant près de 10 ans le Magazine Forward, mais après avoir tiré plus de 20.000 exemplaires, le dernier numéro a été tiré fin avril 2012. "Forward avait pris le relais du Bulletin de la FEB, en modernisant la forme comme le fond"[26].
Bibliographie
- Étienne Arcq et Pierre Blaise, « Les organisations syndicales et patronales », dans Dossier du CRISP, no 68, CRISP, Bruxelles, 2007 (ISBN 978-2-87075-099-5).
- René Brion, Paul Hatry, Jean-Louis Moreau... [et.al.], 100 ans pour l'entreprise : 1895-1995. Fédération des Entreprises de Belgique, Bruxelles, Racine,
- « 1er janvier 1973 : naissance de la fédération des entreprises de Belgique », Bulletin de la FEB, 1973.
- Michel-Pierre Chélini et Pierre Tilly, Travail et entreprises en Europe du Nord-ouest (XVIIIe-XXe siècle), Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion,
- Jean Neuville, L'Évolution des relations industrielles en Belgique, Bruxelles, Éditions Vie ouvrière, 1976.
- Jacques Moden et Jean Sloover, Le Patronat belge : Discours et idéologie 1973-1980, Bruxelles, Centre de recherche et d'information socio-politiques,
- Georges Michel, « Le chômage et l'intervention de l'État », Bulletin du Comité Central du Travail Industriel, 1896.
- Ben Serge Chlepner, , Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, 1983.
- Marc Reynebeau, Histoire belge 1830-2005, Bruxelles, Racine, 2005.
Références
- Brion, p. 46
- « 1er janvier 1973 : naissance de la fédération des entreprises de Belgique », Bulletin de la FEB, , p. 4.
- Chélini 2011, p. 19.
- Jean Neuville, L’Évolution des relations industrielles en Belgique, Bruxelles, Éditions Vie ouvrière, , p. 13
- Brion, p. 15
- Brion, p. 18 à 19
- Brion, p. 19 à 20
- Moden, p. 10
- Georges Michel, « Le chômage et l'intervention de l'État », Bulletin du Comité Central du Travail Industriel, , p. 188.
- Brion, p. 22
- Ben Serge Chlepner, Cent ans d'histoire sociale en Belgique, Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, , p. 110.
- Brion, p. 25
- Marc Reynebeau, Histoire Belge 1830-2005, Bruxelles, Racine, , p. 95.
- Brion, p. 26
- Brion, p. 27 à 28
- Brion, p. 34
- Brion, p. 35
- Brion, p. 37
- Moden, p. 11
- Brion, p. 38
- Brion, p. 42
- Brion, p. 43
- Chélini 2011, p. 20.
- « « 1er janvier 1973 : naissance de la fédération des entreprises de Belgique » », Bulletin de la FEB, , p. 7.
- Brion, p. 33
- « La FEB abandonne son magazine Forward », sur levif.be, (consulté le )