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Château de La Vallière

Le château de La Vallière est un château des XIVe, XVIe et XVIIe siècles inscrit au titre des monuments historiques depuis 1977[1].

Château de La Vallière
Image illustrative de l’article Château de La Vallière
Le bâtiment du XVIe siècle
Type Logis seigneurial
Architecte Inconnu
Début construction XIVe siècle
Fin construction XVIIe siècle
Propriétaire initial Maison de Beaumanoir
Famille de La Baume Le Blanc de La Vallière
Propriétaire actuel Propriété privée
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1977)
Coordonnées 47° 28′ 59″ nord, 0° 53′ 06″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Touraine
Région Centre-Val de Loire
Département Indre-et-Loire
Commune Reugny
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de La Vallière
Site web www.chateaulouise.com

Construit sur l'emplacement d'une forteresse du XIVe siècle, il domine le village de Reugny, dans le département d'Indre-et-Loire, sur le coteau de la rive gauche de la Brenne.

Histoire

La Vallière était un fief qui relevait de la châtellenie de Rochecorbon. Possédé au début du XVIe siècle par la famille de Beaumanoir-Lavardin, il fut acquis par Laurent de La Baume Le Blanc, maire de Tours en 1558. En 1650 le fief fut érigé en châtellenie en faveur de Laurent de La Baume Le Blanc, deuxième du nom. En mai 1667 le domaine fut réuni à ceux de Vaujours, de Châteaux et de Saint-Christophe et érigé en duché en faveur de Louise de La Baume Le Blanc, duchesse de La Vallière et maîtresse de Louis XIV. Les héritiers de Louise de La Vallière se succédèrent jusqu'à la Révolution, dans la possession du château.

Seigneurs, puis propriétaires

  • Laurent II Le Blanc (mort vers 1583), seigneur de Choisy-sur-Seine, achète la seigneurie de La Vallière le 5 septembre 1542, maire de Tours (1558-1559).
  • Laurent III Le Blanc (1559-1614), seigneur de La Vallière et de La Roche, fils du précédent.
  • Jean de La Baume Le Blanc (1580-1647), seigneur de La Vallière, baron de la Papelardière, maire de Tours, fils du précédent.
  • Laurent V de La Baume Le Blanc (1611-1651), seigneur de La Vallière, fils du précédent.
  • Jean-François de La Baume Le Blanc (1642-1676), marquis de La Vallière, fils du précédent.
  • Charles-François de La Baume Le Blanc (1670-1739), 1er duc de La Vallière (1723), lieutenant-général, gouverneur du Bourbonnais, fils du précédent.
  • Louis-César de La Baume Le Blanc (1708-1780), 2e duc de La Vallière, pair de France, grand fauconnier, fils du précédent.
  • Adrienne de La Baume Le Blanc de La Vallière (1740-1812), duchesse de Châtillon (par son mariage avec Louis Gaucher, duc de Châtillon, lieutenant-général, pair de France, grand fauconnier de France), fille du précédent.
  • Amable-Émilie de Châtillon (1761-1840). duchesse de Châtillon, duchesse d'Uzès (par son mariage avec Marie-François-Emmanuel de Crussol, duc d'Uzès, pair de France), fille de la précédente.
  • Alexandre Célestine Zoé Emmanuelle Thimarette de Crussol d'Uzès (1785-1866), marquise de Rougé (par son mariage avec Bonabes Louis Victurnien Alexis de Rougé, marquis de Rougé), fille de la précédente.
  • Jean de Rougé (1846-1898), comte de Rougé, petit-fils de la précédente.
  • Madame Flavie Thérèse Carlier de Gerson, jusqu'au 18 octobre 1881.
  • Paul Frédéric Charles Auguste Adolphe, comte de Montessuy (né en 1844 à Berlin) aidé par sa tutrice — sa mère — Pauline Madeleine Ximenès à partir du 18 octobre 1881[Note 1].
  • Le baron de Dammartin à partir de 1903[2].
  • M. de la Verteville à partir de 1921[2].
  • Le colonel et Mme Bazin de Jessey à partir de 1948[2].
  • Leur fille Annie Bazin de Jessey et son mari Olivier Lecerf[3].
  • En novembre 2015, les héritiers de M. et Mme Olivier Lecerf mettent le château en vente[4].
  • Xavier Aubry, vétérinaire et entrepreneur, l'achète en 2018 pour son épouse Mira Grebenstein[5] avec pour projet d'en faire un hôtel de luxe.

Archives

Le fonds documentaire du château de La Vallière a été déposé aux Archives départementales d'Indre-et-Loire (cote 65J) en 1992, divers documents familiaux, titres de propriété et mémoires de gestion ont fait l'objet d'un second dépôt en mars 2015 (cote 249J)[6].

Architecture

L'entrée du château.

