Camp d'internement de Spirit Lake
Le camp d'internement de Spirit Lake est un camp de prisonniers ouvert durant la Première guerre mondiale situé près d'Amos en Abitibi[1]. De 1914 à 1917, le camp est un lieu d'internement pour les Canadiens d'origine étrangère suspectés d'être des ennemis de l'État[2].
Camp d'internement de Spirit Lake | |
Arrivée d'un train au camp. | |
Présentation | |
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Gestion | |
Date de création | 13 janvier 1915 |
Date de fermeture | 28 janvier 1917 |
Victimes | |
Nombre de détenus | Environ 1 200 |
Morts | 22 |
GĂ©ographie | |
Pays | Canada |
RĂ©gion | Abitibi |
Localité | Trécesson |
Histoire
En août 1914, le Canada entre en guerre aux côtés du Royaume-Uni. La question des ressortissants étrangers sur le territoire est rapidement soulevée : le gouvernement du Dominion canadien craint qu'ils ne portent allégeance à l'ennemi. Au cours de la guerre, 24 camps d'internements sont ouverts un peu partout sur le territoire afin d'incarcérer les ressortissants étrangers jugés suspects[3]. L'Abitibi est alors un territoire isolé et peu peuplé. Pour le gouvernement, il s'agit d'un endroit idéal pour y établir un camp d'internement[4].
Le camp installé en bordure du chemin de fer possède dix baraques pouvant loger une centaine de prisonniers, une boulangerie, une cuisine, des campements de soldats, un magasin, un entrepôt de même qu'une prison, un hôpital et deux mess pour les officiers et sergents. On trouve une chapelle à l'extérieur du camp, de même que quelques cabanes pour les familles des soldats et même des prisonniers[4].
Le premier contingent de 109 prisonniers politiques arrive au camp de Spirit Lake le 13 janvier 1915. Ceux-ci sont principalement des ressortissants de l'Empire Autro-Hongrois, mais le camp accueillera aussi des prisonniers ukrainiens et polonais au cours de son existence[2]. Au total, 1200 civils, en majorité d'origine ukrainienne, y sont détenus jusqu'à sa fermeture, le 28 janvier 1917. Parmi les prisonniers on compte environ 150 femmes et enfants. Il n'existe alors que deux camps au Canada accueillant des familles. Ceux-ci sont sous la garde de 200 militaires, et sont soumis à des corvées de défrichage, d'entretien et de construction[3]. 22 personnes y perdent la vie[5], dont l'évadé Iwan Gregoraszcruk, abattu par un colon de La Sarre le 7 juin 1915[6]. À la fermeture du camp, les prisonniers sont transférés au camp de Kapuskasing, en Ontario[4].
Tourisme
En 2011, un centre d'interprétation ouvre ses portes sur les lieux de l'ancien camp d'internement[5]. En 2018 toutefois, la corporation du site touristique se trouve en difficultés financière[7]. L'église de La Ferme qui abrite le centre d'interprétation du camp et les locaux de la corporation est vendue l'année suivante[8].
Toponymie
Le camp est situé près du lac Beauchamp en Abitibi. Jusqu'en 1920, celui-ci est connu sous le nom de lac Spirit, ou Spirit lake, qui sonne son nom à ce lieu de détention[9].
Bibliographie
Ĺ’uvres de fiction
- Marsha Skrypuch. Prisonniers de la grande forêt. Éditions Scholastic Canada, collection Cher journal, 2008[10].
- Sylvie Brien. Spirit Lake. Éditions Galimard Jeunesse, collection Scripto, 2008[11].
- Gilles Massicotte. Spirit Lake, 1915-1917. Éditions Quartz, 2015[12].
- Claire Bergeron. Les Amants maudits de Spirit Lake. Éditions Druide, 2016[13].
Notes et références
- « Plaque du Camp d'internement de Spirit Lake », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le )
- Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Il y a 100 ans, les premiers prisonniers arrivaient au camp d'internement de Spirit Lake en Abitibi | Abitibi-Témiscamingue inusitée », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- Christian Roy, « Le camp de détention de Spirit Lake en Abitibi (1915-1917) : d’une transformation du paysage à la colonisation du territoire », Les nouvelles de l'archéologie, no 143,‎ , p. 42–47 (ISSN 0242-7702, DOI 10.4000/nda.3398, lire en ligne, consulté le )
- « Encyclobec », sur encyclobec.ca (consulté le )
- Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Inauguration du centre d'interprétation du Camp Spirit Lake », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
- « L’évadé du Camp Spirit Lake », sur ici.radio-canada.ca (consulté le )
- « L’avenir du Camp Spirit Lake est compromis », sur www.lecitoyenvaldoramos.com (consulté le )
- « Spirit Lake: l’ancienne église de La Ferme vendue », sur www.lecitoyenvaldoramos.com (consulté le )
- « Lac Beauchamp - Trécesson (Municipalité de canton) », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
- Martine Faubert, Prisonniers de la grande forêt : Anya Soloniuk, fille d'immigrants ukrainiens, Éditions Scholastic, (ISBN 978-0-545-98823-0 et 0-545-98823-3, OCLC 231880179, lire en ligne)
- Sylvie Brien, Spirit Lake, Gallimard jeunesse, (ISBN 978-2-07-061443-1 et 2-07-061443-3, OCLC 300432895, lire en ligne)
- Gilles Massicotte, Spirit Lake, 1915-1917 : roman historique, (ISBN 978-2-924031-18-6 et 2-924031-18-4, OCLC 905385790, lire en ligne)
- Claire Bergeron, Les amants maudits de Spirit Lake : roman, (ISBN 978-2-89711-262-2 et 2-89711-262-X, OCLC 936221256, lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Camps de prisonniers de guerre au Canada sur l'encyclopédie canadienne