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Carr (zone humide)

Une forêt marécageuse ou un carr (terme issu de l'anglais), désigne une forêt claire à feuillage caduc, poussant sur un sol constamment humide, riche en matière organique.

Un carr d'aulne au parc Moor, Farnham, Surrey en Angleterre

Étymologie

Le mot carr est un terme rare en anglais et surtout dialectal. Il s'est cependant spĂ©cialisĂ© dans le jargon des gĂ©ographes. Il est issu du vieux norrois kjarr, qui signifie « marais Â» et Ă©ventuellement « broussaille, bosquet d'arbustes Â»[1] cf. islandais kjarr « broussaille, bosquet d'arbustes Â»; norvĂ©gien kjarr, kjerr « broussaille, bosquet d'arbustes Â»; danois kær « marais, marĂ©cage Â», suĂ©dois kärr, mĂŞme sens.

Il existe aussi en Angleterre comme Ă©lĂ©ment toponymique sous la forme -ker dans Ellerker par exemple, ainsi qu'en Normandie sous la forme -quier ou -cher[2], par exemple dans Villequier (Wilikier, Willeker en 1178, Wili- reprĂ©sente le vieil anglais wiliġ, weliġ « saule Â») ou Orcher (Aurichier XIIe siècle)[2], situĂ©s tous deux dans la partie de la basse Seine oĂą les zones marĂ©cageuses Ă©taient plus frĂ©quentes qu'aujourd'hui. Aurichier reprĂ©sente un ancien *Alrichier qui est identique au Ellerker anglais (Yorkshire, Alrecher, fin XIIe)[2], dont le premier Ă©lĂ©ment est sans doute le vieil anglais alor, alri[2] > anglais moderne alder « aulne Â» et aux Elkier allemands (Schleswig-Holstein) qui contiennent sans doute le danois elle « aulne Â» issu du vieux norrois elri.

Caractéristiques

Une telle formation vĂ©gĂ©tale peut se dĂ©velopper sur des tourbières, des faignes ou des marais arborĂ©s (marĂ©cage). Ce mot qui n'a pas d'Ă©quivalent en français, est employĂ© essentiellement au Royaume-Uni[3], pour dĂ©signer un type de terrain boisĂ© gorgĂ© d'eau qui reprĂ©sente gĂ©nĂ©ralement un des stades de succession entre le marĂ©cage (swamp) couvert de roseaux d'origine et la formation Ă©ventuelle d'une forĂŞt, dans un climat ocĂ©anique[4]. Le carr est une Ă©tape dans de l'hydrosère: succession de communautĂ©s vĂ©gĂ©tales Ă  partir d'un terrain submergĂ© par l'eau douce, le long d'une rivière ou le bord d'un lac. Dans les rĂ©gions ocĂ©aniques, le carr dĂ©marre Ă  partir d'une roselière. Ă€ mesure que les roseaux se dĂ©composent, la surface du sol finit par s'Ă©lever au-dessus de l'eau (atterrissement), crĂ©ant les fens (« tourbières Â» voir faing (toponyme)) qui permettent Ă  la vĂ©gĂ©tation, telle que le carex, de se dĂ©velopper. Ă€ mesure que cette progression se poursuit, des arbres et des arbustes ripariens apparaissent et un paysage de carr se crĂ©e - il s’agit en fait d’une tourbière boisĂ©e sur un terrain dĂ©trempĂ©. Ă€ ce stade, globalement, bien que l’aciditĂ© des roseaux en dĂ©composition soit accablante, le pH n’est pas trop acide et le sol n’est pas trop dĂ©ficient en minĂ©raux, ce qui constitue un habitat pour la faune endĂ©mique et autres. Les arbres caractĂ©ristiques des carrs comprennent l'aulne et le saule.

Voir aussi

Références

  1. Carr sur lexico.com (lire en anglais)
  2. François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150), p. 84 -164
  3. Comité conjoint FAO-IUFRO de bibliographie et terminologie forestières, 1975. OQLF. carr
  4. Whittow, John (1984).
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