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Camille Melloy

Camille Melloy (1891-1941) est un prêtre catholique et un poète belge de langue française.

Camille Melloy
Fonction
Chapelain
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Camillus Josephus De Paepe
Pseudonymes
Joe Moonlight, Théorbe, Gauthier d'Ys, Melloy/Camille
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Nom en religion
Théodule
Distinctions
Archives conservées par
Bibliotheca Wasiana (d)[1]
Ĺ’uvres principales
  • Le Beau rĂ©veil (1922)
  • L’Offrande filiale (1931)
  • Le Miserere du trouvère (1937)

Écrivain actif durant l’entre-deux-guerres et dont l’œuvre s’inscrit dans le courant de la renaissance littéraire catholique, Melloy a également été un pont entre les littératures belges d’expression française et néerlandaise : il a entre autres traduit en français des auteurs flamands tels que Félix Timmermans et Stijn Streuvels.

Biographie

Jeunesse

Camille De Paepe naît le 28 janvier 1891 à Melle, un village proche de Gand qui lui inspirera son nom de plume. Il est le cadet de sept enfants issus d’une famille flamande d’origine paysanne ; son père est cordonnier[2].

Après avoir poursuivi toute sa scolarité primaire en néerlandais, Melloy entre en 1903 au collège Saint-Joseph, alors francophone, des pères Joséphites à Grammont. Il entame en 1906 son noviciat et prononce ses vœux temporaires en 1908.

L’année suivante, il étudie la philologie romane à l’université de Louvain. Ayant obtenu son doctorat en 1913, il enseigne le français au collège de la Sainte-Trinité (nl) de Louvain, tout en poursuivant des études en philosophie thomiste.

Première Guerre mondiale

Quelques semaines après le début de la Première Guerre mondiale, Melloy prononce ses vœux perpétuels. Ses supérieurs l’envoient ensuite au Saint George’s College (en) de Weybridge, dans le sud-est de l’Angleterre[3].

Appelé sous les armes, il est de retour sur le continent en 1915 et reçoit une formation de brancardier à Auvours. Il est ensuite envoyé sur le front, en 1916, dans le secteur de Dixmude où il frôle la mort après avoir contracté le typhus[4].

Durant sa convalescence, il collabore à quelques journaux de tranchées dans lesquels il écrit ses premiers vers, tant néerlandais que français, ces derniers ayant selon lui plus de succès[5] - [6].

Littérature, enseignement et voyages

Après-guerre, Camille Melloy enseigne à nouveau au collège de la Sainte-Trinité où il compte notamment parmi ses élèves Charles de Trooz, Félicien Marceau – qui fera en 1968 un portrait pittoresque de son professeur dans Les Années courtes – et le futur historien de la littérature René Felix Lissens (nl)[7].

Melloy est consacré prêtre en 1921. L’année suivante, il publie Le Beau réveil : ce recueil d’essais célèbre la renaissance littéraire catholique représentée par les figures de Paul Claudel, de Francis Jammes, de Léo Latil, mais aussi de Guido Gezelle, le poète flamand de langue néerlandaise que Melloy qualifie de maître inconnu[8].

En 1923 paraît son premier recueil poétique, Le Soleil sur le village, où l’influence de Paul Verlaine est perceptible[8].

Camille Melloy est de retour à Melle en 1928 : il est chargé de donner cours aux classes de poésie et de rhétorique du collège joséphite du lieu. Quoique l’enseignement soit en français, Melloy initie aussi ses élèves à la littérature néerlandaise.

Dans les années 1930, il effectue plusieurs voyages, en Scandinavie, en Allemagne (Oberammergau), en Italie (à Assise notamment), en Suisse et aux Pays-Bas ; en 1935, lors d’une croisière en Méditerranée qui le mène en Grèce, en Syrie et en Palestine, il est entre autres accompagné des écrivains Stijn Streuvels et Antoon Coolen[9].

Au début de 1939, il est nommé aumônier-directeur de l’abbaye de Roosenberg (nl), à Waesmunster.

Camille Melloy meurt à la clinique de Saint-Nicolas le 1er novembre 1941 après avoir subi une intervention chirurgicale à la vésicule biliaire. Le 5 novembre, les funérailles ayant été célébrées à Waesmunster, il est inhumé à Melle[10].

Distinctions

Prix littéraires

En 1930, le Comité de littérature spiritualiste décerne à Melloy le Prix de littérature spiritualiste (prix Claire Virenque) pour Le Parfum des buis et, en 1932, Retour parmi les hommes est récompensé du prix Artigue de l’Académie française[11].

Le recueil Enfants de la terre est couronné en 1933 du prix Eugène Schmits de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et en 1934 du prix Edgar Poe de la Maison de Poésie[12] - [13].

À titre posthume, l’Académie royale lui attribue en 1942 le prix Auguste Michot pour l’ensemble de son œuvre[12].

