Cabinet Scholz
Le cabinet Scholz (en allemand : Kabinett Scholz) est le gouvernement fédéral de la République fédérale d'Allemagne depuis le , sous la 20e législature du Bundestag.
(de) Kabinett Scholz
République fédérale d'Allemagne
Président fédéral | Frank-Walter Steinmeier |
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Chancelier fédéral | Olaf Scholz |
Vice-chancelier | Robert Habeck |
Élection | 26 septembre 2021 |
LĂ©gislature | 20e |
Formation | |
Durée | 1 an, 6 mois et 24 jours |
Coalition | SPD-GrĂĽnen-FDP |
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Ministres | 16 |
Femmes | 8 |
Hommes | 8 |
Moyenne d'âge | 51,2 ans |
Bundestag |
416 / 736 |
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Il est dirigé par le social-démocrate Olaf Scholz, vainqueur à la majorité relative des élections fédérales de septembre 2021, et repose sur une coalition tripartite « en feu tricolore » entre les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux. Il succède au quatrième cabinet de la chrétienne-démocrate Angela Merkel.
Historique du mandat
Ce gouvernement est dirigé par le nouveau chancelier fédéral social-démocrate Olaf Scholz, précédemment vice-chancelier et ministre fédéral des Finances. Il est constitué et soutenu par une « coalition en feu tricolore » entre le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), l'Alliance 90/Les Verts (Grünen) et le Parti libéral-démocrate (FDP). Ensemble, ils disposent de 416 députés sur 736, soit 56,5 % des sièges du Bundestag.
Il est formé à la suite des élections fédérales du 26 septembre 2021.
Il succède donc au quatrième cabinet de la chrétienne-démocrate Angela Merkel, au pouvoir depuis , constitué et soutenu par une « grande coalition » entre les Unions chrétiennes (CDU/CSU) et le Parti social-démocrate.
Formation
Au cours du scrutin, le Parti social-démocrate progresse et devance les Unions chrétiennes, qui réalisent le plus mauvais résultat de leur histoire. Les Verts et le Parti libéral sont les principaux bénéficiaires de ce scrutin, profitant du rejet de la grande coalition au pouvoir[1] - [2].
Le , les écologistes font part de leur souhait d'ouvrir des discussions exploratoires avec le Parti social-démocrate dans l'optique de mettre en place une coalition « en feu tricolore », une position partagée quelques heures plus tard par le Parti libéral-démocrate[3]. Les chefs de file des trois partis en discussion annoncent le avoir conclu positivement leurs entretiens exploratoires, ce qui leur permet d'ouvrir des négociations pour établir un contrat de coalition précis et détaillé[4].
L'accord de coalition est dévoilé publiquement le [5]. Les ministres écologistes et libéraux sont désignés le par leurs partis respectifs[6] - [7]. Huit jours plus tard, la date d'élection d'Olaf Scholz comme chancelier fédéral est programmée au [8]. Les sociaux-démocrates dévoilent deux jours avant l'identité des titulaires de leurs départements ministériels[9].
Avec huit femmes et neuf hommes, ce cabinet est le plus paritaire des gouvernements en début de mandat. En ne se comptant pas, Olaf Scholz obtient la parité parmi ses ministres, qu'il avait promise pendant sa campagne. L'exécutif compte 16 ministres, soit un de plus que dans le gouvernement précédent avec la réintroduction du ministère des Travaux publics, disparu depuis 1998. Deux ministres seulement sont originaires de l'ex-Allemagne de l'Est et Cem Özdemir devient le premier ministre fédéral allemand issu de l'immigration turque[10].
Programme de coalition
L'accord de coalition signé par le SPD, les Verts et le FDP s'inscrit pour l'essentiel dans la continuité avec l’ère Merkel, prévoyant une politique économique libérale, des réformes sociales modérées et une diplomatie atlantiste. Sur le plan économique, le contrat de gouvernement s'engage à augmenter le salaire minimum à 12 euros brut de l’heure et le retour à une stricte austérité budgétaire à partir de 2023 (inscrite dans la Constitution, elle avait été suspendue pendant la pandémie de Covid-19), tout en rejetant le rétablissement de l’impôt sur la fortune et les mesures destinées à modifier les lois Hartz que promettait le SPD pendant la campagne électorale. En matière de politique extérieure, le nouveau gouvernement prévoit de ratifier le traité sur l'interdiction des armes nucléaires (Tian) adopté par l’ONU, mais reconnaît par ailleurs le bien-fondé de la « participation nucléaire » de l’Allemagne au déploiement de force des États-Unis en assumant et le stockage de leurs bombes atomiques sur le sol allemand. Il est aussi question d'augmenter les dépenses militaires notamment afin d'équiper l’armée allemande de drones de combat. Sur les questions environnementales, les dernières centrales nucléaires devront fermer en 2022 et les centrales à charbon « idéalement » en 2030, remplacées par des centrales au gaz et par les énergies renouvelables[11].
Composition
Notes et références
- Agence France-Presse, « Elections en Allemagne : SPD et CDU dans un mouchoir de poche, la nouvelle coalition espérée pour Noël », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Thomas Wieder, « Elections en Allemagne : un paysage politique émietté, des extrêmes contenus et une victoire disputée entre CDU et SPD », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « FDP nimmt Grünen-Vorschlag zu Ampel-Sondierungen an », Der Spiegel,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Agence France-Presse, « Elections en Allemagne : les sociaux-démocrates du SPD, les libéraux et les Verts annoncent un accord préliminaire pour former un gouvernement », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Agence France-Presse, « En Allemagne, le SPD, les Verts et les libéraux sont parvenus à un accord de coalition », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « German Greens name 5 ministers in Olaf Scholz’s Cabinet », Politico Europe,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Habeck soll Vizekanzler werden », ZDF,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Kanzlerwahl für kommenden Mittwoch geplant », Rheinische Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « SPD gibt Ministerien bekannt, Lauterbach wird neuer Gesundheitsminister », Der Spiegel,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Die neue Bundesregierung im Überblick », Süddeutsche Zeitung,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Bruno Odent, « Allemagne. Olaf Scholz prend la gauche à contre-pied », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le )