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Comprendre l'Empire

Comprendre l'Empire (sous-titrĂ© Demain la gouvernance globale ou la rĂ©volte des Nations ?) est un essai du « national-socialiste français » Alain Soral dans les domaines de l'histoire de l'Ă©conomie politique et du mondialisme[1] publiĂ© le aux Ă©ditions Blanche.

Comprendre l'Empire
Demain la gouvernance globale ou la rĂ©volte des Nations ?
Auteur Alain Soral
Pays Drapeau de la France France
Genre Essai
Éditeur Éditions Blanche
Lieu de parution Paris
Date de parution 2011
Nombre de pages 237
ISBN 978-2-846-28248-2

Présentation générale

Essai qui aurait pu s'intituler « Sociologie de la domination », selon la présentation de l'éditeur, le livre s'affaire à démontrer et retracer « le parcours historique d'une domination oligarchique engagé depuis plus de deux siècles en Occident. »[2]. Pour le journal Le Point, Soral dénonce dans ce livre « un prétendu complot américano-sioniste international »[3].

Critiques

Critiques négatives

  • Pour le politologue Pierre-AndrĂ© Taguieff, « on y trouve tous les poncifs de la littĂ©rature conspirationniste produite depuis le dĂ©but des annĂ©es 1950 [...] Si l’habillage lexical est nouveau, la rhĂ©torique de la dĂ©nonciation du grand complot est la mĂŞme que celle qu’on trouvait dans les Ă©crits de Mgr Jouin ou d’Urbain Gohier dans les annĂ©es 1920 »[4].
  • Arnaud Le Guern, dans Causeur, qualifie Soral d' « essayiste brouillon quasi illisible » et estime que celui-ci « s’embrouille dans les rĂ©fĂ©rences historiques, tout en raccourcis et vĂ©ritĂ©s tronquĂ©es. Penser semble l’ennuyer, Ă©crire encore plus. Il a besoin – c’est son habitude – d’un bouc Ă©missaire. [...] Soral s’énerve : l’ennemi, c’est le juif, les juifs, IsraĂ«l, les sionistes, la liste de Schindler, Freud, Rockefeller, Arthur, Woody Allen… Il en oublie. Ă€ chaque page de Comprendre l’Empire, il n’en peut plus de leur cracher dessus [...] »[5].
  • L'auteur et critique littĂ©raire FrĂ©dĂ©ric Saenen juge qu'il s'agit d'un « mauvais livre » et qu'il y a « fort peu Ă  retenir de ce pseudo-brĂ»lot confusionniste ». S'il concède « que Soral n’a pas systĂ©matiquement tort, qu’il avance par moments des arguments ou des constats pertinents (avec certes moins de talent et de clartĂ© que certains de ses prĂ©dĂ©cesseurs), qu’il ose pourfendre des entitĂ©s collectives ou des personnalitĂ©s que peu affrontent », il estime que l'auteur a perdu « l’écriture vigoureuse, solidement charpentĂ©e, verveuse en diable, de celui qui signa naguère l’excellent Chute !? »[6].
  • Pour le journaliste FrĂ©dĂ©ric Haziza, Alain Soral y dĂ©veloppe la thĂ©orie « d’un grand complot de la “Banque”, concoctĂ© il y a plus d’un siècle et dont les “maĂ®tres du monde” auraient prĂ©vu toutes les Ă©tapes. Le tout devait donc aboutir au « règne de la finance amĂ©ricaine sur le reste du monde, Ă  travers la crĂ©ation de la Banque mondiale et du Fonds monĂ©taire international ». L’Empire, un complot mondialiste, amĂ©ricano-atlantico-judĂ©o-maçonnique. Il y a chez Soral ces pseudo-concepts bâtis autour de la thĂ©orie du complot Juif. »[7].
  • L’essayiste FrĂ©dĂ©ric Balmont regrette que les critiques d’Alain Soral soient souvent caricaturales, insuffisantes et finalement peu efficaces. Il convient selon lui de prendre la pensĂ©e d’Alain Soral au sĂ©rieux en reconnaissant la performance rhĂ©torique comme le caractère cohĂ©rent et systĂ©matique de son Ĺ“uvre. Partant de lĂ , FrĂ©dĂ©ric Balmont propose une dĂ©construction du projet politique prĂ©sentĂ© dans Comprendre l’Empire en en dĂ©voilant les prĂ©supposĂ©s anthropologiques et Ă©pistĂ©mologiques[8]. Selon FrĂ©dĂ©ric Balmont, Alain Soral manipule les rĂ©fĂ©rences savantes dans le but de promouvoir une politique d’extrĂŞme-droite pouvant se rĂ©clamer du fascisme. L’anthropologie sert Ă  hiĂ©rarchiser les hommes et les « sous-hommes », la psychologie Ă  hiĂ©rarchiser les hommes et les femmes, la thĂ©orie politique Ă  hiĂ©rarchiser le peuple et les Ă©lites. Les thèses complotistes et antisĂ©mites servent Ă  disqualifier les contradicteurs et Ă  expliquer pourquoi les Ă©lites actuelles sont « sataniques » et que l’ordre hiĂ©rarchique, pour nĂ©cessaire qu’il soit, est aujourd’hui renversĂ©. Comprendre l’empire serait Ă©galement hypocrite car aux antipodes des valeurs d’égalitĂ© et de rĂ©conciliation revendiquĂ©es par Soral. En effet, FrĂ©dĂ©ric Balmont prĂ©tend dĂ©montrer, en reprenant une grille d’analyse introduite par Alain Bihr, que le projet soralien repose tout entier sur les idĂ©es fondatrices de l’extrĂŞme-droite Ă  savoir l’alliance de l’identitĂ©, de l’inĂ©galitĂ© et de la pugnacitĂ©.

