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British Union of Fascists

La British Union of Fascists (BUF, en français Union britannique des fascistes) était un parti politique britannique d'inspiration fasciste fondé en 1932 par Sir Oswald Mosley.

British Union of Fascists
Image illustrative de l’article British Union of Fascists
Logotype officiel.
Présentation
Chef Oswald Mosley
Fondation
Fusion de Nouveau parti (en)
Majorité des Fascistes britanniques
Disparition (interdit)
Siège Londres, Angleterre[1]
Journal Action (en)
The Blackshirt (en)
Organisation paramilitaire Force de défense fasciste, Stewards[2]
Think tank January Club (en)[3]
Hymne Comrades the voices[4] - [5]
Religion Protestantisme[6]
Positionnement ExtrĂŞme droite
Idéologie Fascisme britannique
• Nationalisme britannique[7] - [8]
• National-syndicalisme[9]
• Monarchisme[7] - [8]
• Corporatisme Ă©tatique (en)[10] - [11]
• Antisémitisme[12] - [13]
• DĂ©mocratie autoritaire (en)
• Non-interventionnisme[14]
AdhĂ©rents 40 000 (estimation, 1934)[15] - [16]
Couleurs Rouge, blanc, bleu
Noir (usuellement)
Drapeau de l'Union britannique des fascistes.

FondĂ© le Ă  la suite d'une entrevue entre Oswald Mosley et Benito Mussolini, le parti se dĂ©veloppe rapidement en se structurant autour d'un siège, d'un organe de presse et d'un service d'ordre militarisĂ© (les Black Shirts, ou « Chemises noires »). En 1934, le mouvement compte 50 000 adhĂ©rents[17] et une centaine de milliers de sympathisants, et atteint son apogĂ©e en 1939, lors du meeting d'Earl Court. MalgrĂ© des rĂ©sultats non nĂ©gligeables aux Ă©lections municipales de Londres de 1937, le parti devient impopulaire Ă  la fin des annĂ©es 1930, avant d'ĂŞtre dĂ©finitivement interdit en 1940.

Histoire

Un contexte favorable à la montée des extrêmes

La fin de la Grande Guerre est marquĂ©e par une pĂ©riode de misère et de chĂ´mage, qui favorise le dĂ©veloppement des idĂ©ologies autoritaires (communisme, fascisme...). C'est ce que Eric Hobsbawm a appelĂ© « l’ère des idĂ©ologies Â», de la Grande Guerre Ă  la chute du mur de Berlin.

Le Royaume-Uni n'est pas épargné, et au sortir de la guerre, la misère ouvrière est grande. Même si le taux de chômage est moins élevé qu'en Allemagne ou en Italie, et que la grève générale de 1926 ne prend pas l’ampleur de celles du continent, comme celles de 1920-1922 en Italie[18], les difficultés économiques tendent néanmoins à discréditer les deux partis majoritaires, en montrant l’échec des conservateurs comme des travaillistes. Cela permet à de nouvelles idéologies, notamment le fascisme, d'apparaître comme une alternative efficace. L'idéologie fasciste voit ainsi son audience augmenter, d'autant plus que la Grande Dépression de 1929 se traduit par l’augmentation de la pauvreté et des mouvements de protestation ouvriers.

C'est portĂ©e par ce contexte agitĂ©, marquĂ© par les difficultĂ©s Ă©conomiques, que la British Union of Fascists est crĂ©Ă©e en 1932. Ainsi, lorsque Oswald Mosley, son fondateur, rĂ©dige en le « Manifeste Mosley Â», ou Politique nationale face Ă  l'urgence nationale, le Royaume-Uni compte dĂ©jĂ  2,5 millions de chĂ´meurs[19]. D'ailleurs, pour certains historiens[20], lors de la crĂ©ation du parti Ă  l’automne 1932, les Ă©lĂ©ments qui permettent Ă  Hitler d’arriver au pouvoir sont Ă©galement rĂ©unis au Royaume-Uni : un chĂ´mage important, une pĂ©riode de dĂ©pression, une classe moyenne en difficultĂ© Ă  la recherche d'un « sauveur Â». La crĂ©ation de la BUF est aussi une rĂ©ponse Ă  l'implantation du communisme en URSS et Ă  son expansion en Europe et au sein de certaines Ă©lites politiques[21].

