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Château de Plain-Marais

Le château de Plain-Marais est une ancienne demeure fortifiée, du XVe ou XVIe siècle ayant succédé à un édifice du XIVe siècle, qui se dresse, dans le Cotentin, sur le territoire de la commune française de Beuzeville-la-Bastille, dans le département de la Manche, en région Normandie.

Château de Plain-Marais
Présentation
Type
Fondation
Entre XVe siècle et XVIe siècle
Propriétaire
Patrimonialité
Inscrit MH (partie en , )
Site web
Localisation
Localisation
Coordonnées
49° 21′ 11″ N, 1° 22′ 20″ O
Carte

Le château, dont les extérieurs, la chapelle et la salle des gardes du château sont ouverts au public sur rendez-vous de mai à septembre, est partiellement inscrit aux monuments historiques.

Localisation

Le château est situé, en position dominante, sur une colline à 26 mètres au-dessus des marais et de la Douve, au bout d'une longue avenue, à 500 mètres au sud-ouest de l'église Saint-Vincent de Beuzeville-la-Bastille, dans le département français de la Manche.

En se retournant sur le chemin rectiligne menant Ă  Plain-Marais, la perspective aboutit au château de l'Isle-Marie situĂ© de l'autre cĂ´tĂ© du marais Ă  1,9 kilomètre Ă  vol d'oiseau. Ce dernier, comme Plain-Marais avait la mĂŞme fonction ; celle de surveiller le marais et la navigation sur la Douve. Dans la mĂŞme perspective, cĂ´tĂ© sud on tombe sur le château de Franquetot Ă  Coigny[1].

Historique

Les Romains avaient établi ici un camp leur permettant de contrôler la région et plus précisément la voie romaine allant de Bayeux à Portbail qui passait à ses pieds[2]. Au Moyen Âge, un château prend le relais.

La place, important point stratégique, qui faisait partie du « plan de défenses des côtes » a été renforcée en 1374, avec les bastides de Pierrepont et Pont-l'Abbé[note 1], par Jean de Vienne, amiral du roi de France Charles V et sera très disputée pendant l'occupation anglaise du XVe siècle[3].

En 1410, Jean d'Arclais, seigneur de Montboscq, en est le capitaine. En 1429, c'est au tour de Jean de Talbot d'occuper la place. Le château, comme le Câtelet, relevaient de la châtellenie de Varenguebec. C'est vers la fin du XVIe siècle, que la famille de Saint-Simon entreprit d'importants travaux dans le château[4]. Propriétaires du XVe au XIXe siècle, on peut voir leurs armoiries sculptées.

Chateaubriand (1768-1848) aurait séjourné et écrit une partie de ses Mémoires d'outre-tombe au château de Plain-Marais, lors d'une visite à sa nièce, Antoinette de Chateaubriand, épouse d'Alfred de Beaufort, propriétaire du château[1].

Pendant la Révolution, les républicains tentèrent d'arrêter la marquise Andrée Louise Aimée de Thiboutot (° 1782), épouse du propriétaire des lieux, Olivier Le Clerc de Juigné[1] (1776-1831), qui décèdera en son château.

Après la déroute de 1940, le château sert d'étape aux prisonniers qui de Cherbourg sont envoyés à Saint-Lô. Du au , l'état-major de la 90e division américaine séjourne au château dont les caves servent de poste de commandement au général Landrum.

Il est aujourd'hui la possession de la famille d'Aigneaux[5], avec le comte Jean d'Aigneaux.

Description

Le château de Plain-Marais a conservé, entre autres éléments défensifs des archères et des tours carrées à échauguettes ainsi que des souterrains et à l'intérieur, la chapelle dans laquelle la famille d'Aigneaux assiste encore à des offices. Le mur entourant le château approche les 2 kilomètres[6].

Le château, remanié au XVIIe siècle[7], se présente sous la forme d'un quadrilatère entouré de fossés secs, larges de 10 mètres et profonds de 3 mètres dont les bords sont revêtus de pierre de taille[note 2]. On accède à la cour d'honneur par un pont fixe qui a remplacé un pont-levis entre deux échauguettes. Aujourd'hui, les balustrades jouent le rôle de murs d'enceinte. Elles ont remplacés une partie du mur en élévation qui bordait vers l'extérieur le chemin de ronde[8]. À l'origine, la maison-forte était entouré de murailles et de fossés secs qui se remplissaient lors de l'inondation des marais. Du château primitif du XIVe siècle[7], il nous reste des caves voûtées sur piliers cylindriques.

