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Château d'Ételan

Le château d'Ételan est une demeure, de la fin du XVe siècle de style gothique flamboyant, qui se dresse sur le territoire de la commune française de Saint-Maurice-d'Ételan, dans le département de la Seine-Maritime, en région Normandie.

Château d'Ételan
Image illustrative de l’article Château d'Ételan
Période ou style Renaissance
Type Château
Début construction 1494
Destination initiale Habitation
Destination actuelle Musée
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1941)
Logo des sites naturels français Site classé (1990)
Coordonnées 49° 27′ 59″ nord, 0° 37′ 41″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Ancienne province Normandie
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Commune Saint-Maurice-d'Ételan
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
(Voir situation sur carte : Seine-Maritime)
Château d'Ételan
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château d'Ételan
Site web http://www.chateau-etelan.fr

Le château, propriété privée, est inscrit aux monuments historiques.

Localisation

Le château d’Ételan est situé sur la rive droite de la Seine, entre les ponts de Brotonne et de Tancarville, dominant la dernière boucle du fleuve, au sein du parc naturel régional des Boucles de la Seine normande, sur la commune de Saint-Maurice-d'Ételan, dans le département de la Seine-Maritime.

Toponymie

Saint-Maurice-d'Ételan est citée sous la forme Esteilant en 1050-1066[2].

On y reconnaît l'élément germanique et norrois land, au sens de « terrain », attesté par ailleurs en Normandie et un autre élément qui pourrait être le vieil anglais stēġili « abrupte, escarpé ». Toponyme vieil anglais typique, contemporain à l'installation des fermiers anglo-scandinaves au Xe siècle en Normandie. Homonymie avec Etelan à Catz (Manche).

Historique

C'est peut-être une motte castrale ou un château primitif qui a donné son nom à l'édifice actuel, puis au bourg de Saint-Maurice, à moins que ce ne soit l'inverse.

Une plaque de marbre scellée dans le cabinet d'Ételan retrace la liste des propriétaires du domaine depuis 1383. Guillaume Picard, général de la justice des aides de Normandie, fait construire sa maison campagnarde d'Ételan entre 1468 et 1475[3].

C'est en 1494 que Louis Picard, bailli de Troyes et de Tournai, familier du cardinal d'Amboise, ami et chambellan du roi Louis XII, qu'il accompagnera en Italie, entreprend la construction du château actuel, sur une terre acquise par son père, Guillaume Picard, général des finances de Louis XI et bailli de Rouen[4]. Sa petite-fille, Charlotte d'Esquetot, épouse Charles de Cossé, maréchal de Brissac. En , celui-ci reçoit à Ételan Catherine de Médicis, alors régente, et le jeune roi Charles IX qui viennent de reprendre Le Havre aux Anglais (). C’est au château d'Ételan que la Régente, le , sur les conseils de Michel de L'Hospital, décide de proclamer, avec un an d'avance, la majorité du roi. À Ételan, elle fait rédiger puis signe et scelle les « lettres de majorité du roi ».

Le château reste la propriété des maréchaux de Brissac jusqu'en 1621, année où il passe par mariage à la famille d'Épinay de Saint-Luc, qui le vend en 1714 à Charles Hénault, et dont héritera son fils, Jean-François Hénault, président au Parlement de Paris et surintendant de la Maison de la reine Marie Leczinska, historien, grand ami de Voltaire, qu'il accueillera au château, et des philosophes, qui le lèguera en 1770 à son neveu, le comte de Jonzac.

À partir de 1774, le château sera successivement la propriété des familles Belhomme de Glatigny, Deshommets de Martainville, Deschamps de Boishébert, Desgenetais, Castelbajac et Charbonnière.

La chronique ou la légende nous apprend que les personnages suivants ont séjourné ou sont passés à Ételan : Louis XI ( ainsi que ), François Ier (durant la construction du Hâvre-de-Grâce), Catherine de Médicis et Charles IX en compagnie des futurs Henri III, Henri IV, de Marguerite de Valois et Michel de L'Hospital (). Voltaire en (1723-1724). André Caplet, compositeur Grand Prix de Rome 1901, y séjournera souvent et y achèvera notamment sa messe à trois voix.

