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Boura I

Boura 1 est un village camerounais, une chefferie de troisiÚme degré située dans la région du Centre au Cameroun[1]. Il est l'un des trois villages constituant le canton Kombé dans l'arrondissement (commune) de Mbangassina, département du Mbam-et-Kim.

Boura I
Boura I
Carte de Boura 1 Ă  l'Ă©chelle 1/1 000 000
Administration
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
RĂ©gion Centre
DĂ©partement Mbam-et-Kim
Maire
Mandat
Mboene Bernard
5 ans ; a prĂȘtĂ© serment le 12 novembre 2014.
DĂ©mographie
Population 500 hab. (2005)
DensitĂ© 13 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 4° 24â€Č nord, 11° 11â€Č est
Superficie 4 000 ha = 40 km2
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : Cameroun
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Boura I
GĂ©olocalisation sur la carte : Cameroun
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Boura I

    Boura 1 est crĂ©Ă© vers la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle ; il est Ă  19 km de Bafia et 11 km du fleuve Mbam. C'est le premier village du Mbam-et-Kim quand on quitte le Mbam-et-Inoubou en passant par LablĂ©, Nyamsong 1, Egona 1, TsĂ©kanĂ© et Bouraka.

    GĂ©ographie

    Localisation

    Boura 1 est limité[2] :

    • au nord et Ă  l'ouest par le village autonome Bouraka dans l'arrondissement d'Ombessa dans le dĂ©partement du Mbam-et-Inoubou ;
    • Ă  l'est par le fleuve Mbam ;
    • au sud par la riviĂšre Offama qui la sĂ©pare de Boura 2.

    Boura 1 s'Ă©tend sur prĂšs de km de long et est traversĂ© par la route dĂ©partementale[3] Bafia-Ntui qui a prĂšs de 80,89 km, prĂ©cisĂ©ment le tronçon Bafia-Biakoa long de 48,83 km. C'est cette mĂȘme route dĂ©partementale D47[4] qui servait jadis, avant la construction de la Nationale no 4[5] qui passe par Ebebda Ă  relier la RĂ©gion de l'Ouest Cameroun Ă  celle du Centre.

    Aujourd'hui, la route principale qui relie Bafia Ă  Boura 1 est facilement accessible par moto.

    • Sur la route dĂ©partementale D47 Bafia-Ntui. Un mototaximan et ses deux passagers Ă  TsĂ©kanĂ©, allant Ă  Boura 1.
      Sur la route départementale D47 Bafia-Ntui. Un mototaximan et ses deux passagers à Tsékané, allant à Boura 1.
    • Sur la route dĂ©partementale D47 Bafia-Ntui. MontĂ©e de la Chefferie.
      Sur la route départementale D47 Bafia-Ntui. Montée de la Chefferie.

    GrĂące Ă  l’essor de ce secteur d'activitĂ© dans les transports ruraux, la mobilitĂ© des populations s'est accrue, les pistes et routes rurales n'Ă©tant pas toujours praticables pour les voitures en toutes saisons.

    Organisation locale

    Boura 1 localement est divisĂ© en neuf quartiers ayant chacun un chef de quartier Ă  sa tĂȘte[6].

    N°QuartiersChef de quartier
    1BassĂȘrĂȘMbala Samuel
    2BiamananguĂȘMnaga OmborĂ©
    3Séku 1Belinga Désiré
    4SĂ©ku 2Essondo Henri
    5BiambongoOkala Philippe
    6AssĂŽhKĂ©ssah Dima Silas
    7YangaAndĂŽ Jean Claude
    8KpakaraDima Roger
    9BiongaAbina Abina

    Relief

    Boura 1 a un relief peu accidentĂ©, il est jalonnĂ© de collines et plateaux doux oĂč prĂ©dominent les sols ferrallitiques[7]. Dans les bas-fonds nombreux, on rencontre des sols hydromorphes[8].

