Chapelle de la Trinité de Prunet-et-Belpuig
La chapelle de la Trinité est une chapelle romane située au hameau de Belpuig (commune de Prunet-et-Belpuig), dans le département français des Pyrénées-Orientales en région Occitanie.
Chapelle de La Trinité de Prunet-et-Belpuig La Trinitat | |
Présentation | |
---|---|
Nom local | La Trinitat |
Culte | Catholique romain |
Dédicataire | Trinité |
Type | Église paroissiale |
Rattachement | Évêché de Perpignan |
Début de la construction | IXe siècle |
Fin des travaux | XIIIe siècle |
Style dominant | Roman |
Protection | Classée MH (1951) |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Pyrénées-Orientales |
Ville | Prunet-et-Belpuig |
Coordonnées | 42° 33′ 44″ nord, 2° 37′ 31″ est |
Localisation
La chapelle se situe au cœur des Aspres, à mi-chemin environ entre Bouleternère et Amélie-les-Bains-Palalda, sur la route départementale 618 qui effectue la jonction entre le Conflent (au nord) et le Vallespir (au sud).
Historique
La chapelle de la Trinité était à l'origine une église paroissiale connue sous le nom de Saint-Pierre de la Serra (serra désignant la montagne en catalan).
Le , une église était consacrée par l'évêque Riculf II - évêque d'Elne de 947 à 966. De cette construction ne subsistent vraisemblablement que des éléments de fondations.
L'édifice actuel date du XIe siècle (nef septentrionale, la plus large, avec la grande abside) et fut agrandi au XIIe siècle, voire au XIIIe siècle. Au XVIIe siècle, l'église changea de vocable : elle fut alors dédiée à la Trinité.
La chapelle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].
L'église a été récemment restaurée, ce qui a permis de dégager des traces de peintures murales au-dessus de l'abside. Cette campagne de restauration a aussi donné une seconde jeunesse aux retables baroques qui ornent l'intérieur.
Architecture
Chevet roman lombard
La chapelle de la Trinité possède un beau chevet de style roman lombard à abside unique.
Cette abside, qui repose sur un soubassement en moellons gris, présente une maçonnerie très différente dans sa partie basse et sa partie haute : la partie basse est édifiée en moellons tandis que la partie supérieure est édifiée en pierre de taille de couleur brune assemblée en petit appareil.
L'abside, percée par endroits de trous de boulin (trous destinés à ancrer les échafaudages), présente une décoration de bandes lombardes composée de lésènes (en pierre de taille sur toute leur hauteur, même dans la partie basse) et d'arcatures.
L'abside est percée de deux fenêtres à simple ébrasement, surmontées chacune d'un arc en plein cintre composé de pierres posés sur champ.
Façade méridionale
La façade méridionale présente deux zones de maçonneries différentes, séparées par un joint marqué.
La partie de droite (environ un tiers de la longueur totale) est percée d'une fine meurtrière et non de fenêtres cintrées, et est surmontée, sous la corniche, d'une frise en damier.
Le reste de la façade méridionale est percé d'une porte surmontée d'un arc brisé, de trois fenêtres cintrées ainsi que de deux toutes petites fenêtres à linteau monolithe.
Au-dessus de la porte, la corniche est ornée de plusieurs motifs décoratifs, dont la signification est plus ou moins connue, et non dénués d'une certaine fantaisie (escargot…).
- Motifs décoratifs sous la corniche de la partie gauche de la façade.
- La différence de maçonnerie entre les deux parties de la façade méridionale.
- Le portail.
- Détail du portail: la serrure.
Façade occidentale
La façade occidentale, masquée par un bâtiment moderne, est surmontée par un clocher-mur percé de deux grandes baies campanaires.
Architecture intérieure
L'église se compose de deux nefs d'inégale largeur. La nef septentrionale, la plus large, terminée par une grande abside semi-circulaire, remonte au XIe siècle.
À la fin du XIIe siècle, on lui a adjoint un collatéral au sud. Afin d'assurer la communication entre les deux vaisseaux, trois arcades en plein cintre furent percées dans l'ancien mur gouttereau. L'ancienne porte méridionale fut conservée et forme une quatrième arche, beaucoup plus étroite.
L'église est intégralement voûtée en pierre : cul-de-four pour l'abside, berceau sur doubleaux (au nombre de trois) pour la nef septentrionale, et demi-berceau pour le collatéral.
Le mobilier
L'édifice possède plusieurs œuvres dignes d'intérêt.
Le Christ roman
C'est incontestablement l'objet le plus remarquable à être conservé en ce lieu, et l'un des plus beaux Christs romans de la Catalogne.
Datant vraisemblablement du XIIe siècle, il a été malencontreusement endommagé par une « restauration » abusive au XVIIIe siècle : pose d'une nouvelle couche de peinture, dorure de la croix. Heureusement, il a été récemment rétabli dans un état plus proche de l'origine. La statue, de facture plutôt soignée, présente une impression d'apaisement, avec un Christ tenant sa tête légèrement vers la droite.
Lors d'une précédente restauration, on avait trouvé, caché dans le dos du Crucifié, un petit reliquaire en plâtre contenant quelques ossements et gravé de la date "1710". Celle-ci correspond vraisemblablement aux restaurations apportées au Christ et mentionnées ci-dessus.
Les autres œuvres
- Croix peinte sur ses deux faces, datée du XIVe siècle et de style gothique.
- Vierge assise du XIVe siècle, qui proviendrait de l'église Saint-Étienne de Prunet.
- "Capelleta" baroque (autel portatif)
- Retable de la Trinité (daté de 1698), au fond de la nef, contre le mur septentrional, et récemment restauré
- Retable du maître-autel.
Annexes
Bibliographie
- Jean Abélanet, « Considérations sur les pétroglyphes de l'église romane de la Sainte-Trinité de Bellpuig », Conflent, no 173,
- Noël Bailbé, Les portes des églises romanes du Roussillon, Perpignan, Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales,
- Marcel Durliat, Roussillon Roman, Saint-Léger-Vauban, Zodiaque, coll. « La nuit des temps » (no 7), , 321 p. (ISBN 2-7369-0027-8), p. 40
- Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Montpellier, Les Presses du Languedoc, , 334 p. (ISBN 978-2-8599-8244-7)
- Jean-Bernard Mathon, « La Santa Majestat de Bellpuig : métamorphoses, restaurations, dérestaurations, nouvelle restitution », dans Conférence : Regards sur l'objet roman, Arles, Actes Sud,
- Jean-Bernard Mathon (dir.), Guillaume Dalmau et Catherine Rogé-Bonneau, Corpus des Vierges à l'Enfant (XIIe – XVe siècle) des Pyrénées-Orientales, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Histoire de l'art », (ISBN 9782354121853, lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- « Chapelle de la Trinité », notice no PA00104104, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Vantaux, pentures », notice no PM66000746, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Statue dite santa Majestat : Christ Vêtu », notice no PM66000747, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Tableau : croix », notice no PM66000748, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Retable du maître-autel, dédié à la sainte Trinité, tableaux, statue : Christ », notice no PM66000749, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Retable, gradins d'autel, haut-relief : Trinité (la), statue », notice no PM66000750, base Palissy, ministère français de la Culture