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Camille Bryen

Camille Bryen, pseudonyme de Camille Briand, né le à Nantes et mort le à Paris, est un poète, peintre et graveur français.

Camille Bryen
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
Nom de naissance
Camille Eugène Louis Briand
Nationalité
Activités
Lieu de travail

Rattaché à la nouvelle École de Paris, il appartient aux courants de l'abstraction lyrique et du tachisme.

Biographie

Dans les annĂ©es 1925-1927, Camille Briand fait partie de la bohème nantaise, utilisant le pseudonyme d'« Aristide Â», sans doute par allusion Ă  son illustre homonyme, lui aussi d'origine nantaise. Il apparaĂ®t notamment en couverture de la Revue nantaise d', portraiturĂ© par Henri Bouyer, avec le commentaire : « Type nantais, le Bohème Aristide ».

Un Ă©pisode nantais : l'affaire de la Close

Durant cette pĂ©riode, il est impliquĂ©, ainsi que la revue, dans l'« affaire de la Close Â»[1], un scandale mondain que les autoritĂ©s rĂ©ussiront finalement Ă  Ă©touffer. En , des grands noms de la sociĂ©tĂ© nantaise participent Ă  une orgie mondaine dans le château de la Close situĂ© avenue du mĂŞme nom, mais le secret n'a pas pu ĂŞtre prĂ©servĂ©. En mars, le journal socialiste Le Travailleur de l'Ouest attaque (sans donner de noms, bien qu'ils soient connus) au motif de l'hypocrisie des classes dirigeantes et de la dĂ©pense extravagante (champagne) plus qu'Ă  celui de l'« immoralitĂ© Â».

Souffrant de difficultés financières, Le Travailleur de l'Ouest avait trouvé le moyen de relancer son audience en exagérant largement les faits, la famille Guillon, propriétaire des lieux, ayant toujours refusé de céder au chantage financier du journal socialiste.

Par consĂ©quent, des chansons de rue sont proposĂ©es sur la voie publique. Aristide est l'auteur d'une de ces chansons, Surprise-party[2], dont il vend le texte pour un franc sur la place de Nantes ; mais faute de licence de colportage, « le sieur Briand Camille Â» est apprĂ©hendĂ© le et fait l'objet d'un procès-verbal. La Revue nantaise, crĂ©Ă©e en 1925, et qui se veut d'avant-garde, reprend l'affaire dans son numĂ©ro d'avril, y consacrant trois pages ; elle affirme notamment qu'Aristide a vendu plusieurs milliers d'exemplaires de sa chanson. Mais les autoritĂ©s, en l'occurrence la municipalitĂ©, font intervenir la police et retirer la revue de la vente.

L'artiste parisien

Camille Bryen s'installe peu après Ă  Paris. AttirĂ© par les surrĂ©alistes, il publie en 1927 un premier recueil de poèmes, Opopanax puis, en 1932, ExpĂ©riences, mĂŞlant poèmes, dessins et collages. Il prĂ©sente en 1934 sa première exposition personnelle et en 1935 expose au Salon des surindĂ©pendants des dessins automatiques, puis rĂ©alise en 1936 sa première peinture tachiste. Bryen cosigne le « manifeste dimensioniste » de Charles Sirato, avec entre autres Jean Arp, Marcel Duchamp et Francis Picabia. Avec Raoul Ubac, il dĂ©pose des « objets dans les endroits les plus inattendus », affiche « des poèmes et images sur les murs ». Il est notamment l'auteur du slogan « DĂ©fense d'interdire Â», placardĂ© en plusieurs endroits de Paris Ă  cette Ă©poque, et qui sera repris en 1968 par les insurgĂ©s parisiens sous la forme « Il est interdit d'interdire Â».

En 1948, il organise la première exposition de l’« abstraction lyrique » à laquelle participent notamment Hans Hartung, Wols, Gérard Schneider et Georges Mathieu. Il aborde alors la gravure et, en 1949, la peinture à l'huile. Il publie en 1950 Héréphile puis se détourne de la littérature pour se consacrer entièrement à la peinture et à la gravure.

À partir des années 1950, Bryen présente régulièrement des expositions personnelles en France comme à l'étranger et participe à de nombreux salons, biennales, expositions collectives. Dans son œuvre, toujours libérée de toute allusion, les champs discrets de la couleur, structurés par de fines giclures, créent un climat poétique qui assure son originalité.

Postérité

En hommage à Bryen, un timbre reproduisant l'une de ses œuvres, Précambrien, est émis par les Postes françaises le (valeur de 5 francs).

Bryen fait partie des peintres rĂ©unis pour l'exposition « L'envolĂ©e lyrique, Paris 1945-1956 Â» prĂ©sentĂ©e Ă  Paris au musĂ©e du Luxembourg en 2006[3].

