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Colombe eucharistique

La colombe eucharistique, ou peristerium (du grec πΔρÎčÏƒÏ„Î”ÏÎŹ), est un type de vase sacrĂ© de la liturgie chrĂ©tienne dans lequel, au Moyen Âge, on conservait les hosties consacrĂ©es. La plupart du temps, elle Ă©tait suspendue au centre du ciborium qui surmontait l’autel.

Description et histoire

Symbole de paix et signal de la fin du Déluge dans l'Ancien Testament[1], la colombe représente l'Esprit Saint dans le Nouveau Testament[2]. Son utilisation comme vase liturgique est attestée à partir du IVe siÚcle en Occident, mais le premier exemplaire connu est une colombe byzantine, originaire de Syrie du Nord[3].

En effet, « dans les premiĂšres basiliques, l’Eucharistie Ă©tait conservĂ©e dans deux objets diffĂ©rents dont l’un avait la forme d’une tour, et l’autre, celle d’une colombe. Les Ă©rudits discutent pour savoir laquelle des deux formes est antĂ©rieure Ă  l’autre, mais la tour contenait en fait trĂšs probablement la colombe, laquelle elle-mĂȘme contenait le pain eucharistique. Cette hypothĂšse est corroborĂ©e par la matiĂšre dans laquelle sont fabriquĂ©s ces objets : les tours Ă©taient d’argent et les colombes d’or[4] ».

Tour eucharistique en argent, Espagne, fin du XVe siĂšcle.

Les hosties sont enveloppĂ©es dans un linge de lin, reprĂ©sentant le linceul du Christ, ou placĂ©es dans une pyxide enfermĂ©e dans la colombe. Celle-ci est suspendue par des chaĂźnes au-dessus de l'autel, au centre du ciborium, qui permet, au-delĂ  du symbole, de protĂ©ger les hosties consacrĂ©es des rongeurs et des vols sacrilĂšges. L'on descendait le rĂ©ceptacle au moyen d’une poulie Ă  manivelle.

Sous le ciborium s’élevait parfois un autre petit Ă©difice appelĂ© peristerium (colombier) parce qu’il contenait la colombe eucharistique. AprĂšs la disparition de l’ancien ciborium, le mode de suspension se transforma lui aussi. On fixait gĂ©nĂ©ralement une attache en forme de croix au retable et on suspendait la tour, la colombe ou la pyxide Ă  la volute que cette attache formait. Durant la pĂ©riode gothique, la tour, la colombe ou la pyxide Ă©taient suspendues au-dessus de l’autel, entourĂ©es d’un voile. On les mettait parfois sous l’autel, mais, plus gĂ©nĂ©ralement, on les conservait dans une petite armoire ou un petit Ă©dicule, creusĂ© dans le mur, Ă  droite ou Ă  gauche de l’autel.

Colombe eucharistique en cuivre doré et émail champlevé (Limoges, 1210-1220). Amiens, musée de Picardie.

À l'origine, les colombes eucharistiques reposaient toutes sur un disque qui peut prendre parfois les dimensions d'un plat, afin de pouvoir ĂȘtre suspendues[5].

À partir du XIIIe siĂšcle, on utilise Ă©galement la colombe comme ciboire posĂ© dans un tabernacle.

Un grand nombre de colombes eucharistiques sont produites en Ă©mail de Limoges, c'est-Ă -dire en Ă©maillĂ© champlevĂ© sur cuivre dorĂ©, et vendues Ă  travers l'Europe. Leur fabrication commence dĂšs le XIe siĂšcle, mais elle culmine au XIIIe siĂšcle, pĂ©riode durant laquelle elles sont vĂ©ritablement produites en sĂ©rie, peut-ĂȘtre Ă  la suite de la promulgation du dogme de la transsubstantiation par le IVe concile du Latran en 1215. Quarante-deux colombes en Ă©mail de Limoges ont Ă©tĂ© conservĂ©es, dont une douzaine d'authenticitĂ© douteuse et une douzaine dont la trace a Ă©tĂ© perdue par la suite.

Variante

Une variante de cette « colombe » existe aussi chez les ArmĂ©niens orthodoxes, Ă  la diffĂ©rence que cette derniĂšre contient le saint muron (ou saints chrĂȘmes), utilisĂ© pour certains rituels.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. GenĂšse, VIII, 2.
  2. Évangile selon Matthieu, III, 16.
  3. Trésor d'Attarouthi, acquis par le Metropolitan Museum of Art en 1986.
  4. Mauro Piacenza, Redemptionis sacramentum, 24 avril 2004, numéro 117. Lire en ligne : .
  5. Les colombes eucharistiques, A. Erlande-Brandenburg, Bulletin Monumental, 1974, 132-4, page 307. Lire en ligne :

Bibliographie

  • Christine Descatoire, « Une colombe eucharistique », fiche du MusĂ©e national du Moyen Âge
  • M.-M. Gauthier, « Colombe limousine prise aux rĂȘts d'un ‘antiquaire’ bĂ©nĂ©dictin Ă  Saint-Germain-des-PrĂ©s vers 1726 », dans Intuition und Kunstwissenschaft: Festschrift fĂŒr Hanns Swarzenski zum 70. Geburtstag am 30. August 1973, Berlin, 1973, p. 171-190.
  • Lourdes de SanjosĂ© Llongueras (2011). El Colom EucarĂ­stic: Una obra singular del taller de Llemotges. CastellĂł de la Plana: Societat Castellonenca de Cultura. (ISBN 9788486113445)
  • La Conservation de l’Eucharistie, Mauro Piacenza ; Redemptionis sacramentum, 24 avril 2004, numĂ©ro 117. Lire en ligne :
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