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Collégiale Saint-Hippolyte du Malzieu

La collégiale Saint-Hippolyte du Malzieu est une ancienne collégiale située au Malzieu, dans le département français de la Lozère. La collégiale est désormais une église paroissiale rattachée à la paroisse Saint-Jacques, l'une des cinq paroisses du diocèse de Mende.

Collégiale Saint-Hippolyte
Image illustrative de l’article Collégiale Saint-Hippolyte du Malzieu
Présentation
Culte Catholique romain
DĂ©dicataire Saint Hippolyte
Type Collégiale
Rattachement Ordre de Saint-Benoît
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XIXe siècle
Style dominant roman
Site web Paroisse Saint-Jacques de Saint-Chély
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Languedoc-Roussillon
Département Lozère
Ville Le Malzieu-Ville
CoordonnĂ©es 44° 51′ 19″ nord, 3° 19′ 48″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Languedoc-Roussillon
(Voir situation sur carte : Languedoc-Roussillon)
Collégiale Saint-Hippolyte
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Collégiale Saint-Hippolyte
Géolocalisation sur la carte : Lozère
(Voir situation sur carte : Lozère)
Collégiale Saint-Hippolyte

L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Occitanie[1].

Histoire

L’église Saint-Hippolyte est la troisième église paroissiale érigée au Malzieu.

La première fut, fort probablement, bâtie par des moines bénédictins de l'abbaye de Saint-Gilles au cours du XIIe siècle[2]. Une bulle du pape Innocent III, du confirme à l’abbaye de Saint-Gilles du Gard ses droits sur l’église du Malzieu. Les moines érigèrent concomitamment deux églises, la seconde sur la butte de Verdezun proche du Malzieu étant dédiée à Saint Laurent. Ces deux églises de style roman devaient être assez semblables. Les ruines de Saint Laurent peuvent aider à se figurer la première église Saint-Hippolyte.

La deuxième église Saint Hippolyte fut érigée en remplacement de l’église romane détruite en 1573 par les troupes de Mathieu Merle au cours des guerres de religion[3]. Elle sera reconstruite en 1582 (une pierre de remploi insérée dans le mur extérieur de l’abside est de l’église actuelle semble l’attester) dans le style gothique de l’époque. La communauté de prêtres du Malzieu (14 prêtres) était responsable des 35 paroisses environnantes. Elle deviendra collégiale par une bulle d’Urbain VIII du [4] et le restera jusqu’à la Révolution.

Au cours du dernier quart du XIXe siècle l’église devenant trop petite et le cimetière devant ĂŞtre dĂ©placĂ© hors les murs conduisirent Ă  l’érection d’une nouvelle Ă©glise. Sur des plans de l’architecte dĂ©partemental Germer-Durand la reconstruction dĂ©bute en 1881. Elle sera menĂ©e en deux Ă©tapes : la première s’achève en 1884 par l’édification du corps de l’église, la seconde s’étendra sur l’annĂ©e 1886 qui verra l’élĂ©vation du clocher[5]. Les plans originaux de la nouvelle Ă©glise prĂ©voyaient la conservation de l’ancien chĹ“ur pour servir Ă  l’édification de l’abside sud ainsi que de l’ancienne chapelle nord pour servir de sacristie. L’écroulement de l’ancien chĹ“ur au cours de la construction a conduit Ă  ne conserver que l’ancienne chapelle. Si cet Ă©vĂ©nement est malheureux pour ce qu’une rĂ©alisation conforme aux plans primitifs aurait permis de se faire aujourd’hui une meilleure idĂ©e de l’apparence de l’ancienne Ă©glise, il est toutefois bĂ©nĂ©fique pour l’homogĂ©nĂ©itĂ© de l’ensemble.

Description

Généralités

D’un style nĂ©oroman l’église Saint-Hippolyte est construite sur un plan en croix latine selon un axe sud-nord, le clocher hors murs accolĂ© Ă  la face sud forme un porche fermĂ©. Ă€ l’exception de la sacristie ouest toutes les voĂ»tes sont d’arĂŞte et les arcs plein-cintre. Les dimensions intĂ©rieures sont de 36 m de long sur 29 m, les voĂ»tes centrales s’élèvent Ă  11 m.