Le château, restauré au XIXe siècle[4], est ravagé par un incendie en provoqué accidentellement par une compagnie à cheval des troupes d'invasion allemandes qui occupait le château. Il fut réquisitionné en 1943 pour accueillir une soixantaine d'enfants du Havre bombardée par l'aviation alliée.

Après plus de trente années de travaux de restauration, le château et la chapelle ont retrouvé leurs splendeurs d'antan en 1994 pour le 500e anniversaire de sa construction. En 1998, il était la possession de M. et Mme Jacques Boudier[4].

Trois tilleuls multi-centenaires du parc ont été classés « Arbres remarquables » en 2010.

Description

Le château d'Ételan a été bâti à partir de 1494 par Louis Picard sur l'emplacement d’un château fort, rasé sur les ordres de Louis XI. Il ne reste de la construction médiévale qu'une cave, un mur d'enceinte et la maison des gardes datée de 1350. De style gothique flamboyant, l'édifice est contemporain du Palais de Justice et de l'hôtel de Bourgtheroulde de Rouen, ainsi que du vieux château de Clères. Il est composé de deux corps de logis à appareillage de pierres et de briques alternées reliés entre eux par une galerie d'escalier en pierre datant de la première Renaissance.

Il est entouré d'un parc de 20 hectares.

La chapelle

La chapelle du château.

Partie intégrante du bâtiment principal, la chapelle du château, dédiée à sainte Madeleine, en est le joyau. L'abbé Cochet la comparait à celle du château de Blois ou d’Amboise. En effet, c’est un lieu unique où sont réunis des vitraux, des fresques et des statues polychromes de ce qui fut la première Renaissance normande et dont les initiateurs furent les cardinaux d’Amboise.

Classé monument historique en 1941, l'État, le Département, les Amis du château d'Ételan et les propriétaires poursuivirent les travaux durant dix-sept ans. La restauration fut terminée en 1994 pour le 500e anniversaire de sa construction.

On peut également y admirer un bénitier du XVIe siècle, une piscine du XVIIe siècle et des boiseries troubadour.

Protection aux monuments historiques

Le château d'Ételan est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [5].

Site naturel

L'ancien domaine d'Ételan constitue un site naturel classé[6].

  • Antichambre de la reine.
    Antichambre de la reine.
  • Grand salon.
    Grand salon.
  • Façade est.
    Façade est.
  • Façade ouest.
    Façade ouest.

Armoiries

  • Picard d'Estelan et de Radeval : de gueules à trois fers de pique d'argent[7].
  • Picard d'Estelan : 1 : de gueules à trois piques d'or, au chef crénelé d'or, armoiries des Picard d'Ételan ; 2 : mi parti en 1, fasce de gueules et d'azur, en 2, de gueules à 3 piques d'or, Picard d'Ételan[8].
  • Picard de Radeval : d'azur à trois fers de pique d'or[9].

Notes et références

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150).
  3. Xavier Pagazani. Chapitre 4. Le Chantier In La demeure noble en Haute-Normandie : 1450-1600 en ligne, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2014 (ISBN 9782869065352).
  4. Philippe Seydoux (photogr. Serge Chirol), La Normandie des châteaux et des manoirs, Strasbourg, Éditions du Chêne, coll. « Châteaux & Manoirs », , 232 p. (ISBN 978-2851087737), p. 227.
  5. « Château d'Ételan », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. « L'ancien domaine d'Ételan », sur Carmen - L'application cartographique au service des données environnementales (consulté le ).
  7. Euraldic.com
  8. « verrière : saint François d'Assise, saint Louis (baie 1), Château d'Etelan », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  9. Tombe de Jean Picard.

Voir aussi

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Xavier Pagazani (préf. Claude Mignot), La demeure noble en Haute-Normandie : 1450-1600, Presses universitaires François-Rabelais, , 360 p. (ISBN 978-2-86906-309-9 et 978-2-7535-3259-5, ISSN 2107-2566, lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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