Boura I
Boura 1 est un village camerounais, une chefferie de troisiÚme degré située dans la région du Centre au Cameroun[1]. Il est l'un des trois villages constituant le canton Kombé dans l'arrondissement (commune) de Mbangassina, département du Mbam-et-Kim.
Boura I | |
Carte de Boura 1 Ă l'Ă©chelle 1/1 000 000 | |
Administration | |
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Pays | Cameroun |
RĂ©gion | Centre |
DĂ©partement | Mbam-et-Kim |
Maire Mandat |
Mboene Bernard 5 ans ; a prĂȘtĂ© serment le 12 novembre 2014. |
DĂ©mographie | |
Population | 500 hab. (2005) |
Densité | 13 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 4° 24âČ nord, 11° 11âČ est |
Superficie | 4 000 ha = 40 km2 |
Localisation | |
Boura 1 est créé vers la deuxiÚme moitié du XIXe siÚcle ; il est à 19 km de Bafia et 11 km du fleuve Mbam. C'est le premier village du Mbam-et-Kim quand on quitte le Mbam-et-Inoubou en passant par Lablé, Nyamsong 1, Egona 1, Tsékané et Bouraka.
GĂ©ographie
Localisation
Boura 1 est limité[2] :
- au nord et à l'ouest par le village autonome Bouraka dans l'arrondissement d'Ombessa dans le département du Mbam-et-Inoubou ;
- Ă l'est par le fleuve Mbam ;
- au sud par la riviÚre Offama qui la sépare de Boura 2.
Boura 1 s'Ă©tend sur prĂšs de 4 km de long et est traversĂ© par la route dĂ©partementale[3] Bafia-Ntui qui a prĂšs de 80,89 km, prĂ©cisĂ©ment le tronçon Bafia-Biakoa long de 48,83 km. C'est cette mĂȘme route dĂ©partementale D47[4] qui servait jadis, avant la construction de la Nationale no 4[5] qui passe par Ebebda Ă relier la RĂ©gion de l'Ouest Cameroun Ă celle du Centre.
Aujourd'hui, la route principale qui relie Bafia Ă Boura 1 est facilement accessible par moto.
GrĂące Ă lâessor de ce secteur d'activitĂ© dans les transports ruraux, la mobilitĂ© des populations s'est accrue, les pistes et routes rurales n'Ă©tant pas toujours praticables pour les voitures en toutes saisons.
Organisation locale
Boura 1 localement est divisĂ© en neuf quartiers ayant chacun un chef de quartier Ă sa tĂȘte[6].
N° | Quartiers | Chef de quartier |
---|---|---|
1 | BassĂȘrĂȘ | Mbala Samuel |
2 | BiamananguĂȘ | Mnaga OmborĂ© |
3 | Séku 1 | Belinga Désiré |
4 | SĂ©ku 2 | Essondo Henri |
5 | Biambongo | Okala Philippe |
6 | AssĂŽh | KĂ©ssah Dima Silas |
7 | Yanga | AndĂŽ Jean Claude |
8 | Kpakara | Dima Roger |
9 | Bionga | Abina Abina |
Relief
Boura 1 a un relief peu accidentĂ©, il est jalonnĂ© de collines et plateaux doux oĂč prĂ©dominent les sols ferrallitiques[7]. Dans les bas-fonds nombreux, on rencontre des sols hydromorphes[8].
Climat
Le climat est de type sub-équatorial[9], malgré les changements climatiques[10], on distingue deux saisons sÚches et deux saisons humides.
Hydrographie
Outre la riviÚre Offama et du fleuve Mbam qui servent de limites naturelles, le village a plusieurs marécages et arrosé par deux cours d'eau saisonniers, Mugnogni et Bitatane.
Végétation
Elle est essentiellement composĂ©es de forĂȘt dĂ©gradĂ©e[11], associĂ© Ă la savane arborĂ©e, avec en pĂ©riphĂ©rie des forĂȘts galeries du fleuve Mbam.
- ForĂȘt dĂ©gradĂ©e de Boura 1
- Savane sur les bords d'Offama
- Savane de Boura 1
Population
La population[12] de Boura 1 est évaluée à environ 500 habitants, inégalement répartis sur la superficie du village qui est évaluée à 40 km2[13]. Ces populations parlent pour la majorité le tuki[14].