Critiques positives

  • La revue d'extrĂŞme droite RĂ©flĂ©chir et agir commente : « N’en dĂ©plaise aux grincheux de notre mouvance, le dernier ouvrage d’Alain Soral, Comprendre l’Empire, est un excellent travail didactique sur la manière dont la Banque s’est littĂ©ralement emparĂ©e du pouvoir dans le monde »[9].
  • Le Suisse Oskar Freysinger, cadre de l'Union dĂ©mocratique du centre, Ă©voque sa convergence avec Comprendre l'Empire sur la thèse selon laquelle « une petite clique se prenant pour Dieu essaie de forcer les choses au niveau planĂ©taire : globalisation des consciences par la propagation de la mauvaise conscience Ă©cologiste, culpabilisation des Blancs, dĂ©nigrement de l’État-nation, destruction des racines et nomadisation des personnes, relativisme des valeurs, division pour rĂ©gner, crĂ©ation de « l’homme nouveau ». [...] »[10].

Ventes

QualifiĂ© de « best-seller », Comprendre l’Empire s'est Ă©coulĂ© en Ă  plus de 100 000 exemplaires[11] et figure, depuis sa parution, en tĂŞte des livres de la sous-catĂ©gorie « Politique sociale Â» sur Amazon malgrĂ© sa quasi absence de promotion dans les mĂ©dias de masse[Note 1] et son vif rejet de la part de certains critiques. Une partie importante des achats se fait depuis le site d'ÉgalitĂ© & RĂ©conciliation[12] - [13] - [14].

Notes et références

Notes

  1. Seule l'Ă©mission Ce soir (ou jamais !) en a fait la promotion en invitant Alain Soral au moment de la parution du livre.

Références

  1. Voir la catégorisation du livre sur la notice de la Bibliothèque nationale de France.
  2. « Comprendre l'Empire », kontrekulture.com.
  3. Le délire "judéophobe" d'Alain Soral, Le Point, 18 octobre 2014.
  4. Pierre-André Taguieff, Court traité de complotologie, Paris, Mille et une nuits, coll. « Hors collection », , 160 p. (ISBN 978-2-84205-750-3), p. 401-402.
  5. Arnaud Le Guern, Comprendre Soral. Alain ne passe pas l’écrit, Causeur, 19 mars 2011.
  6. Frédéric Saenen, Soral, Comprendre l’empire : dernier round ?, L'Internaute, 18 mars 2013
  7. Frédéric Haziza, Vol au-dessus d'un nid de fachos : Dieudonné, Soral, Ayoub et les autres, Fayard, 2014, 184 pages.
  8. Frédéric Balmont, Alain Soral ou le retour de la bêtise immonde, Paris, L'Esprit Frappeur, , 190 p. (ISBN 979-10-93279-02-2, lire en ligne)
  9. Présentation de Comprendre l'Empire sur le site des Éditions Blanche
  10. Alimuddin Usmani, Oskar Freysinger, « Entretien exclusif avec Oskar Freysinger », sur http://lesobservateurs.ch, (consulté le ).
  11. Mathias Destal, « Les inquiĂ©tants bataillons d'Alain Soral Â», Marianne, n° 913, semaine du 17 au 23 octobre 2014, p. 22-26
  12. Nicolas Bourgoin, Comprendre l’Empire : les raisons d’un succès hors-norme, 26 juin 2014
  13. Marie-France Etchegoin, Antisémite, "national-socialiste" : comment devient-on Alain Soral ?, Le Nouvel Observateur, 26 janvier 2014
  14. Jean-Yves Camus, « Manifestations pour Gaza : une mystérieuse « Gaza Firm » intrigue les observateurs », Actualité juive, 1er août 2014

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