Accueil🇫🇷Chercher

Chlorocebus

Singes verts

Chlorocebus est un genre de singes de l'Ancien Monde de la famille des cercopithécidés appelés singes verts [1] - [2] ou vervets au sens large[3]. L'aire de répartition de ces primates est l'Afrique subsaharienne, du Sénégal à l'Éthiopie et jusqu'à l'Afrique du Sud.

Caractéristiques

La fourrure dorsale des Chlorocebus varie par espèce du jaune pâle, gris-vert en passant par le gris-vert brun Ă  brun foncĂ©, tandis que la partie infĂ©rieure et les cheveux autour du visage sont jaune blanchâtre. Le visage, les mains et les pieds sont sans poils et noirs, mĂŞme si leur peau abdominale est bleutĂ©e. Les mâles ont le scrotum bleu et le pĂ©nis rouge[4]. Les Chlorocebus atteignent la taille adulte de 40 Ă  45 cm pour les mâles et de 34 Ă  39 cm pour les femelles, avec une queue de 30 Ă  50 cm de long. Les mâles pèsent de 4 Ă  4,5 kg et les femelles de 2,5 Ă  3,5 kg.

Écologie et comportement

Alimentation

Fruits, feuilles, racines, graines et à l'occasion œufs, petits reptiles ou oiseaux et… pique-nique des touristes.

Mode de vie

Il vit en groupe de 20 Ă  50, le plus souvent au sol, mais trouve refuge dans les arbres.

Bon nageur, il vit jusqu’à 30 ans.et atteint sa maturitĂ© sexuelle Ă  4 ans. Sa durĂ©e de gestation 160 jours.

Il possède la faculté, tels d'autres primates de savane, de se tenir debout, dressé haut sur ses pattes arrière ; stature prudente d'observation, tant pour s'assurer que la voie est libre avant d'occuper le terrain que pour repérer ses congénères. Les ancêtres d'homo sapiens, savanicoles aussi, seraient passés par ce stade de station debout avant d'acquérir la bipédie.

Il possède plusieurs cris pour alerter ses congénères en cas de danger, la réaction du groupe est alors immédiate et les modes de fuite sont différents en fonction du cri. Le cri "serpent" provoque une fuite dans les arbres, le cri "aigle" entraîne un plaquage au sol dans un buisson et le cri "léopard" une dispersion en hauteur dans les arbres. Lorsqu'un juvénile lance un cri d'alerte, une vérification est faite par un adulte avant que la troupe s'enfuie. Ce comportement pose la question de la théorie de l'esprit dans cette espèce.

Une étude menée sur des singes vervets, en Afrique du Sud, par Erica van de Waal et publiée dans Science (340,483, 2013), montre que les mâles qui migrent dans un autre groupe que le leur se conforment aux préférences alimentaires de leur nouvelle communauté. L'hypothèse est que ces singes, adoptant de nouvelles habitudes alimentaires, tirent profit des connaissances acquises dans cette communauté, en l'occurrence le fait qu'une nourriture ne soit pas consommable. Reste à savoir si ce conformisme est durable[5].

  • Singe vert
    Singe vert
  • Femelle vervet avec son bĂ©bĂ©
    Femelle vervet avec son bébé

Habitat et répartition

Carte de réparation des différentes espèces du genre Chlorocebus

Il vit en lisière des zones boisĂ©es et dans les savanes africaines, au SĂ©nĂ©gal, en Somalie, en RĂ©publique Centrafricaine, en Afrique du Sud, par exemple. Il est abondant dans le parc du Niokolo-Koba au SĂ©nĂ©gal. Sa population y est estimĂ©e Ă  30 000 individus.

Classification

Le taxon Chlorocebus a été décrit pour la première fois en 1870 par le zoologiste britannique John Edward Gray (1800-1875). Les différentes espèces ont longtemps été intégrées au genre Cercopithecus, mais Chlorocebus a été reconnu comme genre à part entière par Colin Groves en 1989[6].

Liste des espèces

Selon ITIS[7] et la troisième édition de Mammal Species of the World de 2005[8]:

Utilisation pour la recherche scientifique et la production de vaccins

Les chlorocebus sont l'objet de nombreuses recherches scientifiques depuis les années 1950. Leurs cellules vero sont toujours utilisées de nos jours pour produire des vaccins, notamment contre la polio[12], le virus H5N1[13] - [14] et la variole. Elles sont issues des cellules épithéliales du rein et largement utilisées en immunologie et dans les maladies infectieuses.

Dans la fiction

  • Alphinge ou Le Singe vert est le titre d'un conte de fĂ©es appartenant Ă  un recueil anonyme (Nouveau Recueil de contes de fĂ©es paru chez Jean-Pierre Mariette, 1731). Ce recueil est rĂ©Ă©ditĂ© dans Le Cabinet des fĂ©es ou Collection choisie des contes des fĂ©es et autres contes merveilleux ([Amsterdam] Paris, 1786, vol. 31.) Le hĂ©ros est un prince mĂ©tamorphosĂ© par une mĂ©chante fĂ©e.
  • Le mystère des singes verts est un roman pour la jeunesse d'Enid Blyton (Come to the Circus ! , 1948) publiĂ© en France en 1968 dans la collection bibliothèque rose (Hachette - (ASIN B0014YD6I4)).
  • Les singes verts sont citĂ©s dans le roman de Tom Clancy, Sur Ordre, oĂą ils sont utilisĂ©s pour la culture du virus Ebola dans le cadre d'une action de bioterrorisme.

Notes et références

  1. (en) Murray Wrobel, 2007. Elsevier's dictionary of mammals: in Latin, English, German, French and Italian. Elsevier, 2007. (ISBN 0444518770), 9780444518774. 857 pages. Rechercher dans le document numĂ©risĂ©
  2. Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
  3. Nom vernaculaire français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen.at
  4. Maria Malagardis, « Au Rwanda, la renaissance du parc de l’Akagera », sur liberation.fr, Libération,
  5. La Recherche no 477, juillet-août 2013, p. 26
  6. (en) Colin P. Groves, A Theory Of Human And Primate Evolution, Oxford, Oxford Science Publications, , 384 p. (ISBN 0-19-857758-3).
  7. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 3 octobre 2017
  8. Mammal Species of the World (version 3, 2005), consulté le 3 octobre 2017
  9. (en) Jonathan Kingdon, David Happold, Thomas Butynski, Michael Hoffmann, Meredith Happold et Jan Kalina, Mammals of Africa, vol. 2, Bloomsbury Publishing, , 3500 p. (ISBN 978-1-4081-2257-0, lire en ligne).
  10. (en) Référence UICN : espèce Chlorocebus cynosuros (Scopoli, 1786)
  11. (en) Référence UICN : espèce Chlorocebus djamdjamensis (Neumann, 1902)
  12. (en) Cells in Culture. Microscopy Resources Center. Dernier accès le 7 février 2010.
  13. (en) O Kistner, P. N. Barrett, W. Mundt, M. Reiter, S. Schober-Bendixen, F. Dorner, Development of a mammalian cell (Vero) derived candidate influenza virus vaccine, Vaccine, Volume 16, Issues 9-10, May-June 1998, Pages 960-968, ISSN 0264-410X, DOI 10.1016/S0264-410X(97)00301-0
  14. (en) Ehrlich, HJ., Muller, M., Oh, HM. et al. (2008). A Clinical Trial of a Whole-Virus H5N1 Vaccine Derived from Cell Culture, N. Engl. J. Med. 358, 2573-2584. PMID 18550874

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.