Les principaux groupes familiaux sont :
- Ignia-OmbÎré ;
- Ignia-ManenguĂȘ ;
- SĂ©ku (de Edoua AgnĂŻnga) ;
- Ignia-Mbongo ;
- Ignia-Aroye ;
- Ignia-Yanga ;
- Ignia-Djuwa.
- N.B. : ignia veut dire « ceux de ».
Le taux de natalité est moyen, la répartition par classe d'ùge confirme la jeunesse du village.
Histoire
Création et toponymie
WussĂŻ Mbarra, pĂšre de nombreux enfants, originaire de la famille Yangaffi de Ntui, quitte cette localitĂ© pour s'installer Ă Nguila. Ă cause de la propension hĂ©gĂ©monique de ses enfants, ces derniers seront chassĂ©s de Nguila aprĂšs la mort de leur gĂ©niteur. Ils iront ainsi se rĂ©fugier Ă Bangara prĂšs de Ngoro oĂč ils seront combattus une fois de plus pour avoir tuĂ© le chef de Yassakounou. ils traverserons alors le fleuve Ngoro pour s'installer Ă Ndouma.
AprĂšs des excursions chez les Yambassa de Baliama, Boyaba et Nengoang, ils se stabilisent sur le territoire actuel oĂč ils trouvent une espĂšce de rats blancs abondante et comestibles habitant des nids au sol. Ils lui donnent le nom de WurÄ (lire wourÄ) qui devient plus tard Boura[15] en français.
WurÄ est toujours usitĂ© jusqu'Ă nos jours par les personnes originaires de ces localitĂ©s. Ainsi, une personne de lĂ vous dira qu'elle est « mÄ wawurÄ Â» (l'un/l'une de ceux de wurÄ) en tuki et les personnes d'un groupe originaire de cette mĂȘme localitĂ© diront qu'elles sont « wa wurÄ Â» (ceux de WurÄ).
Pour des raisons de sĂ©curitĂ© et de protection mutuelle, les deux frĂšres, parmi les plus vaillants de la fratrie issue de WussĂŻ Mbara, Edoua AgnĂŻnga et Wassara AgnĂŻnga, accompagnĂ©s chacun de sa famille et autres fidĂšles, dĂ©cident de se sĂ©parer. C'est ainsi que l'aĂźnĂ© traversera la riviĂšre Offama pour crĂ©er Boura 2 sur la rive opposĂ©e, tandis que le cadet restera sur le site oĂč ils s'Ă©taient installĂ©s Ă leur arrivĂ©e et qui deviendra Boura 1[13].
C'est lors de la réunion du relative à la coordination des activités des chefs traditionnels, que le sous-préfet de Mbangassina[16] relÚvera que ces derniers ne sont pas assez outillés pour l'accomplissement de leur mission. Et, afin de leur permettre de jouer pleinement leur rÎle, il leur conseillera de s'approprier les termes du décret no 77/245 du portant organisation des chefferies traditionnelles[17], complété et modifié plus tard par le décret no 2013/332 du [18]. C'est dans ce contexte que ce dernier demandera auxdits représentants de la notabilité coutumiÚre de relever des défis sanitaires, environnementaux, éducatifs et sécuritaires :
- mise sur pied un comité de développement local dans chaque village[19] ;
- création des comités de vigilance pour réguler les problÚmes sécuritaires[20] ;
- prévention de la consommation de drogue et d'alcool ;
- promotion de l'éducation féminine ;
- assainissement de l'environnement et lutte contre les maladies hydriques.
Chefs et rĂšgnes
Depuis sa crĂ©ation Ă ce jour, Boura 1 a eu six chefs Ă sa tĂȘte, leur nom, pĂ©riode et durĂ©e de rĂšgne sont donnĂ©es ci-dessous.
