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Charles-André Dupin

Charles-André Dupin[1] est né le à Clamecy dans le Nivernais et y est décédé le . Il est magistrat provincial sous l'Ancien Régime et fait une carrière politique de député à partir de la Révolution française. Il est élu comme représentant du département de la Nièvre à la Législative sous la monarchie constitutionnelle, au Conseil des Anciens sous le Directoire, puis au Corps législatif sous le Consulat. Attaché à sa ville natale, il finit sa carrière comme magistrat et administrateur local à Clamecy.

Charles-André Dupin
Illustration.
Charles-André Dupin,
député de la Nièvre
à l'Assemblée Législative
Fonctions
député de la Nièvre à la Législative
Élection 8 septembre 1791
membre du Conseil des Anciens pour la Nièvre
Élection 12 avril 1799
député de la Nièvre au Corps législatif
Élection 25 décembre 1799
procureur impérial près le
tribunal de première instance de Clamecy
–
sous-préfet de Clamecy
–
conseiller d'État honoraire
–
Biographie
Titre complet Chevalier (1820) puis Officier (1825) de la
Légion d'honneur
Nom de naissance Charles André Dupin
Date de naissance
Lieu de naissance Clamecy (Nièvre)
Date de décès
Lieu de décès Clamecy (Nièvre)
Nationalité Française
Enfants André Dupin,
Charles Dupin,
Philippe Dupin
Entourage Claude-François-Étienne Dupin
Profession avocat au parlement, magistrat

Signature de Charles-André Dupin

Charles-André Dupin
Armes de la famille Dupin
« d'azur à trois coquilles d'argent mal posées,
une en chef & deux en pointe Â»

Il appartient à la famille des Dupin originaires de Varzy et Donzy dans le Nivernais. Il est le père de André, Charles et Philippe Dupin, trois figures de la vie politique française au XIXe siècle. Il est plus lointainement apparenté à Claude-François-Étienne Dupin[2], administrateur et homme politique français sous le Consulat et l'Empire.

Biographie

Les débuts dans les offices de magistrature d'Ancien Régime

Charles-André Dupin est né Clamecy le , d'André Dupin (Clamecy, - ), docteur en médecine, et de Jeanne Berryat (1727 - 1806), épousée et fille du notaire royal de Clamecy[3]. Par sa mère, il est neveu de Jean Berryat, médecin à Auxerre, intendant des eaux minérales de France et médecin ordinaire du roi Louis XV[4]. Son père est un médecin apprécié qui est installé le , en qualité de maire en titre, pour trois années, de la ville de Clamecy, ayant nommé par un brevet du roi délivré à Marly le , sur une liste de trois candidats présentés par le Bureau de la ville[5].

Charles-André Dupin fait de ses études au collège Sainte-Barbe, à Paris et obtient ses degrés universitaires en droit. En , il est pourvu, avec dispense d'âge, d'une charge de procureur du roi au grenier à sel de Clamecy. Le , à Varzy, il épouse sa cousine au septième degré civil, Catherine Agnès Dupin (1763-1827), issue d'une lignée de bailli de Varzy, seigneur du fief de Cœurs[6]. Le couple a trois fils, qui font de remarquables carrières au XIXe siècle :

Le , il prête serment d'avocat au Parlement. Le , le duc de Nivernais nomme Charles-André Dupin, conseiller, lieutenant particulier au bailliage ducal de Clamecy. Deux ans après, sur décision royale, il exerce en outre cumulativement les fonctions de procureur-syndic pour l'élection de Clamecy dans la généralité d'Orléans à laquelle est rattachée cette partie du Nivernais[7]. Il entame donc une carrière dans les offices provinciaux de magistrat d'Ancien Régime, comme son oncle Charles Dupin de Charmoy, membre de l'administration de l'enregistrement et des domaines et avocat à Toulouse, qui parvient au poste de secrétaire en chef de l'intendant du Languedoc, le vicomte de Saint-Priest[7].

La carrière politique nationale (1791 - 1804)

Charles-André Dupin est élu le comme député de la Nièvre à l’Assemblée législative en 6e position sur 7 par 224 des 285 votants[8]. Il s’y montre assez discret, sans doute handicapé par une quasi-surdité, conséquence d'une maladie infantile[7].

Ses attaches avec l’Ancien Régime et son "modérantisme" le rendent suspect en 1793, ce qui lui vaut d’être emprisonné à la prison de Nevers, puis à Clamecy, au château de Pressures transformé en maison d'arrêt[9]. En , le représentant du peuple Jean-Alban Lefiot[10], arrivé à Clamecy, convoque toute la population de la ville dans le Temple de la Raison, nouvelle appellation de l’église Saint Martin. Il décide du sort des 38 prisonniers détenus à Pressure en les nommant tour à tour à haute voix, pour que le peuple se prononce par « acclamations approbatives ou hostiles ». Vingt et un des prisonniers sont déclarés « bons citoyens » et libérés le lendemain. Parmi eux, se trouve Charles-André Dupin[11].