Plan masse de l'Ă©glise

Le porche

Le porche, de plan carrĂ© de 3,2 m de dimension intĂ©rieure, est voĂ»tĂ©, il constitue le rez-de-chaussĂ©e du clocher. Il s’ouvre sur l’extĂ©rieur par deux grandes portes en bois au sud et Ă  l’est. Ces portes sont enchâssĂ©es dans une ouverture en arcade. Une petite porte donne accès Ă  un escalier de pierre en vis logĂ© dans une cage extĂ©rieure qui mène au deuxième niveau du clocher s’ouvrant sur la tribune. L’ouverture vers le vaisseau central est constituĂ©e d’une porte rectangulaire surmontĂ©e d’un tympan vitrĂ©.

  • Portail Est
    Portail Est
  • Porte d'accès au clocher
    Porte d'accès au clocher
  • Tympan du portail d'entĂ©e dans la nef
    Tympan du portail d'entée dans la nef

La nef

Le vaisseau central, de 15 m de long sur 8,8 m de large, est constituĂ© de trois travĂ©es dont la voĂ»te est dĂ©limitĂ©e par des arcs-doubleaux en plein-cintre Ă  une seule rangĂ©e de claveaux. Ă€ hauteur de la retombĂ©e des arcs-doubleaux et tout autour de l’église court une frise chanfreinĂ©e. Chaque travĂ©e possède, sur les murs gouttereaux, une arcade plein-cintre aveugle surmontĂ©e par une fenĂŞtre. Ces fenĂŞtres en plein-cintre sont fermĂ©es par un vitrail. La première travĂ©e est surmontĂ©e d’une tribune transversale, c’est la raison pour laquelle elle est la seule Ă  possĂ©der une ouverture en partie basse sur sa face est. La troisième est bordĂ©e de deux bas-cĂ´tĂ©s dont la voĂ»te, Ă©galement d’arĂŞte, est d’une hauteur de 4,75 m. Chacun de ces bas-cĂ´tĂ©s reçoit le jour sur les faces respectivement est et ouest par trois fenĂŞtres accolĂ©es, celle du centre Ă©tant plus haute, closes par un vitrail.

  • La nef vue du chĹ“ur
    La nef vue du chœur
  • Le bas-cĂ´tĂ© Est
    Le bas-côté Est

Le carré du transept

Les arcs-doubleaux du carré du transept (à l’exception de l’arc commun au vaisseau central) sont constitués de deux rangées de claveaux de section rectangulaire qui retombent sur des colonnes semi-engagées dont les chapiteaux sont sculptés de personnages, de feuillages ou d’animaux. L’élévation des voûtes du transept étant moindre que celle de la nef, le raccord à la voûte d’arête se fait par un mur de remplage porté par l’arc-doubleau du transept. Ce mur est percé d’un oculus. À l’angle nord-est est suspendu un christ en bois du XIIIe siècle classé par les beaux-arts en 1908 [6].

  • Le Christ en croix
    Le Christ en croix

Le chœur et l'abside centrale

Le chĹ“ur est semblable Ă  la deuxième travĂ©e de la nef. Il comporte de plus sur chacun de ses cĂ´tĂ©s latĂ©raux une porte donnant accès aux deux sacristies. Au milieu du chĹ“ur, sur une estrade de granit Ă  deux degrĂ©s, un autel moderne en granit a Ă©tĂ© posĂ©. L’abside, d’un diamètre de 8,6 m, est voĂ»tĂ©e en cul-de-four. Elle est rythmĂ©e Ă  l’intĂ©rieur par un dĂ©cor d’arcades retombant sur des colonnettes dont les chapiteaux sont sculptĂ©s de motifs semblables Ă  ceux que l’on trouve sur les chapiteaux du carrĂ© du transept. Chacune de ces arcades est Ă©clairĂ©e par un vitrail qui reprĂ©sente un sacrement de l’Église.

  • Le chĹ“ur et l'abside
    Le chœur et l'abside

Le transept

Chacun des bras du transept est constituĂ© d’une travĂ©e de 4,5 m sur m dont la voĂ»te domine Ă  9,6 m et donne accès Ă  une porte latĂ©rale. Cette travĂ©e est prolongĂ©e d’une abside semi-circulaire de m de diamètre voĂ»tĂ©e en cul-de-four Ă©clairĂ©e par trois vitraux. Le croisillon ouest est dĂ©diĂ© Ă  saint Joseph tandis que l’est l’est Ă  Marie. Une vitrine du croisillon prĂ©sente, en dĂ©pĂ´t de la commune de Prunières, une Vierge Ă  l’Enfant du XIIIe siècle, la Vierge d’Apcher. Cette Vierge est classĂ©e depuis 1961[7].