N° | Nom et prénom | Période de rÚgne | Durée du rÚgne | Observations |
---|---|---|---|---|
1 | Edoua Agnïnga | de la création à 1915 | Inconnue | Mort au trÎne |
2 | Belinga Edoua | 1915 à 1964 | 49 ans | AccÚde au trÎne aprÚs le décÚs de son pÚre en 1915, est le premier chef du Canton Kombé en 1933, est destitué le 1er novembre 1964[21] |
3 | Vacance | 1er novembre 1964 au 18 février 1966 | 15 mois | |
4 | Edoua Edoua | 1er mars 1966 Ă 1992 | 26 ans | AccĂšde au trĂŽne par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral[22], meurt au trĂŽne. |
5 | MbiĂŽrĂŽ Edoua | 1992 Ă 1998 | 6 ans | DĂ©cĂšde au trĂŽne |
6 | Belinga Belinga Simon | 1992 Ă 2006 | 14 ans | DĂ©cĂšde au trĂŽne |
07 | Belinga Belinga Emmanuel | Depuis le 16 février 2006 | - | En poste |
Belinga Edoua
NĂ© vers 1895 de Edoua AgnĂŻnga (pĂšre) et Noumongo (mĂšre) ; il a le plus long rĂšgne (49 ans) jusqu'Ă nos jours Ă Boura 1. Il succĂšde en 1915 Ă son pĂšre Edoua AgnĂŻnga (Ă©crit Yenga dans son bulletin de notes) alors qu'il n'a que 20 ans. Dix huit ans plus tard, en 1933, il est fait chef de canton. Il est ainsi le premier chef du canton KombĂ©. Il a 17 femmes et 27 enfants. Il est par ailleurs le plus grand agriculteur[23] et Ă©leveur de sa localitĂ©. Il sera craint par ses populations pour sa sĂ©vĂ©ritĂ©. Il est bien apprĂ©ciĂ© au dĂ©but comme lâattestent les bulletins de notes Ă©tablis Ă son endroit.
- Recto du bulletin de notes de BĂ©linga Edoua.
- Verso du bulletin de notes de BĂ©linga Edoua.
Ses difficultés commencent dÚs lors qu'il s'est opposé au recensement de ses populations. Il lui est adressé une demande d'explication[24] à la suite de plusieurs plaintes portées contre lui. Plus tard, des sanctions sont demandées à son encontre. Le sous-préfet de Ntui transmettra ainsi une lettre manuscrite de l'agent recenseur Bidias, dans laquelle il est fait état de l'attitude réticente du chef face au recensement de ses populations.
D'apprĂ©ciĂ© qu'il Ă©tait, il tombera en disgrĂące et sera ainsi destituĂ© par un arrĂȘtĂ© ministĂ©riel le [25].
- Lettre de demande d'explications Ă BĂ©linga Edoua.
- Proposition de sanctions Ă BĂ©linga Edoua.
- ArrĂȘtĂ© ministĂ©riel de destitution de BĂ©linga Edoua.
AprĂšs sa destitution, la chefferie connaĂźtra une vacance de prĂšs de quinze mois, et c'est le [26] qu'elle verra la dĂ©signation d'un nouveau chef au nom de Edoua Edoua (mal Ă©crit : Edoua Ădouard).
- ProcÚs-verbal de tenue palabres en vue de la désignation d'un chef à Boura 1.
- DĂ©signation de Edoua Edouard comme chef de Boura 1.
Activités économiques
Les populations de Boura 1 pratiquent entre autres l'agriculture, l'Ă©levage, le commerce, la pĂȘche, la cueillette, la chasse et l'exploitation des produits forestiers.
Agriculture
C'est le cacao qui reste la principale culture de rente[27], il connait un grand engouement, mais depuis, les plantations sont vieillissantes. Les plants existants et exploités sont ceux mis au sol depuis longtemps. Les jeunes ont déserté le village pour aller chercher un mieux vivre ailleurs, dans les localités comme Yaoundé ou Douala.
- Une cacaoyĂšre Ă AssĂŽh.
- Une cacaoyĂšre en saison de pluies.
- Cabosses de cacao sur une tige en saison pluvieuse.
Les cultures vivriĂšres sont aussi pratiquĂ©es. Parmi elles on a le manioc qui est souvent transformĂ© en saucisse de manioc (bĂąton de manioc), parfois il est sĂ©chĂ© pour ĂȘtre vendu comme farine. Il y a aussi la banane, l'igname, la patate, le macabo, le taro, l'arachide, le maĂŻs, les lĂ©gumes de diverses saisons.
Concernant les agrumes, il y a les mandariniers, les orangers, les citronniers, pamplemoussiers⊠Du cÎté des arbres fruitiers il y les manguiers, les avocatiers, les goyaviers, les ananas, les pruniers, les safoutiers, etc.
L'agriculture à Boura 1 est le plus souvent pratiquée selon la conception du temps et les saisons chez wakß[28].
