Buddy Guy
George « Buddy » Guy, né le à Lettsworth (Louisiane), est un musicien américain de blues et de musique rock.
Nom de naissance | George Guy |
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Naissance |
Lettsworth, (Louisiane), États-Unis |
Genre musical | Blues, Chicago blues |
Instruments | Guitare |
Années actives | 1957-aujourd'hui |
Labels | Cobra Records, Chess Records, Delmark Records, Silvertone Records |
Site officiel | www.buddyguy.net |
Les débuts
Influencé dès son enfance par John Lee Hooker, Muddy Waters et Howlin' Wolf qui lui donneront plus tard envie d'émigrer vers Chicago, il se fabrique à l'âge de treize ans une guitare de fortune à partir d'une moustiquaire et d'un morceau de bois. Mais, c'est à seize ans que son père lui offre sa première vraie guitare, une deux cordes. Buddy joue alors simplement de la guitare pour passer le temps.
Quelque temps plus tard, alors qu'il est assis sur le seuil de sa maison en train de jouer de la guitare, un inconnu l'aborde, lui dit qu'il le regarde jouer chaque soir et qu'il voudrait lui offrir une guitare neuve. Et c'est ainsi que Buddy se retrouve le lendemain avec une guitare flambant neuve, plus motivé que jamais pour imiter ses idoles. Dès lors, il s'entraîne avec assiduité et se donne rapidement en concert à Bâton-Rouge avec les bluesmen locaux comme le Big Poppa John Tilley Band, Lightnin' Slim, Guitar Slim, Slim Harpo ou Lazy Lester. Mais Buddy sait déjà que son avenir n'est pas dans ce Sud ségrégationniste et pense déjà à partir au Nord des États-Unis. En quête d'un emploi bien payé, il part en 1957 pour Chicago, la ville de ses idoles. À cette époque, il n'imagine pas encore faire carrière dans la musique.
Chicago
Arrivé à Chicago, il parcourt la ville pendant plusieurs jours, sans argent, jusqu'à ce qu'il rencontre un homme qui lui demande s'il peut lui jouer de la guitare en échange d'un whisky. Buddy Guy accepte et emballe l'inconnu qui le conduit aussitôt dans une boîte où joue un de ses amis, un certain Otis Rush. Et alors même que Rush s'apprête à partir, Buddy se met à jouer The things I used to do. Otis dira seulement au patron de l'engager.
Dès lors Buddy, qui joue plusieurs fois par semaine, ne tarde pas à attirer un large public et se fait même remarquer par Muddy Waters qui lui prodiguera quelques conseils. Dans cet amas de bars à blues, Buddy croise d'autres jeunes qui eux aussi ne tarderont pas exploser comme Magic Sam, Earl Hooker ou Freddie King. Mais c'est surtout la rencontre avec sa première source d'inspiration, B.B. King, qui restera la plus bénéfique pour Buddy. Sa notoriété grandissante l'entraîne alors sur les différentes scènes de Chicago en compagnie d'autres bluesmen de renom : avec Otis Rush au Club 708 ou encore au Trianon Ballroom avec B.B. King.
En 1958, Buddy rencontre Willie Dixon et enregistre grâce à lui pour le label Cobra Sittin' and cryin' the blues avant de devenir, pour Chess, guitariste de studio, puis en solo. Il enregistre ainsi avec Ike Turner (This is the end), Otis Rush, Sonny Boy Williamson II, Muddy Waters et Willie Dixon. Parallèlement à sa carrière de sideman, il enregistre aussi en solo, entre 1958 et 1964, plusieurs 45 tours, Sit and cry, Try to quit my baby..., Broken hearted blues et surtout First time I met the blues qu'on retrouve aujourd'hui réunis sur les deux CD Buddy Guy on Chess vol. 1+2.
Buddy se produira ensuite avec l'harmoniciste Junior Wells sur l'album Buddy Guy & Junior Wells play the blues et sort en 1960 les singles Let me love you baby et Ten years ago. On le retrouve également sur l'album live Blues from Big Bill's enregistré au Copacabana Club à Chicago avec ses amis Howlin' Wolf et M. Waters.
