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Cerro SechĂ­n

Le Complexe archĂ©ologique de Cerro SechĂ­n, aussi appelĂ© SechĂ­n ou SechĂ­n de las Estelas (SechĂ­n des stĂšles), est situĂ© dans la province de Casma du dĂ©partement d'Áncash au PĂ©rou, Ă  365 km au nord de la capitale Lima.

Cerro SechĂ­n
SechĂ­n de las Estelas
Image illustrative de l’article Cerro Sechín
Ruine du temple principal
Localisation
Pays Drapeau du PĂ©rou PĂ©rou
DĂ©partement Ancash
Province Province de Casma
Site archéologique
CoordonnĂ©es 9° 29â€Č 01″ sud, 78° 15â€Č 40″ ouest
Altitude 90 m
Superficie 160 ha
GĂ©olocalisation sur la carte : PĂ©rou
(Voir situation sur carte : PĂ©rou)
Cerro SechĂ­n
Cerro SechĂ­n
Histoire
XVIIIe siĂšcle av. J.-C. Ă  VIIIe siĂšcle av. J.-C.

Le site a été découvert par les archéologues péruviens Julio César Tello et Toribio Mejía Xesspe en 1937 qui le considéraient comme la capitale de toute une culture, appelée Culture Casma/ Sechín, antérieure à la culture Chavín.

Selon ses dĂ©couvreurs, SechĂ­n Ă©tait un village d'agriculteurs accueillant un important complexe politico-religieux. Il fut dĂ©truit par l’occupation des civilisations postĂ©rieures.

Musée régional de Casma "Max Uhle".

Sur les lieux, le MusĂ©e rĂ©gional Max Uhle, propose des Ă©lĂ©ments d’information sur les plus anciennes civilisations prĂ©colombiennes qui se sont dĂ©veloppĂ©es dans la rĂ©gion et une vue d’ensemble sur l’extension et l’histoire de SechĂ­n. Il a Ă©tĂ© inaugurĂ© le 25 aoĂ»t 1984. Le musĂ©e abrite des cĂ©ramiques de la culture ChavĂ­n, Huari et ChimĂș

GĂ©ographie

Le site est situĂ© Ă  90 m d'altitude sur une colline granitique Ă  km de la ville de Casma, capitale de la province, prĂšs du confluent de la riviĂšre SechĂ­n (au nord) et du fleuve Casma (au sud).

Cerro SechĂ­n est Ă  km Ă  l'est de l'autoroute panamĂ©ricaine - appelĂ©e localement Route nationale PE-1N - et Ă  13 km de l'ocĂ©an Pacifique.

De la ville de Huaraz Ă  Casma, il y a 145 km (soit 3 heures en bus) et de Casma au complexe archĂ©ologique, il faut 10 minutes en voiture ou 25 minutes en moto taxi.

Outre Cerro SechĂ­n sur la rive gauche du rio SechĂ­n, il y a 3 autres sites alentour ; SechĂ­n Alto, SechĂ­n Bajo aussi sur la rive gauche et Taukachi-Konkan au nord sur la rive droite du rio SechĂ­n.

Histoire

Des fouilles et des recherches rigoureuses ont eu lieu au Cerro Sechín aprÚs sa découverte en 1937 par Tello et Xesspe[1]. Ils estimaient que ce monument était la preuve de l'influence de la culture Chavín dans la vallée de Casma.

Cependant, des recherches ultérieures ont déterminé que Cerro Sechín est antérieur au sanctuaire de Chavín, faisant de Cerro Sechín le précurseur de l'architecture et de l'iconographie de Chavín. En termes de fonction, Cerro Sechín servait de lieu d'administration central pour la production, la distribution et les stocks de nourriture, et aussi de lieu de culte en tant que centre cérémoniel.

On ne sait pas qui a créé Cerro Sechín[1], comment il a été construit ainsi que la nature des cérémonies qui s'y déroulaient[2]. On sait également peu de choses sur la communauté associée au site. Le site date d'environ 1600 ou 1800 av. J.-C[2]., c'est-à-dire vers la fin de la période archaïque Andine et serait resté en service jusqu'à environ 1500 av. J.-C., donc avant le début de la culture Chavín.

Description

Bien que la zone occupe environ cinq hectares, les monuments sont regroupés sur un seul hectare.

La construction principale est rectangulaire, avec des angles arrondis et un mur périmétrique de monolithes et de stÚles gravées, qui est de construction antérieure. Un double escalier menait au sommet de ce temple d'environ 4 mÚtres de haut, mais il est en ruine, détruit par les inondations.

Cet édifice central, est jouxté par deux autres (bùtiment A et C) et deux plates-formes (plate-forme Julio César Tello et plate-forme Rafael Larco).

Dans l'édifice principal, deux structures ont été identifiées, l'une en adobe et l'autre en pierre. L'édifice de terre, le plus ancien, présente un remodelage en trois phases, qui ont été datées entre les années 2400 et 2300 av. J.-C. L'édifice en pierre recouvre cette structure d'adobe.

Sa caractĂ©ristique la plus importante est sa façade constituĂ©e de monolithes Ă  face plane sur lesquels sont gravĂ©s des reprĂ©sentations dramatiques de corps mutilĂ©s en offrande aux dieux et des "prĂȘtres guerriers". Ces dalles du Cerro SechĂ­n pourraient reprĂ©senter les plus anciennes sculptures monumentales connues dans les Andes centrales[3].

