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Château de Montmayeur

Le château de Montmayeur est un ancien château fort du XIIe – XIIIe siècle, berceau de la famille de Montmayeur, centre de la seigneurie de Montmayeur, élevée en comté en 1449, dont les ruines se dressent sur le Montraillant, sur la commune de Villard-Sallet dans le département de Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Château de Montmayeur
Image illustrative de l’article Château de Montmayeur
Tour est du château de Montmayeur.
Nom local Tours de Montmayeur
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction XIIe – XIIIe siècle
Propriétaire initial Comte de Savoie
Destination initiale Surveillance
Propriétaire actuel Propriété de la commune
Destination actuelle Ruiné
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1989)[1]
CoordonnĂ©es 45° 29′ 23,7″ nord, 6° 07′ 25,7″ est[2]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces du Duché de Savoie Savoie propre
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Savoie
Commune Villard-Sallet
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Montmayeur
GĂ©olocalisation sur la carte : Savoie
(Voir situation sur carte : Savoie)
Château de Montmayeur

Les tours et le site archéologique qui s'y rattache font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

En 1997, le site est intégré à un itinéraire thématique de découvertes : Pierres-fortes de Savoie.

Situation

Les vestiges du château de Montmayeur sont situĂ©s dans le dĂ©partement français de Savoie sur la commune de Villard-Sallet, Ă  800 mètres d'altitude sur la crĂŞte du Montraillant, Ă  1,5 kilomètre, Ă  l'est-sud-est de Villard-Sallet. Entre les vallĂ©es du Gelon et du Coisin, il contrĂ´lait la route reliant ChambĂ©ry Ă  l'Italie par la Maurienne et le Mont-Cenis.

Histoire

Le château est mentionné en 1173[3] ; il fait partie de la dot d'Alix, fille du comte de Savoie Humbert III, dans le projet de son union avec Jean sans Terre[4].

Le comte Thomas Ier de Savoie inféode le château à une branche cadette de la famille de Briançon-Aigueblanche[Note 1], qui prend le nom de Montmayeur.

En 1212, un acte en faveur des Chartreux de Saint-Hugon est passé au château[3].

Gérard de Briançon, père d'Aymon et de Pierre d'Aigueblanche, mort en 1260, en est inféodé[5]. Vers 1274, Aymé ou Aymon de Montmayeur y possède une maison forte ; son fils Humbert ou Hugonet, vivant en 1355, en hérite[5].

Les deux tours qui subsistent sont citées pour la première fois en 1381[5].

Le château est remanié par Gaspard II de Montmayeur, maréchal de Savoie, vers 1380-1416, lors de la refortification générale de la Savoie. Il dote les quatre angles de l'enceinte rectangulaire de tours. Jean, son fils, mort à Chambéry en 1433[5], est en possession des châteaux de Montmayeur, Villard-Sallet, Briançon et Cusy. Gaspard a épousé, en 1417[5], Guigone de La Balme, fille unique du seigneur d'Apremont. Lui succède, son fils, Jacques Ier, maréchal et chevalier de l'Ordre du Collier.

En 1432[3], Jacques II de Montmayeur, né vers 1405 et mort à Montmayeur en 1487[5], petit-fils de Gaspard et fils du précédent, hérite de la seigneurie et la voit érigée en comté en 1449[3] ; mort sans héritier en 1486 ou 1487, sa mère Gilberte de Polignac en hérite, épouse d'Antelme de Miolans, le comté passe à la famille de Miolans, puis échoit entre les mains de Jacques de Montmayeur de Creset.

Le château est abandonné à la fin du XVe siècle, et les tours, faute d'entretien, tombent en ruines. En 1532[3] Claudine de Miolans l'apporte en dot au seigneur de Saint-Vallier. En 1536[5], le château est décrit comme : « ne fermait poinct ».

En 1597[5] le château est ruiné par les troupes de Lesdiguières ; il est déserté au profil de Villard-Salet ; la paroisse est supprimée.

