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Cluster de la Maison-Blanche

L'épidémie de COVID-19 de la Maison-Blanche, White House COVID-19 outbreak pour les anglophones, est un foyer d'infections au SRAS-CoV-2 qui a commencé en septembre 2020 et qui s'est propagé dans la Maison-Blanche et chez nombre de ses invités.

Cérémonie d'intronisation d'Amy Coney Barrett au poste de juge assesseur de la Cour suprême des États-Unis. Malgré le contexte pandémique, le port du masque et la distanciation physique ne sont pas respectés par la plupart des invités.

Cette éclosion a pour origine une proximité physique de nombreuses personnalités du Parti républicain, dont divers responsables politiques du gouvernement américain, souvent sans masque, en pleine pandémie de Covid-19 aux États-Unis.

L'évènement a été sources de controverses médiatisées, car outre les risques épidémiologiques qu'elle a pris, la Maison-Blanche a résisté aux efforts de traçage des contacts, faisant que le nombre total de personnes infectées et les origines de la propagation sont restés inconnus[1]. Au moins 48 membres du personnel ou personnes étroitement associés à la Maison-Blanche, ont été testés positifs pour la COVID-19[2] - [3] - [4].

La cérémonie tenue le 26 septembre dans la roseraie de la Maison-Blanche pour fêter la nomination d'Amy Coney Barrett à la Cour suprême des États-Unis a pris une valeur symbolique car ayant été organisée sans respecter les règles de distanciation physique (sièges du public alignés et positionnés presque les unes contre les autres), et sans imposer le port de masque (la plupart des invités n'en ont pas porté, ni Donald Trump, alors qu'il était lui-même peut-être déjà contagieux à ce moment-là car le virus circulait déjà dans la Maison-Blanche).

Conséquences

RĂ©ception fĂŞtant la nomination de la juge Amy Coney Barrett dans la roseraie de la Maison-Blanche
Le président Donald Trump annonçant la nomination de la juge Amy Coney Barrett à la Cour suprême des États-Unis, dans la Roseraie de la Maison-Blanche ; au moins 15 personnes et personnalités ont été testées positives au SARS-CoV-2 de la Covid-19 après cette réception.
Le président Donald Trump recevant des familles décorées Gold Star[5] (dimanche 27 septembre 2020, salle Est de la Maison-Blanche). Hormis le personnel de la Maison-Blanche, personne ne semble porter de masque, en dépit des recommandations des CDC américains.
Première apparition publique de Trump après sa COVID-19. Il s'adresse[6] à des supporters invités par fondation BLEXIT, lors d'une manifestation autorisée, organisée par Candace Owens dans le parc de la Maison-Blanche le 10 octobre 2020. Beaucoup de manifestants des premiers rangs étaient sans masque.

Beaucoup de personnes jouant un rôle politique important sont tombées malades (dont le président Donald Trump, hospitalisé trois jours et ayant bénéficié d'un traitement spécial)[7].

Après la cérémonie de la roseraie, Trump et son entourage ont ensuite assisté à plusieurs événements ultérieurs sans masques, dont au premier débat présidentiel contre Joe Biden à Cleveland, Ohio, le 29 septembre[8].

Le lendemain, son conseiller Hope Hicks a été placé en quarantaine à bord de l'Air Force One alors qu'il rentrait avec Trump d'un événement de campagne dans le Minnesota.

Puis le président a procédé comme prévu à une collecte de fonds le 1er octobre dans le New Jersey, où il s'est mêlé, à nouveau sans masque, aux donateurs[9].

Fin octobre un taux élevé d'infections a touché le personnel du vice-président Mike Pence[10] et une deuxième vague épidémique a suivi le jour du scrutin, après que Trump a organisé une soirée dans la East Room[11].

Personnalités touchées

Parmi les personnalités touchées figurent la première dame Melania Trump ; les sénateurs du Parti républicain (Thom Tillis, Mike Lee et Ron Johnson) ; le représentant du Parti républicain, Matt Gaetz ; le directeur de campagne de Trump (Bill Stepien) ; la présidente du Parti républicain (Ronna McDaniel) ; l'ancienne conseillère à la Maison-Blanche (Kellyanne Conway) ; l'ancien gouverneur du New Jersey (Chris Christie) ; le président de l'université Notre-Dame-du-Lac, John I. Jenkins ; l'attachée de presse Kayleigh McEnany ; le conseiller de Donald Trump Stephen Miller ; le chef du cabinet (Mark Meadows, qui a aussi présidé le Freedom Caucus jusqu'en septembre 2019) ; et le secrétaire au logement et au développement urbain (Ben Carson).
Au 11 novembre, au moins 48 personnes avaient été testées positives[2] - [3] dont une au moins gravement (le chef du bureau de sécurité de la Maison-Blanche, Crede Bailey)[12] tombé malade en septembre (avant l'événement de la roseraie).