Mais le grand succès n'arrive qu'au milieu des années 1960. Durant les années 1960 et 1970, il enregistre plusieurs classiques du Chicago blues comme A man and the blues, This is Buddy Guy (avec Clapton), Hold that plane et surtout Stone Crazy. Grâce au soutien d'Eric Clapton qui le cite souvent comme une de ses grandes influences, Buddy parvient à toucher facilement le public blanc et part en tournée à travers le monde. En 1965, il joue en Europe à l'American folk blues festival. En 1967, il est cette fois-ci au Mariposa folk blues festival à Toronto. En 1970, il fait la première partie de la tournée française des Rolling Stones et participe au célèbre Festival Express à travers le Canada durant l'été de la même année, en se produisant aux côtés de Janis Joplin, The Band et The Grateful Dead entre autres. Néanmoins Buddy se fait progressivement oublier des maisons de disques pendant les années 1970.
Les années 1980
À la fin des années 1970, alors qu'il est oublié des maisons de disque américaines, il revient tourner en Europe régulièrement avec son compère Junior Wells et son frère Phil Guy pour le compte de Didier Tricard, qui organise les tournées Chicago Blues depuis 1974. C'est lors de l'une de ces tournées en 1979, qu'il enregistre en une journée à Toulouse, au studio Condorcet, l'album Stone Crazy, produit par le label Isabel de Didier Tricard, dont les droits seront rachetés aux États-Unis par le label Alligator Records. Le nom du label fut d'ailleurs donné en hommage à la mère de Buddy Guy, Isabel qui était décédée avant d'avoir vu son fils jouer.
Les années 1980, marquées par la new wave, mettent l'ensemble des bluesmen à l'écart du succès grand public. Pendant cette période Buddy Guy sort notamment, avec son ami Junior Wells, Buddy Guy and Junior Wells play the blues, Buddy Guy and the Juniors, Drinkin' TNT.
Il sort un nouveau disque produit par Isabel Records en duo acoustique avec Junior Wells lors d'une tournée en France en 1984, intitulé Going back ressorti en 1991 sous le titre Alone & Acoustic.
Le renouveau
En 1989, Buddy ouvre son club Legend à Chicago. Au début des années 1990 poussé par un renouveau du blues aux États-Unis et en Europe, il sort un album qui relance sa carrière : Damn right, I've got the blues en compagnie de Mark Knopfler, Jeff Beck et Eric Clapton. Il sort juste après, en 1993, l'album Slippin' in et joue aux côtés de jeunes bluesmen comme Jonny Lang.
En 2001, il sort Sweet Tea, un album lancinant et moite dans la tradition du blues hypnotique de Junior Kimbrough, dont Guy fait quelques reprises dans Sweet Tea, et dont il a recherché le même style de son.
Un nouvel album, The Blues Don’t Lie, sort le 30 septembre 2022[1].
Buddy Guy est aujourd'hui considéré comme une légende du blues, au même titre que BB King, John Lee Hooker, Muddy Waters ou Albert King.
RĂ©compenses
- Grammy Awards : 1991, 1993, 1995 et 1996.
- W.C.Handy Blues Awards : 1982, 1990 (2), 1991 (2), 1992 (5), 1993 (4) et 1995 (3).
- Billboard Century Awards : 1993
- Coup de cœur Jazz et Blues 2018 de l'Académie Charles-Cros pour The Blues Is Alive And Well, proposé le 14 décembre 2018 lors de l’émission Open Jazz d’Alex Dutilh sur France Musique[2].