Le rĂ´le de Mosley

Au cœur du mouvement fasciste britannique se trouve Sir Oswald Ernald Mosley, issu de l’aristocratie anglaise. Par son appartenance sociale, Mosley apparaît déjà comme un leader fasciste original. En effet, peu de leaders fascistes provenaient des classes supérieures. Mussolini et Hitler avaient, par exemple, des origines plus modestes. Pour les historiens, ses origines seraient un des facteurs explicatifs de son orientation vers le fascisme[22]. Mosley est en effet le descendant d’une famille de riches propriétaires terriens, qui décline à partir du XIXe siècle, et dans laquelle la tradition féodale, l'ordre et l'obéissance sont très importants.

Il dĂ©veloppe d'ailleurs très tĂ´t une forte admiration pour l’armĂ©e, cette « grande famille Â» du rĂ©giment oĂą chacun « veillerait sur lui en toute circonstance Â»[23]. Élève au sein de l'Ă©cole militaire de Sandhurst, il est mobilisĂ© dès le dĂ©but de la guerre[24]. AffectĂ© Ă  un rĂ©giment de cavalerie prestigieux, il rejoint le front et est traumatisĂ© par la bataille d’Ypres, oĂą on utilise pour la première fois le gaz moutarde. Il rentre en Angleterre en 1916, Ă  la suite de plusieurs blessures. La guerre provoque chez Mosley une vĂ©ritable fascination pour l'Allemagne et ses soldats, « leur ordre, leur dignitĂ© et leur motivation Â»[25]. Tout au long de sa carrière politique, Mosley entretient d'ailleurs des liens Ă©troits avec les Allemands, de mĂŞme que son Ă©pouse, Diana, qui frĂ©quente alors de hauts dirigeants allemands, dont Hitler.

Après la guerre, Mosley entre en politique, en obtenant notamment un poste au sein du ministère des Affaires Ă©trangères. Il acquiert rapidement une image de sĂ©ducteur et frĂ©quente la haute sociĂ©tĂ© britannique, ce qui lui permet d'accĂ©lĂ©rer sa carrière politique. Reconnu comme un brillant orateur, il pouvait « Ă©corcher vif tout rival inadĂ©quat lors des dĂ©bats Â»[26].

En 1918, il entre au Parlement comme dĂ©putĂ© de Harrow aux cĂ´tĂ©s des Unionistes, mais il soutient aussi la coalition du libĂ©ral Lloyd George. Il se distingue dĂ©jĂ  au sein de son parti en souhaitant reprĂ©senter davantage les anciens combattants, et en dĂ©veloppant un programme important en faveur des classes ouvrières, composĂ© notamment de mesures protectionnistes[27] (hausse des salaires, rĂ©duction du temps de travail, plein emploi, destruction des taudis…) et d'une interdiction de l'immigration des « Ă©trangers indĂ©sirables Â». Il entre finalement en opposition directe avec le gouvernement de Lloyd George Ă  partir de 1919, notamment en raison de la question irlandaise : le comportement brutal des troupes britanniques (viols, torture, meurtres, corruption…) Ă  l'Ă©gard des populations irlandaises entre en contradiction avec ses valeurs aristocratiques et militaires, et choque Ă©minemment Mosley. Il quitte donc le parti conservateur au dĂ©but des annĂ©es 1920.

Mosley rejoint alors le parti travailliste en . En 1930, il rĂ©alise un mĂ©morandum, mais ses idĂ©es sont rejetĂ©es en , perçues comme trop proches de la dictature[19]. En , il rĂ©dige le « Manifeste Mosley Â» (ou « Politique nationale face Ă  l'urgence nationale Â»), qui l’amène Ă  crĂ©er en le Nouveau Parti. Il est alors exclu du parti travailliste pour « trahison flagrante Â». FondĂ© avec des socialistes en dĂ©saccord avec le gouvernement MacDonald (gouvernement de coalition entre conservateurs et libĂ©raux Ă©lu en 1931), le Nouveau Parti se prĂ©sente comme une alternative au communisme. Mais il subit un Ă©chec cuisant, illustrĂ© par la lourde dĂ©faite aux Ă©lections en automne 1931. Dès 1932, Mosley se tourne alors vers une nouvelle forme politique originale : le fascisme.