Réaction des médias

Les médias ont reproché à la Maison-Blanche d'avoir fourni des informations contradictoires sur l'état de Trump et sur la chronologie de son infection, d'avoir retardé la divulgation des diagnostics initiaux des employés de la Maison-Blanche[13].

Des experts en santé publique comme Anthony Fauci (directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses et membre du groupe de travail sur le coronavirus de la Maison-Blanche) la fête de la roseraie était l'exemple même ce qu'il ne fallait pas faire, et cette éclosion aurait pu être évité[14] - [15] - [16].

Impacts politiques

L'éclosion de Rose Garden a émergé dans les dernières semaines de la campagne de Trump pour l'élection présidentielle américaine de 2020, un peu plus d'un mois avant le dernier jour du vote, le 3 novembre.

Cette double éclosion épidémique a eu un impact sur la présidence de Trump, contribuant sans doute à sa défaite électorale, d'une part par perte de confiance d'électeurs après son débat du 29 septembre[17] devant Joe Biden, qui lui a respecté les bonnes pratiques recommandées par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis (US CDC).
D'autre part à un moment critique de sa campagne, Trump a momentanément perdu bon nombre de ses employés, dont deux conseillers de campagne chargés de contester le décompte des voix, un conseiller politique, son chef de cabinet[18] et plus d'une douzaine d'assistants à la Maison-Blanche, et 10% (130 agents) des agents des services secrets[18].

Épidémies ultérieures

L'équipe du vice-président Mike Pence

Fin octobre, ABC News a appris qu'un membre du personnel non identifié du bureau du vice-président avait été testé positif[19].

Quelques jours après, il était annoncé que cinq proches conseillers de Mike Pence avaient été testés positifs : Marc Short, chef de cabinet du vice-président ; Marty Obst, l'un des plus proches conseillers du vice-président ; Zach Bauer, body man du vice-président ; ainsi que deux membres anonymes du personnel de Pence[20] - [21] - [22].

Après avoir d'abord tenté de calmer l'épidémie, la Maison-Blanche a annoncé que Mike Pence poursuivrait son programme, y compris en se rendant dans les rassemblements politiques, bien qu'il ait été « en contact étroit avec M. Short »[19] - [23].

Soirée électorale du 3 novembre

Le 3 novembre 2020, jour des élections, Donald Trump a organisé une fête pour le personnel et les responsables de campagne dans la salle Est de la Maison-Blanche, une fête sans précédent en termes de taille et de portée[24]. Tout comme lors de la fête organisée pour la nomination Barrett dans la roseraie, peu de personnes portaient des masques ou ont respecté les recommandations de distanciation physique[25]. Le 6 novembre, la contamination du chef de cabinet de la Maison-Blanche, Mark Meadows, était rendue publique[26]. Il avait été diagnostiqué deux jours plus tôt (le 4), mais a cherché àgarder ses résultats secrets (une décision qui concernait les fonctionnaires)[27] - [28]. D'autres cas de Covid ont été reconnus le 6, pour : Cassidy Hutchinson (une assistante de Meadows)[29], Nick Trainor (directeur de la campagne Trump), et 5 employés de la Maison-Blanche[26]. Le jour suivant, via Jared Kushner, Charlton Boyd[30], aurait été infecté. Et Matt Gaetz (élu représentant de la Floride) a annoncé qu'il avait développé des anticorps contre le virus[31].

Le 9 novembre, Ben Carson (secrétaire au Logement et au Développement urbain) et David Bossie (chef de l'organisation conservatrice Citizens United) étaient aussi testés positifs au COVID-19 [11]. Deux jours après, Brian Jack (directeur politique de la Maison-Blanche) et Healy Baumgardner (porte-parole de la campagne de 2016) étaient à leur tour diagnostiqués positifs[32]. Le 12 novembre, les participants à la fête Corey Lewandowski (conseiller de campagne de Trump), et Jeff Miller (stratège et lobbyiste républicain) l'étaient à leur tour[28].

Le 13 novembre, selon les médias, plus de 130 agents des services secrets avaient été contraints de s'auto-isoler car testés positifs pour le coronavirus ou ayant été en contact étroit avec des personnes infectées[33].

