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Charles de Noyelle

Charles de Noyelle, nĂ© le Ă  Bruxelles (Pays-Bas espagnols) et dĂ©cĂ©dĂ© le Ă  Rome (Italie) Ă©tait un prĂȘtre jĂ©suite originaire des Pays-Bas mĂ©ridionaux. En 1682 il fut unanimement Ă©lu le 12e SupĂ©rieur gĂ©nĂ©ral de la Compagnie de JĂ©sus.

Charles de Noyelle
Le pĂšre Charles de Noyelle
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Ordre religieux

Jeunesse et premiÚres années

D’origine aristocratique, Charles de Noyelle fit ses humanitĂ©s aux collĂšges de Mons et Ypres avant d’entrer au noviciat des jĂ©suites le 29 septembre 1630 : il avait Ă  peine 15 ans. Il suivit le cours classique de la formation jĂ©suite : philosophie Ă  Louvain, et aprĂšs un stage d’enseignement au collĂšge de Malines il y retourna en 1640 pour y faire la thĂ©ologie. C’est Ă  Louvain qu’il est ordonnĂ© prĂȘtre le 12 mars 1644. Il enseigna quelque temps aux scolasticats jĂ©suites de Louvain, pour la philosophie, et Anvers pour la thĂ©ologie, avant d’ĂȘtre nommĂ© recteur du collĂšge de Courtrai (1650). En 1653, il fut appelĂ© Ă  Rome pour remplir la charge de sous-secrĂ©taire de la Compagnie de JĂ©sus.

Assistant, Vicaire général, Supérieur général

DĂšs son Ă©lection en 1661 Giovanni Paolo Oliva nomma Charles de Noyelle 'Assistant' (conseiller) pour les provinces de langue allemande. En 1664 de Noyelle devint Ă©galement son 'Vicaire GĂ©nĂ©ral'. Il fut ainsi, tout le temps que dura le gĂ©nĂ©ralat d’Oliva (21 ans), son plus proche collaborateur. La compĂ©tence et le prestige de Charles de Noyelle Ă©taient grands. Lorsque la XIIe CongrĂ©gation GĂ©nĂ©rale fut appelĂ©e Ă  Rome, en 1682, pour Ă©lire un successeur Ă  Giovanni Paolo Oliva, personne ne fut Ă©tonnĂ© de son Ă©lection au premier tour de scrutin et Ă  l’unanimitĂ© absolue: seul dans l’histoire de la Compagnie de JĂ©sus (avec Saint Ignace de Loyola) Ă  avoir fait l’unanimitĂ© immĂ©diate sur son nom.

Généralat bref et difficile

Le généralat de Charles de Noyelle fut bref (4 ans) mais difficile.

  • Son Ă©lection coĂŻncidait avec une sĂ©rieuse crise entre le pape Innocent XI et le Roi Soleil, Louis XIV. Ce dernier, cherchant Ă  Ă©tendre son emprise sur l’Église en France, voulait faire enseigner les articles de la DĂ©claration du clergĂ© de France (un manifeste gallican) dans les collĂšges et universitĂ©s. Le pape s’y opposait, ce qui plaçait les collĂšges jĂ©suites dans une situation trĂšs difficile. Par ailleurs le PĂšre de la Chaize, confesseur du roi – et jĂ©suite lui-mĂȘme – n’hĂ©sitait pas Ă  faire pression sur Charles de Noyelle pour qu’il s’alignĂąt sur la position du roi. Noyelle s’y refusa. D’autres difficultĂ©s vinrent de ce que, qui tout en se dĂ©clarant ‘protecteur’ du collĂšge de Clermont (Ă  Paris) – qu’il fit rebaptiser collĂšge Louis-le-Grand – Louis XIV intervenait frĂ©quemment dans les affaires de la Compagnie. AprĂšs avoir conquis une partie des Pays-Bas (1659-1679), Louis XIV insista (1682) pour que les collĂšges jĂ©suites de ces rĂ©gions fussent rattachĂ©s Ă  la province de France.
  • D’autres difficultĂ©s vinrent des accusations d’insoumission de missionnaires jĂ©suites en Chine, qui n’acceptaient pas l’autoritĂ© des Vicaires Apostoliques nommĂ©s par la Propaganda Fide aprĂšs l’interdiction prononcĂ©e Ă  l’encontre des ‘Rites chinois’. Certains jĂ©suites furent renvoyĂ©s en Europe. Charles de Noyelle arrĂȘta pour un temps l’envoi de tout missionnaire Ă  la Chine. C’est alors qu’il apprit que Louis XIV avait mandatĂ©, en 1685, six jĂ©suites français comme mathĂ©maticiens auprĂšs de la cour du Siam

  • MalgrĂ© cette atmosphĂšre de conflit et de suspicion, les relations entre Charles de Noyelle et Innocent XI furent bonnes. Il n’en Ă©tait pas de mĂȘme avec la Propaganda Fide. Des rumeurs alarmantes commencĂšrent Ă  se rĂ©pandre en Europe : la Compagnie de JĂ©sus n’était plus telle que Saint Ignace l'avait fondĂ©e.... Lentement une opinion publique allait se crĂ©er qui ferait accepter la suppression de la Compagnie en 1773.

Notes et références

    Bibliographie

    • J. Brucker: La Compagnie de JĂ©sus, Paris, 1919.
    • Henri Fouqueray: Histoire de la Compagnie de JĂ©sus en France, (5 vol.), Paris, 1910-25.
    • Georges Guitton: Le PĂšre de la Chaize, Confesseur de Louis XIV, Paris, 1959.
    • Emanuele Colombo: Les JĂ©suites, Histoire et Dictionnaire, Paris, Bouquins Ă©ditions, 2022, 916-917 p. (ISBN 978-2-38292-305-4)
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