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Cheval en Chine

Le cheval est, en Chine, présent tant physiquement que dans l'art et les croyances, en particulier celles qui ont trait à l'astrologie. En 1985, la Chine détient le plus vaste cheptel équin au monde, soit 11 millions de chevaux. L'Empire est à l'origine de la poste à relais en Eurasie. Depuis les années 2000, l'équitation de sport et de loisir s'y développe, essentiellement à destination d'une clientèle aisée.

Cheval en Chine
Image illustrative de l’article Cheval en Chine
Cheval attelé à Harbin

Espèce Cheval

Histoire

Le cheval au galop volant, emblème du tourisme en Chine

Une tombe découverte dans le Xinjiang, au Nord-Ouest de la Chine, vieille de 2000 ans, a révélé les restes de deux chevaux, dont un de robe palomino[1].

Le contrôle du cheval est une question stratégique capitale en Chine, qui influence les relations diplomatiques, la stratégie militaire et l'économie[2]. Ainsi, les importations de chevaux de Ferghana visent à sécuriser la route de la soie.

DĂ©veloppement de la poste Ă  relais

Les Chinois semblent avoir été les premiers à mettre en place un système de relais de poste à chevaux dans l'Antiquité, une particularité qui s'explique par la nécessité de transmettre efficacement les informations dans un empire à la fois vaste et doté d'un solide système administratif[3]. Ce système est repris par les Mongols lors de leurs invasions.

Au XXe siècle

Fermier au travail dans le Nord de la Chine, en 1991.

En 1949, le parti communiste chinois interdit les paris hippiques (une législation qui reste valable de nos jours), estimant qu'ils proviennent de l'influence décadente des occupations étrangères[4]. La Chine reste longtemps très rurale au fil du XXe siècle ; les chevaux sont largement employés pour tous les travaux de la vie quotidienne[5]. La Chine possède en 1985 le plus vaste cheptel équin au monde, soit 11 millions de chevaux, selon le rapport de la FAO[5]. Cela représente un sixième de la population chevaline mondiale[6].

Au XXIe siècle

Depuis les annĂ©es 2000, la pratique de l'Ă©quitation progresse en Chine, mais uniquement parmi les couches aisĂ©es de la population. En 2002, le China Equestrian Website ouvre et rĂ©pertorie les ouvertures de clubs hippiques, au nombre de 500 en 2012[7]. Les Jeux Olympiques d'Ă©tĂ© de 2008, Ă  PĂ©kin, accĂ©lèrent le phĂ©nomène[4]. En 2011, la ville de Tianjin annonce investir 2 milliards de dollars pour crĂ©er une citĂ© du cheval comptant deux hippodromes, 4 000 places d'Ă©curie, un centre de formation et une clinique vĂ©tĂ©rinaire[7], mais l'existence future du projet reste incertaine. De nombreux investisseurs espèrent l'ouverture du marchĂ© des paris hippiques. L'Ă©quitation est considĂ©rĂ©e comme un loisir onĂ©reux, marqueur du statut social. Les races chinoises Ă©tant trop petites pour cette pratique, de nombreux animaux sont importĂ©s[8], en particulier des poneys de polo d'Argentine[4], et des chevaux d'Ă©quitation de France[9]. Le polo est en effet très populaire[10]. En 2014, pour la cĂ©lĂ©bration de l'annĂ©e du cheval et du cinquantenaire de l'amitiĂ© franco-chinoise, la compagnie nantaise La Machine crĂ©Ă©e un gigantesque cheval-dragon animĂ© et produit un spectacle intitulĂ© « L'esprit du cheval-dragon Â»[11]. Le , la première course d'endurance approuvĂ©e par la FEI a Ă©tĂ© courue en Chine[12].

Élevage

Il existe très peu d'informations fiables sur l'Ă©levage des chevaux chinois. Par exemple, plusieurs ouvrages prĂ©sentent la race du « poney chinois Â», alors qu'il n'existe aucune race de ce nom, la Chine recelant un grand nombre de races et de types de poneys diffĂ©rents, vraisemblablement d'origine mongole. Ces animaux ont reçu l'influences d'autres races au grĂ© des migrations et de l'histoire militaire, notamment celle de chevaux russes et europĂ©ens[6]. Par convention, les zootechniciens chinois distinguent les races chinoises natives des « races hybrides Â», issues de croisements avec des chevaux provenant de pays extĂ©rieurs[13]. On peut aussi y adjoindre la notion de « race introduite Â»[6]. Les cinq grands types sont[6] :

Le nombre de races de chevaux chinoises est supérieur à une trentaine[6]. Parmi elles, une seule est reconnue localement comme un poney, les autres étant considérées comme de petits chevaux[6]. La répartition de l'élevage équin en Chine est très inégale. Ces animaux sont tout particulièrement présents dans le Nord et l'Ouest du pays, des zones de vastes plaines à altitude modérée jusqu'aux zones de montagne, correspondant notamment à la Mongolie-Intérieure, au Xinjiang et au plateau tibétain. Ces animaux sont également assez nombreux au Nord-Est. Ils sont par contre absents, ou presque, des zones du Sud-Est de la Chine, correspondant à celles qui concentrent la majorité de la population urbaine chinoise[14].

