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Charles-Guillaume Étienne

Charles-Guillaume Étienne, né à Chamouilley le et mort à Paris le [1], est un auteur dramatique français. Deux fois élu à l'Académie française, il fut également journaliste, censeur, député et pair de France.

Charles-Guillaume Étienne
Portrait de Charles-Guillaume Étienne par Joseph Désiré Court vers 1840, musée Carnavalet.
Fonctions
Membre de la Chambre des députés
Quatrième législature de la Monarchie de Juillet (d)
Meuse
-
Membre de la Chambre des députés
Troisième législature de la monarchie de Juillet (d)
Meuse
-
Membre de la Chambre des députés
Deuxième législature de la Monarchie de Juillet (d)
Meuse
-
Membre de la Chambre des députés
Première législature de la Monarchie de Juillet (d)
Meuse
-
Fauteuil 32 de l'Académie française
-
Membre de la Chambre des députés des départements
Quatrième législature de la Seconde Restauration (d)
Meuse
-
Membre de la Chambre des députés des départements
Deuxième législature de la Seconde Restauration
Meuse
-
Membre de la Chambre des députés des départements
Deuxième législature de la Seconde Restauration
Meuse
-
Fauteuil 25 de l'Académie française
-
Pair de France
Vue de la sépulture.

Biographie

Buste de Ch.G. Étienne dans sa ville natale Chamouilley.
Caricature par Honoré Daumier, 1833.

Il exerce diverses fonctions administratives pendant la Révolution et s'installe en 1796 à Paris où il est occupé à la rédaction de différents journaux. Il abandonne bientôt la presse pour le théâtre où le pousse sa véritable vocation. Il donne son premier opéra, Le Rêve, en 1799, et débute à la Comédie-Française avec une piquante comédie, Brueys et Palaprat, qui connaît le succès. En 1802, il publie une Histoire du Théâtre-Français, puis il devient secrétaire du duc de Bassano et accompagne Napoléon dans les campagnes d'Italie, d'Allemagne, d'Autriche et de Pologne, tout en continuant à écrire pour la scène. Il est nommé (1810) censeur général de la police et des journaux et il est rédacteur en chef du Journal de l'Empire en remplacement de Joseph Fiévée.

Le succès de sa comédie Les Deux Gendres, jouée au Théâtre-Français en 1810, lui vaut d'être élu l'année suivante à l'Académie française[2]. Cette pièce est toutefois vivement controversée et son auteur accusé de plagiat[3]. Dans son discours de réception, prononcé le 7 novembre 1811, il s'attache à démontrer l'union étroite de la comédie et de l'histoire. Il donne ensuite au Théâtre-Français une comédie en 5 actes, L'Intrigante, qui remporte le succès mais doit être interrompue au bout de onze représentations, l'Empereur ayant été choqué par certains vers[4]. La pièce ayant été interdite suscite une immense curiosité, et les exemplaires imprimés s'arrachent à prix d'or. En 1814, la Première Restauration rapporte l'interdiction, mais l'auteur refuse de profiter de cette mesure de bienveillance[5].

Proscrit en 1816, par le comte de Vaublanc, alors ministre de l'intérieur, il est exclu de l'Académie, à laquelle il sera réélu en 1829. Il est sept fois député de la Meuse (en 1820, 1822, 1827, 1830, 1831, 1834, 1837). Nommé pair de France le 7 novembre 1839, il termina au Luxembourg sa carrière parlementaire.

Puis, s'étant retiré de la politique, il continue à produire des œuvres dramatiques et lyriques, souvent écrites en collaboration, avec notamment Charles Gaugiran-Nanteuil.

Charles-Guillaume Étienne a également été deux fois président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, de 1829 à 1831 et de 1843 à 1845. Alfred de Vigny rapporte dans son discours de réception à l'Académie que l'actrice Adrienne Lecouvreur lui légua sa bibliothèque. L'expression proverbiale : « On n'est jamais servi si bien que par soi-même. » provient de sa pièce Bruis et Palaprat (1807).

