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Casino de Pornichet

Le casino de Pornichet est un casino situé au 93, boulevard des Océanides — artère longeant la plage des Libraires sur le bord de la baie du Pouliguen — à Pornichet, en Loire-Atlantique. Il appartient aujourd'hui au groupe Partouche et est doté d'un restaurant de cinquante couverts maximum, ainsi que d'un bar.

Casino de Pornichet
La plage des Libraires et le boulevard des Océanides. On aperçoit, à droite, une partie de l'extension de 1925 du bâtiment du casino de Pornichet.
Présentation
Type
Établissement de jeux
Ouverture
Propriétaire
Site web
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
93, boulevard des Océanides, 44380 Pornichet
Coordonnées
47° 16′ 01″ N, 2° 20′ 48″ O
Carte

Histoire

Le premier casino Ă  Pornichet

En 1882, un premier casino est ouvert Ă  « Pornichet-les-Pins » (qui est alors une partie du territoire communal d'Escoublac, la commune de Pornichet sera crĂ©Ă©e en 1900) au sein du « Grand HĂ´tel de l'OcĂ©an, du Casino & du Golf Â», nouvel Ă©tablissement de 150 chambres, crĂ©Ă© Ă  l'initiative de la SociĂ©tĂ© foncière de Pornichet-les-Pins qui a Ă©tĂ© fondĂ©e l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente par Maxime Boucheron, auteur dramatique associĂ© avec ses amis le baryton Jean Lassalle et le tĂ©nor Henri Sellier. Donnant directement sur la plage des Libraires[1], il est dotĂ© Ă©galement d’une salle de spectacle[2]. Le , Ă  la suite d'un incendie très violent qui vient de dĂ©truire plusieurs fermes « au Pornichet », Jean Lassalle, faisant appel Ă  ses camarades des autres théâtres de Paris, y organise une reprĂ©sentation « au bĂ©nĂ©fice des malheureux si cruellement Ă©prouvĂ©s » [3]. On doit Ă  l'italien Nicolo Teresio Ravera (ca), chef d'orchestre du casino, une « polka brillante » pour piano titrĂ©e Casino-Pornichet et sous-titrĂ©e Souvenir de Bretagne[4], dont la partition a Ă©tĂ© Ă©ditĂ©e en 1884 par Émile Chatot Ă  Paris[5] ; l'Ĺ“uvre est un hommage Ă  ThĂ©odore-Jacques Bonvalet, un restaurateur parisien qui, après une vie politique locale contrariĂ©e dans la capitale et se consacrant ensuite au monde des affaires, fut pendant trois ans attachĂ© Ă  l'hĂ´tel-casino[6]. En 1887, l'Ă©tablissement est vendu Ă  Paul Collet et rouvre ses portes sans l'activitĂ© de casino, jugĂ©e alors peu rentable. Pornichet se trouve donc alors dĂ©pourvu d'Ă©tablissement de jeux[7]. Le vaste bâtiment de l'hĂ´tel — qui a connu diverses vicissitudes (dont celui d'ĂŞtre rĂ©quisitionnĂ© par les forces allemandes d'Occupation jusqu'Ă  la libĂ©ration de la poche de Saint-Nazaire en mai 1945), avant d'ĂŞtre vendu en 1952, puis divisĂ© en appartements appartenant Ă  des copropriĂ©taires — existe toujours actuellement.

  • L'ancien hĂ´tel (vers 2011)
    L'ancien hĂ´tel (vers 2011).

Le second et actuel casino

Carte postale montrant le casino avec sa nouvelle enseigne, Casino remplaçant Kursall. L'établissement a encore sa terrasse ouverte sur la plage, avant donc la construction de l'extension.
Carte postale avec une vue de la plage des Libraires en direction de La Baule, à une date inconnue, entre 1911 et 1925. Le bâtiment surmonté d'un drapeau, tout à droite, est le second casino. Plus à sa gauche, on reconnaît la masse imposante de l'hôtel de l'Océan, qui fut le premier casino.

