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Capo Daniel

Ngong Emmanuel[1], plus connu sous le pseudonyme de Capo Daniel[2] - [3], est un militant séparatiste camerounais qui a été membre du Conseil de gouvernement de l'Ambazonie (AGovC) et commandant adjoint des Forces de défense de l'Ambazonie (FDA) jusqu'en 2023. Depuis sa démission de l'AGovC et des FDA, il devient le commandant des Forces obscures de l'Ambazonie. Daniel opère généralement depuis son exil à Hong Kong.

Capo Daniel
Nom de naissance Ngong Emmanuel
Origine Camerounaise
Allégeance Forces de défense de l'Ambazonie (?-2023)
Forces obscures de l'Ambazonie (Ă  partir de 2023)
Grade Commandant adjoint et porte-parole des Forces de défense de l'Ambazonie (jusqu'en 2023)
Commandement Forces obscures de l'Ambazonie
Conflits Crise anglophone au Cameroun
Faits d'armes Opération Bui Clean

Biographie

Manifestations de 2016-2017 au Cameroun et début du militantisme

Les régions anglophones du Cameroun font depuis longtemps l'objet d'un mouvement séparatiste appelant à leur indépendance. Lors des manifestations de 2016-2017 au Cameroun, les revendications séparatistes atteignent un nouveau sommet, alimentés par des militants en ligne[4]. Ngong Emmanuel adopte le pseudonyme « Capo Daniel »[1] et devient l'un de ces premiers militants en ligne, avec d'autres notables comme Mark Bareta Barra, et Tapang Ivo[4].

Crise anglophone au Cameroun et appartenance au Conseil de gouvernement de l'Ambazonie

En septembre 2017, les manifestations dégénèrent en un conflit armé[5]. Daniel devient membre d'une faction politique rebelle, le Conseil de gouvernement de l'Ambazonie (AGovC), et est nommé commandant adjoint et porte-parole des Forces de défense de l'Ambazonie (FDA), une alliance de milices séparatistes[3]. Au cours du conflit, Daniel est principalement basé en exil à Hong Kong[5] - [3]. Un loyaliste et avocat camerounais, Christopher Nsalai, tente à plusieurs reprises, mais en vain, de forcer le gouvernement de Hong Kong à extrader Daniel vers le Cameroun[1].

Daniel semble avoir une page Facebook et une chaîne YouTube, qu'il utilise pour diffuser des annonces et de la propagande séparatiste. Cependant, le journaliste Zane Irwin souligne que le ton entre la présence de Daniel sur Facebook et sur YouTube différait considérablement, spéculant que les deux n'étaient peut-être pas dirigés par la même personne[4]. Bien qu'il vive en exil, Daniel est apparemment impliqué dans la direction d'opérations militaires séparatistes[5] - [6]. Il a parfois été décrit comme un « général » séparatiste[1].

En 2020, des éléments du mouvement séparatiste autorisent la réouverture des écoles locales dans les régions anglophones. Ces écoles avaient été précédemment ciblées par les rebelles en tant qu'instituts francophones de l'État camerounais. Daniel fait partie des rebelles qui expriment leur opposition à la réouverture des écoles. Il déclare que ses forces n'autoriseraient que « les écoles communautaires qui ont été approuvées par le conseil d'éducation du Conseil de gouvernement de l'Ambazonie. Nous ne tolérerons plus aucune institution étrangère. Nos forces sur le terrain feront respecter cet ordre »[7]. En 2021, les forces associées à Daniel ont participé à l'opération Bui Clean[8] - [6].

En 2022, Human Rights Watch (HRW) tente de contacter plusieurs dirigeants séparatistes pour se plaindre des crimes commis par les forces rebelles contre les civils. Seul Daniel répond à HRW ; il s'excuse pour l'attaque des services de santé de la Convention baptiste du Cameroun par les FDA et une milice alliée, les « Buffles de Bali », mais déclare également qu'il considérait l'enlèvement de la sénatrice Elizabeth Regina Mundi par les FDA comme une opération légitime[9].

Démission du Conseil de gouvernement de l'Ambazonie et activisme indépendant

En avril 2023, Daniel démissionne de l'AGovC et, par extension, des FDA, afin de poursuivre un activisme indépendant. Il déclare publiquement que des désaccords avec le reste de la direction de l'AGovC et des FDA ont rendu « impossible pour moi de continuer à servir notre Mouvement de libération dans ces capacités », tout en précisant qu'il continue à soutenir et à s'impliquer dans la rébellion séparatiste. Le dirigeant de l'AGovC, Lucas Ayaba Cho, prend acte de sa démission et le remercie pour ses années de travail[3]. En mai, Daniel devient président du Groupe de défense des droits du peuple de l'Ambazonie[10] et fonde un nouveau groupe militant appelé les Forces obscures de l'Ambazonie. Il appelle ouvertement ses combattants à enlever des journalistes pour obtenir une rançon. Il explique cette politique par une réaction contre un journalisme prétendument hostile après que les séparatistes ont tué « accidentellement » Anye Nde Nsoh, le chef du bureau régional du journal The Advocate[2]. En juin, Daniel critique ouvertement Lucas Ayaba Cho pour avoir entravé les négociations entre le gouvernement camerounais et les forces rebelles ; il se déclare ensuite « le nouveau chef de la guerre pour la libération de l'Ambazonie »[11] - [12].

Notes et références

  1. « Qui est maitre Nsalai : l’avocat qui traque les séparatistes aux USA », sur CamerounWeb, (consulté le )
  2. (en) « Cameroon: 'Ambazonians' threaten journalists – DW – 05/11/2023 », sur dw.com (consulté le )
  3. (en-US) « Frontline separatist commander, Capo Daniel, resigns from AGOVC », sur Cameroon News Agency (consulté le )
  4. (en-GB) Zane Irwin, « Cameroon: The keyboard warlords of the breakaway republic », sur African Arguments, (consulté le )
  5. (en) « Cameroon Military Sweeps Northwest City to Weed Out Separatists », sur VOA, (consulté le )
  6. La Nouvelle Expression n°5488, « Crise anglophone : prélats et chefs traditionnels indexés », Actu Cameroun,‎ (lire en ligne)
  7. (en) « In Cameroon's Anglophone Regions, Some Schools Reopen After 4-Year Closure », sur VOA, (consulté le )
  8. (en) « Cameroon Deploys Troops to Fight Separatists », sur VOA, (consulté le )
  9. (en) « Cameroon: Separatist Abuses in Anglophone Regions », sur Human Rights Watch, (consulté le )
  10. (en) « Cameroon Journalists Protest Killing of Colleague by Separatist Fighters », sur VOA, (consulté le )
  11. « Au Cameroun de Paul Biya, Lucas Ayaba Cho, l’ennemi public numéro un – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  12. cfeditorfr, « NOSO/ Contestation : Lucas Ayaba Cho dos au mur, des nouvelles révélations sortent », sur Cameroun, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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