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (26e division)[6].

Ĺ’uvres

Caricature par Honoré Daumier
Théâtre
  • Le RĂŞve, opĂ©ra-comique en 1 acte et en prose, paroles du citoyen Étienne, musique du citoyen Gresnich, Paris, OpĂ©ra-Comique, 8 pluviĂ´se an VII (1799)
  • Rembrandt ou la Vente après dĂ©cès, vaudeville anecdotique en 1 acte, par les citoyens Étienne, Morel, Servière et Moras, Paris, théâtre des Troubadours, 26 fructidor an VIII (1800)
  • Le Chaudronnier, Homme d'État, comĂ©die en trois actes et en prose, Paris, théâtre de l'Ambigu-Comique, 1er thermidor an VIII (1800)
  • La Lettre sans adresse, comĂ©die en 1 acte et en prose, mĂŞlĂ©e de vaudevilles… par les citoyens Étienne et Moras, Paris, théâtre des Troubadours, 26 vendĂ©miaire an IX (1800)
  • L'Apollon du BelvĂ©dere ou l'Oracle, folie-vaudeville impromptue en 1 acte, par les citoyens Étienne, Moras et Gaugiran-Nanteuil, Paris, théâtre des Troubadours, 29, 30 brumaire, 1er, 2 et 3 frimaire an IX (1800)
  • Pont-de-Veyle ou le Bonnet de docteur, vaudeville en 1 acte, par les citoyens Gosse et Étienne, Paris, théâtre des VariĂ©tĂ©s, 6 vendĂ©miaire an X (1801)
  • DĂ©sirĂ©e ou la Paix du village, allĂ©gorie en 1 acte, en vaudevilles, par les citoyens Gaugiran-Nanteuil, Moras et Étienne, Paris, théâtre Favart, 5 germinal an IX (1801)
  • Le Grand Deuil, opĂ©ra-bouffon, parole de C. J.-B. Vial et C.-G. Étienne, musique du citoyen H. Berton, Paris, OpĂ©ra-comique, 1er pluviĂ´se an IX (1801)[7].
  • Le Pacha de Suresnes ou l'AmitiĂ© des femmes, comĂ©die-anecdote en 1 acte et en prose, par les citoyens C.-G. Étienne et Gaugiran-Nanteuil, Paris, théâtre Louvois, 11 prairial an X (1802)
  • La Petite École des pères, comĂ©die en 1 acte et en prose, par C.-G. Étienne et Gaugiran-Nanteuil, Paris, théâtre Louvois, 8 nivĂ´se an XI (1803)
  • Le Pauvre Riche ou la SĂ©paration de biens, comĂ©die en trois actes et en prose faite en sociĂ©tĂ© avec M. Nanteuil, Paris, théâtre Louvois, en vendĂ©miaire an XII (1803)
  • Les Maris en bonne fortune, comĂ©die en 3 actes, Paris, théâtre Louvois, 9 germinal an XI (1803)
  • La Jeune Femme en colère, comĂ©die en 1 acte et en prose, Paris, théâtre de l'ImpĂ©ratrice, 28 vendĂ©miaire an XIII (1804)
  • Isabelle de Portugal ou l'HĂ©ritage, comĂ©die historique en 1 acte, en prose, par MM. Étienne et Gaugiran-Nanteuil, Paris, théâtre de l'ImpĂ©ratrice, 27 novembre 1804
  • Une heure de mariage, comĂ©die en un acte et en prose mĂŞlĂ©e d’ariettes, musique de Nicolas Dalayrac, crĂ©Ă©e Ă  l'OpĂ©ra-Comique (théâtre Feydeau), le 29 ventĂ´se an XII (20 mars 1804)
  • Gulistan ou le Hulla de Samarcande, comĂ©die en trois actes et en prose mĂŞlĂ©e d’ariettes, avec Poisson de La Chabeaussière tirĂ©e des Mille et une Nuits, musique de Nicolas Dalayrac, crĂ©Ă©e Ă  l'OpĂ©ra-Comique (théâtre Feydeau), le 8 vendĂ©miaire an XIV (30 septembre 1805)
  • Le Nouveau RĂ©veil d'ÉpimĂ©nide, comĂ©die Ă©pisodique en 1 acte, en prose, par MM. Étienne et Gaugiran-Nanteuil, Paris, théâtre de l'ImpĂ©ratrice, 5 fĂ©vrier 1806
  • Le Carnaval de Beaugency ou Mascarade sur mascarade, comĂ©die en 1 acte, en prose, par MM. Étienne et Gaugiran-Nanteuil, Paris, théâtre de l'ImpĂ©ratrice, 2 fĂ©vrier 1807