    Climat

    Le climat est de type sub-équatorial[9], malgré les changements climatiques[10], on distingue deux saisons sÚches et deux saisons humides.

    Hydrographie

    RiviĂšre Offama

    Outre la riviÚre Offama et du fleuve Mbam qui servent de limites naturelles, le village a plusieurs marécages et arrosé par deux cours d'eau saisonniers, Mugnogni et Bitatane.

    Végétation

    Elle est essentiellement composĂ©es de forĂȘt dĂ©gradĂ©e[11], associĂ© Ă  la savane arborĂ©e, avec en pĂ©riphĂ©rie des forĂȘts galeries du fleuve Mbam.

    • ForĂȘt dĂ©gradĂ©e de Boura 1
      ForĂȘt dĂ©gradĂ©e de Boura 1
    • Savane sur les bords d'Offama
      Savane sur les bords d'Offama
    • Savane de Boura 1
      Savane de Boura 1

    Population

    La population[12] de Boura 1 est Ă©valuĂ©e Ă  environ 500 habitants, inĂ©galement rĂ©partis sur la superficie du village qui est Ă©valuĂ©e Ă  40 km2[13]. Ces populations parlent pour la majoritĂ© le tuki[14].

    Les principaux groupes familiaux sont :

    • Ignia-OmbĂŽrĂ© ;
    • Ignia-ManenguĂȘ ;
    • SĂ©ku (de Edoua AgnĂŻnga) ;
    • Ignia-Mbongo ;
    • Ignia-Aroye ;
    • Ignia-Yanga ;
    • Ignia-Djuwa.
    N.B. : ignia veut dire « ceux de ».

    Le taux de natalité est moyen, la répartition par classe d'ùge confirme la jeunesse du village.

    Histoire

    Création et toponymie

    WussĂŻ Mbarra, pĂšre de nombreux enfants, originaire de la famille Yangaffi de Ntui, quitte cette localitĂ© pour s'installer Ă  Nguila. À cause de la propension hĂ©gĂ©monique de ses enfants, ces derniers seront chassĂ©s de Nguila aprĂšs la mort de leur gĂ©niteur. Ils iront ainsi se rĂ©fugier Ă  Bangara prĂšs de Ngoro oĂč ils seront combattus une fois de plus pour avoir tuĂ© le chef de Yassakounou. ils traverserons alors le fleuve Ngoro pour s'installer Ă  Ndouma.

    AprĂšs des excursions chez les Yambassa de Baliama, Boyaba et Nengoang, ils se stabilisent sur le territoire actuel oĂč ils trouvent une espĂšce de rats blancs abondante et comestibles habitant des nids au sol. Ils lui donnent le nom de Wurā (lire wourā) qui devient plus tard Boura[15] en français.

    Wurā est toujours usitĂ© jusqu'Ă  nos jours par les personnes originaires de ces localitĂ©s. Ainsi, une personne de lĂ  vous dira qu'elle est « mā wawurā » (l'un/l'une de ceux de wurā) en tuki et les personnes d'un groupe originaire de cette mĂȘme localitĂ© diront qu'elles sont « wa wurā » (ceux de Wurā).

    Pour des raisons de sĂ©curitĂ© et de protection mutuelle, les deux frĂšres, parmi les plus vaillants de la fratrie issue de WussĂŻ Mbara, Edoua AgnĂŻnga et Wassara AgnĂŻnga, accompagnĂ©s chacun de sa famille et autres fidĂšles, dĂ©cident de se sĂ©parer. C'est ainsi que l'aĂźnĂ© traversera la riviĂšre Offama pour crĂ©er Boura 2 sur la rive opposĂ©e, tandis que le cadet restera sur le site oĂč ils s'Ă©taient installĂ©s Ă  leur arrivĂ©e et qui deviendra Boura 1[13].