La British Union of Fascists est créée cette même année. Le voyage de Mosley en Italie et sa rencontre avec Mussolini ont très probablement influencé sa décision, puisqu’il la fonde à son retour. D'ailleurs, la BUF ressemble beaucoup plus au modèle italien qu'allemand[28]. Ainsi, en 1932, BUF et PNF ne considèrent pas l’antisémitisme comme un point essentiel de leur doctrine. Enthousiasmé par le succès du fascisme en Italie[29], où il a notamment visité des usines modèles, des routes reconstruites, Mosley voit le fascisme comme le moyen de mettre en place son programme de lutte contre la crise économique et la pauvreté au Royaume-Uni.

Textes fondateurs et idéologie

Oswald Mosley théorise la ligne du parti dans deux textes fondateurs : le Mosley Manifest de 1931, et un livre, The Greater Britain, publié en 1932.

Le Mosley Manifest, rĂ©digĂ© avant mĂŞme la crĂ©ation de la BUF, est surtout constituĂ© des mesures que Mosley souhaiterait voir appliquer par le gouvernement travailliste en place. Il y prĂ©conise ainsi la formation d'un « super-gouvernement Â»[30] composĂ© de cinq ministres ne disposant d'aucun portefeuille, mais dĂ©tenant les pleins pouvoirs. Grâce Ă  ce pouvoir accru, les gouvernants pourraient ainsi s'attaquer Ă  la crise Ă©conomique en vĂ©ritable « dictateurs Â»[30].

The Greater Britain a quant à lui été publié peu après la création du parti, en 1932. Son contenu constitue donc plus une véritable théorisation de la ligne du parti. Parmi les idées majeures qui y sont développées on y trouve notamment :

  • l'autarcie impĂ©riale[30] : le Royaume-Uni, avec le soutien des colonies constituant son Empire, doit ĂŞtre en mesure de subvenir Ă  ses besoins ; cette situation d'indĂ©pendance devrait notamment limiter Ă  l'avenir les risques de crise Ă©conomique, comme celle observĂ©e en 1929 ;
  • la prioritĂ© donnĂ©e aux investissements nationaux[31], afin que l'effort des citoyens britanniques frappĂ©s par la crise soit reconnu Ă  sa juste valeur ;
  • le remplacement des Ă©lites politiques, qualifiĂ©es de « old gang Â»[32], incapables de rĂ©soudre la crise par un État corporatiste[33] et autoritaire.

À ces thèmes spécifiquement économiques viennent par la suite s'ajouter l'anticommunisme et le racisme antisémite.

Composition du parti

Dès 1930, Mosley commence Ă  rassembler des membres de la classe politique et des Ă©lites Ă©conomiques. La BUF sĂ©duit ainsi des dĂ©putĂ©s insatisfaits, par exemple Bob Boothby et Harold Macmillan, tous deux Conservateurs, Lord Beaverbrook, ou encore Lord Rothermere. Ce dernier, propriĂ©taire du Daily Mail, y publie d'ailleurs en un article très favorable Ă  la BUF, « Hurrah to Black Shirts ! Â»[34]. Le « Manifeste Mosley Â» est par ailleurs signĂ© par dix-sept dĂ©putĂ©s travaillistes, dont cinq quittent le parti travailliste en (par exemple Oliver Baldwin, fils du leader conservateur). Mosley obtient Ă©galement le soutien de banquiers londoniens et de financiers, par exemple Sir William Morris, constructeur automobile, qui fait Ă  la BUF un don de 50 000 livres[35].

Comme la majoritĂ© des partis fascistes, la BUF est surtout constituĂ©e de membres de la petite bourgeoisie, de jeunes, d'ouvriers souvent au chĂ´mage, mais Ă©galement de beaucoup de marginaux, « sous-prolĂ©taires Â»[34] de l'East End londonien, en quĂŞte d'un peu d'argent et de violence « lĂ©gale Â». L'audience de la BUF ne dĂ©passe pas les limites de la capitale et ne compte que peu d'adhĂ©rents dans les zones pauvres du nord du pays.

Pour beaucoup, rejoindre la BUF est une façon de s'opposer à la politique de Stanley Baldwin (Premier ministre conservateur de 1935 à 1937), accusé d'être trop indulgent avec les partis de gauche, et surtout avec les communistes.

La BUF reçoit Ă©galement des soutiens financiers de l’étranger : Mussolini lui aurait notamment versĂ© 100 000 livres[36].

Trois anciennes suffragettes de la Women's Social and Political Union ont rejoint le parti (Mary Sophia Allen, Norah Elam et Mary Richardson), présence féminine au premier abord étonnante, dont l'historienne Julie Gottlieb a tiré le livre Feminine Fascism, Women in Britain’s Fascist Movement (2000)[37].