- Calendrier waki, premier semestre', WissĂ»matĂȘ.
- Calendrier waki, second semestre, WissĂ»matĂȘ.
Le prĂ©sent calendrier (UtĂȘnĂȘ rĂą MbĂ©ya 2016, avec UtĂȘnĂȘ = Ătat, rĂą = de, MbĂ©ya = AnnĂ©e) fait Ă©tat de lâannĂ©e telle quâelle Ă©tait et est conçue par waki, suivant le temps et les activitĂ©s agricoles.
Ce calendrier a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par WissĂ»matĂȘ, une association dĂ©clarĂ©e Ă la PrĂ©fecture de Bafia sous le rĂ©cĂ©pissĂ© de dĂ©claration d'association no 015/RDA/J04/SASC du 1er fĂ©vrier 2016 et dont le but est le dĂ©veloppement et lâharmonisation du TukĂź ainsi que la promotion et la sauvegarde du patrimoine culturel waki.
Ce calendrier, prĂ©sente douze pĂ©riodes (mois) de lâannĂ©e qui indiquent le temps ou le type de travaux champĂȘtres quâil fallait et qu'il faut rĂ©aliser, ainsi que sept jours de la semaine et deux pĂ©riodes de la journĂ©e, lâune diurne (WuchĂŻ) et lâautre nocturne (WutiĂŽr), enfin des intervalles de temps y affĂ©rents, ayant chacun une dĂ©nomination particuliĂšre.
En effet les Waki qui nâavaient pas dâhorloge, dĂ©signaient les intervalles de temps par des appellations particuliĂšres qui se fondaient sur la rĂ©gularitĂ© de certains chants dâoiseaux ou de cris dâanimaux, la position des astres et les ombres portĂ©es.
Nous avons ainsi :
- les douze pĂ©riodes de lâannĂ©e qui sont :
Premier semestre de l'année | DeuxiÚme semestre de l'année |
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WÇh (janvier) ; pĂ©riode de sĂ©cheresse | Mabowa (juillet) ; grandes rĂ©coltes |
UffĂŻrĂŽ (fĂ©vrier) ; pĂ©riode dâĂ©tiage | MbwĂĄngĂĄ (aoĂ»t) ; pĂ©riode de la gelĂ©e |
Wéssa (mars) ; début du désherbage | MÎssÎ (septembre) ; début des pluies |
Undjirï (avril) ; période de soudure | MingÎ(octobre) ; périodes des grandes pluies |
ManĂ©ma (mai) ; pĂ©riode des semis | YÇndĂș (novembre) ; pĂ©riode du rougissement des eaux de riviĂšre |
UngĂŽmĂȘ (juin) ; pĂ©riode nuageuse | NdumukanĂȘ(dĂ©cembre) ; pĂ©riode du vent froid et sec (l'harmattan) |
L'agriculture à Boura 1 se conforme au présent calendrier et se caractérise par :
- des exploitations familiales, principalement pour l'autoconsommation alimentaire locale ou l'expédition des produits vivriers aux enfants et autres parents hors du village ;
- une culture fortement extensive.
Les populations bénéficient de l'assistance agricole réguliÚre et traditionnelle du MinistÚre de l'Agriculture et du Développement Rural à travers le poste agricole de Koba.
Commerce et service
Le systÚme de commercialisation du cacao est caractérisé par une multiplicité d'intermédiaires parmi lesquelles les coxeurs[29] (qui nuisent et dont l'activité est combattue par les pouvoirs publics), le Gic Plabou et autres sous-traitants. Concernant les cultures vivriÚres, le village n'ayant pas de marché périodique, l'écoulement des vivres se fait lors des marchés les plus proches à Bouraka et celui de Tiko à Bialanguena.
Les prix, en dehors de ceux du cacao qui tournent autour de ceux homologués, sont déterminés pour les autres produits selon la loi du marché et parfois en fonction des coûts de transport.
Les populations parfois vendent la volaille, du petit bĂ©tail, du gibier, divers produits de chasse, cueillette et pĂȘche. Il existe deux ventes Ă emporter Ă Boura 1, mais la majoritĂ© d'achats se font Ă Bouraka, le village voisin. Et le vin de palme, UkĂŽ en Tuki reste la principale boisson vendue au village. Ă propos des services, il y a ceux liĂ©s au transport des personnes et vivres, les travaux saisonniers dans les champs et plantations.
