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Claude Bouscau

Claude, Lucien, Jean Bouscau, né à Arcachon le et mort dans le 14e arrondissement de Paris le , est un sculpteur français.

Biographie

Claude Bouscau est né dans une famille de marins arcachonais, villa Murcie, avenue Lamartine[1], et fut découvert par André Maurice, architecte en chef des Bâtiments nationaux en villégiature à Arcachon, qui le remarqua au cours d’un concours de châteaux de sable qui fut son premier matériau[2].

Puis il suit des études à l’École des beaux-arts de Bordeaux (1923). Il est l'élève de Paul Niclausse à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, dont il fut premier grand prix en 1929[3]. Il reçoit le prix Chenavard (de) en 1933, puis entre à l’atelier d'Henri Bouchard à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Il obtient, dès sa première tentative, le premier prix de Rome en 1935[1].

De 1935 à 1939, il est pensionnaire de l’Académie de France à Rome à la villa Médicis[1], alors dirigée par Paul Landowski. Lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale, il revient en France pour rejoindre le front dans la Marne. Il recevra la croix de guerre avec étoile et la croix du combattant[1].

En 1941, il épouse Sylviane Marceron (1920-2011), dont il eut trois enfants, François (1942-1951), Alix-Anne et Franck Bouscau (militant légitimiste, fondateur de l'association Henri-V, professeur agrégé des facultés de droit, avocat à la Cour de Paris).

Son atelier était situé dans le 14e arrondissement de Paris, au no 10 rue Hallé, et sa maison au no 40 square de Montsouris[4].

Enseignement

Après la guerre, de retour à Paris, Claude Bouscau devient professeur de la ville de Paris. Il enseigna durant de nombreuses années au Cours Montparnasse, où il eut jusqu’à cent vingt élèves. Il resta trois années de plus que l’âge de la retraite. Par la suite, il continua d’enseigner jusqu’à son décès à l’Académie des beaux-arts de Chaville qui venait d’être créée et dont il assura la direction.

Ĺ’uvre

L’œuvre de Claude Bouscau est très diverse par les thèmes abordés (religieux, civiques, vie quotidienne, maternité, enfance, nus, pins du Sud-Ouest) par les modes d’expression (sculpture en ronde-bosse, bas-reliefs, gravure sur bois, dessin, étain ou cuivre repoussé, médaille, peinture) et par les matériaux utilisés comme support (pierre, marbre, plâtre, bronze, cuivre, étain, papier).

Enfin, elle est très variée dans le style. Si Claude Bouscau a, dans sa jeunesse, pratiqué un classicisme rigoureux dans le sillage d'Auguste Rodin, Antoine Bourdelle, Aristide Maillol, il s’en est ensuite dégagé, notamment par le goût de la stylisation et par un esprit de recherche toujours en éveil. L’artiste s’est même mesuré, avec un certain bonheur, à l’art contemporain. Mais, loin de suivre une évolution linéaire, allant par exemple, du figuratif à l’abstrait, l’œuvre de Claude Bouscau montre des retours en arrière et des audaces innovatrices, comme si l’artiste s’était joué des querelles d’école et avait voulu décourager les futurs classificateurs. Si bien que cette œuvre, vaste et diverse, témoigne d’une grande unité de conception, liée à une « patte » particulière et qu’il paraît aléatoire de tenter d’y distinguer des périodes successives.

Tout au long de sa vie, il accumule, croquis, études et dessins, au crayon, fusain, à la sanguine. Il avait un vrai besoin de « croquer » ses contemporains, à la ville, à la plage où les formes pleines et rondes qu’il affectionnait lui servaient de modèle.

Envois de Rome

Commandes d’État (décoration de bâtiments publics ou scolaires)

  • L'Annonciation, 1941, Ă©glise Saint-Dominique, Paris 14e ;
  • Apollon, 1943, Paris, Assistance publique ;
  • La Ville de Beauvais luttant, 1959, hĂ´tel de ville de Beauvais (Oise) ;
  • La Lune et le Soleil, 1961, Toulouse, Institut d'Ă©tudes politiques (architecte : Trilhe) ;
  • L'ÉpopĂ©e de Jeanne d'Arc, 1964, Clermont-Ferrand, lycĂ©e Jeanne d'Arc (architecte : G. NoĂ«l père) ;
  • Les Écoliers, vers 1947-1948, Arcachon, Ă©cole maternelle Victor Duruy ;
  • MaternitĂ©, 1955, Bordeaux, Caisse d'allocations familiales de la Gironde (architectes L. et M. Garros) ;
  • Jeux d'enfants, 1955, Vic-sur-Cère, groupe scolaire (architectes : Croizet et Delrieu) ;
  • La ForĂŞt ; Le Naturaliste, bas-reliefs, 1954, Arcachon, lycĂ©e de Grand Air[1] (architectes : Domenc, Larcher et Hourtic). Le sculpteur a en outre rĂ©alisĂ©, pour le mĂŞme Ă©tablissement, deux autres bas-reliefs et deux « pastilles » en terre cuite ;
  • Le Chant ; La Danse, 1956, Aurillac, Centre d'apprentissage fĂ©minin (architecte : P. Terrisse) ;
  • Les Bienfaits d'Esculape, dieu de la santĂ©, 1977, Chaudes-Aigues (Cantal), collège d'enseignement gĂ©nĂ©ral (architecte : Ch. Terrisse) ;
  • La BourrĂ©e auvergnate, 1972, Pierrefort (Cantal), collège d'enseignement gĂ©nĂ©ral (architecte : Ch. Terrisse) ;
  • Le Gardien de but, 1963, Bolbec (Seine-Maritime), collège d'enseignement technique (architecte : Brun) ;
  • Le Gardien de but, 1966, Aurillac, collège technique et centre d'apprentissage masculin (architecte : Ch. Terrisse) ;
  • La Jeunesse, 1957, Aurillac, École normale, (architecte : P. Terrisse) ;
  • Vulcain, le Forgeron, 1960, Eu (Seine-Maritime), centre d'apprentissage masculin (architecte : Brun) ;
  • Chemin de croix monumental, 1942-1948, bas-reliefs, Ă©glise du SacrĂ©-CĹ“ur d'Aurillac (Cantal) (architecte : Croizet) ;
  • Nombreuses mĂ©dailles, jetons, petites sculptures Ă©ditĂ©es par la Monnaie de Paris[5].

