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Chartreuse de Montrieux

La chartreuse Notre-Dame de Montrieux ou Cartusia Montis Rivi est une chartreuse située à Méounes-lès-Montrieux, dans le Var en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Chartreuse de Montrieux
Image illustrative de l’article Chartreuse de Montrieux
Présentation
Culte Catholique romain
Type chartreuse
Rattachement diocèse de Fréjus-Toulon
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XVIIIe siècle
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1980)
Logo monument historique Inscrit MH (1980)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Var
Ville Méounes-lès-Montrieux
CoordonnĂ©es 43° 15′ 30″ nord, 5° 57′ 57″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
(Voir situation sur carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur)
Chartreuse de Montrieux
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chartreuse de Montrieux

La chapelle a fait notamment l'objet d'un classement au titre des monuments historiques[1] et les autres vestiges sont inscrits sur l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Histoire

Les chartreux s'Ă©tablirent sur le site en 1137 et cette chartreuse est la 8e maison de l'ordre.

Au Moyen Âge, un père chartreux partit voyager en Orient, et en rapporta des graines et des plants de styrax aliboufier qu'il plante autour du monastère et qui deviendront une grande forêt couvrant des bois et des forêts entières, et de « riantes collines », autrefois, de Saintes-Maries-de-la-Mer à Fréjus, de Solliès, à Signes, La Farlède, Belgentier et Roquebrune. Connus des pharmaciens, étudiants de Montpellier et botanistes pendant des siècles, il fut redécouvert par Pierre Pena et Mathias de l'Obel revenant d'Italie [2] (cette découverte est relatée dans Stirpium adversa nova) puis au XIXe siècle. Ils servaient à faire des chapelets et, incisés, exsudaient une résine blanche parfumée offerte aux amis des chartreux[3].

C’est vers 1342, que Gherardo Petracco, frère du poète Pétrarque, s'installa à Montrieux[4] après la mort de son amour la « Bella Donna ». Pétrarque[5] lui rendit visite deux fois. Lors de la grande peste de 1348, Gherardo refusa de quitter la chartreuse et fut le seul survivant. Il se rendit à la Grande Chartreuse où on lui permit de choisir des religieux pour repeupler le monastère.

Pétrarque, qui légua à sa mort une somme d’argent au monastère, rapporte la légende suivante sur la fondation de la chartreuse.

Chartreuse de Méounes-lès-Montrieux, 2005.

Il était jadis deux frères génois. L'un commerçait avec l’Orient et l’autre avec l’Occident. Ils se retrouvaient à Gênes régulièrement. Un jour celui de l’Orient ne voyant pas revenir son frère et apprenant qu’il avait débarqué à Marseille décida d’aller le rechercher. Il le trouva dans une forêt où il s’était installé, loin des hommes en attendant la mort.

Ce sont les frères de Montrieux qui essaimèrent en Provence et notamment fondèrent la chartreuse de Notre-Dame de la Verne. (1170)

L'édifice sera plusieurs fois détruit et les bâtiments actuels datent des XVIIe et XVIIIe siècles. Le monastère ayant été abandonné à la Révolution, les moines s'y établissent à nouveau en 1843 et en sont chassés manu militari une nouvelle fois en 1903 en vertu de la loi relative au contrat d'association de 1901.

Les religieux, 14 pères et 14 frères lais, se réfugient à la chartreuse de la Cervara en Italie et en 1936, la communauté de la Cervara fusionne avec celle de Montrieux, quitte le monastère de Cervara pour aller dans la chartreuse de Mougères[6].

Le bâtiment vendu aux enchères à Brignoles[7].

C’est à Montrieux que fut inhumé le comte de Valbelle[8]. Son tombeau, un des plus beaux monuments de Provence, composé de quatre figures féminines, deux debout, deux assises, est attribué à Christophe Fossati et fut détruit à la Révolution. Les statues furent vendues. L’Espérance fut placée à la Sainte-Baume[9], la Force au tribunal de Draguignan, la Provence, après avoir décoré une fontaine à Toulon, se trouve au musée de la ville et enfin sainte Monique a été envoyée à Fréjus. Le buste par Houdon, retrouvé en 1811, est au musée de Draguignan. Deux petits pleureurs sont dans l’église de Méounes-lès-Montrieux.

Les lieux sont encore occupés en 2008 par douze moines de l'ordre (sept pères et cinq frères). Il n'y a pas de noviciat. Les novices ne sont formés que dans les deux autres chartreuses françaises, la Grande Chartreuse et la chartreuse de Portes. Ils furent très proches de la fondation des Petits Frères de Jésus et de leur consolidation dans les années 1950[10].