Ălevage
C'est la petit Ă©levage domestique qui est dominant Ă Boura 1 ; on y trouve essentiellement des chĂšvres, moutons, porcs, des poulets, canards et cailles.
Les chĂšvres et moutons, avec gĂ©nĂ©ralement une longe au cou pendant la saison des labours sont attachĂ©s prĂšs des touffes d'herbes pour brouter et ramenĂ©s le soir Ă la maison. Pendant la saison sĂšche, ils sont libĂ©rĂ©s et laissĂ©s en divagation. Une expression culturelle « MbuĂŻ rĂą wÇh » (ChĂšvre de la sĂšcheresse) utilisĂ©e d'Egona I Ă Boura I est ainsi gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©e pour exprimer la libertĂ© par allĂ©gorie Ă cette divagation.
- Une chĂšvre.
- Deux cabris.
- Brebis blanche.
Les porcs sont gĂ©nĂ©ralement dans les enclos oĂč ils sont nourris pendant les pĂ©riodes des labours, et pendant la sĂšcheresse, ils sont aussi laissĂ©s libres.
Les poulets et canards vivent gĂ©nĂ©ralement en libertĂ©. La nuit, les poulets dorment souvent Ă l'extĂ©rieur, sur les branches d'arbres, les Ă©tagĂšres, dans des enclos ou sur le sol, tandis que les canards dorment gĂ©nĂ©ralement Ă l'intĂ©rieur des maisons, Ă mĂȘme le sol ou Ă l'extĂ©rieur de la concession.
- Canard de Boura 1.
- Poulet Ă Boura 1.
PĂȘche
La pĂȘche est artisanale, elle se pratique de quatre maniĂšres diffĂ©rentes :
- Ă la ligne ;
- au barrage ;
- au filet ;
- Ă la nasse.
Elle se pratique de jour comme de nuit au bord du fleuve Mbam ou dans son cours grĂące Ă des pirogues. Elle se pratique aux abords de la riviĂšre Offama et des cours d'eau saisonniers.
PĂȘche Ă la ligne
Avec une ou plusieurs cannes Ă pĂȘche, les pĂȘcheurs, en groupe ou isolĂ©s, de jour comme de nuit vont faire des formes de battues aux bords des cours d'eau.
Lorsque le pĂȘcheur a une seule canne Ă pĂȘche, il peut la tenir Ă la main ou l'enfoncer au sol, mais quand elles sont nombreuses, il enfonce certaines au sol et peut en garder une entre les mains ou pas.
PĂȘche au barrage
Elle se dĂ©roule d'habitude pendant la pĂ©riode d'Ă©tiage qui s'Ă©tend de dĂ©cembre Ă fĂ©vrier. Elle est plus pratiquĂ© par des femmes. Les pĂȘcheuses, aprĂšs avoir barrĂ© en amont et en aval le lit de la riviĂšre, enlĂšvent l'eau des deux cĂŽtĂ©s Ă l'aide des cuvettes au tout autre rĂ©cipient ; quand il n'y a plus assez d'eau, que celle-ci n'arrive plus qu'au niveau des chevilles, elles peuvent commencer Ă attraper le poisson Ă l'aide de leur panier. Elles utilisent une technique spĂ©ciale pour attraper les silures Ă mains nues en Ă©vitant d'ĂȘtre piquĂ©es.
PĂȘche au filet
Elle est rarement pratiquée par les natifs de Boura 1, elle est le fait de quelques étrangers, majoritairement les Maliens.
PĂȘche Ă la nasse
Elle est pratiquée en tout temps, la nasse, fabriquée à l'aide de fibres de rotin ou de palmes est déposée attachée au bord d'un cours. La façon dont elle est fabriquée fait que, lorsqu'un poisson y est entré, il ne puisse plus en ressortir[30].
Chasse
Elle se pratique à l'aide de piÚges, arc et flÚches, lances et des fusils de maniÚre individuelle ou parfois par des battues à l'aide des chiens arborant un grelot. Ce grelot est constitué d'une ceinture de cuir en peau d'animal et d'une clochette oblongue à l'intérieur de laquelle se trouve une massette qui pend autour d'un axe et cogne aux abords de la clochette en produisant un bruit permettant de distinguer le chien en brousse et de le situer, ceci afin de ne pas tuer ce dernier par mégarde ou de le retrouver facilement.