Structure et activités du parti

La BUF est un parti extrĂŞmement hiĂ©rarchisĂ©, suivant une division en rĂ©gions, branches, groupes et sous-groupes, la discipline Ă©tant assurĂ©e par le contrĂ´le d'« inspecteurs nationaux Â»[38]. Le pouvoir est centralisĂ© au sein de la Political Organization situĂ© au quartier gĂ©nĂ©ral, la Black House de Chelsea, oĂą se retrouvent Mosley et les autres hauts dignitaires du parti, notamment les rĂ©dacteurs des organes de presse (Blackshirt, Action[39]) et les leaders des Black Shirts (ou Chemises noires). Ce groupe armĂ©, dont un certain nombre de membres est rĂ©munĂ©rĂ© par le parti, constitue la vĂ©ritable Ă©lite activiste de la BUF. Il mène des actions violentes, notamment en affrontant directement les groupes communistes et socialistes de la capitale, ou en s'attaquant aux magasins tenus par des Juifs, Ă  partir de 1934[34]. Si le gouvernement ne rĂ©agit pas face Ă  ces violences, les Black Shirts rencontrent nĂ©anmoins une vive rĂ©sistance de la part de la population londonienne[34]. Les Black Shirts assurent Ă©galement le service d'ordre lors des meetings, très nombreux, de Mosley. Ils sont une vĂ©ritable vitrine pour la BUF. Très ritualisĂ©s, comme ceux du Royal Albert Hall ou du théâtre Olympia (1933), ils sont marquĂ©s par le culte du chef et l'organisation de dĂ©filĂ©s en uniforme militaire, avec bannières dĂ©ployĂ©es, salut romain, chants et slogans scandĂ©s.

Les excès du parti

À partir de 1934, la BUF se trouve fragilisée par une division entre ses membres. Une rivalité apparaît entre la ligne radicale des « fascistes doctrinaires », représentée par William Joyce, John Beckett, A. K. Chesterton (en) et Alexander Raven Thomson (en), et la ligne plus modérée du groupe « organisationnel » mené par Fuller et Box, le président du bureau politique du parti[40]. L'opposition se fait surtout sur la dureté des positions du parti, les « fascistes doctrinaires » défendant une ligne dure centrée sur l'antisémitisme, tandis que les « organisationnels » préféraient réduire démagogie, violence et racisme, pour recruter des sympathisants plus respectables et s'insérer dans un processus électoral.

Mais le dĂ©clin du parti est surtout dĂ» Ă  la dĂ©fiance de ses membres. Au fur et Ă  mesure de son existence, la BUF se radicalise, et n'est plus perçu comme un « conservatisme ultramontain »[17]. L’intĂ©gration de valeurs antisĂ©mites Ă  partir de 1934 entraĂ®ne ainsi la perte d’un certain nombre de soutiens, notamment financiers, ce qui isole le parti. Le financier Lord Rothermere[41] prend ainsi ses distances, craignant que l'antisĂ©mitisme prĂ´nĂ© par Mosley n'entre en contradiction avec ses intĂ©rĂŞts Ă©conomiques (il possède le Daily Mail). La visibilitĂ© du parti se rĂ©duit progressivement, au fur et Ă  mesure que Mosley s'aligne sur le modèle hitlĂ©rien[34]. En 1934, Ă  la suite des violences perpĂ©trĂ©es lors du meeting de l'Olympia, les autoritĂ©s commencent Ă  s’interroger sur la potentielle dangerositĂ© de la BUF pour le maintien de l’ordre public. En 1936, une loi, le Public Order Act (en), interdisant les parades et manifestations troublant l'ordre public, est alors adoptĂ©e. En parallèle, la presse devient de plus en plus critique Ă  l'Ă©gard de la BUF, ce qui contribue Ă  alimenter la dĂ©fiance de ses sympathisants. Finalement, l’annulation d’un dĂ©filĂ© prĂ©vu dans les quartiers populaires de Londres le marque les premiers signes matĂ©riels du dĂ©clin du parti. Ce jour-lĂ , 3 000 Black Shirts font face Ă  environ 100 000 militants antifascistes lors de la bataille de Cable Street[42], ce qui oblige Mosley Ă  annuler l’évĂ©nement. La mĂŞme annĂ©e, le quartier gĂ©nĂ©ral ne compte plus que 57 membres, contre 129 Ă  l'apogĂ©e du mouvement[43].