  • Bruis et Palaprat, comĂ©die en 1 acte et en vers, Paris, Théâtre-Français, 28 novembre 1807
  • Un jour Ă  Paris ou la Leçon singulière, opĂ©ra-comique en 3 actes, mĂŞlĂ© de musique, paroles de M. Étienne, musique de M. Nicolò Isouard, Paris, OpĂ©ra-comique, 24 mai 1808
  • Cendrillon, opĂ©ra-fĂ©erie en 3 actes et en prose, paroles de M. Étienne, musique de M. Nicolò Isouard, Paris, OpĂ©ra-comique, 22 fĂ©vrier 1810
  • Les Deux Gendres, comĂ©die en 5 actes et en vers, Paris, Théâtre-Français, 11 aoĂ»t 1810
  • Le ChĂ´meur naĂŻf, comĂ©die en 1 acte et en prose, Paris, Théâtre-Français, 12 mai 1812.
  • L'Intrigante ou l'École des familles, comĂ©die en 5 actes et en vers, Paris, Théâtre-Français, 6 mars 1813
  • L'Oriflamme, opĂ©ra en 1 acte, paroles de C.-G. Étienne et Baour-Lormian, musique de MĂ©hul, Paer, Breton et Kreutzer, Paris, AcadĂ©mie impĂ©riale de musique, 1er fĂ©vrier 1814
  • Joconde ou les Coureurs d'aventures, comĂ©die en 3 actes, mĂŞlĂ©e de chants, par M. Étienne, musique de Nicolo, Paris, théâtre de l'opĂ©ra-comique, 28 fĂ©vrier 1814
  • Jeannot et Colin, comĂ©die en 3 actes, mĂŞlĂ©e de chants, par M. Étienne, musique de Nicolo, Paris, théâtre de l'opĂ©ra-comique, 17 octobre 1814
  • Racine et Cavois, comĂ©die en 3 actes et en vers, Paris, Théâtre-Français, 26 avril 1815
  • Le Rossignol, opĂ©ra-comique en 1 acte, paroles de C.-G. Étienne, musique de Lebrun, Paris, AcadĂ©mie royale de musique, 23 avril 1816
  • L'Une pour l'autre, opĂ©ra-comique en 3 actes, par M. Étienne, musique de M. Nicolo, Paris, OpĂ©ra-comique, 11 mai 1816
  • ZĂ©loĂŻde ou les Fleurs enchantĂ©es, opĂ©ra en 2 actes, pParoles de C.-G. Étienne, musique de Lebrun, Paris, AcadĂ©mie royale de musique, 19 janvier 1818
  • Les Plaideurs sans procès, comĂ©die en 3 actes et en vers, Paris, Théâtre-Français, 29 octobre 1821
  • Aladin ou la Lampe merveilleuse, opĂ©ra-fĂ©erie en 5 actes, Paris, AcadĂ©mie royale de musique, 6 fĂ©vrier 1822 (musique de Nicolo et Benincori)
  • Le BĂ©nĂ©ficiaire, comĂ©die en 5 actes et en 1 vaudeville, par MM. ThĂ©aulon et Étienne, Paris, théâtre des VariĂ©tĂ©s, 26 avril 1825
  • Le Chiffonnier ou le Philosophe nocturne, comĂ©die-vaudeville en 5 actes et en une journĂ©e, par MM. ThĂ©aulon et Étienne, Paris, théâtre des VariĂ©tĂ©s, 6 janvier 1826
  • Une nuit de Gustave Wasa ou le Batelier suĂ©dois, opĂ©ra-comique en 2 actes, paroles de J.-M.-C. Leber et C.-G. Étienne, Paris, OpĂ©ra-comique, 29 septembre 1827
  • Arwed ou les ReprĂ©sailles, Ă©pisode de la guerre d'AmĂ©rique, drame en 2 actes, mĂŞlĂ© de couplets, de MM. Étienne, Varin et Desvergers, Paris, Vaudeville, 31 mars 1830
  • Raphael de Malfilâtre ou, les Juifs et les Pastoureaux, drame en trois actes de Charles-Guillaume Étienne et ClĂ©ophas Reimbold Dautrevaux, Paris, Didot, 1837 [lire en ligne]
Divers
  • Histoire du Théâtre français depuis le commencement de la RĂ©volution jusqu'Ă  la rĂ©union gĂ©nĂ©rale par C. G. Étienne et A. Martainville (2 volumes) (1802)
  • Lettres sur Paris ou Correspondance pour servir Ă  l'histoire de l'Ă©tablissement du gouvernement reprĂ©sentatif en France (2 volumes) (1820)
  • MĂ©moires de MolĂ©, prĂ©cĂ©dĂ©s d'une notice sur cet acteur, par M. Étienne. Le ComĂ©dien, par M. Remond de Sainte Albine (1825)
  • Ĺ’uvres (5 volumes) (1846-1853)

