Accueil🇫🇷Chercher

Capitale française de la culture

Le titre de Capitale française de la culture est un label officiel attribué pour une année entière à une ville ou une intercommunalité, désignée par le Ministère français de la Culture. Le rythme d'organisation est biennal, et la première édition a eu lieu en 2022.

Capitale française de la culture
Image illustrative de l’article Capitale française de la culture

Lieu 2023 : Pays de Montbéliard

2022 : Villeurbanne

PĂ©riode Biennal
Date de création 2019
Organisateurs Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées
Structure-mère Ministère de la Culture
Tutelle Drapeau de la France France
Site web https://capitale-culture.fr/

Ce dispositif est inspiré du programme des capitales européennes de la culture, créé en 1985 par l'Union européenne, et du programme de Capitale italienne de la culture, créé en 2015.

Histoire

Genèse du projet

Le principe de ce programme est avancé en 2013 par Daniel Janicot, responsable du think tank Pro Cultura, et Bernard Faivre d'Arcier, haut-fonctionnaire et ancien directeur du Festival d'Avignon, ville qui a obtenu le titre de Capitale européenne de la culture en 2000. Ils motivent ce projet par l'éloignement de plus en plus important entre deux échéances pour un même pays (quinze ans pour la France entre Marseille-Provence 2013 et 2028), du fait de l'élargissement de l'Union européenne, et par le souci de valoriser les idées avancées dans les projets des villes candidates non retenues pour le label européen[1].

En novembre 2014, les promoteurs présentent une version provisoire du projet, susceptible de créer après quelques éditions un « effet Galeries Lafayette » : « on pourrait y venir les yeux fermés dès lors qu’une réputation, qu’un contrat de confiance serait acquis auprès des organismes de tourisme culturel ». Le budget prévisionnel d'une candidature est alors évalué à 20 à 30 millions d'euros, dont 15 % à la charge de l'État (soit 4,5 millions d'euros). La finalisation du programme est alors prévue pour 2017 avec réunion du jury dès 2015[2].

En décembre 2014, Bernard Faivre d'Arcier est invité par la commission Culture de l'association France urbaine à présenter son projet à cette assemblée[3]. Le projet s'appuie alors sur des initiatives proches, comme les capitales régionales de la culture de la région Nord-Pas-de-Calais (mises en place après le projet Lille 2004) ou le label UK City of Culture (en) au Royaume-Uni.

En 2016, Bernard Faivre d'Arcier réitère sa proposition dans le cadre de l'opération des « Etats généreux de la Culture » organisés par le magazine Télérama, et précise les contours de l'initiative : moteur d'une offre de tourisme culturel, mobilisation de la jeunesse des territoires concernés, rassemblement des différentes catégories de population, valorisation des politiques culturelles des collectivités locales (notamment leur capacité à susciter des collaborations internationales) et des partenariats entre acteurs locaux (institutionnels, société civile, acteurs privés...). Le programme ne doit pas constituer une application locale du programme des Capitales européennes, mais plutôt viser à mettre en lumière « trois ou quatre grands projets innovants par ville lauréate », laquelle serait sélectionnée par un jury composé à hauteur d'un tiers de professionnels étrangers[4]. Six critères d'éligibilité sont alors avancés :

  • l'innovation artistique,
  • la coopĂ©ration internationale,
  • la promotion du tourisme culturel,
  • la durabilitĂ©,
  • la capacitĂ© de mise en Ĺ“uvre,
  • la participation citoyenne, et tout particulièrement celle de la jeunesse[4].

Concrétisation

En 2018, la ministre de la Culture Françoise Nyssen charge Bernard Faivre d'Arcier d'une mission de lancement du projet, visant à codifier une procédure de désignation, établir des critères de sélection des villes et constituer un jury chargé d'attribuer le premier titre pour l'année 2021. Un des objectifs désormais clairement affirmé est la revitalisation des villes moyennes. Le rythme de désignation prévu est alors triennal[3]. Le programme est officiellement annoncé lors du 3e comité interministériel du tourisme du [5]. Le départ de Françoise Nyssen du ministère de la Culture à l'automne 2018 freine l'avancée du dossier[6]

Lors du 4e comitĂ© interministĂ©riel du tourisme du , le lancement des Capitales françaises de la culture est finalement annoncĂ© pour la pĂ©riode septembre 2021-septembre 2022, avec appel Ă  candidatures fin 2020. Le seuil dĂ©mographique 20 000 - 200 000 habitants est retenu[7].

