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Charles Antoine de La Roche-Aymon

Charles Antoine, comte de La Roche-Aymon, né à Mainsat (Marche) le et mort à Paris le [1], est un prélat français, cardinal et grand aumônier de France.

Charles Antoine
de La Roche-Aymon
Image illustrative de l’article Charles Antoine de La Roche-Aymon
Ch.-A. de La Roche-Aymon portant le cordon bleu, par l'atelier d'Alexandre Roslin, vers 1769 conservé au California Palace of the Legion of Honor de San Francisco.
Biographie
Naissance
Mainsat,
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Décès
Paris
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal

par le pape Clément XIV
Évêque de l'Église catholique
Ordination Ă©piscopale
par le cardinal Henri-Pons de Thiard de Bissy
ArchevĂŞque-duc de Reims
et pair de France
(Primat de Belgique seconde)
–
ArchevĂŞque de Narbonne
(Primat des Narbonnaises)
–
ArchevĂŞque de Toulouse
–
Évêque de Tarbes
–
Évêque auxiliaire de Limoges
ÉvĂŞque titulaire (« in partibus ») de Sarepte (de)
–
Autres fonctions
Fonction religieuse
Grand aumĂ´nier de France

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Natif de la Marche, il est le deuxième fils de Renaud Nicolas, comte de La Roche-Aymon et de Geneviève de Baudri de Piancourt, nièce de l’évêque de Mende François-Placide de Baudri de Piancourt[2]. Pourvu d’un canonicat dans le chapitre noble de Saint-Pierre de Mâcon, il obtint le titre de docteur de la Faculté de Paris le 10 avril 1724.

Antoine de Charpin de Genétines, un de ses grands oncles, évêque de Limoges, le demanda comme vicaire général ou coadjuteur en novembre 1724 ; il fut sacré évêque in partibus de Sarepte (de) le 5 août 1725. Il est fait successivement évêque de Tarbes (octobre 1729 ; il prêta serment au roi le 12 novembre 1730), archevêque de Toulouse (janvier 1740, proclamé à Rome le 8 novembre, il prêta serment le 7 juillet 1741), archevêque de Narbonne et, à ce titre, président-né des États de Languedoc (1752), puis archevêque-duc de Reims et premier pair ecclésiastique de France (1763). Il est reçu dans la Confrérie des Pénitents blancs de Montpellier en 1758, dont il est élu prieur la même année[3].

Il reçoit les abbayes d’Obasine[4] en janvier 1729, de Sordes en juillet 1731, de Beaulieu en juin 1757, de Fécamp en 1761, de Cercamps en 1765 et celle de Saint-Germain-des-Prés le 22 janvier 1774[5].

Fait commandeur de l’ordre du Saint-Esprit lors de la promotion du 10 juin 1753, il est créé Grand aumônier de France en 1760 et élevé au cardinalat le 16 décembre 1771[6]. Il ne participa cependant pas au conclave qui vit l’élection de Pie VI (1775).

Membre des assemblées du clergé en 1735, 1740, 1745 et 1748, il les présida à partir de 1760[7]. Doyen des évêques de France en 1770, courtisan et conciliant, Louis XV le nomma en 1771 ministre de la feuille des bénéfices après la disgrâce de M. de Jarente.

Il administra les sacrements à Louis XV mourant, le 10 mai 1774[8]. Le 16 mai 1770, il avait marié à Versailles Louis, dauphin de France, à Marie-Antoinette, archiduchesse d’Autriche, puis, devenu Louis XVI, le sacra roi de France à Reims le 11 juin 1775.

Charles Antoine de La Roche-Aymon est également élu mainteneur de l’Académie des Jeux floraux en 1742.