Discographie
Disques solos
- 1967 Left My Blues in San Francisco, Chess
- 1968 A Man & the Blues, Vanguard
- 1968 This Is Buddy Guy! [Live], Vanguard
- 1970 Buddy Guy, Junior Wells & Junior Mance Buddy and the Juniors, Blue Thumb
- 1971 In the Beginning (1958/64), Drive
- 1972 Buddy Guy & Junior Wells Play the Blues, Atlantic
- 1972 Buddy Guy & Memphis Slim South Side Reunion
- 1972 Hold That Plane!, Vanguard
- 1974 Drinkin' TNT 'n' Smokin' Dynamite [live], Blind Pig
- 1977 Live in Montreux, Evidence
- 1979 Pleading the Blues, Evidence
- 1979 Buddy & Phil Guy, JSP
- 1979 Got to Use Your Head, Blues Ball
- 1980 The Dollar Done Fell, JSP
- 1981 Stone Crazy!, Alligator
- 1982 DJ Play My Blues, JSP
- 1983 Buddy Guy, Chess
- 1983 The Original Blues Brothers Live, Magnum
- 1985 Ten Blue Fingers, JSP
- 1987 Chess Masters, Chess
- 1987 Complete DJ Play My Blues Session, JSP
- 1988 Breaking Out, JSP
- 1988 Live at the Checkerboard Lounge, JSP
- 1989 I Ain't Got No Money, Flyright
- 1991 Alone & Acoustic, Alligator
- 1991 Damn Right, I've Got the Blues, Silvertone
- 1992 My Time After Awhile, Vanguard
- 1993 Live At The Mystery Club, Quicksilver
- 1993 Feels Like Rain, Silvertone
- 1994 Drinkin' TNT 'n' Smokin' Dynamite, Sequel
- 1994 Slippin' In, Silvertone (Grammy Award du meilleur album de blues contemporain)
- 1995 I Cry, Blues Masterworks
- 1996 Live: The Real Deal, Silvertone
- 1997 Try to Quit You Baby, Ronn
- 1998 As Good as It Gets, Vanguard
- 1998 Heavy Love, Silvertone
- 1998 Last Time Around—Live at Legends, Jive
- 1999 The Real Blues, Columbia River
- 2001 Sweet Tea, Jive
- 2002 Blue on Blues, Fuel 2000
- 2002 Everything Gonna Be Alright, Black & Blue
- 2003 Blues Singer, Silvertone (Grammy Award du meilleur album de blues traditionnel)
- 2003 Chicago Blues Festival 1964 [live], Stardust
- 2005 Bring 'Em In, Jive
- 2008 Skin Deep, Silvertone
- 2010 Living proof, Silverstone records (Grammy Award du meilleur album de blues contemporain)
- 2013 Rhythm & Blues, RCA Records
- 2015 Born to Play Guitar, RCA Records / Silvertone Records / Sony Music - Avec Van Morrison, Doyle Bramhall II, etc
- 2018 The Blues is Alive and Well, RCA Records
- 2022 The Blues Don't Lie, RCA Records / Silvertone Records
Live avec Eric Clapton
- 1987 Live At Ronnie Scott's
Participation
- 1995 : Johnnie be back de Johnnie Johnson (MusicMasters) avec Al Kooper, John Sebastian...
- 2004 : Food for Thought de Carlos Santana
- 2007 : This ain't no Tribute - Songs of Eric Clapton
Filmographie
- 2004 : Blues Ă Montreux avec Bobby Parker, Carlos Santana, Clarence Gatemouth Brown
- 2005 : Mountain stage : an evening with ... avec The Holmes Brothers et Pinetop Perkins (live in Charleston West Virginia)
- 2008 : Shine a Light il joue avec les Rolling Stones "Champagne & Reefer" de Muddy Waters
- 2009 : In the Electric Mist (Version Française : Dans la brume électrique) : il joue le rôle d'un guitariste de blues, ami du personnage principal Dave Robicheaux, joué par Tommy Lee Jones.
Derniers concerts en France
- le mardi au Festival Jazz in Marciac avec Kenny Neal
- le mardi au Grand Rex (avec Jean-Jacques Milteau en 1re partie)
- le samedi au Festival Autour du Blues Ă Binic
- le samedi au festival d'Avoine
- le dimanche au parc floral de Vincennes dans le cadre du Paris Jazz Festival
- le mercredi au palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg dans le cadre du festival Jazz (avec Solomon Burke)
- le vendredi au Festival de Jazz d'Enghien
- le dimanche au Théâtre antique de Vienne dans le cadre de Jazz à Vienne 2008
- le mardi au Nice Jazz Festival
- le jeudi Ă l'Olympia de Paris
- le vendredi au Théâtre antique de Vienne dans le cadre de Jazz à Vienne 2014
- le jeudi Ă l'Olympia de Paris
- le vendredi au Théâtre antique de Vienne dans le cadre de Jazz à Vienne 2016
- le mercredi Ă l'Olympia Bruno Coquatrix
- le dimanche à la pinède de Juan-les-Pins dans le cadre de Jazz à Juan 2017
Notes et références
- (en) Jonathan Horsley published, « Buddy Guy unleashes the wah pedal on funky new single I Let My Guitar Do The Talking », sur MusicRadar, (consulté le )
- « Coup de coeur Jazz et Blues 2018 », sur Académie Charles-Cros (consulté le )
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- Last.fm
- (en) AllMusic
- (en) Billboard
- (en) Carnegie Hall
- (en) Grove Music Online
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- (en) Rate Your Music
- (en) Rock Hall of Fame
- (en) Rolling Stone
- (en) Songkick
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- (en) Rotten Tomatoes
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « Le doux Buddy Guy » par Pierre Givodan, , sur le site artpointfrance.info.
Source
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