    C'est lors de la réunion du relative à la coordination des activités des chefs traditionnels, que le sous-préfet de Mbangassina[16] relÚvera que ces derniers ne sont pas assez outillés pour l'accomplissement de leur mission. Et, afin de leur permettre de jouer pleinement leur rÎle, il leur conseillera de s'approprier les termes du décret no 77/245 du portant organisation des chefferies traditionnelles[17], complété et modifié plus tard par le décret no 2013/332 du [18]. C'est dans ce contexte que ce dernier demandera auxdits représentants de la notabilité coutumiÚre de relever des défis sanitaires, environnementaux, éducatifs et sécuritaires :

    • mise sur pied un comitĂ© de dĂ©veloppement local dans chaque village[19] ;
    • crĂ©ation des comitĂ©s de vigilance pour rĂ©guler les problĂšmes sĂ©curitaires[20] ;
    • prĂ©vention de la consommation de drogue et d'alcool ;
    • promotion de l'Ă©ducation fĂ©minine ;
    • assainissement de l'environnement et lutte contre les maladies hydriques.

    Chefs et rĂšgnes

    Depuis sa crĂ©ation Ă  ce jour, Boura 1 a eu six chefs Ă  sa tĂȘte, leur nom, pĂ©riode et durĂ©e de rĂšgne sont donnĂ©es ci-dessous.

    N°Nom et prénomPériode de rÚgneDurée du rÚgneObservations
    1Edoua Agnïngade la création à 1915InconnueMort au trÎne
    2Belinga Edoua1915 à 196449 ansAccÚde au trÎne aprÚs le décÚs de son pÚre en 1915, est le premier chef du Canton Kombé en 1933, est destitué le 1er novembre 1964[21]
    3Vacance1er novembre 1964 au 18 février 196615 mois
    4Edoua Edoua1er mars 1966 Ă  199226 ansAccĂšde au trĂŽne par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral[22], meurt au trĂŽne.
    5MbiĂŽrĂŽ Edoua1992 Ă  19986 ansDĂ©cĂšde au trĂŽne
    6Belinga Belinga Simon1992 Ă  200614 ansDĂ©cĂšde au trĂŽne
    07Belinga Belinga EmmanuelDepuis le 16 février 2006-En poste

    Belinga Edoua

    NĂ© vers 1895 de Edoua AgnĂŻnga (pĂšre) et Noumongo (mĂšre) ; il a le plus long rĂšgne (49 ans) jusqu'Ă  nos jours Ă  Boura 1. Il succĂšde en 1915 Ă  son pĂšre Edoua AgnĂŻnga (Ă©crit Yenga dans son bulletin de notes) alors qu'il n'a que 20 ans. Dix huit ans plus tard, en 1933, il est fait chef de canton. Il est ainsi le premier chef du canton KombĂ©. Il a 17 femmes et 27 enfants. Il est par ailleurs le plus grand agriculteur[23] et Ă©leveur de sa localitĂ©. Il sera craint par ses populations pour sa sĂ©vĂ©ritĂ©. Il est bien apprĂ©ciĂ© au dĂ©but comme l’attestent les bulletins de notes Ă©tablis Ă  son endroit.

    • Recto du bulletin de notes de BĂ©linga Edoua.
      Recto du bulletin de notes de BĂ©linga Edoua.
    • Verso du bulletin de notes de BĂ©linga Edoua.
      Verso du bulletin de notes de BĂ©linga Edoua.

    Ses difficultés commencent dÚs lors qu'il s'est opposé au recensement de ses populations. Il lui est adressé une demande d'explication[24] à la suite de plusieurs plaintes portées contre lui. Plus tard, des sanctions sont demandées à son encontre. Le sous-préfet de Ntui transmettra ainsi une lettre manuscrite de l'agent recenseur Bidias, dans laquelle il est fait état de l'attitude réticente du chef face au recensement de ses populations.

    D'apprĂ©ciĂ© qu'il Ă©tait, il tombera en disgrĂące et sera ainsi destituĂ© par un arrĂȘtĂ© ministĂ©riel le [25].