Il meurt le 27 octobre 1777 Ă  Paris, dans le logis abbatial de Saint-Germain-des-PrĂ©s[9] alors qu’il Ă©tait retombĂ© en enfance : son mĂ©decin, Bouvart, connu par la causticitĂ© de son langage, lui aurait rĂ©pondu alors qu’il Ă©tait sur son lit de mort : « Je souffre comme un damnĂ©. — Quoi ? DĂ©jĂ [10] ? » Il est inhumĂ© dans la chapelle Saint-Maur de l’abbatiale de Saint-Germain-des-PrĂ©s.

Armoiries

De sable, semé d’étoiles d’or ; au lion de même, brochant[11].

Iconographie

Notes et références

  1. Honoré Fisquet, Gallia Christiana, archidiocèse de Paris, t. 2, Paris, 1864-1873, p. 308-309.
  2. HonorĂ© Fisquet, Gallia Christiana, archidiocèse de Paris, t. 2, Paris, 1864-1873, p. 308. L’Histoire gĂ©nĂ©rale de Languedoc se trompe quand elle appelle la mère de Charles-Antoine de La Roche-Aymon Geneviève de Baudri de « Biancour Â», et probablement aussi pour son père auquel elle attribue le prĂ©nom de Pierre-Nicolas, t. IV, p. 364).
  3. Archives des PĂ©nitents blancs de Montpellier
  4. Aujourd’hui Aubazine.
  5. L’Histoire générale de Languedoc (t. IV, p. 260) donne la date de 1772.
  6. Le 21 mars 1756, d’Argenson Ă©crit dans son Journal : « L’on m’assure que c’est l’archevĂŞque de Rouen (Tavannes) qui est nommĂ© par le roi pour le chapeau de cardinal : c’est encore une transaction royale, car il faut savoir que le roi Stanislas prĂ©tendait une nomination de chapeau comme roi, mais le pape a dĂ©montrĂ© qu’il ne pouvait l’avoir, et, comme il y nommait l’archevĂŞque de Rouen, grand aumĂ´nier de la reine, le roi le nomme pour son compte, quoique ce prĂ©lat soit dans un très-mauvais Ă©tat de santĂ© et ne doive pas vivre longtemps. L’archevĂŞque de Paris l’a refusĂ© en quittant son archevĂŞchĂ© ; c’est un opiniâtre indĂ©crottable et de bonne foi ; il restera exilĂ© tant qu’il sera dans cet entĂŞtement. L’archevĂŞque de Narbonne (La Roche-Aymon) est un fripon, qui a bien intriguĂ© pour ce chapeau. Â» RenĂ©-Louis de Voyer, marquis d’Argenson (1694-1757), Journal et mĂ©moires du marquis d’Argenson, SociĂ©tĂ© de l’Histoire de France, Renouard, Paris, 1867. Il devra encore attendre vingt-cinq ans. Louis XVIII raconte comment il parvint finalement Ă  cette nomination : « M. de la Roche-Aymon (...) n’était pas un grand docteur de l’église, bien que, dans un autre sens, un bon apĂ´tre. Il Ă©tait court en science, mais plein de savoir-faire, ce qui vaut au moins autant. Jamais homme ne sut mieux se faire petit devant les autres pour n’effaroucher personne. Il Ă©tait poli envers maĂ®tres et valets, assidu auprès de chaque membre de la famille royale. On l’avait vu aux genoux de la marquise de Pompadour, et s’il se fĂ»t trouvĂ© une plus humble place, il l’aurait prise auprès de madame Dubarry. C’était le moyen de rĂ©ussir ; aussi fit-il un chemin rapide. Le roi lui donna de sa propre main le chapeau rouge. Cette cĂ©rĂ©monie, qui se fit avec pompe, dura toute une journĂ©e, et le nouveau cardinal n’oubliant pas, au sein mĂŞme de la puissance, ses devoirs de gratitude, alla le soir mĂŞme remercier la favorite Ă  qui il prĂ©tendait tout devoir ; ce qui ne laissa pas de nous amuser. La dauphine