C'est en , que Charles VarĂ©, un investisseur originaire de l'Aisne, dĂ©jĂ  propriĂ©taire de nombreux terrains sur la commune, obtient de la municipalitĂ© l'autorisation de construire sur une parcelle qui lui appartient, un nouveau casino. Le bâtiment inaugurĂ© le , est appelĂ© dès son origine, Kursaal, nom allemand signifiant « salle des curistes Â», car ce type d'Ă©tablissements a fait son apparition dans les stations thermales en Allemagne, oĂą il Ă©tait dĂ©diĂ© aux curistes qui, après leurs soins, s'y retrouvaient pour discuter, Ă©crire, lire ou jouer aux cartes. VarĂ© recrute Maxime Ledru, propriĂ©taire du CafĂ© Maxime, situĂ© avenue de Mazy Ă  Pornichet, pour le diriger[7]. Le bâtiment est souvent attribuĂ© Ă  l'architecte nantais Georges Lafont, Ă  moins qu'il ne s'agisse l'Ĺ“uvre de ces deux Ă©lèves Ferdinand MĂ©nard et Émile Le Bot, adeptes de l'Art nouveau [8].

Devenu « théâtre aux ArmĂ©es Â» durant la Première Guerre mondiale, il perd son nom germanique et après le conflit est dĂ©nommĂ© « Casino Â»[7]. L’établissement impressionne le jeune estivant Louis Poirier (1910-2007), qui bien plus tard deviendra Ă©crivain sous le pseudonyme Julien Gracq. S'en souvenant dans les annĂ©es 1960, il Ă©crira « Entre dix et douze ans l'idĂ©e que je me faisais de la vie luxueuse s'Ă©tait centrĂ©e sur le casino de Pornichet »[9]. En 1923, Maxime Ledru craignant que son Ă©tablissement soit concurrencĂ© par le casino de La Baule-Escoublac dirigĂ© par François AndrĂ©, dĂ©cide de le mettre au goĂ»t du jour et fait appel Ă  l'architecte Georges Vachon (ancien chef d'agence de MĂ©nard) pour moderniser l'Ă©difice. Le projet dĂ©marre en 1925 et consiste dans la construction d'une extension devant le bâtiment d'origine, permettant d'accueillir une salle de cinĂ©ma (qui n'est plus utilisĂ©e de nos jours Ă  cet usage) et un dancing[7] - [8]. Dans un premier temps, durant quelques annĂ©es, le casino conserve son accès direct Ă  la plage, avant que le sĂ©pare de celle-ci un boulevard en remblai, qui sera nommĂ© boulevard des OcĂ©anides, amĂ©nagĂ© et ouvert en 1930 Ă  la circulation automobile, alors en plein essor. D'abord ouvert entre Pâques Ă  l'automne, le casino ouvre par la suite Ă  l'annĂ©e[7]. Le bâtiment est plusieurs fois modernisĂ© depuis son inauguration, des machines Ă  sous y sont installĂ©es en 1991 et — il y a quelques annĂ©es — agrandi par l'arrière (cĂ´tĂ© avenue Collet, qui est parallèle au boulevard des OcĂ©anides).

Notes et références

  1. Aujourd'hui, au 130, boulevard des Océanides, artère crée ultérieurement à la construction du bâtiment, entre celui-ci et la plage.
  2. Manuella Le Bohec, « L'Océan, bâtiment emblématique de Pornichet », sur pornichet-patrimoine.com, (consulté le ).
  3. https://www.google.fr/books/edition/Le_M%C3%A9nestrel/vOnlax9hunsC?hl=fr&gbpv=1&dq=Jean+Lassalle+casino+de+Pornichet&pg=PA319&printsec=frontcover
  4. https://www.imago-images.de/bild/st/0096095795/jpg
  5. Casino-Pornichet, Paris, É. Chatot, , ? (lire en ligne).
  6. https://www.google.fr/books/edition/Les_Disparus/L9knDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=%22Bonvalet%22+%22Pornichet%22&pg=PT48&printsec=frontcover
  7. Manuella Le Bohec, « Le Casino a 100 ans », sur pornichet-patrimoine.com, (consulté le ).
  8. Charles Alain, « Casino dit Kursaal puis Casino », sur patrimoine.paysdelaloire.fr, (consulté le ).
  9. Lettrines, volume 1, paru en 1967, page 163.

Liens externes

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