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Canyon Sainte-Anne

Le canyon Sainte-Anne est un site naturel dont la principale attraction est une imposante chute d'eau de 74 mĂštres de dĂ©nivelĂ© qui gronde entre les parois rocheuses d'un canyon de la riviĂšre Sainte-Anne-du-Nord. Le roc sur lequel coule la riviĂšre est vieux de 1,2 milliard d'annĂ©es. Le site est situĂ© sur le territoire des municipalitĂ©s de Saint-Joachim et Saint-FerrĂ©ol-les-Neiges, soit Ă  une trentaine de minutes du Vieux-QuĂ©bec.

Canyon Sainte-Anne, deux des ponts suspendus
Canyon Sainte-Anne, deux des ponts suspendus

Site

On y trouve trois ponts suspendus (dont un Ă  60 mĂštres au-dessus du gouffre) ainsi que plusieurs belvĂ©dĂšres et arrĂȘts d'observation. Les gens dĂ©couvrent aussi les marmites de gĂ©ants et les cascades du mini-canyon.

Ce site naturel est accessible au grand public depuis 1973 mais antérieurement, les peuples amérindiens fréquentaient les lieux. La chute inspira souvent le peintre canadien Cornelius Krieghoff et est décrite par l'écologiste et philosophe américain Henry David Thoreau dans son livre Un Yankee au Canada. Vers la fin du XIXe siÚcle, les habitants faisaient de la drave dans ce secteur et en 1999, le canyon était un des sites de tournage du film de John Travolta Battlefield Earth - Terre champ de bataille.

Aujourd'hui, les visiteurs peuvent parcourir sentiers, ponts suspendus et belvĂ©dĂšres en toute sĂ©curitĂ©. Des activitĂ©s pour enfants sont prĂ©vues et les plus aventureux peuvent entrer au cƓur du canyon en faisant la via ferrata[1] (premier parcours de via installĂ© au Canada).

Localisation

Le canyon Sainte-Anne est situé à environ 30 minutes à l'est de la ville de Québec (Québec, Canada), au carrefour des régions touristiques de Québec, de la CÎte-de-Beaupré et de Charlevoix. Dans cette région, on retrouve entre autres la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, la station de ski mont Sainte-Anne, la chute Montmorency et la réserve faunique du cap Tourmente.

Il fait partie de la municipalitĂ© de Saint-Joachim, un village le long du fleuve Saint-Laurent. Aux dĂ©buts de la colonisation par les Français, ce site fut utilisĂ© pour l’agriculture indispensable au dĂ©veloppement de la Nouvelle-France. On trouve encore aujourd’hui des traces importantes du passĂ© : bĂątiments de ferme ayant appartenu au SĂ©minaire de QuĂ©bec, restes archĂ©ologiques des incendies faits par le gĂ©nĂ©ral anglais James Wolfe pour prendre la ville de QuĂ©bec et une Ă©glise patrimoniale datant du rĂ©gime français.

GĂ©ologie

Canyon Sainte-Anne, la chute Sainte-Anne
Canyon Sainte-Anne, la chute Sainte-Anne

Le canyon Sainte-Anne est le rĂ©sultat d’un processus d’érosion qui s’est Ă©chelonnĂ© sur des millions d’annĂ©es, avec une riviĂšre (la Sainte-Anne-du-Nord) qui continue toujours son travail de sculpture.

Tout dĂ©bute il y a 1,2 milliard d'annĂ©es (Ăšre du PrĂ©cambrien) avec la formation du roc des parois et du fond du canyon. Cette roche mĂ©tamorphique, appelĂ©e gneiss granitique, vient d’abord des profondeurs de la terre par cuisson et haute pression. Ces masses constituent ce que nous appelons maintenant le Bouclier canadien. Par la suite, une deuxiĂšme masse apparaĂźt, soit la roche sĂ©dimentaire, formĂ©e par compression de sĂ©diments sous-marins il y a 450 millions d'annĂ©es (Ăšre du PalĂ©ozoĂŻque). Dans le cas qui nous intĂ©resse ici, on parle des formations rocheuses des Basses-terres du Saint-Laurent. Dans son Ă©dition de la Carte gĂ©otouristique, gĂ©ologie du sud du QuĂ©bec, du Bas-Saint-Laurent et de la GaspĂ©sie publiĂ©e en 1991 (voir notes de rĂ©fĂ©rence), le ministĂšre de L’Énergie et des Ressources du QuĂ©bec identifie la chute Sainte-Anne comme Ă©tant un lieu privilĂ©giĂ© d’observation du contact de ces deux formations gĂ©ologiques majeures.

Beaucoup plus tard, deux Ăšres glaciaires successives recouvrirent l'AmĂ©rique du Nord. C'est durant la fonte de la calotte glaciaire d’il y a 75 000 ans que fut formĂ© le rĂ©seau hydrographique quĂ©bĂ©cois actuel (fleuve Saint-Laurent, Ăźle d'OrlĂ©ans, Ăźles de la Madeleine ainsi que l'ensemble des riviĂšres connues aujourd'hui). L'Ă©rosion complĂ©ta le travail de modification de l'aspect gĂ©nĂ©ral de la rĂ©gion ainsi que du Canyon Sainte-Anne.

Formation d'intĂ©rĂȘt scientifique pour l'Ă©troitesse des parois dans lesquelles coule la riviĂšre, la chute Sainte-Anne est l'une des rares de cette dimension

Marmite de géant de 15 mÚtres de diamÚtre. L'une des plus grandes de la province de Québec. Le Canyon en dénombre de multiples le long des parois hautes de 55 mÚtres érodées par la riviÚre Sainte-Anne du Nord.

