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Cinérama

Le Cinerama (francisĂ© sous la forme « CinĂ©rama ») est un procĂ©dĂ© de projection cinĂ©matographique qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1952 avec le film This Is Cinerama. Il s'agit d'une technique de prises de vues par une camĂ©ra triple bandes 35 mm Ă©quipĂ© de trois objectifs d'une focale de 27 mm et projetĂ©es sur un Ă©cran « extra large » et courbe d'une ouverture de 146°, improprement appelĂ© « projection sur trois Ă©crans », Ă  l'aide de trois appareils de projection. Le mot est une contraction de cinĂ©ma et de panorama.

Projection du film La ConquĂȘte de l'Ouest, sorti en 1962.

Histoire

Le Cinérama est développé par Fred Waller (en) et nécessite plusieurs années de développement. Précédemment, Abel Gance avait déjà expérimenté la projection sur trois écrans en 1927 dans le cadre de Napoléon avec son procédé Polyvision. Le film était considéré comme perdu dans les années 1950 et Waller n'a pu qu'en entendre parler sans pouvoir le voir. Waller avait développé un systÚme à onze projecteurs, nommé « Vitarama », pour l'exposition de la Petroleum Industry en 1939. Une version à cinq projecteurs, le Waller Gunnery Trainer, est utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale. Waller fait la rencontre du producteur Michael Todd qui l'aide à mettre au point une premiÚre séance.

Le CinĂ©rama est prĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois le au Broadway Theatre Ă  New York[1]. Pour ces spectacles Ă  guichet fermĂ©, les projecteurs sont minutieusement ajustĂ©s et manipulĂ©s par des mains expertes. Un systĂšme vibratoire permet de faire la liaison entre les diffĂ©rentes images et permet de masquer la ligne de jointure. Une grande attention est portĂ©e lors du tirage de la pellicule pour respecter l'harmonie de luminescence et de teinte. MalgrĂ© les efforts, les recoupements entre les trois images demeurent visibles. Les limitations optiques inhĂ©rentes aux projecteurs faisaient que des scĂšnes distantes se joignent parfaitement Ă  l'inverse des objets en premier plan. Un objet suffisamment proche des camĂ©ras peut ainsi ĂȘtre dĂ©doublĂ© lorsqu'il passe d'un bord Ă  l'autre. Pour dĂ©tourner l'attention des jointures, les plans sont souvent composĂ©s d'objets peu importants (tels que des arbres) aux jointures et l'action est cantonnĂ©e au centre des panneaux. La composition a alors un style semblable Ă  un triptyque.

Le systĂšme rencontre diffĂ©rents problĂšmes, notamment si l'un des films casse ou est endommagĂ©, les autres films doivent Ă©galement ĂȘtre tronquĂ©s afin de prĂ©server la synchronisation. L'utilisation de lentille grossissante est impossible, car les trois images ne pourraient plus ĂȘtre accolĂ©es. La plus importante limitation est peut-ĂȘtre que l'image ne semble naturelle que sur un espace donnĂ© et limitĂ©, en dehors de cet espace, l'image est distordue, aussi la vision des bandes de raccords entre les trois projections Ă©tait dĂ©sagrĂ©able. Mais ces difficultĂ©s n'ont pas empĂȘchĂ© les spectateurs d'apprĂ©cier le spectacle de cette technique innovante.

Le Cinérama imposait des contraintes de tournage trÚs importantes : prise de vues avec trois caméras jumelées sur un seul pied, trois projecteurs synchronisés dans la salle et trois cabines de projections distinctes, tout cela était trÚs onéreux.

Le son du Cinérama était diffusé sur plusieurs canaux (les spécifications Cinérama prévoient une quatriÚme pellicule supportant sept canaux audio) et enveloppait littéralement le spectateur.

Seuls neuf films ont été tournés en Cinérama :

  1. This Is Cinerama (1952), documentaire ;
  2. Cinerama Holiday (1955), documentaire ;
  3. Seven Wonders of the World (1956), documentaire ;
  4. Search for Paradise (1957), documentaire ;
  5. South Seas Adventure (1958), documentaire ;
  6. Windjammer (Cinemiracle, 1958), documentaire ;
  7. Renault Dauphine (publicité, 1959), documentaire ;
  8. How the West Was Won (La ConquĂȘte de l'Ouest, 1962), film de long mĂ©trage ;
  9. The Wonderful World of the Brothers Grimm (Les Amours enchantées, 1962), film de long métrage.

Les films, Ă  l'exception des longs mĂ©trages La ConquĂȘte de l'Ouest et Les Amours enchantĂ©es, furent en fait des productions destinĂ©es Ă  dĂ©montrer les possibilitĂ©s techniques du procĂ©dĂ©.

Parmi les salles qui ont été équipées pour projeter des films en Cinérama, on peut citer le Théùtre de l'Empire le Gaumont-Palace et le Kinopanorama (baptisé de la variante russe du procédé), à Paris, ainsi que le Cinéma Rialto à Nice.

Pour l'exploitation du CinĂ©rama il fut installĂ© devant la scĂšne du Gaumont-Palace de 1962 Ă  1967 un Ă©cran courbe de prĂšs de 600 m2 qui Ă©tait Ă  l'Ă©poque le plus grand du monde. Par la suite dans la mĂȘme salle, on Ă©quipa l'une des trois cabines de projection construites au premier balcon, celle du centre, en 70 mm extra large et on diffusa des films improprement projetĂ©s sous le sigle « CinĂ©rama », ceux-ci n'Ă©tant plus issus de la mĂȘme technique. Avec ce nouveau procĂ©dĂ© d'Ă©cran large, pas aussi large que le CinĂ©rama, furent projetĂ©s Un monde fou, fou, fou, fou, de Stanley Kramer et 2001, l'OdyssĂ©e de l'espace, de Stanley Kubrick. Le procĂ©dĂ© Ultra Panavision 70 ne surprenait pas autant les spectateurs et les salles « CinĂ©rama » allĂšrent vers le dĂ©clin. Le CinĂ©rama avait vĂ©cu, la qualitĂ© s'amenuisait, la largeur du champ de vision et la nettetĂ© se dĂ©gradaient et le procĂ©dĂ© perdait de ce fait son attractivitĂ©. Ces salles n'Ă©tant plus alimentĂ©es en films spectaculaires allaient cesser leur activitĂ© assez vite.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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