Une race de chevaux d'allure du nom de « Haomeng Â» est mentionnĂ©e dans un ouvrage Ă©ditĂ© par la FAO en 2003[15].

Art

La prĂ©sence du cheval dans l'art chinois est remarquable, en particulier sous la dynastie Tang. De nombreuses pièces maĂ®tresses de l'Empire prĂ©sentent des chevaux, comme notamment le fameux cheval au galop volant[16] et les Six coursiers du mausolĂ©e Zhao. Le cheval semble ĂŞtre devenu très tĂ´t un sujet artistique Ă  part entière[17]. Une particularitĂ© de l'art chinois est la prĂ©sence de nombreuses reprĂ©sentations de chevaux nus, tĂ©moignant de l'admiration des Chinois pour le cheval « en lui-mĂŞme Â»[18].

Croyances

Cheval-dragon chinois.

S'il existe plusieurs croyances mettant en scène un cheval, ce dernier ne revêt pas l'importance accordée en Chine à des animaux du bestiaire mythologique tels que la grue, le phénix, le dragon et le tigre[19]. De même, l'association du qilin avec la licorne, et donc le cheval, est controversée. Le cheval semble considéré par les Chinois avant tout comme un animal utilitaire, ce qui explique la rareté des légendes de chevaux ailés et l'absence d'un équivalent au mythe du centaure[20].

Le cheval est présent dans le zodiaque chinois.

Notes et références

  1. (en) « 2,000-Year-Old Tomb Contained “Golden” Horse - Archaeology Magazine », sur archaeology.org (consulté le )
  2. Creel 1965, p. 648.
  3. Gazagnadou 2013, p. 25-45.
  4. AFP, « Les chevaux, nouvelle passion des Chinois aisés », La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  5. Caroline Puel dans Courtot-Thibault 1989, p. 23.
  6. Hendricks 2007, p. 123.
  7. Julie Desné, « Les chevaux, nouvelle passion chinoise », Le Figaro, (consulté le ).
  8. « Des chevaux français en Chine », sur www.cheval-savoir.com (consulté le )
  9. Francetv info, « VIDEO. Chine : l'eldorado des chevaux français », France télévision, (consulté le ).
  10. « Quand la Chine s'éveille... au polo », sur www.cheval-savoir.com (consulté le )
  11. « L’esprit du cheval dragon : les "Machines de l’île" s’exportent en Chine », http://www.diplomatie.gouv.fr/f, (consulté le ).
  12. « Première course dÂ’endurance FEI en Chine ! », sur www.cheval-savoir.com (consultĂ© le )
  13. Fragner 2009, p. 204.
  14. Caroline Puel dans Courtot-Thibault 1989, p. 29.
  15. (en) J. M. Suttie et Stephen G. Reynolds, Transhumant Grazing Systems in Temperate Asia, Food & Agriculture Org., coll. « Fao Plant Production Series », , 331 p. (ISBN 92-5-104977-7 et 9789251049778), p. 91.
  16. Caroline Puel dans Courtot-Thibault 1989, p. 24.
  17. Hubert Delahaye dans Courtot-Thibault 1989, p. 134.
  18. Hubert Delahaye dans Courtot-Thibault 1989, p. 138.
  19. Hubert Delahaye dans Courtot-Thibault 1989, p. 131.
  20. Hubert Delahaye dans Courtot-Thibault 1989, p. 133.

Annexes

Bibliographie

  • [Courtot-Thibault 1989] ValĂ©rie Courtot-Thibault (dir.), Le petit livre du cheval en Chine, Favre, coll. « Caracole », , 205 p. (ISBN 978-2-8289-0331-2)
  • [Creel 1965] (en) H. G. Creel, « The Role of the Horse in Chinese History », The American Historical Review, vol. 70,‎ , p. 647-672 (DOI 10.2307/1845936, lire en ligne, consultĂ© le )
  • (de) (en) [Fragner 2009] Bert G. Fragner, Horses in Asia, Austrian Academy of Sciences Press, , 301 p. (ISBN 3700161034 et 9783700161035)
  • [Gazagnadou 2013] Didier Gazagnadou, La poste Ă  relais en Eurasie : La diffusion d'une technique d'information et de pouvoir Chine - Iran - Syrie - Italie, Paris, Ă©ditions KimĂ©, , 200 p. (ISBN 978-2-84174-614-9)
  • [Hendricks 2007] (en) Bonnie Lou Hendricks (prĂ©f. Anthony A. Dent), « Chinese horses », dans International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 486 p. (ISBN 080613884X et 9780806138848, OCLC 154690199, lire en ligne), p. 123-124 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • [Zheng 1984] Piliu Zheng, « Horses », dans Livestock Breeds of China, Food and Agriculture Organization, (ISBN 9251021856 et 9789251021859)
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