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Chronologie de la botanique

Antiquité

  • vers 40 apr. J.-C.-vers 90 : Dioscoride fait paraĂ®tre vers 60 De materia medica, un ouvrage sur les produits mĂ©dicinaux et qui dĂ©crit un peu moins d'un millier de plantes. Il restera en usage au moins jusqu'au XVIe siècle.

Moyen Ă‚ge

  • Abu Muhammad Ibn al-Baitar nĂ© vers 1197 dans la province de Malaga et mort en 1248 Ă  Damas, est un mĂ©decin arabo-andalou. Il Ă©tudie les propriĂ©tĂ©s mĂ©dicinales des plantes et fait de nombreux voyages de recherches avec ses Ă©lèves.
  • Vincent de Beauvais (v. 1190-1264) fait paraĂ®tre une importante compilation des connaissances de son temps. Plus critique et fin que Thomas de CantimprĂ© (1201-1263) Ă  la mĂŞme Ă©poque, il prĂ©figure les encyclopĂ©distes de la Renaissance. Il fut surnommĂ© le Pline du Moyen Ă‚ge.
  • Albert le Grand, Albertus Magnus (1193 - 1280) philosophe (et maĂ®tre de Saint Thomas d'Aquin) et alchimiste, dĂ©crivit dans De vegetalibus de nombreuses plantes et diffĂ©rencie pour la première fois les MonocotylĂ©dones des DicotylĂ©dones selon la structure de la tige. Il Ă©met la thĂ©orie que la fonction de l'organe contrĂ´le sa forme et en fait donc un Ă©lĂ©ment capital de la classification. Cette vision l'oppose Ă  Aristote et ThĂ©ophraste.

Renaissance

  • 1485 : parution en Allemagne de Gart der Gesundheit de Johannes de Cuba, premier livre imprimĂ© d'histoire naturelle. Sa partie botanique sera souvent rĂ©imprimĂ©e au cours des dĂ©cennies suivantes.
  • vers 1520-1530 : Luca Ghini invente l'herbier.
  • 1533 : crĂ©ation de la première chaire de botanique en Europe Ă  Padoue.
  • 1536 : Jean Ruel fait l'inventaire des connaissances botaniques de son Ă©poque dans De Natura stirpium libri tres, mais ne propose aucune mĂ©thode de classification, les espèces sont prĂ©sentĂ©es pĂŞle-mĂŞle.
  • Andrea Cesalpino Élève de Luca Ghini propose de nouvelles subdivisions Ă  partir de la classification de ThĂ©ophraste en regroupant en 15 classes 1500 vĂ©gĂ©taux connus. Il utilise l'habitat des plantes mais Ă©galement des caractères vĂ©gĂ©tatifs, carpologiques, graines et fleurs. Il exclut les propriĂ©tĂ©s des plantes comme critères de classification. Il comprend que l'embryon est un caractère fondamental en systĂ©matique.
  • 1538 : parution de la première flore britannique par William Turner.
  • 1540 : Botanicon, continens herbarum, aliorumque simplicum, quorum usus in medicinis est, descriptiones, & iconas ad vivum effigiatas de ThĂ©odore Dorsten.
  • 1544 : Luca Ghini crĂ©e Ă  Pise un jardin botanique.
  • 1568 : crĂ©ation Ă  Bologne d'un jardin botanique par Ulisse Aldrovandi.
  • 1593 : crĂ©ation Ă  Montpellier du premier jardin botanique français par lettres patentes d'Henri IV, Ă©tabli par Pierre Richer de Belleval

XVIIe siècle

  • 1601 : parution de Rariorum plantarum historia de Charles de l'Écluse (1525-1629) qui regroupe ses ouvrages prĂ©cĂ©dents. Sa classification n'est pas très Ă©voluĂ©e mais ses descriptions sont excellentes.
  • 1605 : Claude Duret (v. 1570-1611) fait paraĂ®tre Histoire admirable des plantes et herbes esmerveillables et miraculeuses en nature... (Paris, 1605) oĂą il dĂ©crit des plantes Ă©tranges pour un arbre dont les feuilles s'enfuient sur de petites pattes lorsqu'elles touchent terre.
  • 1635 : publication de l'Édit royal crĂ©ant le Jardin du roi Ă  Paris. Il est officiellement inaugurĂ© en 1640. Il a pour vocation, comme son nom l'indique, Jardin royal des plantes mĂ©dicinales, de cultiver uniquement des plantes mĂ©dicinales.
  • 1640 : parution de Theatrum botanicum de John Parkinson.
  • 1670 : publication de la première flore de Grande-Bretagne : Catalogus plantarum Angliæ et insularum adjacentium de John Ray.
  • 1671 : Marcello Malpighi fait paraĂ®tre une Ă©tude sur l'anatomie vĂ©gĂ©tale marquant le dĂ©but de cette discipline.
  • 1676 : Nehemiah Grew identifie, dans une note Ă  la Royal Society, le pollen comme la partie mâle des plantes.
  • 1682 : Nehemiah Grew dĂ©couvre les diffĂ©rents types de tissus d’une plante.
  • 1686 : DĂ©but de la parution de Historia plantarum generalis de John Ray, première tentative d'une flore du globe. Il y prĂ©sente une dĂ©finition de l'espèce très proche de celle utilisĂ©e par Carl von LinnĂ© plus tard.
  • 1694 : Rudolf Jakob Camerarius fait paraĂ®tre De Sexu Plantarum Epistola oĂą il dĂ©montre le rĂ´le des Ă©tamines et du pistil dans la reproduction vĂ©gĂ©tale.
  • 1694 : Joseph Pitton de Tournefort publie son premier ouvrage ÉlĂ©ments de botanique ou mĂ©thode pour connaĂ®tre les plantes en trois volumes. La mĂ©thode suivie est fondĂ©e sur la structure des fleurs et des fruits.