Les animaux les plus recherchés sont les singes, les hérissons, les écureuils, les pintades, les perdrix, les rats, les gazelles, les vipÚres, le serpent boa.
Cueillette et ramassage
Les feuilles de joncs, les safou, les prunes, le bois, l'okok, le rotin, le bambou, et diverses feuilles ou écorces sont les principaux produits récoltés.
Exploitation forestiĂšre
Elle se résume à l'usage domestique du bois, construction ds enclos, cuisine, charpentes, maisons. Du domaine de l'exploitation il y a la vente de certaines essences comme l'iroko, le pachiloba, le fraquet, l'ayos, etc., aux exploitants forestiers.
Infrastructures sociales
Ăducation
LâĂ©cole publique de Boura 1 perd de sa superbe depuis prĂšs de cinq ans aujourdâhui parce que le corps enseignant chargĂ© de sa gestion lâabandonne et la dĂ©serte, en Ă©voquant comme raison l'enclavement du village. Elle se trouve sur lâancienne route Bafia-YaoundĂ© Ă 19 km de Bafia. Des cases sont mises Ă la disposition des maĂźtres, pour faciliter leur sĂ©jour, parmi lesquels deux bĂątiments. Un appartement de trois piĂšces est rĂ©servĂ© au chef d'Ă©tablissement, un autre appartement de trois piĂšces est rĂ©servĂ© Ă ses collaborateurs. Lesdits logements sont bĂątis en semi-dur en blocs de terre.
LâĂ©cole publique de Boura 1 Ă lâĂ©poque Ă©tait la seule Ă©cole du canton de KombĂ© Ă cycle complet (1966/1967), bien avant celle de Bialanguena. Mais la situation qui prĂ©vaut a amenĂ© les parents Ă retirer leurs enfants pour aller les inscrire Ă Bouraka oĂč ces derniers doivent parcourir une distance plus grande, augmentant les risques dâaccident, dâagression diverses et de maladies liĂ©es aux poussiĂšres quâils inhalent chemin faisant[31].
Lâeffectif de lâĂ©cole, considĂ©rable il y a de cela dix ans, est allĂ© decrescendo pour sâarrĂȘter durant l'annĂ©e scolaire 2014-2015 Ă 23 Ă©lĂšves pour une Ă©cole Ă cycle complet, de la SIL (Section d'Initiation au Langage) au CM2(cours moyen 2)[32].
- Plaque de signalisation de lâĂ©cole publique.
- Un bĂątiment de lâĂ©cole publique.
- L'intĂ©rieur d'une salle de classe de lâĂ©cole.
Religions
Dans une mĂȘme famille, on retrouve les catholiques, les protestants, les musulmans, les adeptes des nouvelles obĂ©diences religieuses qui vivent en parfaite harmonie. Toutes ces personnes restent attachĂ©es Ă leur culture dont elles pratiquent toujours les rites et rituels[33].
Une chapelle catholique est en projet de construction.
Sports
Il existe un seul terrain de football, c'est celui de lâĂ©cole publique de Boura 1.
Ănergie
Seule une partie du village, aux alentours de la chefferie est Ă©lectrifiĂ©e, le reste de la population utilise des lampes tempĂȘte, Ă pĂ©trole, artisanales Ă base de sĂšve d'arbre, solaires ou gĂ©nĂ©rateurs Ă©lectriques.
Centres de santé
Il n'existe aucune formation sanitaire à Boura 1, la plus proche est à Boura 2 mais elle présente un manque de matériel criant et un sous-équipement qui font que plusieurs personnes préfÚrent aller se faire soigner ailleurs ou alors l'automédication.
La population se soigne par automédication lorsqu'elle ne va pas rencontrer un traitant traditionnel.
ProblĂšmes de la femme Ă Boura 1
La femme à Boura 1 rencontre des problÚmes liés à son autonomisation et l'amélioration de ses conditions de vie. Ceux-ci tournent autour de :
- la pauvreté ;
- l'abandon scolaire ;
- les grossesses précoces ;
- l'insalubrité ;
- l'absence de formation ;
- l'ignorance.
Quand on se rend sur les lieux, il est facile de se rendre compte qu'il n'y que le premier objectif du millénaire pour le développement qui semble atteint. Quant aux sept autres, il y a encore à faire.