Le logis principal, qui semble dater du XVIIe siècle bien qu'à ses côtés se trouvent deux tours polygonales très engagées paraissant plus anciennes, est haut d'un étage sur rez-de-chaussée. Les tours et les ailes en retour d'équerre, seraient du XVe ou XVIe siècle. L'ensemble a été entièrement remanié dans la seconde moitié du XVIIe siècle[9], et arbore une façade sans fioritures. Il a été alors bastionné à la Vauban. Aux angles quatre ouvrages carrés formant contrescarpes permettent des tirs d'enfilade, leur avancée extrême est surmontée d'une échauguette en encorbellement[8].

Un perron situé au milieu du logis donne accès à une porte avec au-dessus un fronton arrondi surmonté d'un long fleuron. Le toit s'ornent de quatre lucarnes simples[8].

Les deux rangées de communs, constitués d'un unique rez-de-chaussée, en forte avancée donnent à l'ensemble la forme d'un « U »[8].

Souterrain

D’après une légende un souterrain aurait relier le château de Plain-Marais à celui de l'Isle-Marie, ce qui est peu probable. Ce qui est certain c'est qu'un souterrain part du pont qui enjambe les douves et mène à une salle voûtée sous la cour d'honneur, là où était l'ancien donjon aujourd'hui disparu, et toujours du même pont ce même souterrain descend jusqu'à la Douve, à plus de 300 mètres[1].

Protection aux monuments historiques

Au titre des monuments historiques[10] :

  • les façades et toitures du château et des communs ainsi que les douves avec leur pont et balustres qui les entourent sont inscrites par arrĂŞtĂ© du ;
  • le jardin bastionnĂ© du château comprenant l'assiette de la plate-forme bastionnĂ©e, Ă  l'exception des bâtiments et des douves avec leur pont et leurs balustres dĂ©jĂ  protĂ©gĂ©s ; les deux portails et les trois bassins ; l'avant-cour avec ses murs ; le mur d'entrĂ©e, avec ses deux tours et l'assiette de l'avenue d'accès, sont inscrits par arrĂŞtĂ© du .

Le château est également recensé à l'Inventaire général du patrimoine culturel[11], et le parc fait l'objet d'une inscription au pré-inventaire des jardins remarquables[12].

Notes et références

Notes

  1. Des fortins de surveillance seront Ă©galement construit.
  2. Selon Barbaroux : « l'un des plus beaux appareils militaires de l'espèce en Cotentin[8]. ».

Références

  1. « Secrets de châteaux et manoirs - Cotentin - Saint-Lô - Coutances », La Presse de la Manche, no Hors-série,‎ , p. 92 (ISBN 979-1-0937-0115-8).
  2. Secrets de châteaux et manoirs, 2008, p. 90.
  3. Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 80 (Beuzeville-la-Bastille).
  4. Girard et Lecœur 2005, p. 17.
  5. Secrets de châteaux et manoirs, 2008, p. 7.
  6. Secrets de châteaux et manoirs, 2008, p. 91.
  7. Salch 1987, p. 150.
  8. Jean Barbaroux, Châteaux de la Manche, t. II, Région nord, Paris, Nouvelles Éditions Latines, , 30 p., p. 6.
  9. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 207.
  10. « Château de Plain-Marais », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  11. « Château dit de Plain Marais », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. « Jardin du château de Plain-Marais », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Ă‚ge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e Ă©d. (1re Ă©d. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877).
  • GĂ©raud de FĂ©ral, Un village normand Ă  travers les siècles : recherches historiques sur Beuzeville-la-Bastille, O.C.E.P., coll. « Études et documents d'histoire de Basse-Normandie », , 263 p..
  • GĂ©raud de FĂ©ral, Notice sur le château de Plain-Marais Ă  Beuzeville-la-Bastille, Manche, dans les Vieilles maisons françaises, no 34, 1967 & en tirĂ© Ă  part, Paris : chez AndrĂ© Silvaire, 1967, 16 p.
  • SociĂ©tĂ© impĂ©riale acadĂ©mique de Cherbourg, MĂ©moires, impr. Ch de Feuardent, Cherbourg, 1867.
  • Châteaux et Manoirs de la Manche, Tome II, Michel Pinel & Patrick Courault. Éditions Rivage de France, 2017. Page 215 Ă  231.
  • Secret de Château & Manoirs, Cotentin. La Presse de la Manche. Par FrĂ©dĂ©ric Patard. 2018, pages 90 Ă  93.

Articles connexes

Liens externes

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