    • Lettre de demande d'explications Ă  BĂ©linga Edoua.
      Lettre de demande d'explications Ă  BĂ©linga Edoua.
    • Proposition de sanctions Ă  BĂ©linga Edoua.
      Proposition de sanctions Ă  BĂ©linga Edoua.
    • ArrĂȘtĂ© ministĂ©riel de destitution de BĂ©linga Edoua.
      ArrĂȘtĂ© ministĂ©riel de destitution de BĂ©linga Edoua.

    AprĂšs sa destitution, la chefferie connaĂźtra une vacance de prĂšs de quinze mois, et c'est le [26] qu'elle verra la dĂ©signation d'un nouveau chef au nom de Edoua Edoua (mal Ă©crit : Edoua Édouard).

    • ProcĂšs-verbal de tenue palabres en vue de la dĂ©signation d'un chef Ă  Boura 1.
      ProcÚs-verbal de tenue palabres en vue de la désignation d'un chef à Boura 1.
    • DĂ©signation de Edoua Edouard comme chef de Boura 1.
      DĂ©signation de Edoua Edouard comme chef de Boura 1.

    Activités économiques

    Les populations de Boura 1 pratiquent entre autres l'agriculture, l'Ă©levage, le commerce, la pĂȘche, la cueillette, la chasse et l'exploitation des produits forestiers.

    Agriculture

    C'est le cacao qui reste la principale culture de rente[27], il connait un grand engouement, mais depuis, les plantations sont vieillissantes. Les plants existants et exploités sont ceux mis au sol depuis longtemps. Les jeunes ont déserté le village pour aller chercher un mieux vivre ailleurs, dans les localités comme Yaoundé ou Douala.

    • Une cacaoyĂšre Ă  AssĂŽh.
      Une cacaoyĂšre Ă  AssĂŽh.
    • Une cacaoyĂšre en saison de pluies.
      Une cacaoyĂšre en saison de pluies.
    • Cabosses de cacao sur une tige en saison pluvieuse.
      Cabosses de cacao sur une tige en saison pluvieuse.

    Les cultures vivriĂšres sont aussi pratiquĂ©es. Parmi elles on a le manioc qui est souvent transformĂ© en saucisse de manioc (bĂąton de manioc), parfois il est sĂ©chĂ© pour ĂȘtre vendu comme farine. Il y a aussi la banane, l'igname, la patate, le macabo, le taro, l'arachide, le maĂŻs, les lĂ©gumes de diverses saisons.

    Concernant les agrumes, il y a les mandariniers, les orangers, les citronniers, pamplemoussiers
 Du cÎté des arbres fruitiers il y les manguiers, les avocatiers, les goyaviers, les ananas, les pruniers, les safoutiers, etc.

    L'agriculture à Boura 1 est le plus souvent pratiquée selon la conception du temps et les saisons chez wakß[28].

    • Calendrier waki, premier semestre', WissĂ»matĂȘ.
      Calendrier waki, premier semestre', WissĂ»matĂȘ.
    • Calendrier waki, second semestre, WissĂ»matĂȘ.
      Calendrier waki, second semestre, WissĂ»matĂȘ.

    Le prĂ©sent calendrier (UtĂȘnĂȘ rĂą MbĂ©ya 2016, avec UtĂȘnĂȘ = État, rĂą = de, MbĂ©ya = AnnĂ©e) fait Ă©tat de l’annĂ©e telle qu’elle Ă©tait et est conçue par waki, suivant le temps et les activitĂ©s agricoles.

    Ce calendrier a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par WissĂ»matĂȘ, une association dĂ©clarĂ©e Ă  la PrĂ©fecture de Bafia sous le rĂ©cĂ©pissĂ© de dĂ©claration d'association no 015/RDA/J04/SASC du 1er fĂ©vrier 2016 et dont le but est le dĂ©veloppement et l’harmonisation du TukĂź ainsi que la promotion et la sauvegarde du patrimoine culturel waki.