Perspectives
Boura 1 qui dÚs les années 1933 a connu une certaine hégémonie, a perdu de sa superbe de nos jours pour des causes pas toujours nettes. Du moins on peut relever parmi elles l'exode rural, la sous-scolarisation, l'alcoolisme, le manque de plan de développement.
Les populations sous l'impulsion du chef Belinga BĂ©linga se sont rassemblĂ©es au sein d'une association qu'elles ont appelĂ©e « Nguru rĂą MurĂŽrondjĂȘ » afin d'impulser le dĂ©veloppement de ladite localitĂ©. Elles sont assistĂ©es par d'autres associations, organisations non gouvernementale et les enfants de la localitĂ© qui essaient autant que faire se peut d'apporter leur encadrement aux populations de Boura 1 afin d'amĂ©liorer de leurs conditions de vie.
Sous l'impulsion de l'association WissĂ»matĂȘ, plusieurs pratiques culturelles sont relancĂ©es Ă l'instar de la danse, la vannerie, la cĂ©lĂ©bration des obsĂšques selon la culture.
Notes et références
- Mér: 11°19', Par 4°40'
- Boura 1
- Page 20
- Idem
- Page 9
- Secrétariat du chef du village.
- « CAMEROUN , PĂDOLOGIE », sur ird.fr (consultĂ© le ).
- « CAMEROUN , PĂDOLOGIE », sur ird.fr (consultĂ© le ).
- « Cameroun , climatologie, pluviométrie », sur ird.fr (consulté le ).
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- « Nécessité de sauvegarde du Tukß », sur Mbataka's site, (consulté le )
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- http://afs4food.cirad.fr/content/download/4545/34394/version/1/file/Bakemhe,+Evaluation+des+produc+vivrieres+ds+SAF+cacao+Cameroun.pdf
- « Lâorganisation des chefferies traditionnelles - », sur www.atangana-eteme-emeran.com (consultĂ© le )
- « Décret n°2013/332 DU 13.09.2013 modifiant et complétant certaines dispositions du décret n°77/245 du 15 juillet 1977 portant organisation des chefferies traditionnelles. », sur www.prc.cm (consulté le )
- Malobe Eugénie, « A quoi servent les comités de développement ? », sur www.cameroon-tribune.cm (consulté le )
- « Multiplication des comités de vigilance au Cameroun », sur www.panapress.com (consulté le )
- ArrĂȘtĂ© ministĂ©riel no 361/VPG/INT/AD/SAD/1 du 7 dĂ©cembre 1964 portant destitution d'un chef de canton.
- ArrĂȘtĂ© prĂ©fectoral no 080/AP/DEC du 1er mars 1966 portant dĂ©signation du chef de village Boura 1.
- Monographie de village 74 Renseignements sur le chef de village, archives de la Préfecture de Bafia.
- https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Explications_B%C3%A9linga.jpg
- https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Destitution_B%C3%A9linga.jpg
- https://commons.wikimedia.org/wiki/File:D%C3%A9signation_chef_Boura_1.jpg
- « CAMEROUN , AGRICULTURE », sur ird.fr (consulté le ).
- « Calendrier WakĂź », sur "NgĂŒĂ©ninĂŽ - Visions", (consultĂ© le ).
- http://fr.allafrica.com/stories/201309020549.html
- Alfred Stauch, Le bassin camerounais de la BĂ©nouĂ© et sa pĂȘche, , 152 p. (lire en ligne), p. 54
- http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers15-04/02876.pdf
- Lettre conjointe du prĂ©sident APEE, chef de Boura 1, no 001/LC/CBRA1-APEE.EP BRA1/2015 portant sur l'abandon de lâĂ©cole publique de Boura 1 par le corps enseignant adressĂ©e Ă Madame le Ministre de lâĂducation de base du Cameroun.
- (en) « The Ave Maria Song / Varied Versions of the Prayer Song », sur The Ave Maria (consulté le ).
Bibliographie
- Alfred Stauck, Le Bassin camerounais de la BĂ©nouĂ© et sa pĂȘche, Paris, ORSTOM, 1966, p. 55-56.
- Laurent Owata, in Monographie du village Boura 1, août 2013, 6 p.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Catalogue des engins de pĂȘches, FAO, [lire en ligne]
- Dictionnaire des villages du Mbam (2e édition, p.23 et 27), Centre ORSTOM de Yaoundé, [lire en ligne]