Le prieur en est dom Martin Darbon [11] jusqu'en 1978, puis dom Bruno-Marie Grobon jusqu'en 2013.

Chartreux de Montrieux

Y furent moines :

  • Hugues de Miramar, prieur de 1240 Ă  1243,
  • Gilbert de Launay (†1609), nĂ© Ă  Moulins; jurisconsulte et avocat Ă  Paris; profès en Chartreuse, le 30 novembre 1579; hĂ´te Ă  Cahors; prieur de Lyon de 1593 Ă  1595; vicaire Ă  Cologne; prieur de Beaune et de Montrieux[12]
  • Louis de Lauzeray, nĂ© Ă  Tours, il fait profession Ă  la Grande Chartreuse le 25 avril 1608 et y devient sacristain. NommĂ© prieur du Liget en 1622, il est dĂ©posĂ© en 1631 Ă  cause de sa trop grande sĂ©vĂ©ritĂ© et revient en Grand Chartreuse. Il est prieur de Meyriat dès 1632, sous-scribe en 1636 en Chartreuse, prieur de Montrieux et visiteur de Provence en 1638, prieur de Villeneuve en 1642 ; en 1643 il est dĂ©posĂ© de sa charge de visiteur et retourne prieur de Montrieux. Il redevient prieur de Villeneuve en 1648 et meurt en charge le 13 avril 1658.
  • Joseph de Martinet sous la RĂ©volution française,
  • TimothĂ©e Arnould-Fleury, nĂ© Ă  Troyes en 1818, profès de la Grande Chartreuse en 1841, vicaire de Portes, premier recteur-fondateur du Glandier en 1869, prieur de Montrieux en 1874, puis prieur de Mougères, il est mort Ă  la Grande Chartreuse le 6 juin 1895.
  • Michel Goyat alias « frère Gilles », premier compagnon de Charles de Foucauld, nĂ© au Guilvinec, et qui y mourut en 1963.
  • Louis Chastenet de GĂ©ry, Bernard en religion, nĂ© le 28 juin 1892 près de La Rochelle. EntrĂ© Ă  l'Ă©cole militaire de Saint-Cyr en 1912[13], il est deux fois grièvement blessĂ© pendant la guerre. Il entre Ă  la chartreuse de Farneta (en ce temps Grande Chartreuse) en 1919. Profès le 8 septembre de l’annĂ©e suivante, il devient procureur de SĂ©lignac en 1928, de Tarragone en 1931, de Chartreuse en 1938. En 1953, il devient prieur de Montrieux. Sa santĂ© dĂ©clinante le fait envoyer en 1965 coadjuteur Ă  Nonenque, puis hĂ´te Ă  Mougères en 1969, puis Ă  Montrieux en 1977, oĂą il meurt le 21 janvier 1978.
  • Marcellin Theeuwes, de nationalitĂ© nĂ©erlandaise, prieur de 1983 Ă  1997, prieur gĂ©nĂ©ral de l'Ordre de 1997 Ă  2012, y meurt en 2019.

Monument et objets mobiliers protégés

Le monument est protégé au titre des monuments historiques[1] de la façon suivante[14] :

Objets mobiliers classés au titre des monuments historiques :

  • Autel, gradins d'autel, tabernacle[15].

Notes et références

  1. « Chartreuse de Montrieux-le-Vieux », notice no PA00081678, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Ludovic Legrk, L'indigénat en Provence du Styrax officinal. Pierre Pena et Fabri de Peiresc
  3. Altiboufier (Styrax Officinalis L.)
  4. Vie brève de François Pétrarque, 27
  5. « Pétrarque en Provence »
  6. Augustin Devaux et Van Dijck, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p..
  7. Chartreuse de Notre-Dame de Montrieux le Jeune, MĂ©ounes les Montrieux
  8. Joseph Omer de Valbelle gentilhomme mécène, sur Nice matin
  9. Raoul BĂ©renguier, DĂ©couverte de la Provence maritime (lire en ligne)
  10. Marcel Launay, René Voillaume. Contemplation et action, Paris, éd. du Cerf, , 273 p..
  11. Chartreuse de Montrieux : L'Ordre des Chartreux, par Jean-Claude Autran, pp. 19 Ă  21
  12. Jean Beyssac, « Fondation de la chartreuse de Lyon; Les prieurs de la chartreuse de Lyon », Bulletin de la Diana, t. 22,‎ , p. 320-324 (lire en ligne, consulté le )
  13. Historique de la 97e promotion (1912-14)
  14. Chartreuse de Montrieux-le-Vieux
  15. Notice no PM83000365, base Palissy, ministère français de la Culture Autel, gradins d'autel, tabernacle

Sources

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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