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Chapelle Saint-Laurent de Moussan

La chapelle Saint-Laurent est une chapelle préromane située à Moussan dans le département français de l'Aude en région Occitanie.

Chapelle Saint-Laurent
de Moussan
Le chevet vu du nord-est
Le chevet vu du nord-est
Présentation
Culte aucun aujourd'hui
Dédicataire Laurent de Rome
Type chapelle
Rattachement aucun aujourd'hui
Début de la construction IXe siècle
Style dominant Architecture préromane de tradition wisigothique
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1966)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Aude
Ville Moussan
Coordonnées 43° 13′ 24″ nord, 2° 56′ 27″ est
Géolocalisation sur la carte : Aude
(Voir situation sur carte : Aude)
Chapelle Saint-Laurentde Moussan
Géolocalisation sur la carte : Languedoc-Roussillon
(Voir situation sur carte : Languedoc-Roussillon)
Chapelle Saint-Laurentde Moussan
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chapelle Saint-Laurentde Moussan

Cette chapelle constitue, avec les chapelles Saint-Martin-de-Fenollar, Saint-Jérôme d'Argelès, Saint-Michel de Sournia, Saint-Georges de Lunas, Saint-Nazaire de Roujan et Saint-Pierre de Léneyrac à Ceyras, un témoin de l'architecture préromane de tradition wisigothique[1] - [2] en Septimanie, région qui correspond aux actuelles régions du Roussillon et du Languedoc qui ont fait partie intégrante du royaume wisigothique de Toulouse (419-507) et du royaume wisigothique de Tolède (507-711)[3] - [4] - [5].

Localisation

La chapelle se situe non au village mais à 1,7 km au sud-ouest de celui-ci, isolée au milieu des champs et des vignes, non loin de la route départementale D69 en direction de Névian.

La chapelle vue du nord-est

Historique

Le chevet vu du sud-est

La chapelle se dresse à proximité du site de l'ancienne villa gallo-romaine Trencianum[6] (dont les restes ont fourni les pierres à bâtir). À l'époque carolingienne, le site est toujours occupé par une villa[6].

La chapelle est construite entre le VIe siècle et le IXe siècle[7] pour servir d'église à ce domaine[6], à moins que ce ne soit à cause de la présence d'une source miraculeuse, la Fount rougnouso ("Font rougnouse" en français[7]), qui avait la réputation de guérir les maladies de peau[7] (rougnous = galeux en langue d'oc).

La chapelle est placée sous la juridiction du chapitre de la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne[7] - [6].

Elle devient un lieu de pèlerinage et une étape pour les pèlerins et les moines entre la ferme cistercienne de Fontcalvy (Ouveillan) et l'abbaye de Fontfroide.

L'habitation d'un ermite est accolée à la chapelle : les vestiges de l'ermitage datent probablement du XVIIe siècle, époque où la chapelle fit l'objet de réparations[7]. Le lieu est alors connu sous le nom de Mouniélou ou petit prieuré et apparaît en 1763 sous le nom d'Hermitage sur la carte de Cassini[6], la première carte géométrique du royaume de France.

Le dernier ermite disparaît au début du XXe siècle et la chapelle, abandonnée, commence à se dégrader[6].

Protection et sauvegarde

Arc monolithe de la baie sud du chevet

L'association dite Comité Saint-Laurent se constitue au printemps 1965[6] pour sauvegarder ce rare exemple d'architecture préromane en Languedoc. Elle achète le sol, entreprend des travaux de sauvegarde et restaure la chapelle : les parties effondrées de l'édifice sont reconstruites à partir de photographies anciennes, la façade occidentale est restituée et le linteau est replacé au-dessus de la porte[6].

Le , la chapelle fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques[7].

Une deuxième vague de restaurations a lieu beaucoup plus tard : une nouvelle toiture en 1996, une cloche en 1997, un nouvel autel en 1998 et une réfection complète de l'intérieur en 2003[6].

Architecture

Le chevet plat

À l'est, la chapelle présente un chevet plat[7] édifié en moellons assemblés en appareil irrégulier et recouvert de tuiles rouges.

