Chemin de fer de Guise au Catelet
Le chemin de fer de Guise au Catelet est une ancienne ligne de chemin de fer secondaire réalisé sous le régime des voies ferrées d'intérêt local et qui a relié ces deux villes du département de l'Aisne entre 1900 et 1951. La ligne est construite à l'écartement métrique.
Chemin de fer de Guise au Catelet | ||
La gare de Seboncourt | ||
Situation | France Aisne | |
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Type | Train | |
Entrée en service | 1900 | |
Fin de service | 1951 | |
Longueur du réseau | 40 | |
Stations | 14 | |
Écartement des rails | Voie métrique | |
Propriétaire | Département de l'Aisne | |
Exploitant | Cie du C.F. d'Intérêt local de Guise au Catelet puis Cie des CF d'intérêt local du Nord de la France puis CF du Nord-Est |
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Réseaux connexes | Chemin de fer de Roisel à Hargicourt | |
Elle était l'une des lignes du réseau départemental de chemins de fer secondaires de l'Aisne.
Histoire
La ligne de chemin de fer secondaire reliant Guise au Catelet a été déclarée d'utilité publique par la loi du au bénéfice du département de l'Aisne[1].
À l'origine Mathieu Michon, entrepreneur de travaux publics, en avait obtenu la concession jusqu'à , théoriquement, 1971 et avec l'aide financière de la compagnie des chemins de fer du Nord. Il transfère ses droits à la Compagnie du chemin de fer d'Intérêt local de Guise au Catelet, ce qui est approuvé par un décret du [2]. Cette compagnie change de nom à l'occasion de l'ouverture du chemin de fer de Roisel à Hargicourt, et devient la Compagnie des chemins de fer d'intérêt local du Nord de la France[3]
La ligne est détruite en partie pendant la Première Guerre mondiale et, la compagnie ayant refusé de prendre à sa charge sa reconstruction, celle-ci est assurée par un séquestre[4]. L'exploitation reprend en 1922, assurée par la compagnie des chemins de fer secondaires du Nord-Est, et la procédure de déchéance du concessionnaire initial est engagée en 1925[5].
En 1935, l'exploitant teste une desserte mixte rail et route, mais l'exploitation ferroviaire se poursuit jusqu'au service d'été 1951[5]. La ligne est déclassée par décret du [6].
Infrastructure
Les lignes
La ligne, comprenant un rebroussement à Bohain, avait une longueur cumulée de 40 km, dont les périodes d'exploitation ont été les suivantes[7] :
- Le Catelet - Bohain - Lesquielles-Saint-Germain, 34 km, ouverture en 1900, fermeture en 1951 ;
- Lesquielles-Saint-Germain - Guise, 6 km, ouverture en 1901, fermeture en 1954.
Gares et stations
Les bâtiments des gares étaient construites en brique de manière assez modestes, sans fenêtres à l'étage côté voies, et avec une petite halle à marchandises accolés[5].
La ligne avait son terminus en gare du Catelet-Gouy des chemins de fer du Cambrésis.
La gare de Bohain comprenait le dépôt de la compagnie et était en cul de sac, ce qui obligeait les trains à rebrousser, après que la locomotive ait été tournée au dépôt.
L'autre terminus était en gare de Guise, entre la voie de la Compagnie du Nord Laon - Wassigny et au Cateau et celle de la Compagnie du chemin de fer de Saint-Quentin à Guise. les deux lignes étaient parallèles jusqu'à Lesquielles-Saint-Germain, où elles se séparaient[5].