En juillet 2020, la procédure et le calendrier sont précisés[8]. En octobre, le projet est confirmé par la nouvelle ministre Roselyne Bachelot[9] et le dispositif est officiellement lancé avec l'ouverture de l'appel à candidatures[10].

Principe

Le titre de Capitale française de la culture est attribuĂ© pour une annĂ©e civile Ă  une commune ou un intercommunalitĂ©, et ce tous les deux ans, Ă  partir de l'annĂ©e 2022. Seuls les territoires peuplĂ©s de 20 000 Ă  200 000 habitants sont Ă©ligibles[11], alors que la version initiale du projet, en 2014, le prĂ©voyait ouvert aux mĂ©tropoles (intercommunalitĂ©s) et pĂ´les mĂ©tropolitains, voire Ă©ventuellement Ă  une liste Ă©largie de 37 « grandes villes »[2]. La coordination et la mise en Ĺ“uvre du projet sont confiĂ©s Ă  la RĂ©union des musĂ©es nationaux et du Grand Palais des Champs-ÉlysĂ©es[12].

Les candidatures pour la première édition sont à déposer entre le et le , pour une sélection régionale des candidatures par les DRAC en janvier 2021, et une annonce du premier lauréat en mars[11] - [10].

La ville ou groupement lauréat est soutenu par l'État à hauteur d'un million d'euros, provenant équitablement du Ministère de la Culture et de la Banque des territoires de la Caisse des dépôts et consignations[12].

Huit critères de sélections sont retenus[11] :

  • caractère innovant ;
  • assurance de la transmission artistique et culturelle ;
  • participation des habitants ;
  • rayonnement et coopĂ©ration internationale ;
  • accessibilitĂ© Ă  l'Ă©gard des personnes en situation de handicap ;
  • solidaritĂ© territoriale ;
  • capacitĂ© de mise en Ĺ“uvre ;
  • inscription dans la durĂ©e.

Jury professionnel

Le jury de désignation de la première ville lauréate est composé de sept professionnels du milieu culturel[12] - [13]. :

1e Ă©dition - Villeurbanne (2022)

Container avec la mention « Villeurbanne 2022 Capitale française de la culture ».

La ville du Mans est candidate pour la première édition du label[14] - [15]. La candidature de Metz est soulevée durant la campagne des élections municipales de 2020[16]. 29 collectivités sont finalement candidates[17], et 9 finalistes sont annoncées en février : la communauté d'agglomération du Grand Angoulême, Brest, Laval, Le Mans, Metz, Saint-Paul de la Réunion, Sète, la communauté de communes du Val Briard et Villeurbanne[18].

C'est la ville de Villeurbanne qui est finalement choisie, le 30 mars 2021[19].

Dans le cadre de cette édition, plus de 700 manifestations culturelles diverses portent le label "Capitale française de la culture". Celles-ci ont réunies plus de 700 000 personnes. Le maire de la ville, Cédric Van Styvendael, salue cette première édition, qu'il perçoit comme une réussite ayant impacté positivement Villeurbanne : " La culture peut amener les citoyens à éprouver un sentiment d'appartenance, à faire société ensemble. C'est difficilement quantifiable, mais c'est aussi un formidable moteur pour l'action collective ". L'adjoint à la culture, Stéphane Frioux, considère aussi que l'objectif d'implication de la jeunesse dans le dispositif a été réussie : " Cette année a permis de fédérer toutes les jeunesses, des scolaires aux étudiants en passant par les jeunes en situation de précarité et en activité ". Une enquête réalisée en juillet 2022 montre par ailleurs une forte reconnaissance du dispositif par les habitants de la ville, puisque 87% des personnes interrogées savaient que Villeurbanne était Capitale française de la culture[20].