XVIIIe siècle

  • 1705 : mort de John Ray, fondateur de la botanique moderne.
  • 1718 : le Jardin du roi devient un vĂ©ritable Ă©tablissement d'Ă©tude des vĂ©gĂ©taux et non plus seulement des espèces Ă  valeurs mĂ©dicales.
  • 1727 : Stephen Hales publie le rĂ©sultat de ses recherches sur la respiration des plantes.
  • 1728 : Antoine de Jussieu crĂ©e une classe Ă  part de plantes pour les champignons et les lichens.
  • 1735 : le premier jardin botanique tropical naĂ®t Ă  Pamplemousses, sur l'ĂŽle Maurice.
  • 1753 : Carl von LinnĂ© publie Species plantarum, point du dĂ©part du système du binĂ´me linnĂ©en et de la nomenclature botanique.
  • 1761 : DĂ©but de la publication de Flora Danica, une encyclopĂ©die botanique illustrĂ©e concernant la flore des contrĂ©es soumises Ă  la couronne danoise.
  • 1762 : parution du premier ouvrage français employant le système du binĂ´me linnĂ©en, Hortus regius monspeliensis d'Antoine Gouan (1733-1821), suivi en 1765 de la première flore rĂ©gionale, Flora Monspeliaca.
  • 1763 : Michel Adanson fait paraĂ®tre ses Familles des Plantes qui propose une nouvelle mĂ©thode de la classification des plantes.
  • 1774 : Antoine-Laurent de Jussieu expose ses idĂ©es concernant la classification des plantes dans Exposition d'un nouvel ordre de plantes adoptĂ© dans les dĂ©monstrations du Jardin royal, qui sera complĂ©tĂ©e en 1789 par son Genera plantarum secundum ordines naturales disposita.
  • 1779 : Jan Ingenhousz dĂ©couvre le rĂ´le de la lumière dans la photosynthèse.
  • 1779 : Jean-Baptiste Lamarck publie la première Ă©dition de la Flore française, oĂą il expose la mĂ©thode dichotomique permettant d'identifier les plantes.
  • 1787 : Thomas Walter fait paraĂ®tre la première flore de l'AmĂ©rique du Nord utilisant le système linnĂ©en.
  • Ă€ partir des annĂ©es 1790, Erik Acharius, botaniste suĂ©dois, fait paraĂ®tre des travaux sur la taxinomie des lichens et est considĂ©rĂ© comme le fondateur de la lichenologie.

XIXe siècle

XXe siècle

  • 1908 : Ludwig Diels publie Pflanzengeographie.
  • 1922 : Le terme « gĂ©obotanique » est crĂ©Ă© par E. RĂĽbel (1876-1960) dans son ouvrage Geobotanische Untersuchungsmethoden.
  • 1947 : Ronald Good fait paraĂ®tre la première Ă©dition de son ouvrage The Geography of the Flowering Plants.
  • 1950 : G.L. Stebbins fait paraĂ®tre Variation and Evolution in Plants.
  • 1961 : Armen Takhtajan publie en russe un ouvrage qui sera diffusĂ© internationalement Ă  partir de sa traduction anglaise Flowering Plants : Origin and Dispersal en 1969.

Botanique du XXIe siècle et du futur

Galerie de Botanique du Muséum national d'histoire naturelle de France (MNHN).
Semis du patrimoine botanique vivant du MNHN.
« Carpothèque » du MNHN français.

De nouvelles stratégies de travail et de formation sont permises par l'interaction entre de nouveaux outils tels que :

Le croisement entre ces outils grâce à des procédures et logiciels dits d'interopérabilité, ouvre un large et nouveau champ à une botanique parfois dite « botanique numérique[1] » alors que les botanistes universitaires ont été au XXe siècle de moins en moins nombreux à être formés, mais de plus en plus sollicités pour répondre aux enjeux, urgences et incertitudes liés à la fonte accélérée de la biodiversité et aux dérèglements climatiques.