Le château sera la propriété des nobles Fausser (Faussone). En 1728[5], les tours sont la possession de Jean-Gaspard de Montmayeur. Ce dernier était le fils de Jean Faussone, comte de Villanova et de Jeanne-Marie de Montmayeur, la dernière comtesse. Le comté avait été légué en 1664 par Jean Faussone à Blaise-Amédée Faussone, son fils aîné, comte de Montmayeur.

Les comtes de Radicati le vendent avec ses dĂ©pendances en 1758[3] au marquis d'Arvillard contre une somme de 65 000 livres.

L'acte de vente le décrit comme : « les deux tours de Montmayeur qui sont à la cime de la montagne au-dessus du château de Villarsallet, où étaient l'ancienne ville et château des seigneurs de Montmayeur, sont découvertes et il n'y a que les quatre murailles sans porte ni fenêtre ; lesdites deux tours sont distantes d'une de l'autre d'environ 50 toises et les murs d'icelles sont de l'épaisseur de six pieds chacune. Il n'est pas nécessaire de jeter un couvert sur lesdites tours, parce qu'elles sont construites de ces anciens murs qui résistent aux injures du temps et dont le mortier est aussi dur que la pierre ; dans l'espace intermédiaire des dites tours, tout comme dans les environs d'icelles il n'y a que des masures de bâtiment et vergers et broussailles qui s'y sont formés depuis la ruine de ladite ville et château des seigneurs de Montmayeur ».

Description

Une enceinte fossoyĂ©e, rectangulaire, orientĂ©e est-ouest de 250 mètres de long et de 30 Ă  50 mètres de large, renferme les vestiges du château, occupĂ© du XIIe au XVe siècle : les deux tours[6] datant de la fin du XIVe siècle, deux maisons fortes, des maisons de non nobles, un four et l'Ă©glise Saint-Julien. Les murs de cette enceinte crĂ©nelĂ©e Ă©taient percĂ©s d'archères et on accĂ©dait Ă  la forteresse par un pont-levis situĂ© au nord.

Le donjon carrĂ© qui s'Ă©lève Ă  l'est, de 7,60 mètres de cĂ´tĂ©, a des murs Ă©pais de 1,90 mètre et mesure 33 mètres de haut. Son appareil est fait de moellons de schiste Ă©quarris. Il comprend quatre niveaux planchĂ©iĂ©s. Le rez-de-chaussĂ©e est aveugle, au premier Ă©tage, Ă  l'est, s'ouvre la porte d'accès Ă  12 m de hauteur ; c'est la seule ouverture avec une petite fenĂŞtre, le second niveau est Ă©galement aveugle, une plateforme crĂ©nelĂ©e occupe le sommet de la tour. Un logis rĂ©sidentiel comprenant une grande salle du XIIIe siècle, Ă  laquelle on a accolĂ© au XVIe siècle deux pièces dans l'ancienne cour, est construite Ă  son pied.

La tour ouest haute de cinq Ă©tages sur rez-de-chaussĂ©e, Ă©galement crĂ©nelĂ©e, isolĂ©e par un fossĂ©, construite sur une plate-forme, adopte Ă©galement un plan carrĂ©. Elle a conservĂ© une hauteur de 25 mètres pour 8 mètres de cĂ´tĂ©. On y accède, au nord, par une porte cintrĂ©e situĂ©e au rez-de-chaussĂ©e fermĂ©e par une barre de fermeture coulissant dans des ouvertures mĂ©nagĂ©es dans l'Ă©paisseur des murs. Sur la face est s'ouvre au premier niveau une petite fenĂŞtre, probablement une canonnière et au second niveau deux fenĂŞtres en ogive de 0,40 mètre de large pour 1 mètre de haut qui encadrent une cheminĂ©e avec ses montants sculptĂ©s.