    Ce calendrier, prĂ©sente douze pĂ©riodes (mois) de l’annĂ©e qui indiquent le temps ou le type de travaux champĂȘtres qu’il fallait et qu'il faut rĂ©aliser, ainsi que sept jours de la semaine et deux pĂ©riodes de la journĂ©e, l’une diurne (WuchĂŻ) et l’autre nocturne (WutiĂŽr), enfin des intervalles de temps y affĂ©rents, ayant chacun une dĂ©nomination particuliĂšre.

    En effet les Waki qui n’avaient pas d’horloge, dĂ©signaient les intervalles de temps par des appellations particuliĂšres qui se fondaient sur la rĂ©gularitĂ© de certains chants d’oiseaux ou de cris d’animaux, la position des astres et les ombres portĂ©es.

    Nous avons ainsi :

    • les douze pĂ©riodes de l’annĂ©e qui sont :
    Premier semestre de l'annéeDeuxiÚme semestre de l'année
    Wǎh (janvier) ; pĂ©riode de sĂ©cheresseMabowa (juillet) ; grandes rĂ©coltes
    UffĂŻrĂŽ (fĂ©vrier) ; pĂ©riode d’étiageMbwĂĄngĂĄ (aoĂ»t) ; pĂ©riode de la gelĂ©e
    Wéssa (mars) ; début du désherbageMÎssÎ (septembre) ; début des pluies
    Undjirï (avril) ; période de soudureMingÎ(octobre) ; périodes des grandes pluies
    ManĂ©ma (mai) ; pĂ©riode des semisYǎndĂș (novembre) ; pĂ©riode du rougissement des eaux de riviĂšre
    UngĂŽmĂȘ (juin) ; pĂ©riode nuageuseNdumukanĂȘ(dĂ©cembre) ; pĂ©riode du vent froid et sec (l'harmattan)

    L'agriculture à Boura 1 se conforme au présent calendrier et se caractérise par :

    • des exploitations familiales, principalement pour l'autoconsommation alimentaire locale ou l'expĂ©dition des produits vivriers aux enfants et autres parents hors du village ;
    • une culture fortement extensive.

    Les populations bénéficient de l'assistance agricole réguliÚre et traditionnelle du MinistÚre de l'Agriculture et du Développement Rural à travers le poste agricole de Koba.

    Commerce et service

    Le systÚme de commercialisation du cacao est caractérisé par une multiplicité d'intermédiaires parmi lesquelles les coxeurs[29] (qui nuisent et dont l'activité est combattue par les pouvoirs publics), le Gic Plabou et autres sous-traitants. Concernant les cultures vivriÚres, le village n'ayant pas de marché périodique, l'écoulement des vivres se fait lors des marchés les plus proches à Bouraka et celui de Tiko à Bialanguena.

    Les prix, en dehors de ceux du cacao qui tournent autour de ceux homologués, sont déterminés pour les autres produits selon la loi du marché et parfois en fonction des coûts de transport.

    Les populations parfois vendent la volaille, du petit bĂ©tail, du gibier, divers produits de chasse, cueillette et pĂȘche. Il existe deux ventes Ă  emporter Ă  Boura 1, mais la majoritĂ© d'achats se font Ă  Bouraka, le village voisin. Et le vin de palme, UkĂŽ en Tuki reste la principale boisson vendue au village. À propos des services, il y a ceux liĂ©s au transport des personnes et vivres, les travaux saisonniers dans les champs et plantations.

    Élevage

    C'est la petit Ă©levage domestique qui est dominant Ă  Boura 1 ; on y trouve essentiellement des chĂšvres, moutons, porcs, des poulets, canards et cailles.