Gares et stations | PK[8] | Les gares à l'origine. | État en 2017. | |
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Le Catelet - Gouy
La gare de Gouy, mise en service en 1888, était à l'origine située sur la ligne du Cambrésis. | 40 | Gouy-le-Catelet en 1909 avec le réservoir d'eau au fond. | ||
Beaurevoir
La gare de Beaurevoir est aujourd'hui une habitation. | 35 | |||
Ponchaux
La halte était située près du hameau de Ponchaux, au lieudit Genève, au bord de la Chaussée Brunehaut. Comme toutes les haltes de la ligne, c'était un simple abri en briques permettant aux voyageurs en attente de s'abriter. Il n'y avait pas de chef de gare et le train ne s'arrêtait s'il y avait des voyageurs. Aucune trace de cette halte de nos jours. Mention écrite sur les horaires : Arrêt facultatif pour prendre des voyageurs qui font signe au mécanicien et pour ceux qui ont prévenu le conducteur de train. |
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Ramicourt
La gare de Ramicourt a été démolie dans les années 70 pour laisser la place à un silo à grains. | 30 | |||
Montbrehain
La gare de Montbrehain est aujourd'hui une habitation. | 28 | |||
Brancourt-le-Grand
La gare a été mise en service vers 1910 et est aujourd'hui une habitation. | 25 | |||
Gare de Bohain
La gare est située sur la ligne de Creil à Jeumont, qui a été mis en service en 1857 par la compagnie des chemins de fer du Nord (axe Paris-Bruxelles). | 20 | |||
Bohain-Ville
La gare de Bohain-Ville était construite à la sortie de Bohain-en-Vermandois, sur la route de Fresnoy-le-Grand. | 19 | |||
Seboncourt
La gare de Seboncourt est aujourd'hui une habitation. | 15 | |||
Aisonville - Bernoville
La gare d'Aisonville - Bernoville est aujourd'hui une habitation. | 11 | |||
Grougis
La gare de Grougis est aujourd'hui une habitation. | 10 | |||
Vadencourt - Verly
La gare de Vadencourt-Verly a été mise en service en 1875 sur la ligne de Guise-Busigny avant d'être également utilisée, à partir de 1900, par la ligne de Gouy-Le Catelet à Guise ; | 6 | |||
Le pont de Vadencourt
Trois ponts existaient sur la ligne Guise-Le Catelet :
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Lesquielles
La gare de Lesquielles-Saint-Germain a été mise en service en 1875 sur la ligne de Guise - Busigny avant d'être également utilisée, à partir de 1900, par la ligne de Gouy-Le Catelet à Guise. | 6 | |||
Guise
De 1875 Ã 1966, Guise a eu important trafic ferroviaire. | 0 | |||
Ouvrages d'art
Il existait un pont sur la Sambre, près de Lesquielles-Saint-Germain, parallèle à celui du grand réseau. Le pont de la ligne a été détruit en 1940, au début de la Deuxième Guerre mondiale. En 1946, celui du grand réseau a été équipé d'une voie à quatre files de rail pour être utilisable par la voie métrique de Guise au Catelet [5].
Embranchements particuliers
La ligne desservait la sucrerie de Bohain[5].
Exploitation
Desserte
À l'ouverture de la ligne, celle-ci était desservie par deux trains aller-retour quotidiens, avec rebroussement à Bohain, qui était une gare en impasse. En 1910, un troisième train est ajouté.
Après la reconstruction de la ligne en 1922, la Compagnie du Nord-Est fait circuler deux trains aller-retour journaliers, complétés d'un service partiel entre Bohain et Vadencourt.
En 1935, le service des voyageurs est assuré par autocars, mais rétabli sous forme ferroviaire pendant la Seconde Guerre mondiale avec une exploitation séparée des deux branches de la ligne, assurée par un à trois AR journaliers, selon le jour de la semaine[5].
Matériel roulant
On distingue clairement sur la locomotive le tamponnement latéral spécifique à la ligne, ultérieurement remplacé par un tamponnement central, classique pour les lignes secondaires à voie métrique.
Le matériel roulant avait été conçu de manière à permettre les échanges avec la ligne des chemins de fer du Cambrésis. De ce fait, il était équipé d'un attelage central encadré de deux tampons, disposition rare pour les chemins de fer à voie métrique où le matériel était généralement équipé d'un tamponnement central situé au-dessus de l'attelage. Ce système fut abandonné après la Première Guerre mondiale[5].