Un contexte britannique peu propice au maintien du fascisme

Le dĂ©clin de la BUF s'explique Ă©galement par des facteurs proprement britanniques[34]. En particulier, l'absence de vĂ©ritable danger communiste au Royaume-Uni prive le parti d'un certain nombre de soutiens, et discrĂ©dite une partie de la rhĂ©torique de Mosley sur le « pĂ©ril rouge Â»[34]. Par ailleurs, depuis 1931 et l'Ă©lection d'un gouvernement conservateur disposant d'une forte assise parlementaire, la population britannique fait consensus autour des valeurs et des institutions libĂ©rales. Autre consensus qui prive la BUF de partisans : les valeurs pacifistes dĂ©veloppĂ©es en rĂ©action au traumatisme de la Grande Guerre, qui ne correspondent pas Ă  la violence prĂ´nĂ©e par la BUF. Finalement, les premiers tĂ©moignages des dissidents ayant fui l'Italie de Mussolini nourrissent l'antifascisme.

Tous ces Ă©lĂ©ments se conjuguent pour qu'Ă  la veille de la guerre, Mosley se retrouve Ă  la tĂŞte d'une organisation squelettique et parfaitement impopulaire. En , la BUF ne comporte plus que 5 000 adhĂ©rents. Si les campagnes Ă©lectorales de 1936 et 1938 montrent un regain de l’attractivitĂ© du parti, qui rassemble entre 15 000 et 16 000 adhĂ©rents[44], les Ă©lections de 1937 sont un Ă©chec. Aux Ă©lections du London County Council de , la British Union of Fascist perd 48 sièges Ă  Londres. Le parti arrive dernier sur les listes de Leeds, Édimbourg, Sheffield et Southampton[45]. De plus, aux Ă©lections municipales de 1938, 2 000 personnes[45] seulement votent pour des candidats de la BUF. Le parti est finalement interdit en , après l'arrestation de ses principaux leaders, dont Mosley, en [46].

Portée du mouvement

Contrairement aux autres mouvements fascistes qui voient le jour au Royaume-Uni dans les annĂ©es 1920 (notamment les British Fascists de Miss Rotha Lintorn-Orman crĂ©Ă©e en 1923, ou l'Imperial Fascist League d'Arnold Spencer Leese fondĂ©e en 1929), la British Union of Fascists d'Oswald Mosley est le seul vĂ©ritable parti fasciste que le Royaume-Uni ait connu. MalgrĂ© tout, son impact est assez relatif, du fait mĂŞme qu'il Ă©tait dĂ©jĂ  quasiment Ă©teint avant le dĂ©but de la guerre, et que le nombre de ses adhĂ©rents n'a jamais dĂ©passĂ© les 50 000 membres. Cette « aventure fasciste Â» britannique s'est donc rĂ©vĂ©lĂ©e sans suite, dans un pays traditionnellement attachĂ© au libĂ©ralisme, qu'il soit Ă©conomique ou politique. De plus, les rĂ©sultats aux Ă©lections sont assez nĂ©gatifs : ils sont globalement dĂ©cevants aux Ă©lections de . Ă€ Londres, les candidats de la BUF n’obtiennent que 560 votes contre 2 252 pour le Labour Party[45]. Le parti rencontre le mĂŞme Ă©chec aux Ă©lections municipales de 1938[45].