    Les chĂšvres et moutons, avec gĂ©nĂ©ralement une longe au cou pendant la saison des labours sont attachĂ©s prĂšs des touffes d'herbes pour brouter et ramenĂ©s le soir Ă  la maison. Pendant la saison sĂšche, ils sont libĂ©rĂ©s et laissĂ©s en divagation. Une expression culturelle « MbuĂŻ rĂą wǎh » (ChĂšvre de la sĂšcheresse) utilisĂ©e d'Egona I Ă  Boura I est ainsi gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©e pour exprimer la libertĂ© par allĂ©gorie Ă  cette divagation.

    • Une chĂšvre.
      Une chĂšvre.
    • Deux cabris.
      Deux cabris.
    • Brebis blanche.
      Brebis blanche.

    Les porcs sont gĂ©nĂ©ralement dans les enclos oĂč ils sont nourris pendant les pĂ©riodes des labours, et pendant la sĂšcheresse, ils sont aussi laissĂ©s libres.

    Les poulets et canards vivent gĂ©nĂ©ralement en libertĂ©. La nuit, les poulets dorment souvent Ă  l'extĂ©rieur, sur les branches d'arbres, les Ă©tagĂšres, dans des enclos ou sur le sol, tandis que les canards dorment gĂ©nĂ©ralement Ă  l'intĂ©rieur des maisons, Ă  mĂȘme le sol ou Ă  l'extĂ©rieur de la concession.

    • Canard de Boura 1.
      Canard de Boura 1.
    • Poulet Ă  Boura 1.
      Poulet Ă  Boura 1.

    PĂȘche

    La pĂȘche est artisanale, elle se pratique de quatre maniĂšres diffĂ©rentes :

    • Ă  la ligne ;
    • au barrage ;
    • au filet ;
    • Ă  la nasse.

    Elle se pratique de jour comme de nuit au bord du fleuve Mbam ou dans son cours grĂące Ă  des pirogues. Elle se pratique aux abords de la riviĂšre Offama et des cours d'eau saisonniers.

    PĂȘche Ă  la ligne

    Avec une ou plusieurs cannes Ă  pĂȘche, les pĂȘcheurs, en groupe ou isolĂ©s, de jour comme de nuit vont faire des formes de battues aux bords des cours d'eau.

    Lorsque le pĂȘcheur a une seule canne Ă  pĂȘche, il peut la tenir Ă  la main ou l'enfoncer au sol, mais quand elles sont nombreuses, il enfonce certaines au sol et peut en garder une entre les mains ou pas.

    PĂȘche au barrage

    Elle se dĂ©roule d'habitude pendant la pĂ©riode d'Ă©tiage qui s'Ă©tend de dĂ©cembre Ă  fĂ©vrier. Elle est plus pratiquĂ© par des femmes. Les pĂȘcheuses, aprĂšs avoir barrĂ© en amont et en aval le lit de la riviĂšre, enlĂšvent l'eau des deux cĂŽtĂ©s Ă  l'aide des cuvettes au tout autre rĂ©cipient ; quand il n'y a plus assez d'eau, que celle-ci n'arrive plus qu'au niveau des chevilles, elles peuvent commencer Ă  attraper le poisson Ă  l'aide de leur panier. Elles utilisent une technique spĂ©ciale pour attraper les silures Ă  mains nues en Ă©vitant d'ĂȘtre piquĂ©es.

    PĂȘche au filet

    Nasse de pĂȘche utilisĂ©e au bassin de la BĂ©nouĂ©.

    Elle est rarement pratiquée par les natifs de Boura 1, elle est le fait de quelques étrangers, majoritairement les Maliens.

    PĂȘche Ă  la nasse

    Elle est pratiquée en tout temps, la nasse, fabriquée à l'aide de fibres de rotin ou de palmes est déposée attachée au bord d'un cours. La façon dont elle est fabriquée fait que, lorsqu'un poisson y est entré, il ne puisse plus en ressortir[30].