- Locomotives à vapeur
- N° 101 à 103, type 030T, livrées par Corpet-Louvet en 1899, n° construction 740 à 742, poids à vide 17 tonnes[9].
- Une quatrième machine, identique, est acquise en 1909.
La compagnie du Nord-Est fit circuler sur la ligne, lors de la reprise de l'exploitation en 1922, plusieurs de ses locomotives originaires d'autres réseaux : des 130T série 1 à 15 des chemins de fer départementaux de l'Aisne (CDA) et des 030T des Chemins de fer de la Banlieue de Reims (CBR).
- Autorails
- En 1928, deux automotrices à essence à deux essieux type RS4 construites par Scemia et prélevées sur une série de 6 engins construits pour la ligne de Sens à Nogent-sur-Seine.
- Autorail Brissonneau et Lotz de 1936, acquis en 1948 après la Deuxième Guerre mondiale d'occasion auprès du réseau des chemins de fer économiques des Charentes. Il portait l'immatriculation BL-12[5].
- Voitures à voyageurs
En 1927, on comptait 9 voitures de 1re et 2de classe à l'époque du premier exploitant, et déclassées en 2de et 3e classe par la compagnie des chemins de fer du Nord-Est. Elles étaient dotées d'un système de chauffage à air chaud, spécifique au réseau[5].
- Wagons de marchandises
Toujours à la même époque, le parc de wagons de marchandises était de 61 wagons, principalement des tombereaux[5].
Notes et références
- « Loi du17 avril 1898 qui déclare d'utilité publique l'établissement, dans le département de l'Aisne, d'un chemin de fer d'intérêt local à voie métrique, de Guise au Catelet (avec la convention de concession, le cahier des charges et la convention passée entre le concessionnaire et la compagnie du Nord) », Bulletin des lois de la République française, no 2053,‎ , p. 1645-1664 (lire en ligne, consulté le ) sur Gallica.
- « Décret portant substitution à M. Michon de la « Compagnie du chemin de fer d'intérêt local de Guise au Catelet » comme concessionnaire de ladite ligne », Journal officiel de la République française, no 231,‎ , p. 5795 (lire en ligne, consulté le ) sur Gallica.
- « Décret du 8 septembre 1901 substituant une Société anonyme aux concessionnaires de la ligne de Chemin de fer d'intérêt local de Roisel à Hargicourt », Bulletin des lois de la République Française, no 2323,‎ , p. 688-687 (lire en ligne, consulté le ) sur Gallica.
- Annuaire des Chemins de fer et des Tramways (ancien Marchal) : Édition des réseaux français, Paris, , 43e éd., 1334 p., p. 694
- Henri Domengie et José Banaudo, op. cit. en bibliographie.
- « Décret du 2 juillet 1955 portant déclassement des lignes d'intéret local de Guise au Catelet et de Romery à Vervins. », Journal officiel de la République française,‎ , p. 6774 (lire en ligne).
- « Aisne 02 : Compagnie des chemins de fer d'IL du Nord de la France (NF) », Liste des chemins de fer secondaires, FACS (consulté le ).
- Les points kilométriques sont ceux mentionnés au Livret Chaix de mai 1914
- Liste de construction Corpet-Louvet
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- « Il y a cent quarante ans, la vie du rail révolutionne la cité des Ducs : Il y a cent quarante ans, la ville inaugurait sa première ligne de chemin de fer pour les voyageurs. Elle reliait Guise à Saint-Quentin. Deux autres lignes suivront », L'Aisne nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le ).
Bibliographie
- Henri Domengie et José Banaudo, Les Petits trains de jadis, vol. 4 : Nord de la France, Breil-sur-Roya, ed. du Cabri, , 252 p. (ISBN 2-908816-29-6), p. 142-144.