De la forteresse primitive, il ne reste qu'une porte accompagnée d'une poterne, ouverte dans une muraille qui a conservé ses mâchicoulis et qui réunit deux tours cylindriques remaniées, d'inégal diamètre. Dans le parement subsistent les rainures du pont-levis qui franchissait les douves actuellement comblées. Le château fut reconstruit dans la seconde moitié du XVIe siècle, probablement par Laurent de La Baume Le Blanc. Seul un pavillon rectangulaire en subsiste, accompagné à l'est d'une haute tour carrée contenant une vis de pierre et couronnée d'un dôme. Cette tour ne fait pas saillie sur la façade orientale qu'elle partage en deux petits pavillons secondaires, coiffés chacun d'une toiture particulière à la française, où se remarque, comme au haut de la tour, une lucarne à fronton brisé. À gauche de cette tour, au rez-de-chaussée, un petit portique ménagé dans la façade précède la porte d'accès, autrefois surmontée d'armoiries qui ont été mutilées.

À l'intérieur on remarque, au premier étage, deux cheminées dont l'une a son manteau orné d'une plaque de marbre où sont gravées les devises : Ad principem ut ad ignem et Amor indissolu, ainsi que le monogramme des La Baume Le Blanc. Au-dessus de l'autre cheminée est une peinture champêtre avec personnages en costumes du temps de Henri III. Au nord du pavillon se développait un corps de logis de la même époque qui a disparu, et qui a été remplacé par une construction moderne. Du côté nord de la cour subsiste un petit bâtiment composé d'un rez-de-chaussée et d'un comble, avec porte à fronton et lucarne qui est également du XVIe siècle. Au-delà du château une curieuse grange dont la porte, voûtée en plein cintre, supporte un escalier droit appliqué à la façade, est, elle aussi, contemporaine du château des La Baume Le Blanc[7].

Un château privé

Le château est implanté sur un terrain de 18,8 hectares agrémenté de jardins à la française et d’une forêt comprenant des arbres centenaires (chênes, marronniers, cèdres, hêtres). D'une surface de 914 m2, il est composé de 40 pièces (9 chambres dont 2 suites parentales, 2 salons, une salle à manger, une bibliothèque, 4 salles de bains, 3 salles d’eau)[Note 2]. En 2015, il est mis en vente pour 1,785 million d’euros[8].

Protection

La porte fortifiée, les façades et toitures du château, de la tour et de l'ancienne fuye encadrant la porte du bâtiment en équerre par rapport au château, du petit bâtiment parallèle au nord-est et de la grange, ainsi que la partie subsistante du mur d'enceinte à l'est, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].

Restauration et transformation en hôtel et restaurant

Acquis en 2018 par Mira Grebenstein et Xavier Aubry, le château est devenu un hôtel de luxe[9] qui ouvre au public le 15 octobre 2022. En juillet 2018, un reportage est diffusé sur M6 dans l'émission Zone interdite[10] et en janvier 2023, une séquence est diffusée dans l'émission Secrets d'Histoire[11]. L'hôtel (Relais et Châteaux) de 20 chambres est entièrement meublé dans l'esprit de l'époque par le décorateur Jacques Garcia, son restaurant L’Amphitryon (chef Maxime Lesobre) sert une cuisine inspirée du XVIIe siècle[12].

Polémique sur la création d'un nouveau bâtiment

En 2022, le propriétaire demande au même Jacques Garcia de concevoir un projet de bâtiment de 1 250 m2 au sol (4 000 m2 sur trois étages) pour accueillir un incubateur de start-up[13]. Le premier lieu d'implantation envisagé est hors du parc du château[14], à 100 m de celui-ci, une autre option étant à 480 mètres, tous les deux dans un périmètre inférieur aux 500 mètres de protection des monuments historiques [15] - [16]. Les Bâtiments de France émettent initialement des réserves sur l’intérêt d’une telle construction à 100 m du château [17] - [18].

Le second lieu d'implantation à 480 m du château est alors envisagé: une parcelle agricole de 2 ha en bordure de départementale[14], récemment reboisée, sans vis-à-vis avec le château. Le projet en est actuellement au stade des études environnementales[14] et est soutenu par la délégation régionale académique à la recherche et à l'innovation (DRARI)[19].

Le limogeage, le 7 décembre 2022, de Marie Lajus, préfète d'Indre-et-Loire, déclenche une polémique nationale, lancée par Le Canard enchaîné et relayée par la presse[20] - [21] - [22] - [23]. Selon Le Canard enchaîné, la préfète a été limogée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, sous l'influence d'élus locaux [24] - [17] - [18]. Gérald Darmanin répond que le départ de Marie Lajus « n’a rien à voir avec un projet immobilier » [25] - [26].