Commandes municipales

  • MaĂ®tre Lachaud, 1954, Treignac (Corrèze) ;
  • Le HĂ©ros mourant plantant son Ă©pĂ©e en terre, 1956, carrĂ© militaire du cimetière d'Arcachon[5] ;
  • Dans la mĂŞme ville, boulevard-promenade Veyrier-Montagnères, il est l'auteur en 1948 d'un mĂ©daillon fixĂ© sur une stèle (architecte Roger Expert), en hommage Ă  Jean-Baptiste-James Veyrier-Montagnères, ancien maire de la ville[1] ;
  • Monument aux Creusois morts en dĂ©portation, 1956, Aubusson (Creuse) ;
  • Femme jouant avec un dauphin, 1952, Arcachon, entrĂ©e de l'ascenseur du casino Mauresque[1] ;
  • Monument aux marins pĂ©ris en mer, 1968, entrĂ©e du port d'Arcachon[1] ;
  • Perle de la cĂ´te d’Argent, Ĺ“uvre posthume d’après une maquette de l’artiste, place Claude-Bouscau Ă  Arcachon[5].

Commandes particulières

  • Vierge, 1938, statue, jardin des sĹ“urs de Saint-Vincent-de-Paul Ă  Arcachon ;
  • Chopin, 1949, centenaire de la mort du compositeur. Collection Chaumet, Paris ;
  • Le GuĂ©risseur Robert Martin, 1962, parc de la Source des Abatilles, Arcachon[1] ;
  • Petits bronzes : Claire, Sylvie, etc. , fondeur : Godard ;
  • Nombreux bustes en marbre et en bronze.

Commandes à l'origine non déterminée

  • Au cimetière d'Arcachon, il a aussi rĂ©alisĂ© un monument en hommage Ă  la rĂ©sistante Marie Bartette figurant une hirondelle libĂ©rĂ©e d'une chaĂ®ne, ainsi que le monument La Lanterne des morts et HĂ©ros mourant (7,5 mètres de haut)[6] - [1] ;
  • TĂŞte du Christ, basilique Notre-Dame d'Arcachon[1] ;
  • Les deux Ă©coliers en pèlerine, Ă©cole maternelle Victor-Duruy, Arcachon[1] ;
  • Faune poursuivant des nymphes, ascenseur du parc Mauresque d'Arcachon[1].

Collections publiques

Expositions

Claude Bouscau a fait des expositions à Paris et en province, mais le lieu où il est le mieux représenté est sa ville natale, Arcachon, qui possède plus d’une dizaine d’œuvres[1] qui sont le reflet de son art, depuis le séjour à Rome jusqu’à la dernière mise en place : Perle de la Côte d’Argent. La ville d’Arcachon a réalisé une exposition rétrospective en juin-juillet 1990.

Distinctions

Entre autres distinctions, le Salon des artistes français lui a décerné la médaille d’honneur pour la gravure en médaille (1973) et la médaille d’honneur pour la sculpture (1975).

Annexes

Bibliographie

  • Association des Amis de Claude Bouscau, Claude Bouscau - Sculptures, Imprimerie Lecante, GuĂ©ret (Creuse), 1986 [ouvrage reflĂ©tant l’ensemble de l’œuvre de Claude Bouscau].
  • Marie-JosĂ©phe Pajot, Claude Bouscau - Ville D’Arcachon - Exposition Ă  l’Espace 2000 – juin juillet 1990, [catalogue de l’exposition].
  • Association des Amis de Claude Bouscau, Centenaire de la naissance de Claude Bouscau, Sculpteur. 1909-1985, plaquette Ă©ditĂ©e par la mairie d'Arcachon, 2009.
  • Franck Bouscau, « Claude Bouscau. Une esquisse biographique », in Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique d'Arcachon, no 142, 4e trimestre 2009, p. 37-60.

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. « 150 ans d’histoire au cimetière d’Arcachon (1/2) », sur Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch, (consulté le ).
  2. Christian Visticot. Arcachon : des châteaux de sable au prix de Rome, sur les pas de Claude Bouscau. Sud Ouest, 9 mars 2022. Lire en ligne
  3. Fanny Peyrazat. Éphéméride – C’était un mois de mai… Claude Bouscau, un grand sculpteur arcachonnais. TVBA, 23 mai 2022. Lire en ligne
  4. Léo Monégier. La maison du sculpteur Claude Bouscau à vendre 1,65 M€. BFM TV, 5 juillet 2013. Lire en ligne
  5. Jean Dubroca. Croquis du Bassin : Ă  la recherche de Claude Bouscau. Histoire et traditions du bassin d'Arcachon, 28 aout 2020. Lire en ligne
  6. « 150 ans d’histoire au cimetière d’Arcachon », sur Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch, (consulté le ).
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