Fonderie Hildebrand
La fonderie Hildebrand, devenue Crouzet-Hildebrand, est une fonderie de cloches parisienne, active au XIXe siècle.
Fonderie Hildebrand | |
Siège social | Rue Saint-Martin |
---|---|
Directeurs | Auguste Hildebrand (d) |
Activité | Fonderie de cloches (d) |
Elle est délocalisée à Louviers au début du XXe siècle.
Historique
La fonderie de cloches est fondée par Nicolas Hildebrand (vers 1791-1857). Répertoriée dans les années 1820 comme « fabrique de cloches, sonnettes, timbres et cymbales », elle est située aux 20-22, rue Saint-Martin à Paris[1] et se spécialise progressivement dans les cloches d'église.
La façade de l'entreprise figure sur une estampe d'Adolphe Martial Potémont en 1865[2].
La fonderie Hildebrand travaille régulièrement pour l'État, fabriquant cloches et sonneries pour les cathédrales et édifices diocésains. Les cloches sont marquées « A. Hildebrand, fondeur de S. M. l'Empereur ».
C'est semble-t-il sous la direction d'Auguste Hildebrand que la fonderie déménage au 13, rue de la Chopinette[3], renommée rue de Sambre-et-Meuse en 1877. L'entreprise est primée à de nombreuses reprises, remportant notamment une médaille d'argent lors de l'Exposition universelle de 1867 à Paris[3] et une médaille de bronze lors de celle de 1889[4].
La fonderie est transférée à Louviers au début du XXe siècle[5], rue de la Citadelle[6]. La société Maury prend la suite[7] au début des années 1960.
Les entrepreneurs
Nicolas Hildebrand
Nicolas Hildebrand est originaire de Thionville où il est né vers 1791. Vers 1816[8], il épouse à Paris Jeanne Briard. De ce mariage naît Auguste, qui prend la suite de la fonderie familiale.
Le bulletin de la société historique et archéologique du IVe arrondissement (Paris) établit la chronologie des cloches fondues pour Paris : pour la firme antérieure à Auguste, il en ressort la citation de 11 dates[9] entre 1825 et 1847, dont une portant une marque de fabrique d'Aimé Hildebrand (un frère d'Auguste).
Nicolas Hildebrand meurt le à Paris[10].
Auguste Hildebrand
Né à Paris le [8], Auguste Hildebrand est le fils de Nicolas Hildebrand et de Jeanne Briard.
Il se marie à Marie Jeanne Colomb le à Paris[11]. Parmi leurs enfants, Lucie, née le [12], épouse le Jean Eugène Ferdinand Crouzet, successeur d'Auguste Hildebrand à la tête de l'entreprise familiale.
Auguste Hildebrand meurt le à son domicile parisien du 13, rue de Sambre-et-Meuse[13].
Famille Crouzet
Né à Louviers[note 1] le , Jean Eugène Ferdinand Crouzet est le fils de Louis Eugène Crouzet, bijoutier parisien. Il épouse le [14] Lucie Hildebrand, fille du fondeur de cloches Auguste Hildebrand. Sur son acte de mariage, il est alors dit « directeur de fonderie » à Rouen. Ferdinand Crouzet rejoint l'entreprise de son beau-père[15], dont il prend la succession après 1885, la maison prenant le nom de Crouzet-Hildebrand[16] Il est en 1904 adjoint au maire de Louviers[17] jusqu'en [18]. Il meurt en et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise[19].
Ferdinand Crouzet et Lucie Hildebrand ont un fils qui naît à Paris 10e le , prénommé Eugène Charles, marié à Louviers le à Suzanne Marie Leguay. L'acte de naissance de leur fille indique la profession du père : fondeur de cloches[20].
Œuvres
La fonderie de cloches Hildebrand a travaillé pour de nombreuses églises et cathédrales, ainsi que des édifices publics.
- Trois cloches pour l'église Saint-Hermeland de Bagneux en 1826 : Louise-Françoise (810 kg), Jeanne-Marie (près de 600 kg) et Joséphine-Louise (425 kg)[21].
- Quatre cloches pour l'église Notre-Dame de Louviers en 1853.
- Suspension des bourdons de la cathédrale d'Amiens en 1863[22].
- Les cloches de cathédrale de Montpellier lors de la restauration de l'édifice en 1869[3].
- Le grand carillon du beffroi de la mairie du 1er arrondissement de Paris[23].
Une trentaine de cloches sont répertoriées dans l'Inventaire général du patrimoine mobilier français[24].
Notes et références
Notes
- Jean Crouzet naît dans la maison (quartier de la Basse-Villette) de son grand-père maternel Achille Prosper Odiot, directeur de l'usine à gaz, apparenté à Guillaume Petit.
Références
- Catalogue des produits de l'industrie française admis à l'exposition publique sur la place de la Concorde en 1834 sur Google Livres.
- Rue St-Martin : N° 20 et 22, à l'angle du carré Saint-Martin, 1865 : estampe d'A-P Martial sur Gallica.
- Archives nationales (France), courrier à en tête, dossier de restauration de la cathédrale de Montpellier, cote F/19/7761.
- Médaillés de bronze, 1889, au titre de la classe 26 "Horlogerie", in Revue chronométrique.
- Église Saint-Barthélemy, Saint-Pandelon.
- Juin 1940, la destruction de Louviers.
- Bulletin du la société d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Provins, année 1962, p. 88.
- Archives de Paris, acte de naissance d'Auguste Hildebrand, consultable sur Family Search.
- Bulletin de la société historique et archéologique du IVe arrondissement, 1er janvier 1919.
- Archives de Paris, acte de décès de Nicolas Hildebrand, consultable sur Family Search.
- Archives de Paris, état civil reconstitué des actes de mariage, consultable en ligne sur FamilySearch.
- Archives de Paris, acte de naissance reconstitué.
- Archives de Paris, acte de décès d'Auguste Hildebrand, 10e arrondissement.
- Archives de Paris, acte de mariage du 10e arrondissement.
- Enquêtes campanaires - notes, études et documents sur les cloches et les fondeurs de cloches du VIIIe au XXe siècle, par Joseph Berthelé, 1903.
- Notice no IM40003753, base Palissy, ministère français de la Culture.
- X, 1904.
- Réunion du conseil municipal du 19 décembre 1911.
- Arbre généalogique en ligne sur Geneanet.
- Acte de naissance d'Hélène Jeanne Blanche le .
- Les Amis de Bagneux, n°9, 1984, p. 18.
- Archives nationales (France), dossier de restauration de la cathédrale d'Amiens, cote F/19/7603.
- « Carillons de France, Beffroi de la mairie du 1er arrondissement, 40 cloches, carillon électrique ».
- Ministère de la Culture, base Palissy, consultable en ligne.