Le complexe de Sechín dans la vallée du rio Casma.

PrĂšs du site principal se trouvent deux autres complexes archĂ©ologiques du mĂȘme nom : SechĂ­n Alto (haut) et SechĂ­n Bajo (bas).

SechĂ­n Alto : 9° 27â€Č 58″ S, 78° 14â€Č 33″ O- Se trouve sur la mĂȘme rive de la riviĂšre SechĂ­n, au nord-est de Cerro SechĂ­n. Il est considĂ©rĂ© comme le plus grand complexe architectural du PĂ©rou, couvrant 300 Ă  400 hectares.

SechĂ­n Bajo : 9° 28â€Č 50″ S, 78° 15â€Č 32″ O- Plus proche du Cerro SechĂ­n, ce petit site a Ă©tĂ© fouillĂ© depuis les annĂ©es 1990 et dans sa strate la plus profonde a Ă©tĂ© trouvĂ©e, en 2008, les restes d'un carrĂ© circulaire de pierre et d'adobe, datĂ© de « l'archaĂŻque tardif », soit le XXXVe siĂšcle av. J.-C.

Les bas-reliefs

Les bas-reliefs gravĂ©s sont au nombre d'environ 300; des guerriers armĂ©s de haches, aux victimes dĂ©capitĂ©es et mutilĂ©es, en passant par les parties du corps. Les personnages sont de deux types : les guerriers-prĂȘtres (portant une arme ou un sceptre) et les victimes dĂ©membrĂ©es ou leurs abats (principalement tĂȘtes, membres, yeux en brochette, intestins, vertĂšbres et viscĂšres).

Ces figures reprĂ©sentent des humains et des demi-dieux, mais il n'y a pas d'animaux. À l'intĂ©rieur du bĂątiment en pisĂ©, la dĂ©coration principale est la mieux conservĂ©e. Elle reprĂ©sente deux poissons mythologiques. Une autre figure reprĂ©sente un homme saignant.

Ces représentations sont étroitement liées à la mer, à la pluie et aux sacrifices humains.

Les techniques de sculpture sont des coupes biseautées, comme celles que l'on trouve sur les contours du corps et des incisions peu profondes, pour les paupiÚres et les lÚvres.

Ces figures sculptées dans les pierres qui ornent la façade du monument principal ont eu différentes interprétations.

  • Pour leur dĂ©couvreur, Julio C. Tello, ce sont des scĂšnes de batailles, sculptĂ©es en commĂ©moration d'une grande victoire obtenue dans ce lieu, thĂšse que dĂ©fendait aussi Arturo JimĂ©nez Borja (es).
  • Une autre thĂ©orie est que le site Ă©tait un laboratoire d'Ă©tudes anatomiques de haut niveau, ce qui expliquerait l'exposition explicite de diverses parties du corps humain, comme les viscĂšres et les os.
  • Une position marxiste a soutenu qu'il s'agirait de la reprĂ©sentation d'une rĂ©bellion populaire Ă©crasĂ©e dans le sang par l'Ă©lite dirigeante.
  • Pour Federico Kauffman Doig (es), ce serait une mise en scĂšne de sacrifices humains, dans le cadre d'un culte propitiatoire de subsistance, pour contrer les famines causĂ©es par les sĂ©cheresses ou autres flĂ©aux naturels.
  • ArtĂ©facts trouvĂ©s sur le site
  • Un prĂȘtre guerrier.
    Un prĂȘtre guerrier.
  • Une tĂȘte dĂ©capitĂ©e, l'Ɠil fermĂ©.
    Une tĂȘte dĂ©capitĂ©e, l'Ɠil fermĂ©.
  • Momie au MusĂ©e Max Uhle.
    Momie au Musée Max Uhle.
  • Bras coupĂ©s ?
    Bras coupés ?

Références

  1. (en) David L. Browman, Advances in Andean Archaeology, Walter de Gruyter, , 596 p. (ISBN 978-3-11-081001-1, lire en ligne), « Cerro Sechín: Medical Anthropology's Inauguration in Peru? ».
  2. Aimée Dowl, Carolina A. Miranda, Katy Shorthouse et Luke Waterson, Peru 7, Lonely Planet, , 580 p. (ISBN 978-1-74179-014-6, lire en ligne)
  3. George Kubler, The Art and Architecture of Ancient America, Third Edition : The Mexican, Maya and Andean Peoples, Yale University Press, , 576 p. (ISBN 978-0-300-05325-8, lire en ligne)

Bibliographie

  • (es) Kauffmann Doig, Federico : Historia y arte del PerĂș antiguo. Tomo 1, p. 156-164. Lima, Ediciones PEISA, 2002. (ISBN 9972-40-213-4)
  • (es) Kaulicke, Peter : El PerĂș Antiguo I. Los perĂ­odos arcaico y formativo, pp. 40-41. ColecciĂłn Historia del PerĂș, editada por la Empresa Editora El Comercio S.A. Lima, 2010. (ISBN 978-612-4069-86-4)
  • (es) Silva-Sifuentes, Jorge E. T.: Origen de las civilizaciones andinas. Incluida en la Historia del PerĂș. Lima, Lexus Editores, 2000. (ISBN 9972-625-35-4)

Liens externes

Voir aussi

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