Distinctions honorifiques

Le 14 avril 1937, sur proposition du ministre de l’Instruction publique Julius Hoste, Camille Melloy est nommé chevalier de l’ordre de la Couronne pour ses services à la littérature.

En 1938, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur[10].

Ĺ’uvres

Poésie

  • 1923 – Le Soleil sur le village, poèmes, prĂ©cĂ©dĂ©s des Chansons Ă  mi-voix
  • 1927 – Vingt-sept petites Ă©lĂ©gies
  • 1929 – Le Parfum des buis
  • 1931 – Retour parmi les hommes
  • 1932 – Louange des saints populaires
  • 1933 – Enfants de la terre
  • 1935 – Le Chemin de la croix
  • 1937 – Le Miserere du trouvère (couverture d’Élisabeth Ivanovsky)
  • 1939 – Variations sur des thèmes impopulaires
  • 1940 – Trois marches pour le temps de NoĂ«l
  • 1941 – Requiem

Prose

  • 1931 – L’Offrande filiale
  • 1936 – Voyages sans Baedeker (rĂ©cit de voyage)
  • 1939 – Suomi ou le Bonheur en Finlande (rĂ©cit de voyage)
  • 1941 – Philippe Dariot (roman)
  • 1942 – Une vie de chien (nouvelle)

Essais

Littérature d’enfance et de jeunesse

  • 1933 – Le BlĂ©, ce beau trĂ©sor, lire en ligne sur Gallica
  • 1933 – Sur la Terre comme au ciel
  • 1934 – Cinq contes de NoĂ«l
  • 1935 – Ave Maria
  • 1936 – Le Petit Flouc (illustrations d’Élisabeth Ivanovsky)
  • 1936 – L’Âne de BethlĂ©em
  • 1936 – Blacky, chien et autres rĂ©cits, illustrations Pierre Ickx
  • 1936 – Contes de NoĂ«l et d’Épiphanie
  • 1937 – Le Jongleur de Dieu
  • 1939 – Le Manteau du roi et autres contes de NoĂ«l
  • 1940 – On verra bien
  • 1941 – Comment Eero parcourut la Finlande
  • 1943 – Prince et autres contes finlandais

Traductions

  • Herman de Man (nl)
    • Maria et son charpentier, [« Maria en haar timmerman »], 1941
  • Stijn Streuvels
    • Contes Ă  Poucettes, [« Prutske's vertelselboek »], 1935
    • L’Enfant de NoĂ«l, [« Het kerstekind »], traduit sous le pseudonyme de Gauthier d’Ys, 1935
  • FĂ©lix Timmermans
    • Triptyque de NoĂ«l, [« Driekoningentriptiek »], 1931
    • La Harpe de saint François, [« De harp van Sint-Franciscus »], 1933
    • Timmermans raconte – Choix de contes et de nouvelles, 1941
  • Marie van Zeggelen (nl)
    • Les DĂ©buts d’Arlequin, [« Hoe Harlekijntje aan zijn pakje kwam »], traduit sous le pseudonyme de Gauthier d’Ys, 1937

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Victor Poucel, « Reposons-nous avec Camille Melloy », Études, t. 212,‎ , p. 712-726 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Marcel Lobet, Camille Melloy, Paris, DesclĂ©e De Brouwer, .
  • Henri Davignon, « Un poète flamand de langue française : Camille Melloy. 1891-1941 », Bulletin de l’AcadĂ©mie royale de langue et de littĂ©rature françaises, vol. XX, no 4,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Louis Chaigne (prĂ©f. Paul Claudel), Anthologie de la renaissance catholique : les poètes, t. I, Paris, Éditions Alsatia, , 269 p., p. 183-186.
  • Charles de Trooz (prĂ©f. Joseph Hanse), Souvenirs sur Camille Melloy, Louvain, Le Moniteur, .
  • (nl) F. Sente, « Melloy, Camille », dans Nationaal Biografisch Woordenboek, t. IX, Bruxelles, Koninklijke Vlaamse AcademiĂ«n van BelgiĂ«, (lire en ligne), col. 507-510.
  • (nl + fr) De Gonde : Camille Melloy, vol. 19, Melle, Heemkundige vereniging De Gonde (no 3-4), , 145 p. (ISSN 0770-0393, lire en ligne).
  • (nl) De Gonde : Kroniek van een vriendschap. Camille Melloy (1891-1941) – Felix Timmermans (1887-1947), Melle, Heemkundige vereniging De Gonde (no 5), , 84 p. (ISSN 0770-0393, lire en ligne).
  • (nl) Stijn Vanclooster, « Camille Melloy : een Gezelliaan dicht in het Frans », Zacht Lawijd, vol. I, no 1,‎ , p. 34-39 (lire en ligne).
  • (nl) Reine Meylaerts (de), « Stijn Streuvels en Camille Melloy : schrijven en vertalen in BelgiĂ« », Zacht Lawijd, vol. X, no 2,‎ , p. 48-69 (lire en ligne).

Liens externes

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