Entre les deux tours, qui se dressent à chaque extrémité de la plateforme, des fouilles[Note 2] ont permis de relever les fondations d'une (voire deux) probable maison forte, d'une maison et un four le long d'une rue, d'un enclos rectangulaire, de l'église mentionné en 1191 et dépendant de l'abbaye de Saint-Rambert-en-Bugey, ainsi qu'une réserve à céréales au pied d'une tour[7].

Notes et références

Notes

  1. Selon les travaux du comte Amédée de Foras.
  2. Menées de 1991 à 1998 par le Centre interuniversitaire d'histoire et d'archéologie médiévales de Lyon (CIHAM), sous la direction de Jean-Michel Poisson.

Références

  1. « Tours de Montmayeur », notice no PA00118328, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  3. Georges Chapier 2005, p. 271-276.
  4. Histoire des communes savoyardes, p. 542.
  5. Michèle Brocard 1995, p. 308-309.
  6. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 1078.
  7. Bruno Berthier et Robert Bornecque, Pierres Fortes de Savoie, La Fontaine de Siloé, , 255 p. (ISBN 2-84206-179-9, présentation en ligne), p. 129.

Voir aussi

Bibliographie

  • Dossiers d'ArchĂ©ologie, Châteaux forts en France entre fantasmes et rĂ©alitĂ©s, no 349, janvier/fĂ©vrier 2012, p. 62.
  • M.F. Bernard, "Revue de Savoie", no 1 et 2, 1944.
  • Bruno Berthier et Robert Bornecque (ill. Pascal LemaĂ®tre), Pierres fortes de Savoie, MontmĂ©lian, La Fontaine de SiloĂ©, , 255 p. (ISBN 2-84206-179-9 et 978-2-8420-6179-1, BNF 38810692), p. 142-144
  • Michèle Brocard, Maurice Messiez-Poche, Pierre Dompnier, Histoire des communes savoyardes : La Maurienne - Chamoux - La Rochette (vol. 3), Roanne, Éditions Horvath, , 558 p. (ISBN 978-2-7171-0289-5), p. 542-543. (Lire en ligne)
  • [Michèle Brocard 1995] Michèle Brocard (ill. Edmond Brocard), Les châteaux de Savoie, Yens-sur-Morges, Éditions CabĂ©dita, coll. « Sites et Villages », , 328 p. (ISBN 978-2-88295-142-7), p. 308-309.
  • Pierre Brugnon, Les Montmayeur XIIe-XVe siècles, naissance, vie mort d'un lignage de la noblesse savoyarde, mĂ©moire de l'UniversitĂ© de Savoie, t I et II, 2009-2010.
  • [Georges Chapier 2005] Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, Éditions La DĂ©couvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN 978-2-84265-326-2), p. 271-276.
  • Jean-Michel Poisson, « Recherches archĂ©ologiques sur le castrum de Montmayeur (Savoie) », dans Paola Galetti, Espace et territoire au Moyen Ă‚ge - Hommages Ă  Bernadette Barrière, Bordeaux, Aquitania, , 433 p. (ISBN 978-2-35613-062-4, lire en ligne [PDF]), p. 369-384 (lire en ligne)
  • Jean-Michel Poisson, « Pouvoir seigneurial et communautĂ©s rurales en zones de montagne. Montmayeur et la vallĂ©e du Gelon (Savoie), XIIe - XVIe siècle », dans Paola Galetti, Paesaggi, comunitĂ , villagi medivali. Atti del Convegno internazionale di studio (2010), Bologne, (lire en ligne [PDF]), p. 61-78
  • StĂ©phane Verdet, Le château de Montmayeur : Etat des connaissances historiques. Phase prĂ©alable Ă  l’interprĂ©tation du site (Etude rĂ©alisĂ©e pour le compte de la commune de Villard-Sallet), , 50 p. (lire en ligne [PDF]) (publiĂ© sur le site tourisme.coeurdesavoie.fr)

Articles connexes

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