Notes et références

  1. (en-US) Desmond Butler et Tom Hamburger, « White House could have traced and contained its coronavirus outbreak. It chose not to. », sur Washington Post (ISSN 0190-8286, consulté le )
  2. (en-US) Larry Buchanan et Lazaro Gamio, « Tracking the White House Coronavirus Outbreak », sur The New York Times, (ISSN 0362-4331, consulté le )
  3. (en-US) Amy Schoenfeld Walker et Matthew Conlen, « Tracking Coronavirus Infections in the White House and Trump’s Inner Circle », sur The New York Times, (ISSN 0362-4331, consulté le )
  4. Kaitlan Collins, Jeremy Diamond, Jim Acosta, Daniella Diaz, Kevin Liptak and Betsy Klein CNN, « At least 5 of Vice President Pence's aides test positive for coronavirus », sur CNN (consulté le )
  5. Gold star est une distinction données aux familles ayant perdu l'un des leurs lors d'une guerre pour la patrie ou dans un attentat terroriste
  6. (en-US) « Discours du président D. Trump lors d'une manifestation pacifique pour la loi et l'ordre », sur The White House (consulté le )
  7. (en) Elana Lyn Gross, « White House Outbreak: Donald Trump Jr. Latest To Test Positive », sur Forbes (consulté le )
  8. (en) Ed Yong, « Biden’s Negative Test Result Isn’t Enough to Say He’s in the Clear », sur The Atlantic, (consulté le )
  9. (en-US) Russ Choma, « Donald Trump mingled without a mask at a New Jersey campaign fundraiser », sur Mother Jones (consulté le )
  10. (en-US) Maggie Haberman, « Members of Pence’s Inner Circle Test Positive for Coronavirus », sur The New York Times, (ISSN 0362-4331, consulté le )
  11. « Trump election party draws scrutiny as guests test positive », sur AP NEWS, (consulté le )
  12. (en) Aris Folley, « White House security official reported to be gravely ill with COVID-19 », sur TheHill, (consulté le )
  13. (en-US) Peter Baker et Maggie Haberman, « As Trump Seeks to Project Strength, Doctors Disclose Alarming Episodes », sur The New York Times, (ISSN 0362-4331, consulté le )
  14. (en) Reuters Staff, « Fauci says White House COVID-19 infections could have been prevented », sur Reuters, (consulté le )
  15. « Brown Health dean Jha: Trump’s COVID-19 infection ’total failure’ by White House - News - providencejournal.com - Providence, RI », sur web.archive.org, (consulté le )
  16. (en) Debra Pressey dpressey@news-gazette.com, « Coronavirus response », sur The News-Gazette (consulté le )
  17. Natasha Korecki, Alex isenstadt, Anita Kumar, Gabby Orr, Christopher Cadelago & Marc Caputo (2020) « Inside Donald Trump’s 2020 undoing How Biden prevailed and Trump fell short in an unforgettable election, according to conversations with 75 insiders Â» (« Dans les coulisses de l'Ă©chec de Donald Trump en 2020, Comment Biden a prĂ©valu et Trump a Ă©chouĂ© lors d'une Ă©lection inoubliable, selon des conversations avec 75 initiĂ©s Â»). Politico, 11/07/2020 |URL https://apple.news/AA8HrpJoYT0yF9jZ3kpG5ZA |consultĂ© le=2021-01-12
  18. (en-US) Philip Rucker et Josh Dawsey, « Trump insists he’ll win, but aides say he has no real plan to overturn results and talks of 2024 run », sur Washington Post (ISSN 0190-8286, consulté le )
  19. (en) A.B.C News, « Mike Pence's chief of staff Marc Short, 4 others test positive for COVID-19 », sur ABC News (consulté le )
  20. (en) Jonathan Swan,Mike Allen, « Pence to continue traveling despite aides testing positive for COVID-19 », sur Axios (consulté le )
  21. (en-US) « 5 Pence aides, including chief of staff Marc Short, test positive for COVID-19 », sur www.cbsnews.com (consulté le )
  22. (en) Justine Coleman, « Pence's 'body man' among aides who tested positive for coronavirus: report », sur TheHill, (consulté le )
  23. (en-US) Isabella Kwai, « European Nations Return to Restrictions as Virus Surges », sur The New York Times, (ISSN 0362-4331, consulté le )
  24. (en-GB) « US election 2020: Beer and angst as White House party defies another protocol », sur BBC News, (consulté le )
  25. (en) « Trump’s election night party adds to coronavirus scrutiny », sur The Independent, (consulté le )
  26. (en) ABC News, « White House chief of staff Mark Meadows tests positive for COVID-19 », sur ABC News (consulté le )
  27. (en-US) Maggie Haberman et Michael D. Shear, « Six in White House, Including Trump’s Chief of Staff, Have the Coronavirus », sur The New York Times, (ISSN 0362-4331, consulté le )
  28. (en-US) Charlotte Klein, « Everyone Diagnosed With COVID in Post-Election White House Outbreak », sur Intelligencer, (consulté le )
  29. Naina Bhardwaj, « White House officials were aware of chief of staff Mark Meadows' COVID-19 diagnosis earlier this week, despite him being seen without a mask », sur Business Insider (consulté le )
  30. (en) « Trump Aides Frustrated After Meadows’s Silence on Infection », sur Bloomberg.com, (consulté le )
  31. (en) Celine Castronuovo, « Gaetz says he has coronavirus antibodies », sur TheHill, (consulté le )
  32. (en) Dan Mangan, « Two more people from Trump's Election Night party at White House test positive for coronavirus », sur CNBC, (consulté le )
  33. (en-US) Carol D. Leonnig et Josh Dawsey, « More than 130 Secret Service officers are said to be infected with coronavirus or quarantining in wake of Trump’s campaign travel », sur Washington Post (ISSN 0190-8286, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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