Le 23 germinal an VII (), la Nièvre le nomme député au Conseil des Anciens par 95 voix sur 115. Il entre au Corps législatif, le 4 nivôse an VIII (), en vertu d’une décision du Sénat conservateur. Il y siège jusqu’en 1804[12].

Durant cette période de vie politique nationale, il divorce le , de son épouse Catherine Agnès Dupin. À cette époque, les écoles de droit ayant été fermées, il assure également lui-même la formation initiale en droit de son fils aîné André, qui a pu ainsi être le premier à soutenir sa thèse pour le doctorat, lors de la réouverture de l'« École de droit de Paris » en 1802[3] - [7].

Un administrateur local

Le 3 fructidor an IV (), il reprend des fonctions judiciaires comme juge au Tribunal de Clamecy et le 30 fructidor an IV (), il en devient le commissaire du gouvernement. Il est ensuite commissaire central près l'administration de la Nièvre, du 18 germinal an VI au 16 germinal an VII (du au ).

Après avoir été chef de division à l'inspection générale de la gendarmerie durant deux années, il est nommé procureur impérial près le tribunal de première instance de Clamecy le et remplit cette fonction jusqu'au . Il devient alors sous-préfet de Clamecy, jusqu'en . Un de ses successeurs sous le Second Empire, Albert Marlière[13], lui rend l’hommage suivant :

« Comme sous-préfet de Clamecy, Dupin exerça cette fonction avec honneur en administrateur habile et irréprochable. Sa modestie égalait son mérite, et il refusa constamment l’avancement qui lui était offert dans l’Administration, pour se dévouer à ses concitoyens[11]. »

En , il est nommé conseiller d'État, mais âgé de soixante-douze ans, il donne sa démission pour rester à Clamecy[7]. Treize ans après, il y meurt le et y est inhumé[14].

Décorations

  • Chevalier de la Légion d'honneur, par ordonnance royale du .
  • Officier de la Légion d’honneur, par ordonnance royale du .

Sources

  • « Charles-André Dupin », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • « Charles-André Dupin », dans Gueneau, Victor [Augustin], Dictionnaire biographique des personnes nées en Nivernais ou revendiquées par le Nivernais, Nevers, Mazeron frères, 1899.

Notes

  1. Il signe « Du Pin Â».
  2. Préface d'André Dupin dit Dupin aîné à Histoire administrative des communes de France (ou revue historique des divers changements survenus dans l'organisation administrative des villes et communes, des provinces et départemens, depuis le commencement de la monarchie jusqu'à l'avènement de Charles X) par le baron C. F. E. Dupin, Paris Baudouin libraire éditeur, 1834, page xvii. Voir la généalogie détaillée des Dupin.
  3. Notice Biographique sur M. Dupin par Joseph-Louis-Elzéar Ortolan, Paris, Joubert libraire éditeur, 1840, page 229.
  4. Biographie universelle, ancienne et moderne, Michaud Frères éd. Paris, 1811, Volume 4 page 344
  5. Éphémérides clamecicoises, ou Mémorial journalier de faits, actes et documants de toutes nature pouvant intéressé la ville de Clamecy et son histoire par A. Sonnié-Moret, Clamecy, Imprimerie de Vve Cégrétin, 1872, page 250.
  6. Le fief de (ou des) Cœurs est une terre constituant un hameau dépendant du village de Marcy, cf. Cahiers du val de Bargis, « Les hameaux de Marcy et leurs habitants » (consulté le ).
  7. Dictionnaire biographique des personnes nées en Nivernais ou revendiquées par le Nivernais par Gueneau, Victor [Augustin], Nevers, Mazeron frères, 1899 [lire en ligne]
  8. « Charles, André Dupin », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  9. MORELLET (Joseph-Napoléon ) - BARAT (S. B. F.) - BUSSIERE (E.), Le Nivernois. Album historique et pittoresque.., Nevers, E. Bussière, 1838-1840, tome 1, page 170, note 3.
  10. « Jean, Alban Lefiot », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  11. Annie Delaitre Rélu, « Les Dupin, une « dynastie » ayant pris Clamecy comme patrie d’adoption » (consulté le )
  12. Les Amis du Patrimoine Napoléonien, 1er & 2e Empire, « Dupin (Charles-André) » (consulté le ).
  13. Département de la Nièvre. Statistique de l'arrondissement de Clamecy, avec notices historiques, agricoles, industrielles, commerciales, administratives, topographiques et géologiques, par Albert Marlière, sous-préfet de cet arrondissement; Clamecy, imprimerie de C. Cégretin, 1859.
  14. Sa tombe porte l'épitaphe : « À CHARLES-ANDRÉ DUPIN − SES TROIS FILS, ANDRÉ, CHARLES, PHILIPPE. ».
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