  • L'abside Est - sainte Marie
    L'abside Est - sainte Marie
  • L'abside Ouest - saint Joseph
    L'abside Ouest - saint Joseph
  • La Vierge d'Apcher
    La Vierge d'Apcher

La sacristie

La sacristie, qui est une chapelle latérale de l’ancienne église, est voûtée d’ogives et est dotée de culots sculptés de têtes humaines.

L’extérieur

Vue générale du N-E

L’église

Les murs du bâtiment sont maçonnés en blocage de moellons de granit de tailles inégales. La structure est soulignée par des contreforts s’appliquant au droit des arcs-doubleaux, ces contreforts sont montés en pierres taillées très régulières. L’église est entièrement couverte d’ardoise. La toiture de la nef et du transept est à longs-pans tandis que les absides du chœur et du transept sont couvertes d’un toit à croupe ronde. Les bas-côtés et les sacristies sont quant à elles couvertes d’un toit en appentis. La jonction entre la toiture et les murs s’effectue par une corniche chanfreinée soutenue par des corbeaux au profil en cavet.

Le clocher

Le clocher érigé sur un plan carré est constitué d’une tour à deux étages, le second plus étroit contient la chambre des cloches, surmontée d’une aiguille hexagonale. La tour ainsi que la façade sud sur laquelle elle est appuyée sont maçonnées en appareil régulier. Le premier étage comporte trois niveaux : le porche au premier niveau, une petite salle voûtée servant de vestibule à la tribune au deuxième, enfin une petite salle donnant accès aux combles de l’église et aux parties hautes du clocher. Le deuxième étage est éclairé par un oculus vitré situé sur la face sud alors que le troisième l’est par une fenêtre. La modénature de cet édifice est plus recherchée et plus fine que celle du corps principal. Dans l’encoignure ouest une cage d’escalier est construite hors murs permettant l’accès à la tribune ainsi qu’au beffroi. L’aiguille en charpente est couverte d’ardoises. Commençant par une pyramide à base carrée elle se prolonge en prisme octogonal. Chacune des faces parallèles à celles du carré comporte un chien-assis.

  • Vue du clocher façade Est
    Vue du clocher façade Est
  • Vue du clocher façade Ouest
    Vue du clocher façade Ouest
  • ModĂ©nature - 1
    Modénature - 1
  • ModĂ©nature - 2
    Modénature - 2
  • ModĂ©nature - 3
    Modénature - 3
  • ModĂ©nature - 4
    Modénature - 4

La sacristie

Rescapée de l’ancienne église la sacristie, située au nord-ouest, est maçonnée en moyen appareil assez régulier. Le voûtement en croisée d’ogive a induit une toiture en appentis plus haute que celle des bas-côtés et surtout s’appuyant sur le mur du croisillon ouest. La fenêtre éclairant la sacristie est tracée en léger tiers-point.

  • Vue extĂ©rieure de la sacristie
    Vue extérieure de la sacristie
  • FenĂŞtre de la sacristie
    FenĂŞtre de la sacristie

Les cloches

La collégiale du Malzieu est dotée de quatre cloches installées dans un beffroi en bois à l'intérieur du clocher.

  • cloche 1 : Mi3, (bourdon) fondue en 1865 par Crouzet-Hildebrand Ă  Paris
  • cloche 2 : Sol3, fondue en 1611 (fondeur inconnu)
  • cloche 3 : La3, fondue en 1865 par Crouzet-Hildebrand Ă  Paris
  • cloche 4 : RĂ©#4, fondue en 1817 par Pierre Decharme Ă  Breuvannes (Haute-Marne)

Annexes

Liens internes

Sources et références

  1. « Église paroissiale Saint-Hippolyte », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  2. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 610
  3. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, p. 828
  4. « Collégiale Saint-Hippolyte », notice no IA48001301, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. Abbé J. B. Philip - Le Malzieu et ses environs -Lacour éditeur,p. 117
  6. « Christ en croix », notice no PM48000030, base Palissy, ministère français de la Culture
  7. « Vierge d'Apcher », notice no PM48000083, base Palissy, ministère français de la Culture
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