Notes et références

Notes

  1. Ci-après un changement de propriétaires du même château lors d'une vente en date du :
    « Pardevant Me Adolphe Eugène Aillet, notaire, et l'un de ses collègues notaire à Amboise, tous deux soussignés, a comparu Madame Flavie Thérèse Charlier de Gerson, épouse judiciairement séparée quant aux biens de Monsieur Alfred Joseph de la Motte avec lequel elle demeure au Château de La Vallière commune de Reugny - Madame de la Motte assistée et autorisée spécialement à l'effet des présentes par Me Ange Louis Coenret, principal clerc de notaire, demeurant à Amboise, ici présent en vertu des pouvoirs qui lui ont été conférés à cet effet à ce dernier par Mr de la Motte susnommé aux termes de sa procuration reçue en minute le premier septembre présent mois, par Me Bourreau substituant le dit Me Ailler soussigné, et l'un de ses collègues, notaires à Amboise.
    Laquelle a par ces présentes vendu en s'obligeant aux garanties de droit à Madame Pauline Madeleine Ximenès comtesse de Helfentein veuve de Monsieur le Comte Gustave ~ de ~ Monntessuy deumeurant à Paris numéro 108, rue Saint Dominique.
    Agissant au nom et pour le comte de Mr Paul Frédéric Charles Auguste Adolphe, comte de Monntessuy, domicilié avec elle, interdit suivant jugement du tribunal civil de la Seine en date du douze Juin mil huit cent soixante quatorze, et dont elle a été nommée tutrice suivant délibération du conseil de famille du dit interdit tenue sous la présidence de Mr le juge de paix du septième arrondissement de paris le dix huit Octobre mil huit cent quatre vingt un. Ceci accepté pour Madame la comtesse de Monttessuy en sa qualité de … »
  2. Il comporte également une piscine, un court de tennis et de nombreuses dépendances dont une écurie et une grange.

Références

  1. Notice no PA00097941, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Gustave Braux, Pierre Leveel, Louise de La Vallière - De sa Touraine natale au Carmel de Paris, FeniXX réédition numérique (CLD), , 198 p. (ISBN 2-307-55097-6, lire en ligne)
  3. « Olivier Lecerf », sur Les Echos, (consulté le ).
  4. Virginie Grolleau, « Ce château inscrit aux monuments historiques est mis en vente 1,785 million d’euros selon réseau Coldwell Banker France et Monaco », sur Nouvelobs, .
  5. Rédaction, « Le château de Louise de la Vallière va s’embellir », La Nouvelle République, (lire en ligne).
  6. « 249J - Fonds de Reugny-la-Vallière II (14e-20e siècles) », sur archives.touraine.fr (consulté le ).
  7. Robert Ranjard, La Touraine archéologique, 4e édition, Imprimerie de la Manutention - Mayenne, 1968 (ISBN 978-2855540726).
  8. Virginie Grolleau, « À vendre : le château de Louise de La Vallière », sur tempsreel.nouvelobs.com, .
  9. « Le château de Louise de La Vallière va s'embellir », sur lanouvellerepublique.fr (consulté le ).
  10. « Zone interdite : les châtelains face au poids de l’histoire », tvmag.lefigaro.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Secrets d'Histoire L'homme au masque de fer », (consulté le )
  12. « L'hôtel Louise de la Vallière, un château comme à l'époque royale », sur lhotellerie-restauration.fr (consulté le ).
  13. « Deeptech : Da Vinci Labs crée un incubateur en Touraine », Les Échos, .
  14. Pierre Veillé, « Indre-et-Loire : le propriétaire de Da Vinci Labs défend un projet environnemental vertueux », Nouvelle République, (lire en ligne Inscription nécessaire).
  15. Christine Berkovicius, « Da Vinci Labs va créer un incubateur dédié aux deeptechs en Touraine  », sur Les Échos, .
  16. Pierre Fougères, « Indre-et-Loire : l’implantation d’un incubateur de start-up au sein d’un site historique protégé fait polémique », sur Capital.fr, .
  17. Chloié Sémat, « "Soutien à Marie Lajus" : Pourquoi la préfète d’Indre-et-Loire a-t-elle été débarquée ? », sur Marianne.net, .
  18. Augustin Langlade, « La préfète Marie Lajus a été limogée pour avoir protégé une forêt en conformité avec la loi », sur La Relève et la peste, .
  19. Pierre Veillé, « Indre-et-Loire : Da Vinci Labs, "une opportunité pour la région Centre" », Nouvelle République, (lire en ligne Accès payant).
  20. « Au château de La Vallière, l'incubateur à start-up révolte les amoureux du patrimoine » sur lefigaro.fr.
  21. Valérie Pernette, « "Limogeage" de la préfète d’Indre-et-Loire : une sénatrice de Charente monte au créneau », sur La Nouvelle République, .
  22. « "Nous affirmons notre soutien à la préfète Marie Lajus et, à travers elle, à celles et ceux qui œuvrent au respect de la loi" », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  23. Pascal Landre, « Indre-et-Loire. Quand la préfète clame "Vive la presse libre !" à son pot de départ », sur Nouvelle République, (consulté le ).
  24. Pierre Veillé, « Départ de Marie Lajus : les écologistes d’Indre-et-Loire dénoncent un "clientélisme" », sur La Nouvelle République, .
  25. « Limogeage de la préfère d'Indre-et-Loire: Gérald Darmanin dénonce "les mensonges" qui sont dits autour du départ de Marie Lajus » (consulté le )
  26. Lénaëlle Simon, « Un préfet doit être inattaquable et respectable : la charge de Gérald Darmanin envers Mari Lajus », Charente Libre, (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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