en fut instruite et lui montra de l’humeur ; mais son Ă©minence trouva les moyens de regagner sa bienveillance et de se faire pardonner ce mĂ©fait. Â» (Louis XVIII, MĂ©moires recueillis et mis en ordre par le M. le duc de D***, 12 vol., L. Hautman, Bruxelles, 1832-33.). Une lettre du comte de Mercy-Argenteau Ă  l’impĂ©ratrice Marie-ThĂ©rèse datĂ©e du 16 dĂ©cembre 1772 (), Ă  propos d’un autre sujet, confirme que sa fille la dauphine entretint des relations conflictuelles avec le prĂ©lat.
  7. Par exemple celle tenue du 10 mai au 27 juin 1762, lors de laquelle furent votés un don gratuit au roi de 7,5 millions de livres et d’un million pour la marine. (Edmond-Jean-François Barbier, Chronique de la Régence et du règne de Louis XV ou Journal de Barbier, Charpentier, Paris, 1866, t. 8, années 1762-63, p. 44-45.)
  8. On rapporte qu’il dit tout haut avant de faire la cérémonie que le roi l’avait chargé de déclarer qu’il était très fâché d’avoir donné du scandale (Adolphe de Cardevacque, Histoire de l’abbaye de Cercamp,p. 255).
  9. Honoré Fisquet, Gallia Christiana, archidiocèse de Paris, t. 2, Paris, 1864-1873, p. 309.
    Julie de Lespinasse annonçait dĂ©jĂ  sa mort Ă  Condorcet… le 21 mai 1775 : « Savez-vous que nous sommes menacĂ©s de perdre M. le cardinal de La Roche-Aymon ? Il Ă©tait si mal hier qu’on le soutenait avec des gouttes du gĂ©nĂ©ral La Motte. Il y a une grande dispute entre (...) et le coadjuteur pour savoir qui est-ce qui supplĂ©erait au cardinal. Cette question a dĂ» ĂŞtre dĂ©cidĂ©e aujourd’hui, mais la mort du cardinal trancherait la difficultĂ©. Il a donnĂ© une abbaye de cent mille livres de rentes Ă  l’archevĂŞque de Toulouse. J’aimerais mieux qu’il lui eĂ»t lĂ©guĂ© sa feuille. On nomme pour cet hĂ©ritage l’ancien Ă©vĂŞque de Limoges, M. de Narbonne, et M. l’abbĂ© de VĂ©ry. Pour lequel prononceriez-vous ? Â» (Julie de Lespinasse, Lettres inĂ©dites de Melle de Lespinasse Ă  Condorcet, E. Dentu, Paris, 1887).
  10. Henri Bruno de Bastard d'Estang, Les Parlements de France : essai historique sur leurs usages, leur organisation et leur autorité, t. 2, Paris, Didier et cie, 1858, p. 619.
  11. Popoff 1996, p. 96

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Adolphe de Cardevacque, Histoire de l’abbaye de Cercamp, ordre de CĂ®teaux, Sueur-Charruey, Arras, 1878, p. 239-255
  • Dom Claude Devic, dom Joseph Vaissète, Histoire gĂ©nĂ©rale de Languedoc, vol. IV, Toulouse, Privat, (1re Ă©d. 1876), 1048 p. (ISBN 2-84575-165-6)
  • HonorĂ© Fisquet, La France pontificale (Gallia christiana), archidiocèse de Paris, vol. 2, Paris, E. Repos, 1864-1873 (lire en ligne), p. 308-309
  • Charles-Maurice de Talleyrand-PĂ©rigord, MĂ©moires, Ă©dition intĂ©grale prĂ©sentĂ©e par Emmanuel de Waresquiel, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1577 p. (ISBN 978-2-221-10508-5), p. 130, note 1
  • Michel Popoff (prĂ©f. HervĂ© Pinoteau), Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d’après l’œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le LĂ©opard d’or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X) ;
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