Ĺ’uvres

  • DĂ©figuratif, 1953, 92 Ă— 60 cm[4]
  • Écoute l'heure, 1962, huile sur toile, 146 Ă— 114 cm[5]
  • Pan-Art, 1974, 195 Ă— 114 cm[6]
  • L'Objet est un mauvais sujet, 1974, 195 Ă— 114 cm[7]
  • Cathatemps, 1974, 195 Ă— 114 cm[8]
  • Anatemps, 1974, 195 Ă— 114 cm[9]

Le catalogue raisonné de son œuvre gravé est publié en 1975 dans les Nouvelles de l'estampe[10].

Publications

  • Opopanax, 1927, poèmes
  • ExpĂ©rience, 1932
  • Les Quadrupèdes de la chasse, 1934
  • Lions Ă  barbe, 1935
  • Actuation poĂ©tique, suivie d'exemples (avec Raoul Michelet), 6 illustrations contrecollĂ©es dont un dessin de Camille Bryen et 5 reproductions photographiques de Raoul Michelet, Paris, RenĂ© Debresse, 1935
  • L'Aventure des objets, 1937
  • Les CloĂ®tres du vent, Nouvelle Revue Critique 1945
  • La Chair et les mots, Journal poĂ©tique, K. Ă©diteur Paris 1948
  • Anthologie de la poĂ©sie naturelle, en collaboration avec Alain Gheerbrant, Paris, K. Éditeur, 1949
  • HĂ©rĂ©phile, 1950
  • DĂ©sĂ©critures. Poèmes, essais, inĂ©dits, entretiens, Dijon, Les Presses du rĂ©el, 2007 (ISBN 9782840662242)

Collections publiques

France

Dans le monde

Voir aussi

Bibliographie

  • Daniel Abadie, Bryen Abhomme, La Connaissance, Bruxelles, 1973
  • Jacques Audiberti, Bryen. L’ouvre-boĂ®te, Gallimard, Paris, 1952
  • Jacqueline Boutet-Loyer, Bryen, l’œuvre peint, Quatre Chemins, Paris, 1986
  • Jean Clair, Propos d’un abhumaniste, interview, Chroniques de l'art vivant, Paris, 1971
  • Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965 : dictionnaire des peintres, Neuchâtel, Éditions Ides et Calendes, , 525 p. (ISBN 2-8258-0048-1)
  • Georges Mathieu, Au-delĂ  du tachisme, Paris, 1963
  • Pierre Restany, Lyrisme et abstraction, Milan, 1960
  • Michel TapiĂ©, Un art autre, Paris, 1952
  • Marc Alyn, Camille Bryen, architecte de l'informel, Approches de l'art moderne, Bartillat, 2007
  • Jacqueline Loyer, « Bryen », Nouvelles de l'estampe, 1975, catalogue de l'Ĺ“uvre gravĂ©

Catalogues d'exposition

Roger van Gindertael, Bryen, galerie Raymonde Cazenave, Paris, 1960

  • Bryen, musĂ©e national d'Art moderne, Paris, 1973
  • Bryen en temps conjuguĂ©s, par Michel Butor, Ă©ditĂ© Ă  l'occasion de l'exposition Ă  la galerie de Seine, Paris,
  • Bryen, musĂ©e Unterlinden, Colmar, 1986
  • Jacqueline Boutet-Loyer, La DĂ©rive graphique de Camille Bryen, galerie Callu MĂ©rite, Paris, 1988
  • Jacqueline Boutet-Loyer, Bryen et le dĂ©fi de la peinture Ă©ternelle, galerie Callu Merite, Paris, 1990

Article connexe

Liens externes

Notes et références

  1. Didier Guyvarc'h, Les Folles Agapes…, 1999, pour l'ensemble de ce paragraphe.
  2. L'expression est alors couramment utilisée dans la haute société ; il ne s'agit pas toujours d'orgies. Texte de la chanson dans Didier Guyvarc'h, 1999.
  3. L'Envolée lyrique, Paris 1945-1956, textes de Patrick-Gilles Persin, Michel Ragon et Pierre Descargues, musée du Luxembourg (Paris) et Skira (Milan), 2006, 280 p. (ISBN 8-8762-4679-7).
  4. Bryen en temps conjugués, par Michel Butor, édité à l'occasion de l'exposition à la galerie de Seine, Paris, février 1975 (p. 20).
  5. Galerie Callu MĂ©rite. Reproduction dans Beaux Arts Magazine no 79, mai 1990, p. 159.
  6. Bryen en temps conjugués, par Michel Butor, op. cit. (p. 6).
  7. Bryen en temps conjugués, par Michel Butor, op. cit. (p. 9).
  8. Bryen en temps conjugués, par Michel Butor, op. cit. (p. 13).
  9. Bryen en temps conjugués, par Michel Butor, op. cit. (p. 16).
  10. Jacqueline Loyer, « Bryen », Nouvelles de l'estampe, 1975, catalogue de l'œuvre gravé.
  11. Site du musée.
  12. « Calames », sur www.calames.abes.fr (consulté le )
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