    Chasse

    Grelot de chien

    Elle se pratique à l'aide de piÚges, arc et flÚches, lances et des fusils de maniÚre individuelle ou parfois par des battues à l'aide des chiens arborant un grelot. Ce grelot est constitué d'une ceinture de cuir en peau d'animal et d'une clochette oblongue à l'intérieur de laquelle se trouve une massette qui pend autour d'un axe et cogne aux abords de la clochette en produisant un bruit permettant de distinguer le chien en brousse et de le situer, ceci afin de ne pas tuer ce dernier par mégarde ou de le retrouver facilement.

    Les animaux les plus recherchés sont les singes, les hérissons, les écureuils, les pintades, les perdrix, les rats, les gazelles, les vipÚres, le serpent boa.

    Cueillette et ramassage

    Les feuilles de joncs, les safou, les prunes, le bois, l'okok, le rotin, le bambou, et diverses feuilles ou écorces sont les principaux produits récoltés.

    Exploitation forestiĂšre

    Elle se résume à l'usage domestique du bois, construction ds enclos, cuisine, charpentes, maisons. Du domaine de l'exploitation il y a la vente de certaines essences comme l'iroko, le pachiloba, le fraquet, l'ayos, etc., aux exploitants forestiers.

    Infrastructures sociales

    Éducation

    L’école publique de Boura 1 perd de sa superbe depuis prĂšs de cinq ans aujourd’hui parce que le corps enseignant chargĂ© de sa gestion l’abandonne et la dĂ©serte, en Ă©voquant comme raison l'enclavement du village. Elle se trouve sur l’ancienne route Bafia-YaoundĂ© Ă  19 km de Bafia. Des cases sont mises Ă  la disposition des maĂźtres, pour faciliter leur sĂ©jour, parmi lesquels deux bĂątiments. Un appartement de trois piĂšces est rĂ©servĂ© au chef d'Ă©tablissement, un autre appartement de trois piĂšces est rĂ©servĂ© Ă  ses collaborateurs. Lesdits logements sont bĂątis en semi-dur en blocs de terre.

    L’école publique de Boura 1 Ă  l’époque Ă©tait la seule Ă©cole du canton de KombĂ© Ă  cycle complet (1966/1967), bien avant celle de Bialanguena. Mais la situation qui prĂ©vaut a amenĂ© les parents Ă  retirer leurs enfants pour aller les inscrire Ă  Bouraka oĂč ces derniers doivent parcourir une distance plus grande, augmentant les risques d’accident, d’agression diverses et de maladies liĂ©es aux poussiĂšres qu’ils inhalent chemin faisant[31].

    L’effectif de l’école, considĂ©rable il y a de cela dix ans, est allĂ© decrescendo pour s’arrĂȘter durant l'annĂ©e scolaire 2014-2015 Ă  23 Ă©lĂšves pour une Ă©cole Ă  cycle complet, de la SIL (Section d'Initiation au Langage) au CM2(cours moyen 2)[32].

    • Plaque de signalisation de l’école publique.
      Plaque de signalisation de l’école publique.
    • Un bĂątiment de l’école publique.
      Un bĂątiment de l’école publique.
    • L'intĂ©rieur d'une salle de classe de l’école.
      L'intĂ©rieur d'une salle de classe de l’école.

    Religions

    Mbaka : rituel de conjuration et purification. Réalisé ici à la suite d'une mort violente

    Dans une mĂȘme famille, on retrouve les catholiques, les protestants, les musulmans, les adeptes des nouvelles obĂ©diences religieuses qui vivent en parfaite harmonie. Toutes ces personnes restent attachĂ©es Ă  leur culture dont elles pratiquent toujours les rites et rituels[33].

    Une chapelle catholique est en projet de construction.

    Sports

    Il existe un seul terrain de football, c'est celui de l’école publique de Boura 1.

    Énergie

    Seule une partie du village, aux alentours de la chefferie est Ă©lectrifiĂ©e, le reste de la population utilise des lampes tempĂȘte, Ă  pĂ©trole, artisanales Ă  base de sĂšve d'arbre, solaires ou gĂ©nĂ©rateurs Ă©lectriques.

