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Pierre Laujon

Pierre Laujon, né le à Paris où il est mort le , est un goguettier, poète, chansonnier et auteur dramatique français.

Pierre Laujon
Portrait gravé (1806) par Bourgeois de La Richardière.
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Vue de la sépulture.

Biographie

Ă€ peine sorti du collège Louis-le-Grand, il dĂ©bute au théâtre oĂą ses succès lui gagnent la bienveillance du comte de Clermont, qui le nomme secrĂ©taire de ses commandements. Il occupe ensuite la mĂŞme place dans la maison du prince de CondĂ© et dirige les fĂŞtes de Chantilly. Il remplace Gentil-Bernard comme secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des dragons, ce qui lui assure les appointements considĂ©rables de 20 000 livres par an[1].

Membre de la deuxième société du Caveau, où il avait chanté avec Charles-François Panard, Alexis Piron et Charles Collé, il fait partie des dîners du Vaudeville et du Caveau moderne, avec Armand Gouffé et Marc-Antoine Désaugiers. Il fréquente également l'Union des arts et de l'amitié en goguette et est membre de la Société académique des Enfants d'Apollon[1]. Il est l'ami du célèbre chanteur des rues Aubert.

En 1807, à l'âge de quatre-vingts ans, il est élu membre de l’Académie française dans la classe de la langue et de la littérature française de l'Institut impérial.

Il fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise (4e division)[2] avant que sa tombe soit relevée.

Une chanson jadis célèbre

Une chanson de Laujon, aujourd'hui oubliée, a été aimée et adoptée par le grand public au point de passer finalement pour une ancienne chanson traditionnelle. Au XXe siècle, Joseph Canteloube l'a retrouvée en Touraine, par exemple, « paroles et musique » « conservée par la tradition orale ». Il la ensuite fait figurer dans son Anthologie des chants populaires français (T. IV, Touraine, p. 206) en restituant en note le nom de son auteur d'origine.

Un rappel en bas de page d'un recueil de chansons publié à Paris en 1843 précise : « Paisibles bois, verger délicieux, est une très vieille chanson que nos pères chantaient souvent à table[3]. »

Or il s'agit en fait d'une chanson de Pierre Laujon, extraite de la scène 4 de son ballet-héroïque Æglé représenté pour la première fois en 1776[4].

Paisibles bois, vergers délicieux,
J'abandonne, pour vous, le séjour du tonnerre.
J'ai laissé mon rang dans les cieux ;
Tous mes plaisirs sont sur la terre.

Æglé me croit berger ; que mon cœur est flatté !
Mon rang est un secret qu'il faut que je lui cèle,
Même après ma félicité.

Comme berger, je goûterai près d'elle
Les plaisirs de l'amour et de l'égalité ;
Et si je me souviens de ma divinité,
Ce sera pour brûler d'une ardeur éternelle.

Paisibles bois, vergers délicieux,
J'abandonne, pour vous, le séjour du tonnerre.
J'ai laissé mon rang dans les cieux ;
Tous mes plaisirs sont sur la terre.

Ĺ’uvres

Spectacles

  • La Fille, la veuve et la femme, parodie nouvelle des FĂŞtes de Thalie, Théâtre italien de Paris,
  • Daphnis et ChloĂ©, pastorale, Paris, AcadĂ©mie royale de musique, . Musique de Joseph Bodin de Boismortier.
  • Recueil des comĂ©dies et ballets, reprĂ©sentĂ©s sur le théâtre des petits appartements pendant l'hiver de 1747 Ă  1748
  • La JournĂ©e galante, ballet hĂ©roĂŻque en 3 actes, reprĂ©sentĂ© devant le Roi, sur le théâtre des petits appartemens Ă  Versailles, le
  • La Toilette de VĂ©nus et LĂ©andre et HĂ©ro, 2 pièces lyriques, musique de Pierre de La Garde, reprĂ©sentĂ©es le 25 fĂ©vrier 1750 au « Théâtre des Petits Appartements »[5]
  • ZĂ©phire et Fleurette, parodie en 1 acte de Zelindor de François-Augustin de Paradis de Moncrif, Théâtre italien de Paris,
  • L'Amour impromptu, parodie de l'acte d'EglĂ© dans les Talents lyriques, Paris, OpĂ©ra-Comique,
  • Armide, parodie de l'opĂ©ra d'Armide, en 4 actes, Théâtre italien de Paris,
  • Ismène et IsmĂ©nias, ou la FĂŞte de Jupiter, tragĂ©die lyrique en 3 actes de Jean-Benjamin de La Borde, reprĂ©sentĂ© devant Leurs MajestĂ©s, Ă  Choisy, le lundi
  • Silvie, pastorale en 3 actes avec un prologue de Pierre de La Garde, Pierre Montan Berton et Jean Claude Trial, reprĂ©sentĂ© devant Leurs MajestĂ©s Ă  Fontainebleau le
  • L'Amoureux de quinze ans, ou la Double fĂŞte, comĂ©die en 3 actes et en prose, mĂŞlĂ©e d'ariettes, Théâtre italien de Paris,
  • ÆglĂ©, ballet-hĂ©roĂŻque en 1 acte, reprĂ©sentĂ© devant Leurs MajestĂ©s, Ă  Fontainebleau, le
  • Matroco, drame burlesque, en 4 actes et en vers, mĂŞlĂ© d'ariettes et de vaudevilles, reprĂ©sentĂ© devant Leurs MajestĂ©s, Théâtre italien de Paris, 1777
  • Le Poète supposĂ©, ou les PrĂ©paratifs de fĂŞte, comĂ©die en 3 actes et en prose, mĂŞlĂ©e d'ariettes et de vaudevilles, Théâtre italien de Paris,
  • Le Couvent, ou les Fruits du caractère et de l'Ă©ducation, comĂ©die en 1 acte et en prose, Paris, Théâtre de la Nation,
  • Le Juif bienfaisant, ou les Rapprochements difficiles, comĂ©die en cinq actes et en prose, imitĂ©e de l'anglais, reprĂ©sentĂ©e Ă  Rouen en

Varia

  • Les Ă€ propos de la folie ou Chansons grotesques, grivoises et annonces de parade, 1776
  • Notice sur les DĂ®ners du Caveau, publiĂ©e dans Les DĂ®ners du Vaudeville, Frimaire an V (1800).
  • Ĺ’uvres choisies de P. Laujon, contenant ses pièces reprĂ©sentĂ©es sur nos principaux théâtres, ses fĂŞtes publiques ou particulières, ses chansons et autres opuscules, avec des anecdotes, remarques et notices relatives Ă  ces divers genres, 1811

Notes et références

  1. Source: biographie de Pierre Laujon page 4 du catalogue d'une exposition à la bibliothèque de l'Institut de France. Cette société savante fondée en 1741 ne doit pas être confondue avec la Goguette des Enfants d'Apollon fondée en 1868.
  2. J. B. Richard, Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard, Paris, Terry, (lire en ligne), p. 198
  3. L'écho des chansonniers français, contenant un choix des meilleures chansons philosophiques, bachiques et grivoises, B. Renaud éditeur, Paris 1843.
  4. Æglé, ballet-héroïque en 1 acte, représenté devant Leurs Majestés, à Fontainebleau, le 4 novembre 1776.
  5. La Gazette de Drouot n°29, , p. 24 et 25

Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littĂ©ratures, Paris, Hachette, 1876, p. 1205
  • Claude Dugas. - Le dernier poète de cour : Pierre Laujon, chantre de Chantilly. - ca 1956. - manuscrit, 152 p. Catalogue de la SHAS

Liens externes

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