Commission internationale contre l'impunité au Guatemala
La Commission internationale contre l'impunité au Guatemala (espagnol : Comisión Internacional contra la Impunidad en Guatemala, CICIG) était une organisation internationale indépendante chargée d'assister les autorités guatémaltÚques dans la lutte contre le crime organisé et la corruption.
Commission internationale contre l'impunité au Guatemala | |
Situation | |
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RĂ©gion | Guatemala |
Création | 12 décembre 2006 |
Type | Mission politique spéciale |
Organisation | |
Effectifs | 147 |
Site web | CICIG |
Le prĂ©sident guatĂ©maltĂšque Jimmy Morales, lui-mĂȘme mis en cause dans des enquĂȘtes, met fin aux activitĂ©s de la commission en 2019.
Fonctions
La CICIG est une organisation internationale indĂ©pendante, dont le but est d'assister le ministĂšre public (es), la police nationale (es) et les autres institutions de l'Ătat, Ă la fois pour les enquĂȘtes sur les dĂ©lits commis par les membres des groupes illĂ©gaux de sĂ©curitĂ© et les organisations clandestines de sĂ©curitĂ©, ainsi que les actions visant Ă dĂ©manteler ces groupes, en soutenant les enquĂȘtes et les poursuites pour les cas particuliĂšrement complexes, ainsi qu'en renforçant les institutions judiciaires dans leur lutte contre les associations de malfaiteurs.
Historique
La CICIG est créée le par un traité entre le Guatemala et les Nations unies, qui est ratifié par le CongrÚs guatémaltÚque le .
La CICIG rĂ©ussit Ă rĂ©duire dans des proportions assez significatives le taux dâimpunitĂ©. Elle parvient « Ă faire rĂ©voquer les concessions de quelques mĂ©gaprojets de dĂ©veloppement douteux »[1]. Elle a Ă©galement dĂ©voilĂ© le versement de pots-de-vin Ă des dizaines de dĂ©putĂ©s pour quâils votent une loi favorisant une compagnie de tĂ©lĂ©phone et lâexistence ou sein du systĂšme judiciaire de rĂ©seaux dâavocats, de juges et de magistrats qui «vendaient» des assurances dâimpunitĂ©[2].
Elle bénéficie d'un taux d'approbation élevé (70 %) dans l'opinion publique[1], ce qui en fait l'institution la plus populaire du pays[3].
Les enquĂȘtes de la commission ont menĂ© Ă la dĂ©tention de dignitaires, tels que le prĂ©sident Ălvaro Colom (2008-2012), le prĂ©sident Otto PĂ©rez Molina (2012-2015) et sa vice-prĂ©sidente Roxana Baldetti. Le prĂ©sident en fonction, Jimmy Morales, et son parti, le Front de convergence nationale (FCN) sont Ă©galement l'objet d'une enquĂȘte du CICIG pour corruption.
Dissolution de la Commission
Le président Jimmy Morales expulse du pays le directeur de la Commission, Ivan Velasquez, en 2017, et dissout celle-ci en 2019[4].
Les organisations de dĂ©fense des droits de l'homme, des populations indigĂšnes et des organisations universitaires ont dĂ©noncĂ© cette dĂ©cision. La militante politique maya Rigoberta Menchu, Prix Nobel de la paix 1992, dĂ©nonce une dĂ©cision « unilatĂ©rale » et estime qu'elle est « un signe de plus de la rupture progressive de l'ordre institutionnel et de l'Ătat de droit ». Le dĂ©fenseur des droits Jordan Rodas introduit un recours contre la dĂ©cision devant la Cour constitutionnelle. Amnesty International condamne un « dernier coup portĂ© Ă la lutte contre l'impunitĂ©, montrant l'absence inquiĂ©tante de volontĂ© de parvenir Ă un systĂšme de justice indĂ©pendante qui garantisse les droits du peuple du Guatemala ». En revanche, les milieux d'affaires guatĂ©maltĂšques et les partis de droite apportent leur soutien Ă la dĂ©cision de Jimmy Morales[5].
La CICIG pourrait avoir été victime d'un calcul politique du président américain Donald Trump, celui-ci acceptant de la sacrifier en échange d'un alignement du gouvernement guatémaltÚque sur les questions internationales (le Guatemala a notamment déplacé son ambassade en Israel à Jérusalem et réaffirmé son engagement diplomatique et commercial avec Taïwan, au détriment de la Chine)[6].
Persécution de ses membres
Les fonctionnaires et magistrats ayant travaillé au sein de la Cicig sont victimes de persécution systématique par la justice guatémaltÚque depuis sa dissolution. Plus de trente procureurs et juges anticorruption ont été contraints de quitter leur pays et d'autres ont été incarcérés[3].
Affaires
Année | Affaire | Délit | Description |
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2006 | Pavón et PARLACEN | Exécutions extrajudiciaires | |
2008-2009 | Alfonso Portillo | Malversations | |
2008-2012 | Adolfo Vivar | Fraude | |
2009 | Cas Rosenberg | Homicide | |
2012 | Marlene Blanco Lapola | Exécutions extrajudiciaires | |
2013 | Direction générales de l'imigration | Revenus illégaux | |
2014 | Les Mendoza | Trafic de drogue | |
2014 | Byron Lima | Corruption | |
2015 | Bande La LĂnea | Corruption |
Notes et références
- Bernard Duterme, « Des changements en vue au Guatemala ? », sur CETRI, Centre Tricontinental, (consulté le )
- Ricardo Såenz de Tejada, « Guatemala. Contre le «pacte de corruption» », sur Alencontre,
- « Crise entre la Colombie et le Guatemala aprĂšs la mise en cause dâun ancien juge anticorruption », Le Monde.fr,â (lire en ligne)
- « Ălections au Guatemala: un Ătat pris en capture par les pouvoirs occultes », sur Le Soleil, (consultĂ© le )
- « Le président du Guatemala se débarrasse d'une mission anticorruption trop curieuse de l'ONU », sur La Tribune,
- ClĂ©ment Detry, « Quand le Guatemala organise lâimpunitĂ© », sur Le Monde diplomatique,
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « ComisiĂłn Internacional Contra la Impunidad en Guatemala » (voir la liste des auteurs).
Lien externe
(es) (en) Site officiel de la CICIG