    Centres de santé

    CSI Boura 2

    Il n'existe aucune formation sanitaire à Boura 1, la plus proche est à Boura 2 mais elle présente un manque de matériel criant et un sous-équipement qui font que plusieurs personnes préfÚrent aller se faire soigner ailleurs ou alors l'automédication.

    La population se soigne par automédication lorsqu'elle ne va pas rencontrer un traitant traditionnel.

    ProblĂšmes de la femme Ă  Boura 1

    La femme à Boura 1 rencontre des problÚmes liés à son autonomisation et l'amélioration de ses conditions de vie. Ceux-ci tournent autour de :

    • la pauvretĂ© ;
    • l'abandon scolaire ;
    • les grossesses prĂ©coces ;
    • l'insalubritĂ© ;
    • l'absence de formation ;
    • l'ignorance.

    Quand on se rend sur les lieux, il est facile de se rendre compte qu'il n'y que le premier objectif du millénaire pour le développement qui semble atteint. Quant aux sept autres, il y a encore à faire.

    Perspectives

    Boura 1 qui dÚs les années 1933 a connu une certaine hégémonie, a perdu de sa superbe de nos jours pour des causes pas toujours nettes. Du moins on peut relever parmi elles l'exode rural, la sous-scolarisation, l'alcoolisme, le manque de plan de développement.

    Les populations sous l'impulsion du chef Belinga BĂ©linga se sont rassemblĂ©es au sein d'une association qu'elles ont appelĂ©e « Nguru rĂą MurĂŽrondjĂȘ » afin d'impulser le dĂ©veloppement de ladite localitĂ©. Elles sont assistĂ©es par d'autres associations, organisations non gouvernementale et les enfants de la localitĂ© qui essaient autant que faire se peut d'apporter leur encadrement aux populations de Boura 1 afin d'amĂ©liorer de leurs conditions de vie.

    Sous l'impulsion de l'association WissĂ»matĂȘ, plusieurs pratiques culturelles sont relancĂ©es Ă  l'instar de la danse, la vannerie, la cĂ©lĂ©bration des obsĂšques selon la culture.

    Notes et références

    1. Mér: 11°19', Par 4°40'
    2. Boura 1
    3. Page 20
    4. Idem
    5. Page 9
    6. Secrétariat du chef du village.
    7. « CAMEROUN , PÉDOLOGIE », sur ird.fr (consultĂ© le ).
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    17. « L’organisation des chefferies traditionnelles - », sur www.atangana-eteme-emeran.com (consultĂ© le )
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    22. ArrĂȘtĂ© prĂ©fectoral no 080/AP/DEC du 1er mars 1966 portant dĂ©signation du chef de village Boura 1.
    23. Monographie de village 74 Renseignements sur le chef de village, archives de la Préfecture de Bafia.
    24. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Explications_B%C3%A9linga.jpg
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    26. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:D%C3%A9signation_chef_Boura_1.jpg
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    31. http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers15-04/02876.pdf
    32. Lettre conjointe du prĂ©sident APEE, chef de Boura 1, no 001/LC/CBRA1-APEE.EP BRA1/2015 portant sur l'abandon de l’école publique de Boura 1 par le corps enseignant adressĂ©e Ă  Madame le Ministre de l’Éducation de base du Cameroun.
    33. (en) « The Ave Maria Song / Varied Versions of the Prayer Song », sur The Ave Maria (consulté le ).

    Bibliographie

    • Alfred Stauck, Le Bassin camerounais de la BĂ©nouĂ© et sa pĂȘche, Paris, ORSTOM, 1966, p. 55-56.
    • Laurent Owata, in Monographie du village Boura 1, aoĂ»t 2013, 6 p.

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

    • Catalogue des engins de pĂȘches, FAO, [lire en ligne]
    • Dictionnaire des villages du Mbam (2e Ă©dition, p.23 et 27), Centre ORSTOM de YaoundĂ©, [lire en ligne]
    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.