Les technologies de communication sans fil (dont la téléphonie portable), associées au GPS et à d'autres matériels informatiques fixes et "nomades" devraient en effet rapidement permettre l'identification botanique assistée par ordinateur, y compris sur le terrain, grâce notamment à des logiciels experts améliorant des moteurs de recherche par « identification visuelle ». Inversement, les identifications de terrains devraient pouvoir enrichir les bases de données générales.

Des expériences comme Tela Botanica ont déjà montré l'intérêt d'associer des réseaux d'amateurs et des communautés de spécialistes, ainsi que d'améliorer l'accès aux données. Il existe en France un projet de plateforme botanique collaborative « Pl@ntNet » [2].

La botanique "numérique" pourrait ainsi contribuer à :

  • mieux lutter (lĂ  oĂą il faut et quand il faut, voire de manière automatique et robotisĂ©e) contre les adventices des cultures.
  • amĂ©liorer la BioĂ©valuation (Ă©valuation de la patrimonialitĂ© Ă©cologique en particulier, importante pour les Ă©tudes d'impacts et dĂ©livrances de dĂ©rogation en Ă©change d'une compensation forte et efficace). ;
  • amĂ©liorer le suivi de l'Ă©tat sanitaire et physiologique des espèces et de leurs populations. Quelques outils de dĂ©tection automatique existent dĂ©jĂ  (par exemple pour pulvĂ©riser des pesticides uniquement vers les plantes indĂ©sirables pour l'agriculteur ou pour cueillir des fruits dans les branches). Peut-ĂŞtre un jour des robots arracheront-ils les mauvaises herbes, sans user de produits chimiques.
  • suivre les espèces introduites et/ou invasives :
  • suivre la chorologie (rĂ©partition des populations vĂ©gĂ©tales), et les impacts des changements climatiques ;
  • dĂ©tecter la toxicitĂ© de plantes ;
  • et plus gĂ©nĂ©ralement contribuer Ă  un monitoring plus proche du "temps rĂ©el" de la biodiversitĂ© ;
  • amĂ©lioration de la modĂ©lisation appliquĂ©e au règne vĂ©gĂ©tal. Les simulations d'Ă©volution d'un paysage sont une des applications possibles (La simulation de l'architecture des vĂ©gĂ©taux a pu Ă©voluer vers la prĂ©diction de l'Ă©volution des peuplements).
  • meilleur accès aux donnĂ©es via des portails internet plus conviviaux et ergonomiques pour les non-spĂ©cialistes, comme pour les experts.

De nouvelles clés d'identification dichotomiques, graphiques[3], visuelles, et textuelles simplifiées de détermination, gestion des bases de données numériques ou numérisées de photos de flores, de banques de graines flores anciennes numérisées et corrigées et mises à jour, ainsi que des logiciels simulant l'évolution de la flore selon les conditions du milieu, ou permettant d'évaluer la bioconcentration ou la circulation de certains polluants dans la chaîne alimentaire, etc. sont quelques exemples de ce que devrait permettre la botanique dans un futur proche.

Les ordinateurs et banques de données mises en réseau ainsi qu'un travail plus collaboratif devraient doper la recherche, mais aussi permettre l'accès de la botanique à un plus grand nombre d'amateurs et au grand public. Une des conditions pour ceci est d'améliorer l'interopérabilité des bases de données et logiciels (objectif qui est en France coordonné par le réseau SINP qui peut s'appuyer sur de nouvelles bases de données nomenclaturales, et des projets en cours de développement tels que baseflor, baseveg, CATMINAT, ainsi que les bases de données phytosociologiques de Tela Botanica.

Ces améliorations devraient aussi avoir des répercussions dans le droit de l'environnement où il faudra de plus en plus mettre à jour les listes d'espèces protégées et menacées, la botanique évoluant, ce qui implique de devoir référencer différemment des espèces renommées ou sous-divisées ou regroupées en nouveaux taxons. La botanique numérique devrait aussi améliorer la formation des scientifiques, le travail des bureaux d'étude et la lutte contre le trafic de bois ou d'espèces végétales menacées ou protégées (par les douanes et la gendarmerie par exemple, dans le cadre de la CITES). Des outils « multi-entrée », s'appuyant par exemple sur des « typologies par portraits-robot » et un choix filtré par les potentialités du site concerné et référencé.

Notes et références

  1. Journée organisée au Salon international de l'agriculture 2009 par l'INRA et le Cirad le 23 février 2009
  2. Plate forme informatique et logicielle dont le dĂ©veloppement est prĂ©vu Ă  partir de 2009 sur 4 ans, avec un budget de 3 millions d'euros apportĂ©s par la fondation Agropolis avec le Cirad, l'INRA, l'IRD, et Sup-Agro, portĂ© par 3 Ă©quipes complĂ©mentaires : l'Ă©quipe AMAP (INRA-Cirad-CNRS-Ird-UniversitĂ© Montpellier 2), et celles de l'INRIA et le rĂ©seau Tela Botanica qui rassemble en 200 environ 10 000 adhĂ©rents dans 80 pays)
  3. Exposé sur l'approche graphique pour l'identification assistée de plantes (Salon de l'agriculture 2009)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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