Notes et références

  1. David Stephen Lewis, Illusions of Grandeur: Mosley, Fascism, and British Society, 1931-81, Manchester / Wolfeboro, NH, Manchester University Press, , p. 68
  2. Martin Pugh, Hurrah For The Blackshirts!: Fascists and Fascism in Britain Between the Wars, pp. 133-135, Random House
  3. Stephen Dorril, Blackshirt (2006), p.258.
  4. Trevor Grundy, Memoir of a Fascist Childhood: A Boy in Mosley's Britain, William Heinemann Ltd, , 31–33 p. (ISBN 0434004677)
  5. Alessandro Salvador et Anders G. Kjøstvedt, New Political Ideas in the Aftermath of the Great War, London, Palgrave Macmillan, , 165–166 p. (ISBN 978-3-319-38914-1)
  6. David Stephen Lewis. Illusions of Grandeur: Mosley, Fascism, and British Society, 1931-81. P. 51.
  7. David Stephen Lewis. Illusions of Grandeur: Mosley, Fascism, and British Society, 1931-81. P. 51.
  8. Oswald Mosley, Fascism: 100 Questions Asked and Answered, Question 1.
  9. A Workers' Policy Through Syndicalism, Union Movement, (ISBN 9781899435265)
  10. Oswald Mosley. Fascism: 100 Questions Asked and Answered. 10 points of Fascism: V. The Corporate State
  11. Roger Griffin. Fascism, Totalitarianism And Political Religion. Oxon, England, UK; New York, New York, USA: Routledge, 2005. P. 110.
  12. (en) W.F. Mandle, Anti-Semitism and the British Union of Fascists
    (en) Robert Benewick The Fascist Movement in Britain, pp. 132-134
    (en) Alan S. Millward, « Fascism and the Economy », in Walter Laquer (ed) Fascism: A reader's Guide, p. 450
    (en) Nigel Copsey, Anti-Fascism in Britain, pp. 38 et 40-41.
  13. Richard Thurlow. Fascism in Britain: A History, 1918-1945. Revised paperback edition. I. B. Taurus & Co. Ltd., 2006. Pp. 28.
  14. Oswald Mosley. Fascism: 100 Questions Asked and Answered. Question 88
  15. David Powell, British Politics, 1910-35 - The Crisis of the Party System, Routledge, (ISBN 9780415351065, lire en ligne), p. 181
  16. G.C. Webber, « Patterns of Membership and Support for the British Union of Fascists », Journal of Contemporary History, vol. 19, no 4,‎ , p. 575–606 (DOI 10.1177/002200948401900401, JSTOR 260327, S2CID 159618633)
  17. Sykes 2005, p. 65.
  18. Dalley 2001, p. 176.
  19. Dalley 2001, p. 150.
  20. (en) N. Branson et M. Heinemann, Britain in the Nineteen Thirties, 1971, cité dans Stevenson et Cook 1994, p. 217.
  21. Stevenson et Cook 1994, p. 223.
  22. Dalley 2001, p. 119-120.
  23. Dalley 2001, p. 126.
  24. . De la même manière, Hitler et Mussolini sont mobilisés lors de la Grande Guerre.
  25. Dalley 2001, p. 128.
  26. Dalley 2001, p. 139.
  27. Dalley 2001, p. 132-133.
  28. Dalley 2001, p. 174.
  29. Dalley 2001, p. 173.
  30. Milza 1991, p. 362.
  31. Sykes 2005, p. 57.
  32. Sykes 2005, p. 55.
  33. Sykes 2005, p. 62.
  34. Milza 1991, p. 363.
  35. Dalley 2001, p. 151.
  36. Stevenson et Cook 1994, p. 226.
  37. Myriam Boussahba-Bravard, « Les suffragettes de l’époque Ă©douardienne et l’idĂ©ologie d’extrĂŞme droite dans l’entre-deux-guerres Â», in Philippe Vervaecke, Ă€ droite de la droite : Droites radicales en France et en Grande-Bretagne au XXe siècle, Presses universitaires du Septentrion, 2012.
  38. Sykes 2005, p. 68-69.
  39. Sykes 2005, p. 69.
  40. Sykes 2005, p. 68.
  41. Stevenson et Cook 1994, p. 226-227.
  42. Stevenson et Cook 1994, p. 230.
  43. Sykes 2005, p. 70.
  44. Stevenson et Cook 1994, p. 234.
  45. Stevenson et Cook 1994, p. 232.
  46. Sykes 2005, p. 71.

Annexes

Bibliographie

  • Jacques Leruez, Jeannine Surel, Le Royaume-Uni au XXe siècle, Ellipses, Paris, 1997.
  • (en) John Stevenson et Chris Cook, Britain in the Depression, Society and Politics 1929-39, Pearson Education, (1re Ă©d. 1988).
  • Pierre Milza, Les fascismes, Paris, Points Seuil, (1re Ă©d. 1985).
  • (en) Alan Sykes, The Radical Right in Britain : social imperialism to the BNP, Palgrave Macmillan, , 184 p. (ISBN 0-333-59924-1).
  • Jan Dalley, Un fascisme anglais : 1932-1940, l'aventure politique de Diana et Oswald Mosley, Paris, Autrement, coll. « MĂ©moires/Histoire », (ISBN 2-7467-0064-6).
  • (en) Richard Thurlow, Fascism in Britain : From Oswald Mosley’s Blackshirts to the National Front, Londres, I. B. Tauris, 1998.

Articles connexes

Liens externes

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