Le budget prévisionnel de 3,5 millions d'euros présenté par la ville dans son dossier de candidature aurait été dépassé d'une dizaine de millions d'euros, augmentation permise par des aides de l'Etat, de la Métropole de Lyon et de recettes du mécénat privé meilleures qu'anticipées. Ces coûts importants, associés à l'inflation, questionnent selon le maire la capacité de la municipalité, et des collectivités de manière générale, de continuer à développer et de pérenniser les grands projets culturels[20].

2e édition - Pays de Montbéliard Agglomération (2024)

Six territoires sont candidats pour 2024 : Alès Agglomération, Beauvais et la communauté d’agglomération du Beauvaisis, Bourg-en-Bresse et Grand Bourg Agglomération, Issy-les-Moulineaux, Pays de Montbéliard Agglomération, la communauté d'agglomération Territoires vendômois[21].

C'est Pays de Montbéliard Agglomération qui est choisie, le , comme capitale française de la culture 2024[22].

Références

  1. Daniel Janicot et Bernard Faivre d'Arcier, « Plaidoyer pour une "capitale française de la culture" chaque année », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  2. Bernard Faivre d’Arcier, « Projet une Capitale française de la culture : pourquoi et comment ? », sur h.20-bal.com, (consulté le ).
  3. Valérie Liquet, « Le ministère de la Culture et France urbaine lancent les "capitales françaises de la Culture" », sur banquedesterritoires.fr, (consulté le ).
  4. Bernard Faivre d'Arcier, « Et si on créait un label “capitale française de la culture” ? », sur Télérama, (consulté le ).
  5. Service de presse de Matignon, « troisième conseil interministériel du tourisme », sur gouvernement.fr, (consulté le ).
  6. Jean-Noël Escudier, « Capitales françaises de la culture : le dossier sort enfin de sa léthargie », sur Banque des territoires, (consulté le ).
  7. Service de presse de Matignon, « 4e conseil interministériel du tourisme », sur veilleinfotourisme.fr, (consulté le ).
  8. Sébastien Tison, « Capitale française de la culture : le calendrier se précise ! », sur France urbaine, (consulté le ).
  9. Iseult Cahen-Patron, « « Capitale française de la culture » : un nouveau label qui verra le jour en 2022 », sur Connaissance des arts, (consulté le ).
  10. Paul Ricaud, « Des « capitales françaises de la culture » dès 2022 », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Capitale française de la culture », sur culture.gouv.fr, (consulté le ).
  12. Ministère de la Culture, « Capitale française de la culture. Dossier de presse du 8 octobre 2020 », sur culture.gouv.fr, (consulté le ).
  13. Sébastien Tison, « Capitale française de la Culture : c'est parti ! », sur France urbaine, (consulté le ).
  14. Diane Thibaudier, « Le Mans : future capitale française de la culture ? », sur Vibration, (consulté le ).
  15. « Le Mans candidate pour être "capitale française de la culture" en 2022 », sur France Bleu, (consulté le )
  16. Jean-Christophe Panek, « Municipales 2020 : peu d’ambition pour la culture à Metz et à Nancy », sur France 3, (consulté le ).
  17. « 29 candidatures au label "Capitale française de la culture" », sur capitale-culture.fr, (consulté le ).
  18. Hélène Girard, « Capitale française de la culture : dernier tour de piste pour les finalistes », sur La Gazette des communes, (consulté le ).
  19. « Capitale française de la culture 2022 : Villeurbanne a été choisie ! », sur lyonmag.com (consulté le ).
  20. « A Villeurbanne, le label Capitale française de la culture fédère, mais coûte cher », sur Les Echos, (consulté le )
  21. « Clôture des candidatures pour la deuxième édition du label "Capitale française de la culture" : six collectivités en lice », sur culture.gouv.fr, (consulté le ).
  22. « « Pays de Montbéliard Agglomération » Capitale française de la culture 2024 », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.