Ses faces sont cantonnées de chaînages d'angle composés de blocs de pierre de taille de grande dimension et percées, à l'est et au sud, de deux fenêtres en forme de meurtrière à l'arc monolithe[7] et aux harpes fort prononcées.

Le chevet vu du nord-est
Le chevet vu de l'est
Baie de la face sud du chevet
Baie de la face est du chevet

La façade occidentale

Le portail

La façade occidentale, qui était partiellement effondrée, a été restaurée en 1965[6].

Elle est percée d'un portail, fermé d'une grille en fer, dont les piédroits constitués de gros blocs de pierre supportent un linteau en marbre blanc en remploi, surmonté d'un arc en plein cintre fait de moellons posés sur chant.

Ce linteau d'une longueur de 1,70 m présente un listel épais de 4 à 5 cm et deux trous arrondis disposés symétriquement par rapport au milieu[8]. Il fut enlevé au début du XXe siècle, utilisé comme ponceau pour accéder à une vigne et remis en place en 1965 lors de travaux de restauration[8].

Plusieurs hypothèses ont été avancées au sujet de l'origine ce linteau. Il pourrait s'agir d'un seuil de porte d'époque gallo-romaine[6], d'une architrave provenant d'un entablement sur un portique ornant l'entrée d'une basilique ou encore d'un placage de marbre du Capitole de Narbonne[8].

Le linteau et l'arc cintré
Le linteau en marbre

Les vestiges du prieuré

Le mur oriental du prieuré, à gauche du chevet

Au sud, on trouve encore quelques vestiges de l'ancien prieuré ou ermitage, qui se présente sous la forme d'une nef accolée au sud de la nef de la chapelle et communique avec elle par une porte en plein cintre[7].

Le mur oriental du prieuré est intact et bien visible à gauche du chevet. Il ne reste par contre rien de sa façade méridionale et son mur occidental est réduit à un pan de mur incomplet, restauré en 1965 comme la façade occidentale de la chapelle[6].

Fragment du mur occidental
La porte en plein cintre
Le mur oriental du prieuré

Architecture intérieure

La chapelle est un édifice composé d'une nef unique recouverte par une toiture en bâtière en bois et d'un Chœur rectangulaire couvert d'une voûte en plein cintre légèrement outrepassée[7].

La nef est séparée du chœur par un arc triomphal outrepassé et chanfreiné[7] qui repose sur des impostes moulurées carolingiennes[6] portées par des piédroits harpés faits de blocs de pierre massifs.

Cet arc outrepassé (arc en fer à cheval) est hérité de la tradition wisigothique plutôt que mozarabe[7] - [6] - [9] - [10] - [11].

L'aspect intérieur a été profondément modifié lors de la réfection complète de l'intérieur en 2003 : les murs intérieurs, qui étaient auparavant en moellons, sont maintenant enduits et peints en blanc, la pierre n'étant plus visible qu'au niveau de l'arc triomphal et de l'encadrement des baies de l'abside.

La nef en 2002, avant la réfection de 2003.
L'arc triomphal en 2002, avant la réfection de 2003.
La nef après la réfection de 2003.
L'arc triomphal après la réfection de 2003.

Notes et références

  1. Escapades en pays narbonnais
  2. Association Amis des Orgues de Narbonne & de la Narbonnaise
  3. Alícia Marcet i Juncosa, Abrégé d'histoire des terres catalanes du Nord, Perpignan, Éditions Trabucaire, coll. « Història » (no 1), , 197 p. (ISBN 2-905828-31-5, BNF 35469857), p. 28
  4. Alicia Marcet i Juncosa, Atlas historique, Librairie Académique Perrin, , p. 117
  5. Michel Zimmermann, L'Espagne wisigothique < http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/L_Espagne_wisigothique.asp >
  6. Panneau explicatif apposé contre la façade de la chapelle
  7. Notice no PA00102786, base Mérimée, ministère français de la Culture
  8. Eric Dellong, Narbonne et le Narbonnais, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2002, p. 554.
  9. Encyclopédie Quid
  10. Journées du patrimoine de l'Aude 2003
  11. Journées du patrimoine de l'Aude 2005

Liens externes

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