Ă  couler sur le roc du Bouclier Canadien. Les glaciers et le dĂ©bit d'eau continuel ont exploitĂ© les points de faiblesse d'une faille prĂ©sente Ă  cet endroit et qui a facilitĂ© l'Ă©rosion en profondeur du Canyon Sainte-Anne. Autres formations gĂ©omorphologiques d'intĂ©rĂȘt, les marmites de gĂ©ant dont une Ă  environ 15 mĂštres de diamĂštre. Une des plus larges au QuĂ©bec.

Historique

La riviÚre Sainte-Anne-du-Nord fut beaucoup utilisée pour le flottage du bois au début du XXe siÚcle. Durant l'été 1965, Jean-Marie McNicoll, campant dans la région, se fit expliquer comment se rendre aux chutes de la riviÚre Sainte-Anne par quelqu'un ayant anciennement travaillé à la drave sur ce cours d'eau. Il fallait passer par les bois car aucun chemin ne se rendait au site. Il entraßne ensuite son frÚre Laurent aux chutes en lui racontant qu'il a découvert un lieu extraordinaire.

Deux ans plus tard, les McNicoll louent les abords immĂ©diats de la riviĂšre Ă  Hydro-QuĂ©bec et se portent acquĂ©reurs des terrains boisĂ©s s'Ă©tendant de la route 138 aux portions de rives louĂ©es. Doucement, par temps perdu, les travaux de dĂ©frichement commencent. Tout est prĂȘt pour accueillir les premiers visiteurs le .

Centrale Ă©lectrique

Une centrale hydroĂ©lectrique d'une puissance maximale de 23,2 MW appartenant Ă  la sociĂ©tĂ© Hydro-Canyon Saint-Joachim a Ă©tĂ© mise en marche en 2016. Elle est du type au fil de l'eau et se situe au pied de la chute Sainte-Anne[2]. Un projet initial de dĂ©veloppement d'une centrale hydroĂ©lectrique privĂ©e sur le site du canyon est prĂ©sentĂ© en 2010[3]. Le promoteur de ce projet est la SociĂ©tĂ© Hydro-Canyon Saint-Joachim Inc., une sociĂ©tĂ© formĂ©e en partenariat par le Groupe AXOR, la municipalitĂ© de Saint-Joachim et la MRC de la CĂŽte-de-BeauprĂ©. Ce projet est mis sur la glace en raison de l'annonce par le Gouvernement du QuĂ©bec de la fin du programme de petites centrales hydroĂ©lectriques en . De plus, le rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), dĂ©posĂ© en , souligne la perte du caractĂšre naturel de la chute Sainte-Anne Ă  cause de la rĂ©duction du dĂ©bit d'eau et les impacts nĂ©gatifs sur la conservation du milieu naturel[4].

Cependant le nouveau gouvernement libéral de Philippe Couillard renverse la décision précédente et permet au projet d'aller de l'avant[2]. Le chantier redémarre en 2014[5].

Distinctions

  • Guide AAA/CAA Attraction Étoile de la grande rĂ©gion de la Ville de QuĂ©bec.
  • 1983 : LaurĂ©at Canadien, ministĂšre d’état Petites entreprises et Tourisme, mĂ©daillĂ© d’argent catĂ©gorie « Contribution exceptionnelle Ă  l’industrie touristique » « Efforts pour augmenter la qualitĂ© du produit touristique canadien ».
  • 1988 : LaurĂ©at des Grands Prix du tourisme quĂ©bĂ©cois pour la rĂ©gion de QuĂ©bec, catĂ©gorie : « Petite entreprise touristique Brador ».
  • 1999 : LaurĂ©at des Grands Prix du tourisme quĂ©bĂ©cois[6] pour la rĂ©gion de QuĂ©bec. CatĂ©gorie : « Tourisme durable et responsable ».
  • 2002 : LaurĂ©at des Grands prix du tourisme quĂ©bĂ©cois[7], mĂ©daillĂ© d’argent, catĂ©gorie « Attractions 100 000 visiteurs et plus ».
  • 2002 : Grand laurĂ©at canadien Attractions Canada 2002, catĂ©gorie « Site naturel 100km2 et moins ». Ce prix fut remis par la revue Canadian Geographic. Le Canyon Sainte-Anne Ă©tait le seul site naturel dĂ©veloppĂ© par le biais d'une initiative familiale parmi un ensemble de 11 parcs gouvernementaux sĂ©lectionnĂ©s dans toutes les provinces du Canada.
  • 2007 : Gala Reconnaissance du Centre de local de dĂ©veloppement de la MRC CĂŽte-de-BeauprĂ©. Prix reconnaissance « catĂ©gorie Tourisme »
  • 2008 : Prix hommage de la SociĂ©tĂ© des Attractions touristiques du QuĂ©bec et Festivals et ÉvĂšnements QuĂ©bec [8]. Les dĂ©veloppeurs du site, les frĂšres Laurent et Jean-Marie McNicoll, sont honorĂ©s par leurs pairs.
  • 2008 : CertifiĂ© QualitĂ© Tourisme par Tourisme QuĂ©bec et le Bureau de normalisation du QuĂ©bec[9]
  • Guide Michelin : Deux Ă©toiles ; « vaut le dĂ©tour ». Le Canyon Sainte-Anne est l’une des deux attractions Ă©toilĂ©es Ă  l’extĂ©rieur de la zone urbaine de QuĂ©bec.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Dans la mĂȘme rĂ©gion :

Bibliographie

  • P-A Bourque et P. Tremblay, Carte gĂ©otouristique, GĂ©ologie du Sud du QuĂ©bec,du Bas-Saint-Laurent et de la GaspĂ©sie, MinistĂšre de l'Énergie et des Ressources du QuĂ©bec, Éditions Les Publications du QuĂ©bec, QuĂ©bec, 1991. GT 91-03

Liens externes

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