Notes et références

  1. Jouin 1897, p. 212
  2. Il fut avisé de sa nomination par un billet qui ne renfermait que ce passage des Actes des Apôtres : Et elegerunt Stephanum, virum plenum spiritu (Ils ont choisi Étienne, homme de beaucoup d'esprit).
  3. Un écrivain, Lebrun-Tossa, accusa Étienne de plagiat au motif, selon la Biographie nouvelle des contemporains qu'il « avait emprunté le sujet des Deux gendres à un jésuite qui l'avait tiré d'un vieux fabliau ».
  4. Le courtisan : Monsieur, je sers le prince. Le militaire : Et moi, je le défends. Ou encore Le Négociant : Je suis sujet du prince et roi dans ma famille.
  5. Il publia les causes de son refus dans une lettre adressée à l'ancien Journal de l'Empire : « Quand ces mots : Défendu sous tel ou tel régime, cesseront d'avoir de l'influence ; quand les ouvrages seront jugés indépendamment de toute circonstance politique, peut-être me déciderai-je à remettre L'Intrigante sous les yeux du public ; mais jusque-là, je gardera soigneusement cet ouvrage dans mon portefeuille, parce que je serais au désespoir de donner lieu, par ma faute, à des réflexions désobligeantes pour ceux dont j'ai reçu les bienfaits. La défense d'une comédie n'est pas un malheur pour un auteur ; mais l'ingratitude est un malheur pour tout le monde. »
  6. Bauer 2006, p. 317-318
  7. Charles-Guillaume Étienne, Oeuvres de C.-G. Étienne, Tome 1, Paris, Firmin-Didot frères, 1846-1853, 544 p. (lire en ligne), p. 219

Annexes

Sources bibliographiques

  • « Charles-Guillaume Étienne », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
  • Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, MĂ©moire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 317-318
  • Henry Jouin, « La Sculpture dans les cimetières de Paris : Cimetière de l'Est (Le Père-Lachaise) », Nouvelles Archives de l'art français, Paris, vol. 13,‎ , p. 103-238 (lire en ligne)

Liens externes

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